mardi 2 octobre 2012

Tunisie : Le Premier ministre tunisien condamne le viol d’une femme par des policiers

Le Premier ministre tunisien Hamadi Jebali a condamné mardi le viol d’une femme par des policiers et promis que ces derniers seraient jugés sévèrement, alors que la victime était entendue par la justice à Tunis pour "atteinte à la pudeur".
"Ce geste des policiers est impardonnable, il n’y a aucune justification à cet acte barbare qui va à l’encontre de toutes nos valeurs morales", a estimé M. Jebali dans un entretien au quotidien belge "Le Soir" en marge d’une visite à Bruxelles.
"Comme chef du gouvernement, je condamne l’acte de ces policiers qui seront jugés sévèrement", a-t-il dit.
"Il y a peut-être, selon l’autorité judiciaire, un cas d’attentat à la pudeur, mais l’essentiel dans cette affaire est l’atteinte inacceptable à la dignité d’une femme", a-t-il ajouté.
Cette jeune femme, surprise avec son compagnon dans une voiture par des policiers, a été violée par deux d’entre eux. Elle a été interrogée mardi par un juge d’instruction de Tunis qui doit décider de l’inculper ou non d’"atteinte à la pudeur".
Lors de sa visite à Bruxelles, M. Jebali s’est par ailleurs engagé à lutter "contre toutes formes d’extrémisme" et a rappelé vouloir faire en sorte que les réformes de son pays vers la démocratie soient "irréversibles".
Après les incidents de la mi-septembre devant l’ambassade des Etats-Unis lors de manifestations contre un film islamophobe à Tunis, M. Jebali a assuré que son gouvernement n’allait "accorder aucun espace à la violence dans notre pays, et à la violence contre nos hôtes et nos citoyens".
Quatre personnes avaient été tuées et des dizaines blessées parmi les assaillants et les policiers lorsqu’une manifestation contre le film "Innocence of Muslims" avait dégénéré.
"Nous allons prendre des mesures contre ceux qui ont perpétré ces actes", a assuré M. Jebali à l’issue d’une réunion avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Aux côtés du président du conseil européen, Herman Van Rompuy, M. Jebali a par ailleurs estimé que "tout doit être fait afin que les acquis démocratiques deviennent irréversibles" en Tunisie.
"Les assurances de la volonté des autorités tunisiennes de vouloir rendre irréversible la transformation démocratique du pays sont clé pour pouvoir continuer à approfondir notre coopération", a souligné M. Van Rompuy.
M. Barroso s’est "réjoui des assurances" apportées par le chef du gouvernement tunisien sur son "engagement indéfectible" en faveur des valeurs démocratiques et des droits fondamentaux de "tous les Tunisiens", y compris "l’égalité entre les hommes et les femmes et l’Etat de droit en général".
La Tunisie et l’Union européenne ont signé deux accords de coopération sur quatre ans, l’un pour apporter des soins de santé dans les régions défavorisées pour quelque 12 millions d’euros, et l’autre, doté de 25 millions d’euros, en appui à la réforme de la justice.

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