lundi 1 octobre 2012

Israël : Günter Grass fait l’éloge de Mordehai Vanunu le dénonciateur du programme nucléaire israélien

Le prix Nobel de littérature allemand, Günter Grass, persona non grata en Israël, a loué dans un nouveau poème Mordehai Vanunu, le divulgateur du nucléaire israélien.
Dans un nouveau recueil de 87 poèmes intitulé "Ephémères", sorti ce week-end en Allemagne, le poète allemand de 84 ans considère Mordehaï Vanunu comme un "héros" et un "modèle", selon des extraits du poème "Un héros de notre temps" publiés par l’agence allemande DPA.
Ancien technicien atomiste accusé d’"espionnage", Mordehaï Vanunu, 57 ans, a été incarcéré plus de 18 ans —dont 11 ans d’isolement— pour avoir révélé des secrets sur le nucléaire en Israël à l’hebdomadaire londonien The Sunday Times.
Il n’est pas autorisé à quitter le sol israélien ni, en principe, à rencontrer des étrangers.
"C’est ce qu’on appelle un héros, qui espérait servir son pays, en apportant la vérité", écrit Günter Grass.
"Je suis très heureux d’être dans la ligue de Gunter Grass. Vanunu (sic) serait heureux d’obtenir le titre de +persona non grata+ du ministère de l’Intérieur d’Israël et comme çà on pourrait m’expulser d’Israël", a déclaré à l’AFP Mordehaï Vanunu, s’exprimant en anglais car il refuse de parler hébreu.
Interrogé par l’AFP, le porte-parole du ministère israélien des Affaires étrangères, Yigal Palmor, a moqué la dernière livraison de l’écrivain allemand.
"Plutôt un plaidoyer qu’un texte de La Pléiade, Grass n’a pas, avec cette nouvelle livraison, cherché à adhérer scrupuleusement aux faits historiques.
Mais en délaissant Clio (la muse grecque de l’Histoire : NDLR), Grass n’a pas pour autant réussi à retrouver Calliope (la muse de la poésie), et de licence poétique il ne lui reste que la licence", a ironisé Palmor. "Cet opuscule aura quand même le mérite de nous apprendre qu’il y a au moins un Israélien qui trouve grâce à ses yeux, ce qui —eu égard à ses positions passées— n’est pas une moindre chose", a-t-il ajouté.
"Günter Grass provoque de nouveau Israël", a commenté le journal populaire Bild am Sonntag, quand le Berliner Morgenpost y voyait clairement une nouvelle provocation.
Ce recueil de poèmes, qui évoque aussi l’Europe et la Grèce, "pourrait de nouveau donner matière à controverse avec Israël", estime également la Süddeutsche Zeitung.
C’est dans ce même quotidien, que Günter Grass avait provoqué en avril une gigantesque polémique en y publiant un poème controversé où il affirmait qu’Israël menaçait la paix mondiale en disant vouloir frapper l’Iran préventivement.
Il avait été déclaré persona non grata par l’Etat hébreu à la suite de cette publication.

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