lundi 14 septembre 2015

Yémen: L'offensive terrestre se développe en direction de Sanaa

Des forces pro-gouvernementales yéménites, appuyées par une coalition arabe, tentaient lundi de progresser en territoire ennemi, au deuxième jour d'une grande offensive qui vise in fine à reconquérir la capitale Sanaa aux mains de rebelles pro-iraniens depuis un an.
Lancée dimanche dans la province de Marib, l'offensive se développe sur trois axes situés dans le nord-ouest de cette région désertique, en direction de Sanaa, ont précisé des sources militaires loyalistes.
La province pétrolière de Marib est située dans le centre du Yémen, à l'est de Sanaa. Elle revêt une importance hautement stratégique en vue de la reconquête de la capitale.
"L'objectif est de couper la route d'approvisionnement des (rebelles chiites) Houthis", a expliqué à l'AFP une source militaire.
Les forces progouvernementales tentent d'avancer à partir d'Al-Aber, localité située non loin de la frontière avec l'Arabie Saoudite, vers quatre zones situées dans le nord-ouest de la province de Marib, en direction de Sanaa.
Il s'agit des zones de Sarwah, de Jadaane, du croisement d'Al-Jouf et de Harit, selon des sources militaires.
Cette progression se heurte à une certaine résistance, comme en témoigne la mort d'un soldat émirati dans les opérations.
"Nos forces ont lancé des opérations militaires à Marib, progressant sur le terrain et repoussant les miliciens Houthis, dans le cadre de l'opération menée par la coalition arabe", a indiqué dans la nuit de dimanche à lundi l'agence officielle émiratie WAM en citant le commandement de l'armée.
"Durant ces opérations, l'un de nos soldats est tombé en martyr", a ajouté l'agence.
Les Emirats, l'un des piliers de la coalition, sont très impliqués au Yémen où ils ont perdu 52 soldats lors d'un tir de missile le 4 septembre dans la province de Marib.
Sept autres soldats émiratis ont été tués auparavant lors de différentes opérations au Yémen. Avec le militaire tué dimanche, le bilan dans les rangs émiratis s'élève à 60 morts.
Dix soldats saoudiens et cinq bahreïnis ont également été tués dans l'attaque du 4 septembre, la plus sanglante contre les forces de la coalition depuis le début de ses opérations le 26 mars au Yémen.
- Nouveaux raids aériens -
Parallèlement à l'offensive terrestre, l'aviation de la coalition a concentré ses raids sur la partie sud de la province de Marib, où les Houthis sont bien implantés.
Trois zones d'implantation des rebelles ont été prises pour cible dimanche soir, selon les sources militaires yéménites.
Les environs d'Al-Aïn et de Bayhan, à la limite de la province méridionale de Chabwa, reprise aux rebelles en juillet, ont été particulièrement visés, selon ces sources.
Les raids aériens sont destinés à préparer l'arrivée dans ces zones de forces terrestres de la coalition qui auront pour tâche de "nettoyer" la région de toute présence rebelle, ont poursuivi les mêmes sources.
Sur le front nord, à la frontière entre le Yémen et l'Arabie Saoudite, cinq soldats saoudiens ont été tués, a annoncé tard dimanche la coalition arabe.
Il s'agit des plus lourdes pertes dans un incident frontalier annoncées par la coalition depuis le début de la campagne de frappes aériennes visant à empêcher les Houthis de prendre la totalité du Yémen.
En juin, la coalition avait annoncé la mort de quatre Saoudiens et de dizaines de Yéménites dans des combats, lorsque des forces de l'ancien président du Yémen avaient attaqué la frontière en plusieurs endroits.
Au moins 60 personnes, la plupart des militaires, ont déjà été tuées à la frontière saoudo-yéménite depuis les premières attaques de la coalition.
L'intensification des opérations sur le terrain semble compromettre la tenue de négociations de paix annoncées par l'ONU pour cette semaine.
Samedi soir, le pouvoir du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé sa décision de ne participer à aucune négociation tant que les Houthis n'auront pas commencé à se retirer des territoires conquis depuis un an et à remettre les armes saisies depuis leur coup de force. Une condition qui semble difficilement acceptable pour les rebelles.

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