mercredi 30 septembre 2015

Syrie : "Il n'y a pas de solution militaire" en Syrie (Villepin)

« C'est tout le Moyen-Orient qui est en train d'imploser. C'est ça la réalité. Si nous n'agissons pas, les choses ne cesseront pas de s'aggraver. » Dominique de Villepin a commenté mardi matin, sur l'antenne de BFM TV, les récentes déclarations devant l'ONU relatives à la guerre en Syrie. Pour l'ancien Premier ministre, dont le discours sur la guerre en Irak en 2003 est entré dans l'histoire, il n'existe « pas de solution militaire en Syrie ». Estimant que « le rôle de la France n'est pas de rentrer dans la énième coalition militaire, de participer à ces frappes », il juge que la France n'est plus dans son rôle, que son discours est brouillé entre les positions russe et américaine. Pourquoi n'y a-t-il pas de solution militaire ? « Pour une raison très simple : la solution militaire conduit à une radicalisation. Le piège que nous tend Daesh, c'est celui d'une confrontation entre l'Occident et l'islam et ils prennent en otages les communautés musulmanes. Frapper militairement, c'est accélérer le recrutement et nourrir cette frustration locale. »
Que faire, selon lui ? « Il faut descendre des tours de New York pour se confronter à la réalité syrienne. C'est un ensemble de régions et sous-régions qui se battent. La France est sans doute la seule qui peut porter un règlement politique. Selon lui, trois chantiers prioritaires sont à ouvrir : « D'une part, celui de la sécurisation des frontières. [...] parce que le djihadisme de Daesh recrute pour moitié des étrangers. Essayons d'assécher davantage les finances de Daesh. D'autre part, celui de la négociation politique, des négociations ponctuelles, locales. Troisième chantier : la fédéralisation : la Syrie n'a pas d'avenir aujourd'hui. »

Un phénomène médiatique ?
Pour Dominique de Villepin, le terrorisme islamiste est également une créature médiatique : « Le principal atout du terrorisme mondial, c'est la caisse de résonance médiatique. C'est comme ça qu'ils recrutent. Nous devons être capables de ruse, d'utiliser des moyens que l'adversaire ignore. On a l'impression que les pouvoirs démocratiques s'adressent en fait à leur opinion publique, en se moquant très largement de ce qui se passe au Moyen-Orient. »

(29-09-2015)

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