mercredi 30 septembre 2015

Liban: Manifestation contre le rationnement électrique endémique

Des dizaines de manifestants ont bloqué mardi les entrées du ministère libanais de l'Énergie et de l'Eau, une action surprise organisée pour protester contre le rationnement endémique de l'électricité, 25 ans après la fin de la guerre civile.
Les militants du groupe "Nous réclamons des comptes" ont empêché physiquement les employés d'entrer au ministère. Plusieurs vitres ont été brisées lors d'une rixe avec les forces de sécurité qui ont voulu repousser les manifestants.
Les manifestants ont déployé une immense banderole sur laquelle était écrit: "Une facture, pas deux", faisant référence au fait que la quasi-totalité des Libanais en paient une émise par la compagnie étatique "Électricité du Liban" (EDL) et une seconde aux propriétaires de générateurs, qui fournissent du courant à des prix exorbitants, durant les heures où l'électricité publique est coupée.
Les experts estiment à deux milliards de dollars le manque à gagner annuel de l'EDL, en raison du non paiement des factures, du vol du courant et de la vétusté des centrales.
Le délabrement des services publics, qu'il s'agisse de l'eau, de l'électricité ou du ramassage des ordures a suscité un grand sentiment de frustration au sein de la population, qui accuse les politiciens de corruption généralisée.
"Ce ministère agit comme les autres: il vole l'argent public depuis 30 ans", a accusé un manifestant. Les militants ont appelé à un sit-in samedi devant le siège de l'EDL.
"Ce n'est pas seulement le ministère de l'Énergie que notre mouvement vise mais tous les ministères. Nous allons demander des comptes à tous les corrompus".
Ce mouvement s'inscrit dans le cadre d'une campagne citoyenne qui a pris de l'ampleur avec des manifestations ayant mobilisé des milliers de Libanais depuis le 22 août.
Organisée par le collectif citoyen "Vous puez", principal mouvement responsable de ces manifestations, cette campagne avait été lancée pour réclamer une solution durable à la "crise des ordures", après la fermeture de la principale déchetterie du pays le 17 juillet.
Les manifestations ont pris depuis une dimension politique, elles dénoncent désormais une corruption généralisée de la classe politique, et réclament les services de base dont la population se voit privée depuis plus de 25 ans.

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