jeudi 24 septembre 2015

Tunisie : Un jeune homosexuel condamné à un an de prison

Un étudiant a été condamné mardi à un an de prison pour homosexualité par un tribunal du centre-est de la Tunisie, a indiqué jeudi son avocate, ajoutant qu'il avait aussitôt fait appel de ce jugement, dénoncé par des ONG locales. Le jeune homme a été arrêté le 6 septembre dans la région de Sous-maîtresse afin d'être interrogé dans le cadre d'une affaire d'homicide, son numéro ayant été retrouvé sur le téléphone de la victime, affirme Me Fadoua Braham.
Durant l'audition, il a nié toute implication dans ce décès, mais il a reconnu qu'il avait eu, par le passé, des relations sexuelles avec cette personne. « Un autre procès-verbal a alors été rédigé, et mon client a, contre son gré, été soumis à un examen anal », a poursuivi Me Braham. Inculpé, il a été condamné mardi par le tribunal de première instance de Sousse à un an de prison ferme pour homosexualité, jugement dont il a fait appel dès le lendemain, selon la même source. Le tribunal n'a pu être joint ce jeudi, jour férié en Tunisie.

Les « tests de la honte »
« Je ne comprends pas pourquoi j'ai été condamné (...) ni pourquoi j'ai été placé en détention durant six jours sans avoir le droit de contacter mon avocat », a pour sa part réagi auprès de l'Agence France-Presse le jeune homme, contacté par le biais de son conseil. « Je veux sortir et reprendre une vie normale. Je me demande comment je vais faire pour mes études et mon travail. Je ne veux pas être rejeté par la société », a-t-il ajouté, sous le couvert de l'anonymat.
Cette condamnation a été vivement dénoncée par des ONG locales, dont l'Association tunisienne de soutien aux minorités et Shams. Alors que cette dernière a récemment lancé une campagne sur Internet contre les « tests de la honte », elles ont jugé « scandaleux » le recours à un examen anal. Les deux ONG réclament la révision de l'article 230 du Code pénal, qui rend passibles de trois ans d'emprisonnement la sodomie et le lesbianisme. Elles se fondent notamment sur la nouvelle Constitution, qui fait de l'État le « garant de la protection de la vie privée des citoyens ».

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