jeudi 24 septembre 2015

Syrie: L'armée utilise des drones russes, Hollande appelle à une conférence

L'armée syrienne a utilisé pour la première fois mercredi des drones fournis par la Russie, qui renforce son soutien au régime de Bashar al-Assad avec l'espoir qu'il reprenne l'ascendant militaire sur les jihadistes et les rebelles.
"Pour la première fois, l'armée a utilisé aujourd'hui des drones reçus de Moscou dans des opérations contre des extrémistes dans le nord et l'est du pays", a affirmé une source de sécurité à Damas.
Aucune précision n'a été donnée sur le type de drones utilisés ni sur les régions où les opérations avaient eu lieu.


Jusqu'à présent, il avait été fait état de l'utilisation par l'armée syrienne de drones iraniens, moins sophistiqués, dans des opérations ponctuelles menées notamment dans la banlieue de Damas.
L'utilisation de drones russes est une nouvelle illustration du renforcement du soutien militaire apporté par Moscou qui marque, selon des experts, une nouvelle phase dans le conflit syrien.
Cette montée en puissance russe depuis plusieurs semaines alarme les Etats-Unis, dont le chef de la diplomatie John Kerry s'est entretenu à ce sujet à trois reprises ces derniers jours avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
La Russie justifie ce soutien accru par la nécessité de lutter plus efficacement contre le groupe jihadiste Etat islamique (EI), qui représente selon Moscou la principale menace à la stabilité du Moyen-Orient.
Moscou estime que la coalition internationale conduite par les Etats-Unis, qui mène des raids en Syrie et en Irak, n'a pas réussi à le faire réellement reculer.
"Les armées syrienne et irakienne, et les combattants kurdes sont les seuls forces qui luttent réellement et de manière efficace sur le terrain contre le terrorisme. Nous soutenons ceux qui luttent réellement et de manière efficace contre l'EI, parce que c'est une question de sécurité nationale pour la Russie", a expliqué la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova.

- Processus politique -
Un haut responsable syrien avait indiqué mardi que son armée avait reçu de Moscou "au moins cinq avions de combat, des avions de reconnaissance (...) ainsi que du matériel de combat sophistiqué pour combattre l'EI".
"L'effet des armes russes commence à se faire sentir sur le territoire syrien", avait-il indiqué.
De fait, l'armée de l'air syrienne a multiplié ces derniers jours ses frappes contre des positions des jihadistes.
Elle les a notamment intensifiées sur et autour Palmyre, une ville du centre de la Syrie contrôlée par l'EI depuis mai et connue dans le monde entier pour sa cité antique dans le désert.
Au moins 12 civils ont été tués et des dizaines blessés dans les bombardements, qui ont également provoqué la mort de plusieurs dizaines de jihadistes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Affaiblie ces derniers mois aussi bien sur le plan des effectifs que du matériel, l'armée syrienne tente de reprendre les positions perdues dans plusieurs régions au profit de l'EI mais aussi de groupes rebelles.
Dans ce contexte de combats sans fin plus de quatre ans après le début du conflit, les pays occidentaux ont récemment appelé à relancer le processus politique, au point mort.
Le président français François Hollande et le Premier ministre britannique David Cameron ont ainsi exprimé mardi à Londres "leur accord sur la nécessité de dynamiser le processus politique" car "une bonne partie de la réponse à la crise des réfugiés doit être une solution à la situation en Syrie".
M. Hollande a insisté sur ce point mercredi en appelant à l'organisation d'une nouvelle conférence de l'ONU sur la Syrie, à la suite de celles de janvier 2012 et février 2013, dites de "Genève I et II".
Ces conférences avaient échoué, en raison notamment de désaccord sur le maintien à son poste de Assad, défendu avec force par la Russie et l'Iran.
"Tous ceux qui peuvent contribuer à trouver une solution politique en Syrie doivent être mis autour de la table", a déclaré le président français à son arrivée à un sommet européen sur les réfugiés à Bruxelles.

(23-09-2015)

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