Barack Obama s’est dit vendredi "très inquiet" que la Syrie devienne une
enclave des extrémistes, lors de l’étape jordanienne de sa tournée au
Proche-Orient, et a promis une aide au royaume confronté à l’afflux de
réfugiés syriens.
"Je suis très inquiet que la Syrie devienne une enclave pour
l’extrémisme, car les extrémistes prospèrent dans une situation de
chaos, prospèrent en cas de vide du pouvoir", a déclaré M. Obama à
Amman, s’interrogeant sur l’avenir de la Syrie au cas où le président
Bashar al-Assad serait forcé de quitter le pouvoir, un scénario envisagé
par les Etats-Unis.
La guerre civile en Syrie a fait plus de 70.000 morts et plus d’un million de réfugiés en deux ans, selon l’ONU.
Les extrémistes "exploitent bien la situation de vide" institutionnel, a
ajouté M. Obama lors d’une conférence de presse avec le roi Abdallah II
de Jordanie.
En décembre, Washington avait inscrit sur sa liste d’organisation
terroriste un des principaux groupes de la rébellion : le Front
jihadiste Al-Nosra, soupçonné d’affiliation avec Al-Qaïda.
Le président Obama a par ailleurs promis de demander au Congrès de
fournir à la Jordanie 200 millions de dollars (154 millions d’euros),
destinés à venir en aide aux réfugiés syriens accueillis par le royaume
hachémite.
Ces fonds devraient aider la Jordanie à fournir plus de services humanitaires aux réfugiés syriens, a-t-il affirmé.
"Cela brise le coeur de n’importe quel parent de voir des enfants subir de tels bouleversements", a-t-il déclaré.
D’après les autorités, le royaume hachémite accueille plus de 460.000
Syriens, dont 120.000 dans le seul camp de Zaatari, dans le nord.
A plusieurs reprises, la Jordanie a appelé la communauté internationale à
l’aider à faire face à l’afflux des réfugiés syriens, dont le nombre
pourrait atteindre les 700.000 d’ici fin 2013.
La veille, le président américain avait appelé au départ du président
syrien, mettant en garde contre "l’utilisation d’armes chimiques contre
le peuple syrien ou leur transfert à des groupes terroristes".
L’ONU a décidé d’enquêter sur l’utilisation éventuelle d’armes chimiques en Syrie, en réponse à une demande de Damas.
Le gouvernement syrien et l’opposition armée s’accusent mutuellement
d’avoir employé des armes chimiques dans les régions d’Alep (nord) et de
Damas.
Jeudi, un responsable américain a déclaré que les Etats-Unis n’avaient
pas trouvé d’élément accréditant l’emploi d’armes chimiques en Syrie.
Il n’y a "pas de signe faisant état de l’utilisation d’armes chimiques"
par le régime syrien ou par les rebelles, a confié à l’AFP ce
responsable s’exprimant sous couvert de l’anonymat.
A la fin de sa visite officielle, M. Obama a réussi à réconcilier vendredi Israël et la Turquie, en froid depuis 2010.
Dans un geste spectaculaire, juste avant le départ de M. Obama en
Jordanie, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté
ses excuses au chef du gouvernement turc Recep Tayyip Erdogan pour la
mort de neuf Turcs lors de l’arraisonnement d’une flottille pour Gaza en
2010.
Les deux dirigeants sont convenus de normaliser les relations, y compris
diplomatiques, entre leurs deux pays, selon un communiqué de
M. Netanyahu.
M. Obama a bouclé son premier voyage présidentiel en Israël et dans les
Territoires par des visites symboliques à Jérusalem et à Bethléem.
A Jérusalem, il s’est recueilli sur les tombe de Theodor Herzl, père du
sionisme, et d’Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien assassiné en
1995, y plaçant des pierres selon la coutume juive, avant de se rendre
au mémorial de la Shoah de Yad Vashem.
Dans l’après-midi, le président américain a effectué une brève visite à
la basilique de la Nativité, lieu de naissance de Jésus selon la
tradition chrétienne, à Bethléem en Cisjordanie, où il a été accueilli
par le président palestinien Mahmud Abbas.
Accompagné de son secrétaire d’Etat John Kerry et de M. Abbas, il a
passé une vingtaine de minutes dans la basilique, premier site
palestinien inscrit en juin 2012 au Patrimoine mondial de l’Organisation
de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), un vote
critiqué par les Etats-Unis.
Jeudi, dans un discours vibrant à 2.000 jeunes Israéliens à Jérusalem,
point fort de sa visite, le président américain a exhorté Israël et les
Palestiniens à choisir la paix, sans toutefois tracer de voie pour
parvenir à une solution à deux Etats.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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