Au moins 18 personnes ont été tuées et plus d’une centaine d’autres
blessées dans cinq attentats à la voiture piégée contre des mosquées
chiites à l’heure de la prière du vendredi à Bagdad et à Kirkouk, dans
le nord de l’Irak, selon des sources médicales et de sécurité.
Les attaques ont eu lieu en l’espace d’une heure dans la capitale irakienne et à Kirkouk, à 240 km au nord de Bagdad.
Ces nouveaux attentats se produisent dans un contexte très tendu de
campagne pour les élections provinciales, prévues le 20 avril dans 12
des 18 provinces irakiennes. Selon un bilan établi par l’AFP, 11
candidats ont été tués dans des violences depuis fin février.
A Bagdad, des attentats se sont produits devant des mosquées des
quartiers de Jihad, Qahira, Zafraniyah et Binouk et ont fait 14 morts.
Les forces de sécurité ont menacé d’arrêter un photographe et un
journaliste vidéo de l’AFP qui tentaient de s’approcher du lieu d’un des
attentats.
Selon le journaliste, le quartier entourant la mosquée chiite visée à
Qahira, dans le nord-est de Bagdad, était bouclé par l’armée. Au moins
trois personnes ont péri dans cette attaque. Des proches des victimes et
des habitants du quartier étaient en pleurs. Du sang et des débris
jonchaient la chaussée sur plusieurs dizaines de mètres.
A Kirkouk, une ville située dans une bande de territoire que se
disputent la région autonome du Kurdistan irakien et le gouvernement
irakien, un autre attentat a fait quatre morts et 72 blessés, selon
Sadiq Omar Rassoul, directeur des services médicaux de la province de
Kirkouk.
"Je priais dans la mosquée lorsqu’une énorme explosion s’est produite
et le toit s’est effondré", a raconté à l’AFP Salim Aziz al-Bayati,
l’un des fidèles blessés dans l’attentat.
"J’ai vu l’imam plaqué au sol. Tout le monde était recouvert de
sang. Quand (les secours) m’ont emmené, le feu enveloppait la mosquée,
des maisons et des voitures", a-t-il poursuivi.
Lors d’un autre incident, deux instituteurs ont été tués par des
hommes armés dans la ville de Kout, à 160 km au sud-est de Bagdad.
Ces attaques contre les mosquées chiites n’ont pas été revendiquées,
mais des insurgés sunnites, dont Al-Qaïda en Irak, prennent
régulièrement pour cible les forces de sécurité et la communauté chiite,
majoritaire dans le pays, avec l’objectif de déstabiliser le
gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki.
Maliki fait également face à une intense vague de contestation de
la part de la minorité sunnite qui s’estime "marginalisée" par sa
politique.
Si elles continuent à endeuiller l’Irak au quotidien, les violences
sont cependant loin des niveaux qu’elles atteignaient au plus fort du
conflit religieux entre 2006 et 2008.
Elles ont fait au moins 261 morts en mars, selon des données
communiquées par des responsables médicaux et des forces de sécurité.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
samedi 30 mars 2013
Palestine : les forces israéliennes d’occupation mobilisées pour "la Journée de la Terre"
L’armée et la police israéliennes ont déployé vendredi d’importants
renforts en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, en prévision de
manifestations samedi pour la "Journée de la Terre", ont annoncé la
police et la radio militaire.
"Plusieurs milliers de policiers ont été déployés en renfort à Jérusalem notamment dans la vieille ville pour empêcher des désordres", ainsi que près des principaux barrages sur les routes reliant la Cisjordanie à Jérusalem, a affirmé à l’AFP une porte-parole de la police.
Ce dispositif a été mis en place à la "suite de renseignements selon lesquels des groupes de Palestiniens s’apprêtaient à se livrer à des manifestations violentes" lors de la "Journée de la Terre", a-t-elle ajouté.
Des manifestations sont prévues dans plusieurs localités arabes israéliennes à l’occasion de la "Journée de la Terre" ("Youm al-Ard", en arabe), qui commémore chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël.
Vendredi matin, l’accès à l’esplanade des Mosquées a été réservé aux Palestiniens âgés de plus de 50 ans et détenteurs d’une carte d’identité de résident délivrée par Israël. Aucune limitation n’a été été appliquée aux femmes.
Sur la radio militaire, un officier a affirmé que l’armée avait également déployé des renforts en Cisjordanie.
"Très souvent, la simple présence de ces forces a un effet dissuasif. Et en cas de manifestations violentes, les forces de l’ordre qui ont pris position sur le terrain disposent d’un avantage certain sur les fauteurs de troubles", a-t-il expliqué.
Les Arabes de 1948, une minorité de 1,4 million de personnes sur une population totale de 7,9 millions d’habitants, descendent des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat hébreu en 1948.
Leur niveau de vie est dix fois supérieur à celui des Palestiniens, mais ils dénoncent régulièrement une série de discriminations au sein de la société israélienne.
"Plusieurs milliers de policiers ont été déployés en renfort à Jérusalem notamment dans la vieille ville pour empêcher des désordres", ainsi que près des principaux barrages sur les routes reliant la Cisjordanie à Jérusalem, a affirmé à l’AFP une porte-parole de la police.
Ce dispositif a été mis en place à la "suite de renseignements selon lesquels des groupes de Palestiniens s’apprêtaient à se livrer à des manifestations violentes" lors de la "Journée de la Terre", a-t-elle ajouté.
Des manifestations sont prévues dans plusieurs localités arabes israéliennes à l’occasion de la "Journée de la Terre" ("Youm al-Ard", en arabe), qui commémore chaque 30 mars la mort en 1976 de six Arabes israéliens lors de manifestations contre la confiscation de terrains par Israël.
Vendredi matin, l’accès à l’esplanade des Mosquées a été réservé aux Palestiniens âgés de plus de 50 ans et détenteurs d’une carte d’identité de résident délivrée par Israël. Aucune limitation n’a été été appliquée aux femmes.
Sur la radio militaire, un officier a affirmé que l’armée avait également déployé des renforts en Cisjordanie.
"Très souvent, la simple présence de ces forces a un effet dissuasif. Et en cas de manifestations violentes, les forces de l’ordre qui ont pris position sur le terrain disposent d’un avantage certain sur les fauteurs de troubles", a-t-il expliqué.
Les Arabes de 1948, une minorité de 1,4 million de personnes sur une population totale de 7,9 millions d’habitants, descendent des 160.000 Palestiniens restés sur leurs terres après la création de l’Etat hébreu en 1948.
Leur niveau de vie est dix fois supérieur à celui des Palestiniens, mais ils dénoncent régulièrement une série de discriminations au sein de la société israélienne.
Egypte : Masqués !
Des hommes masqués ont tenté d’évacuer les protestataires rassemblés
place Tahrir et qui s’apprêtent à manifester ce vendredi 29 mars contre
la décision du procureur général de poursuivre cinq militants de gauche
accusés d’incitation à la violence dans les manifestations de la semaine
dernière.
(Photo Reuters prise par Omar Abdallah Dalch le 28 mars 2013)
(Photo Reuters prise par Omar Abdallah Dalch le 28 mars 2013)
Syrie : A Alep, l’« Association des femmes libres de Syrie », permet à beaucoup de ne pas mourir de faim
Autour de deux énormes marmites où mijotent des dizaines de kilos de riz
et une soupe de vermicelle, Oum Ahmed et Oum Ibrahim s’activent pour
cuisiner le repas de nécessiteux chaque jour plus nombreux à Alep,
ancien poumon économique de Syrie ravagé par la guerre.
Toutes deux sont employées par l’"Association des femmes libres de Syrie", pour improviser quotidiennement ces repas distribués dans des quartiers de la métropole du Nord touchée à partir de juillet 2012 par les combats entre rebelles et soldats.
De huit heures à midi, elles préparent à manger dans le sous-sol d’un immeuble de Bustane al-Qasr, quartier rebelle d’Alep. Ce matin, elles font bouillir quelque 60 kilos de riz et autant de soupe.
"Un repas populaire et en même temps nourrissant", dit Mohammed Ali al-Hussein, un déserteur ayant rejoint l’association.
Cuisiner là est une aubaine pour Oum Ahmed, 30 ans et mère de cinq enfants. "Nous-mêmes nous n’avons ni travail ni ressources. Travailler ici nous permet d’aider les gens et en même temps de subvenir aux besoins de nos propres familles", explique-t-elle habillée en robe rose.
"Comme mon mari n’a plus d’emploi, j’ai décidé de travailler avec l’association pour nourrir mes quatre enfants", renchérit Oum Ibrahim, une jeune femme frêle flottant dans une longue robe verte.
A midi pile, quatre volontaires de l’association remplissent des bidons avec le riz et la soupe avant de les charger dans un pick-up pour les apporter au petit local où a lieu chaque jour la distribution.
Alors que plusieurs quartiers sont privés depuis des mois d’électricité et depuis quelques jours également d’eau, des familles entières n’ont plus que la charité pour survivre.
Selon le Programme alimentaire mondial, le prix des produits alimentaires a augmenté en 2012 à Alep de 36% et le pain à lui seul de 77%, soit l’inflation la plus importante du pays. Et le Croissant rouge syrien assure que 2,5 millions de Syriens ont besoin d’une assistance alimentaire.
Devant la grille du local, un petit attroupement commence à se former.
"Mon mari n’a plus de travail et nous sommes huit à la maison, donc je viens tous les jours récupérer un peu de nourriture", explique Sana en montrant un petit seau rempli de riz. "Bien sûr, ce n’est pas suffisant, mais c’est déjà ça", lâche-t-elle, le visage caché derrière un niqab noir.
Dans la file d’attente, beaucoup de femmes, des enfants et quelques hommes tendent un petit bout de papier. Une fois inscrit auprès de l’association, chacun doit présenter ce papier sur lequel est inscrit son nom, le nombre de membres de sa famille et les jours où il a pris à manger.
"Depuis que les combats ont commencé, je n’ai plus d’emploi et tout est devenu beaucoup trop cher", se lamente Abu Seif, 37 ans, et père de quatre enfants. "Nous n’avons rien, depuis six mois il n’y a pas d’électricité, nous n’avons que Dieu pour pourvoir à nos besoins".
Abdelkarim, lui, se déplace en fauteuil roulant. Plusieurs de ses cinq enfants souffrent comme lui d’un handicap. "Parfois, des gens nous aident un peu. On se débrouille".
Tous les jours, des dizaines de familles comptant en moyenne sept membres se présentent au local. "Chaque midi, ce repas nous coûte entre 15.000 et 20.000 livres syriennes (entre environ 150 et 200 dollars)", explique Abdallah Ahmed al-Karmu, un avocat qui dirige l’association.
De plus, "nous distribuons quotidiennement 600 sacs de pain d’une valeur de 30.000 livres (environ 300 dollars)", ajoute-t-il. D’où vient l’argent ? "Des Saoudiens et d’associations d’expatriés syriens en Belgique et aux Etats-Unis".
De retour au siège de l’association, les volontaires commencent une nouvelle distribution : du lait pour bébé.
Face à eux, de l’autre côté de la rue, des étals regorgent de fruits et de gâteaux au miel. A Alep, ce n’est pas la nourriture qui manque mais l’argent pour l’acheter.
Toutes deux sont employées par l’"Association des femmes libres de Syrie", pour improviser quotidiennement ces repas distribués dans des quartiers de la métropole du Nord touchée à partir de juillet 2012 par les combats entre rebelles et soldats.
De huit heures à midi, elles préparent à manger dans le sous-sol d’un immeuble de Bustane al-Qasr, quartier rebelle d’Alep. Ce matin, elles font bouillir quelque 60 kilos de riz et autant de soupe.
"Un repas populaire et en même temps nourrissant", dit Mohammed Ali al-Hussein, un déserteur ayant rejoint l’association.
Cuisiner là est une aubaine pour Oum Ahmed, 30 ans et mère de cinq enfants. "Nous-mêmes nous n’avons ni travail ni ressources. Travailler ici nous permet d’aider les gens et en même temps de subvenir aux besoins de nos propres familles", explique-t-elle habillée en robe rose.
"Comme mon mari n’a plus d’emploi, j’ai décidé de travailler avec l’association pour nourrir mes quatre enfants", renchérit Oum Ibrahim, une jeune femme frêle flottant dans une longue robe verte.
A midi pile, quatre volontaires de l’association remplissent des bidons avec le riz et la soupe avant de les charger dans un pick-up pour les apporter au petit local où a lieu chaque jour la distribution.
Alors que plusieurs quartiers sont privés depuis des mois d’électricité et depuis quelques jours également d’eau, des familles entières n’ont plus que la charité pour survivre.
Selon le Programme alimentaire mondial, le prix des produits alimentaires a augmenté en 2012 à Alep de 36% et le pain à lui seul de 77%, soit l’inflation la plus importante du pays. Et le Croissant rouge syrien assure que 2,5 millions de Syriens ont besoin d’une assistance alimentaire.
Devant la grille du local, un petit attroupement commence à se former.
"Mon mari n’a plus de travail et nous sommes huit à la maison, donc je viens tous les jours récupérer un peu de nourriture", explique Sana en montrant un petit seau rempli de riz. "Bien sûr, ce n’est pas suffisant, mais c’est déjà ça", lâche-t-elle, le visage caché derrière un niqab noir.
Dans la file d’attente, beaucoup de femmes, des enfants et quelques hommes tendent un petit bout de papier. Une fois inscrit auprès de l’association, chacun doit présenter ce papier sur lequel est inscrit son nom, le nombre de membres de sa famille et les jours où il a pris à manger.
"Depuis que les combats ont commencé, je n’ai plus d’emploi et tout est devenu beaucoup trop cher", se lamente Abu Seif, 37 ans, et père de quatre enfants. "Nous n’avons rien, depuis six mois il n’y a pas d’électricité, nous n’avons que Dieu pour pourvoir à nos besoins".
Abdelkarim, lui, se déplace en fauteuil roulant. Plusieurs de ses cinq enfants souffrent comme lui d’un handicap. "Parfois, des gens nous aident un peu. On se débrouille".
Tous les jours, des dizaines de familles comptant en moyenne sept membres se présentent au local. "Chaque midi, ce repas nous coûte entre 15.000 et 20.000 livres syriennes (entre environ 150 et 200 dollars)", explique Abdallah Ahmed al-Karmu, un avocat qui dirige l’association.
De plus, "nous distribuons quotidiennement 600 sacs de pain d’une valeur de 30.000 livres (environ 300 dollars)", ajoute-t-il. D’où vient l’argent ? "Des Saoudiens et d’associations d’expatriés syriens en Belgique et aux Etats-Unis".
De retour au siège de l’association, les volontaires commencent une nouvelle distribution : du lait pour bébé.
Face à eux, de l’autre côté de la rue, des étals regorgent de fruits et de gâteaux au miel. A Alep, ce n’est pas la nourriture qui manque mais l’argent pour l’acheter.
Syrie : des obus tirés par des rebelles font un carnage à Damas
Des obus tirés par les rebelles ont provoqué jeudi un carnage à la
faculté d’architecture de Damas et un député a brossé un tableau
catastrophique de la situation de l’armée dans le sud du pays.
"Le nombre des martyrs par les obus tirés par des terroristes contre la faculté d’architecture s’élève à 15 étudiants", a dit le président de l’université de Damas Amer Mardili, selon l’agence officielle Sana.
La télévision syrienne al-Ikhbariya a montré des flaques de sang, des chaises et des tables cassées dans ce qui semble être la cafétéria de la faculté et aussi des étudiants blessés transportés à l’hôpital.
"Ce que nous avons vu aujourd’hui est un crime de guerre. L’utilisation des (obus) de mortier doit cesser immédiatement. La grande majorité des personnes tuées par ces projectiles sont des civils", a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Les protagonistes doivent cesser de prendre les civils comme cible. Les universités de Damas et d’Alep, les plus importantes institutions éducatives du pays, ont été visées par des attaques sanglantes", a-t-il ajouté. Plus de 80 étudiants avaient été tués à la mi-janvier dans le bombardement de l’université d’Alep.
Par ailleurs, un député de Deraa, berceau de la contestation en Syrie, a lancé jeudi un appel au président syrien pour le mettre en garde sur la situation dans cette province affirmant notamment que les rebelles contrôlaient une partie de l’autoroute reliant Damas à cette région du sud.
"La province de Deraa est déchirée d’ouest en est après l’évacuation de plusieurs positions militaires, pour des raisons (...) que nous ne connaissons pas. En tout cas, ce sont les terroristes du Front al-Nosra qui ont pris la place", a déclaré au Parlement Walid al-Zohbi, dont les propos étaient retransmis sur la télévision officielle
Alors que ses collègues voulaient le faire taire, il a lancé : "C’est faux que l’autoroute de Deraa est sécurisée. Depuis Kherbet Ghazalé jusqu’au poste frontalier (avec la Jordanie) elles est totalement contrôlée par les hommes armés".
Mercredi, la violence a coûté la vie à 148 personnes à travers le pays, dont 63 civils, 28 soldats et 57 rebelles.
"Le nombre des martyrs par les obus tirés par des terroristes contre la faculté d’architecture s’élève à 15 étudiants", a dit le président de l’université de Damas Amer Mardili, selon l’agence officielle Sana.
La télévision syrienne al-Ikhbariya a montré des flaques de sang, des chaises et des tables cassées dans ce qui semble être la cafétéria de la faculté et aussi des étudiants blessés transportés à l’hôpital.
"Ce que nous avons vu aujourd’hui est un crime de guerre. L’utilisation des (obus) de mortier doit cesser immédiatement. La grande majorité des personnes tuées par ces projectiles sont des civils", a déclaré Rami Abdel Rahman, directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
"Les protagonistes doivent cesser de prendre les civils comme cible. Les universités de Damas et d’Alep, les plus importantes institutions éducatives du pays, ont été visées par des attaques sanglantes", a-t-il ajouté. Plus de 80 étudiants avaient été tués à la mi-janvier dans le bombardement de l’université d’Alep.
Par ailleurs, un député de Deraa, berceau de la contestation en Syrie, a lancé jeudi un appel au président syrien pour le mettre en garde sur la situation dans cette province affirmant notamment que les rebelles contrôlaient une partie de l’autoroute reliant Damas à cette région du sud.
"La province de Deraa est déchirée d’ouest en est après l’évacuation de plusieurs positions militaires, pour des raisons (...) que nous ne connaissons pas. En tout cas, ce sont les terroristes du Front al-Nosra qui ont pris la place", a déclaré au Parlement Walid al-Zohbi, dont les propos étaient retransmis sur la télévision officielle
Alors que ses collègues voulaient le faire taire, il a lancé : "C’est faux que l’autoroute de Deraa est sécurisée. Depuis Kherbet Ghazalé jusqu’au poste frontalier (avec la Jordanie) elles est totalement contrôlée par les hommes armés".
Mercredi, la violence a coûté la vie à 148 personnes à travers le pays, dont 63 civils, 28 soldats et 57 rebelles.
mercredi 27 mars 2013
Syrie : Al Khatib à la place de Bashar !
Moaz al Khatib, président démissionnaire de la Coalition nationale
syrienne siège pour la République arabe syrienne à Doha lors du sommet
de la Ligue arabe, grâce à la complicité très active de l’émir du Qatar.
(Photo Reuters prise le 26 mars 2013)
(Photo Reuters prise le 26 mars 2013)
Égypte : la justice ordonne le retour de l’ancien procureur général
La cour d’appel du Caire a ordonné mercredi l’annulation du limogeage
par le président Mohamed Morsi de l’ancien procureur général Abdel
Meguid Mahmoud et le retour de ce dernier à son poste. Mohamed Morsi
avait démis Abdel Meguid Mahmoud de ses fonctions en novembre dans une
"déclaration constitutionnelle" lui accordant des pouvoirs exceptionnels
et l’avait remplacé par Talaat Abdallah. Cette décision avait provoqué
une levée de boucliers chez les magistrats, qui avaient dénoncé une
ingérence de l’exécutif dans les affaires de la justice.
Le président avait finalement fait marche arrière sur son décret mais maintenu le nouveau procureur général. Le jugement de la cour d’appel va probablement être à l’origine d’une nouvelle épreuve de force entre la présidence et le pouvoir judiciaire. "Nous sommes face à un obstacle. Le jugement doit être appliqué (mais les décisions découlant de) la déclaration constitutionnelle sont protégées" par la Constitution adoptée en décembre, a expliqué l’avocat Khaled Abou Bakr.
La cour "a jugé que la décision de Morsi contrevenait aux lois régissant le pouvoir judiciaire", a-t-il ajouté. "Cette décision fait que nous avons deux procureurs généraux. La solution serait qu’une cour supérieure comme la Cour constitutionnelle tranche", a-t-il conclu. Abdel Meguid Mahmoud avait été nommé du temps du président déchu Hosni Moubarak. Il était accusé par les militants de la révolte de 2011 d’être partisan et d’avoir été à l’origine de l’insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès des anciens responsables du régime.
Le président avait finalement fait marche arrière sur son décret mais maintenu le nouveau procureur général. Le jugement de la cour d’appel va probablement être à l’origine d’une nouvelle épreuve de force entre la présidence et le pouvoir judiciaire. "Nous sommes face à un obstacle. Le jugement doit être appliqué (mais les décisions découlant de) la déclaration constitutionnelle sont protégées" par la Constitution adoptée en décembre, a expliqué l’avocat Khaled Abou Bakr.
La cour "a jugé que la décision de Morsi contrevenait aux lois régissant le pouvoir judiciaire", a-t-il ajouté. "Cette décision fait que nous avons deux procureurs généraux. La solution serait qu’une cour supérieure comme la Cour constitutionnelle tranche", a-t-il conclu. Abdel Meguid Mahmoud avait été nommé du temps du président déchu Hosni Moubarak. Il était accusé par les militants de la révolte de 2011 d’être partisan et d’avoir été à l’origine de l’insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès des anciens responsables du régime.
Syrie : attentat suicide dans le nord de Damas, des victimes
Un attentat suicide à la voiture piégée a frappé mardi un secteur du
nord de Damas faisant au moins trois morts et plusieurs blessés, selon
l’agence officielle Sana.
"Un terroriste a fait exploser une fourgonnette piégée dans le quartier de Roukneddine, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés", a indiqué l’agence.
La télévision officielle a précisé que l’attentat avait eu lieu près d’un centre d’approvisionnemment de l’armée.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des militaires figurent parmi les victimes.
Une habitante du quartier a fait état d’une très forte explosion, de vitres brisées dans les immeubles environnants et d’une grosse fumée s’échappant du lieu de l’explosion.
Par ailleurs, plusieurs obus sont tombés dans le quartier de Baramké, dans le centre-ville de Damas, faisant 4 morts, dont une écolière, et cinq blessées, selon Sana.
Les tirs d’obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d’avancer dans la capitale.
Le 22 mars, une cinquantaine de personnes dont un important dignitaire religieux pro-régime ont été tuées dans un attentat suicide dans une mosquée de Damas, qui n’a pas été revendiqué.
Le régime a alors accusé des "terroristes", terme désignant les rebelles aidés dans leur combat contre l’armée par des jihadistes ayant revendiqué de nombreux attentats suicide, en particulier à Damas depuis le début du conflit il y a deux ans.
Le chef de l’opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib avait condamné cet attentat et dit "soupçonner le régime".
Par ailleurs, la violence mardi à travers la Syrie a causé la mort d’au moins 45 personnes, dont 30 rebelles et 15 civils, selon un bilan provisoire de l’OSDH.
"Un terroriste a fait exploser une fourgonnette piégée dans le quartier de Roukneddine, faisant au moins trois morts et plusieurs blessés", a indiqué l’agence.
La télévision officielle a précisé que l’attentat avait eu lieu près d’un centre d’approvisionnemment de l’armée.
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), des militaires figurent parmi les victimes.
Une habitante du quartier a fait état d’une très forte explosion, de vitres brisées dans les immeubles environnants et d’une grosse fumée s’échappant du lieu de l’explosion.
Par ailleurs, plusieurs obus sont tombés dans le quartier de Baramké, dans le centre-ville de Damas, faisant 4 morts, dont une écolière, et cinq blessées, selon Sana.
Les tirs d’obus et de roquettes par les insurgés se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d’avancer dans la capitale.
Le 22 mars, une cinquantaine de personnes dont un important dignitaire religieux pro-régime ont été tuées dans un attentat suicide dans une mosquée de Damas, qui n’a pas été revendiqué.
Le régime a alors accusé des "terroristes", terme désignant les rebelles aidés dans leur combat contre l’armée par des jihadistes ayant revendiqué de nombreux attentats suicide, en particulier à Damas depuis le début du conflit il y a deux ans.
Le chef de l’opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib avait condamné cet attentat et dit "soupçonner le régime".
Par ailleurs, la violence mardi à travers la Syrie a causé la mort d’au moins 45 personnes, dont 30 rebelles et 15 civils, selon un bilan provisoire de l’OSDH.
انتحاري فجّر نفسه في حي ركن الدين بعد ملاحقة الأمن السوري له
أفاد مراسل "السفير" في دمشق زياد حيدر بأن "الانفجار في حي ركن الدين، الذي استهدف مؤسسة الإمداد والتأمين العسكرية السورية، أسفر عن عدد كبير من القتلى والجرحى بينهم الانتحاري الذي فجر نفسه في حافلة نقل صغيرة بعد أن تعرض لملاحقة من عناصر الأمن السوري".
وأكد شهود عيان لـ "السفير"، سماعهم إطلاق نار كثيف سبق التفجير في حين وقال آخرون أنه يمكن مشاهدة أشلاء بشرية منتشرة بعيداً عن منطقة التفجير شرقي ركن الدين قرب هيئة الإمداد والتأمين التابعة لوزارة الدفاع السورية.
وتحطمت واجهات زجاجية لعدد كبير من المباني السكنية كما اندلع حريق كبير في أحد الأبنية المؤلف من عدة طوابق لا تزال محاولة إطفائه جارية.
يذكر أن المنطقة التي حصل في ها التفجير منطقة سكنية بامتياز وفيها عدد محدود من الدوائر الحكومية. قمة الدوحة تؤكد حق كل الدول العربية بتسليح المعارضة السورية
اكد قرار عربي خاص بسوريا، في القمة المنعقدة في الدوحة، على حق كل دولة عربية بتسليح المعارضة السورية، وعلى منح الائتلاف الوطني المعارض جميع مقاعد دمشق في الجامعة العربية ومنظماتها حتى تنظيم انتخابات في سوريا.
ويؤكد قرار القمة الذي تمت الموافقة عليه، بحسب مصدر في الجامعة العربية، مع تحفظ الجزائر والعراق ونأي لبنان بنفسه، على "اهمية الجهود الرامية للتوصل الى حل سياسي كأولوية للأزمة السورية مع التأكيد على الحق لكل دولة وفق رغبتها تقديم كافة الوسائل الدفاع عن النفس بما فى ذلك العسكرية لدعم صمود الشعب السورى والجيش الحر".
(ا ف ب)
أفاد مراسل "السفير" في دمشق زياد حيدر بأن "الانفجار في حي ركن الدين، الذي استهدف مؤسسة الإمداد والتأمين العسكرية السورية، أسفر عن عدد كبير من القتلى والجرحى بينهم الانتحاري الذي فجر نفسه في حافلة نقل صغيرة بعد أن تعرض لملاحقة من عناصر الأمن السوري".
وأكد شهود عيان لـ "السفير"، سماعهم إطلاق نار كثيف سبق التفجير في حين وقال آخرون أنه يمكن مشاهدة أشلاء بشرية منتشرة بعيداً عن منطقة التفجير شرقي ركن الدين قرب هيئة الإمداد والتأمين التابعة لوزارة الدفاع السورية.
وتحطمت واجهات زجاجية لعدد كبير من المباني السكنية كما اندلع حريق كبير في أحد الأبنية المؤلف من عدة طوابق لا تزال محاولة إطفائه جارية.
يذكر أن المنطقة التي حصل في ها التفجير منطقة سكنية بامتياز وفيها عدد محدود من الدوائر الحكومية. قمة الدوحة تؤكد حق كل الدول العربية بتسليح المعارضة السورية
اكد قرار عربي خاص بسوريا، في القمة المنعقدة في الدوحة، على حق كل دولة عربية بتسليح المعارضة السورية، وعلى منح الائتلاف الوطني المعارض جميع مقاعد دمشق في الجامعة العربية ومنظماتها حتى تنظيم انتخابات في سوريا.
ويؤكد قرار القمة الذي تمت الموافقة عليه، بحسب مصدر في الجامعة العربية، مع تحفظ الجزائر والعراق ونأي لبنان بنفسه، على "اهمية الجهود الرامية للتوصل الى حل سياسي كأولوية للأزمة السورية مع التأكيد على الحق لكل دولة وفق رغبتها تقديم كافة الوسائل الدفاع عن النفس بما فى ذلك العسكرية لدعم صمود الشعب السورى والجيش الحر".
(ا ف ب)
Syrie : La Coalition nationale syrienne réclame l’aide américaine
Occupant pour la première fois le siège dévolu par la Ligue arabe à
la Syrie, la Coalition nationale syrienne (CNS), principale structure
d’opposition au président Bachar al Assad, a réclamé mardi que le nord
de la Syrie, passé sous le contrôle des insurgés, soit protégé par les
Etats-Unis.
Des batteries de missiles sol-air Patriot ont été déployées par l’Otan à la fin de l’année dernière en Turquie, qui borde la frontière nord de la Syrie, pour la protéger d’éventuelles attaques de l’armée syrienne.
S’exprimant au sommet de la Ligue arabe, Moaz al Khatib, président démissionnaire de la Coalition nationale syrienne, a déclaré avoir demandé à Washington d’"étendre au nord de la Syrie le parapluie des missiles Patriot".
Moaz al Khatib a précisé avoir transmis sa requête au nouveau secrétaire d’Etat américain, John Kerry. "Il m’a promis d’étudier cette question", a-t-il ajouté.
"Nous attendons toujours une décision de l’Otan pour protéger des gens, pas pour combattre mais pour protéger des vies", a-t-il poursuivi.
La réponse de l’Otan n’a pas tardé : à Bruxelles, un responsable de l’Alliance atlantique a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’intervenir militairement en Syrie.
Accéder à la requête de Khatib équivaudrait à entrer en guerre contre Damas, commentait un peu plus tôt Michael Stephens, chercheur basé à Doha du Royal United Services Institute, un centre d’études britannique.
(26-03-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Des batteries de missiles sol-air Patriot ont été déployées par l’Otan à la fin de l’année dernière en Turquie, qui borde la frontière nord de la Syrie, pour la protéger d’éventuelles attaques de l’armée syrienne.
S’exprimant au sommet de la Ligue arabe, Moaz al Khatib, président démissionnaire de la Coalition nationale syrienne, a déclaré avoir demandé à Washington d’"étendre au nord de la Syrie le parapluie des missiles Patriot".
Moaz al Khatib a précisé avoir transmis sa requête au nouveau secrétaire d’Etat américain, John Kerry. "Il m’a promis d’étudier cette question", a-t-il ajouté.
"Nous attendons toujours une décision de l’Otan pour protéger des gens, pas pour combattre mais pour protéger des vies", a-t-il poursuivi.
La réponse de l’Otan n’a pas tardé : à Bruxelles, un responsable de l’Alliance atlantique a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention d’intervenir militairement en Syrie.
Accéder à la requête de Khatib équivaudrait à entrer en guerre contre Damas, commentait un peu plus tôt Michael Stephens, chercheur basé à Doha du Royal United Services Institute, un centre d’études britannique.
(26-03-2013 - Assawra avec les agences de presse)
Syrie : Le Qatar au secours de l’opposition syrienne
Les dirigeants arabes se réunissent mardi en sommet à Doha avec la
participation de la Coalition nationale de l’opposition syrienne, qui
s’est vu octroyer le siège de la Syrie à la Ligue arabe. Cette rencontre
de deux jours se déroule en l’absence, pour des raisons de santé, de
ténors du monde arabe, dont le roi Abdallah d’Arabie saoudite, l’un des
principaux parrains de la Coalition nationale de l’opposition au régime
de Bashar el-Assad, et du chef d’État irakien Jalal Talabani, président
du sommet sortant.
Mais le Qatar, hôte du sommet, a réussi à obtenir l’octroi à la Coalition du siège de la Syrie à la Ligue arabe, après d’ultimes tractations interarabes sur fond de tiraillements internes au sein de cette coalition, marqués notamment par la valse-hésitation de son président, Ahmed Moaz al-Khatib. La Coalition nationale, reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisations internationales, a ensuite indiqué que son Premier ministre par intérim, Ghassan Hitto, la représenterait au sommet.
Ahmed Moaz al-Khatib a cependant déclaré lundi sur sa page Facebook qu’il allait prononcer un discours "au nom du peuple syrien" au sommet de Doha, moins de 24 heures après l’annonce-surprise de sa démission. Dans une résolution adoptée le 6 mars au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé l’opposition syrienne à "former une instance exécutive pour occuper le siège de la Syrie à la Ligue arabe", resté vacant depuis la suspension de Damas en novembre 2011. Mais l’Irak et l’Algérie ont émis des réserves et le Liban s’y est dissocié.
Damas a tiré à boulets rouges contre la Ligue arabe et le Qatar pour avoir, selon le journal officiel As-Saoura lundi, "accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous". Outre le conflit syrien qui, en plus de 2 ans a fait plus de 70 000 morts, un million de réfugiés et quatre millions de déplacés, le sommet doit évoquer le processus de paix au Proche-Orient, dans l’impasse depuis deux ans. Pour relancer ce processus, le sommet devrait charger une délégation ministérielle, conduite par le Qatar, de mener des consultations avec le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et la Chine, a indiqué une source diplomatique arabe.
L’objectif de cette mission est de "s’entendre sur des mécanismes et un calendrier pour des négociations sérieuses" sur un règlement du conflit israélo-palestinien, a ajouté la même source en citant une recommandation de la réunion préparatoire du sommet, tenue dimanche à Doha. Les pays arabes devraient par ailleurs être invités à respecter leur engagement, pris l’an dernier, d’assurer un "filet de sécurité" de 100 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne, en proie à de graves difficultés budgétaires.
Le sommet poursuivra l’examen d’un projet de restructuration de la Ligue tendant à dynamiser cette organisation qui, créée en 1945, reste minée par ses divisions internes. Ces pays détiennent 62 % des réserves mondiales de brut et 24 % des réserves mondiales de gaz. Mais les exportations des pays arabes n’ont représenté en 2010 que 5,8 % du total des exportations mondiales. Soumis à des pressions croissantes depuis le début du Printemps arabe, ils ont décidé au terme d’un sommet économique en janvier de finaliser, avant la fin 2013, la mise en place de la Grande Zone franche arabe, approuvée en 1998 avec l’espoir d’éliminer progressivement les barrières douanières et de créer à terme un marché commun.
Mais le Qatar, hôte du sommet, a réussi à obtenir l’octroi à la Coalition du siège de la Syrie à la Ligue arabe, après d’ultimes tractations interarabes sur fond de tiraillements internes au sein de cette coalition, marqués notamment par la valse-hésitation de son président, Ahmed Moaz al-Khatib. La Coalition nationale, reconnue comme la représentante légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisations internationales, a ensuite indiqué que son Premier ministre par intérim, Ghassan Hitto, la représenterait au sommet.
Ahmed Moaz al-Khatib a cependant déclaré lundi sur sa page Facebook qu’il allait prononcer un discours "au nom du peuple syrien" au sommet de Doha, moins de 24 heures après l’annonce-surprise de sa démission. Dans une résolution adoptée le 6 mars au Caire, les ministres arabes des Affaires étrangères ont appelé l’opposition syrienne à "former une instance exécutive pour occuper le siège de la Syrie à la Ligue arabe", resté vacant depuis la suspension de Damas en novembre 2011. Mais l’Irak et l’Algérie ont émis des réserves et le Liban s’y est dissocié.
Damas a tiré à boulets rouges contre la Ligue arabe et le Qatar pour avoir, selon le journal officiel As-Saoura lundi, "accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous". Outre le conflit syrien qui, en plus de 2 ans a fait plus de 70 000 morts, un million de réfugiés et quatre millions de déplacés, le sommet doit évoquer le processus de paix au Proche-Orient, dans l’impasse depuis deux ans. Pour relancer ce processus, le sommet devrait charger une délégation ministérielle, conduite par le Qatar, de mener des consultations avec le Conseil de sécurité de l’ONU, les États-Unis, l’Union européenne, la Russie et la Chine, a indiqué une source diplomatique arabe.
L’objectif de cette mission est de "s’entendre sur des mécanismes et un calendrier pour des négociations sérieuses" sur un règlement du conflit israélo-palestinien, a ajouté la même source en citant une recommandation de la réunion préparatoire du sommet, tenue dimanche à Doha. Les pays arabes devraient par ailleurs être invités à respecter leur engagement, pris l’an dernier, d’assurer un "filet de sécurité" de 100 millions de dollars par mois à l’Autorité palestinienne, en proie à de graves difficultés budgétaires.
Le sommet poursuivra l’examen d’un projet de restructuration de la Ligue tendant à dynamiser cette organisation qui, créée en 1945, reste minée par ses divisions internes. Ces pays détiennent 62 % des réserves mondiales de brut et 24 % des réserves mondiales de gaz. Mais les exportations des pays arabes n’ont représenté en 2010 que 5,8 % du total des exportations mondiales. Soumis à des pressions croissantes depuis le début du Printemps arabe, ils ont décidé au terme d’un sommet économique en janvier de finaliser, avant la fin 2013, la mise en place de la Grande Zone franche arabe, approuvée en 1998 avec l’espoir d’éliminer progressivement les barrières douanières et de créer à terme un marché commun.
Israël : Samer Issawi continue sa grève de la faim jusqu’au martyr (Communiqué de l’association de Palestinien en Ile de France)
Nous attirons votre attention sur la situation de M. Samer Issawi en
grève de la faim depuis juillet 2012 afin d’abroger la détention
administrative* qu’il subit.
Samer avait été libéré lors de l’échange de prisonniers et avait été de nouveau détenu quelques mois plus tard. Il est actuellement en détention administrative c’est-à-dire sans aucun jugement. C’est la raison de sa grève de la faim ouverte.
Aujourd’hui sa situation médicale est devenue très critique. Hospitalisé à l’hôpital israélien Kaplan, l’équipe médicale qui le suit a constaté les battements du cœur à 28 par minute et le niveau de sucre est à 68. Dans le même temps le prisonnier souffre d’énormes difficultés de respiration et de malaise constant ainsi que de douleurs dans tout son corps et plus particulièrement dans son estomac et ses reins.
Il a déclaré que : « Malgré ma situation et la détérioration de ma santé, ce que j’endure, et le fait que mon cœur peut s’arrêter à tout moment, ce qui est confirmé par les médecins, je déclare que ma situation sanitaire n’influencera pas mes décisions et je poursuivrai ma grève de la faim ouverte parce que ma vie ne vaut pas plus que le sang des martyrs ».
Samer Issawi peut mourir à tout instant.
Nous faisons porter la responsabilité de sa situation aux Etats signataires de la IV Convention de Genève dont la France ainsi qu’aux institutions telle que la Croix Rouge Internationale garante de l’application de ses conventions et qui se trouve être le seul témoin dans les prisons israéliennes.
(Communiqué de l’association de Palestinien en Ile de France)
Paris, le mardi 26 mars 2013
* La détention administrative a été créé par l’occupant britannique en Palestine comme mesure coercitive à l’égard des prisonniers qui étaient détenus –des jours – des mois – des années - sans aucun jugement.
**
Samer Issawi continue sa grève de la faim : « La Palestine ne sera libérée que par ses héros » !
Le comité médical responsable de la situation du détenu Samer Issawi a prévenu l’avocat de l’association des prisonniers Fawaz Al Chaloudi qui l’a visité à l’hôpital israélien Kaplan que les battements de son cœur sont tombés à 28 et le niveau de sucre est à 65. Ce qui signifie qu’à tout instant son cœur peut s’arrêter de battre.
Samer Issawi a déclaré à ce même avocat que le directeur adjoint de l’hôpital est venu le voir dans sa chambre et l’a informé sur la dangerosité de sa situation sanitaire et qu’il doit se réalimenter. Dans le même temps le prisonnier souffre d’énormes difficultés de respiration et de malaise constant ainsi que de douleurs dans tout son corps et plus particulièrement dans son estomac et ses reins.
Samer Issawi a fait porter un message à son avocat en disant : « le report de la séance du tribunal au 9 mai 2013 est le signe que le tribunal a échoué dans sa tentative de casser ma grève et que c’est une condamnation à mort claire et sans équivoque me concernant. C’est sur cette base que je demande à tous de revoir ses comptes, surtout aux frères égyptiens. Cette question n’est pas seulement un devoir pour nos frères égyptiens, ça l’est aussi pour tous les pays arabes et musulmans ».
Puis il a ajouté : « je m’adresse à tous les optimistes de la politique américaine et à ceux qui avaient de l’espoir lors de la visite du président américain Barak Obama et je leur dis que vous vous faites des illusions et que la Palestine ne sera libérée que par ses combattants ».
Puis il a confirmé que : « Malgré ma situation et la détérioration de ma santé, ce que j’endure, et le fait que mon cœur peut s’arrêter à tout moment, ce qui est confirmé par les médecins, je déclare que ma situation sanitaire n’influencera pas mes décisions et je poursuivrai ma grève de la faim ouverte parce que ma vie ne vaut pas plus que le sang des martyrs ».
Il a aussi rendu hommage à la résistance du peuple palestinien en disant que : « Nous nous rencontrerons bientôt et nous fêterons la véritable victoire que vous construisez, vous les véritables héros, les hommes d’honneurs de mon peuple et de la nation arabe et les hommes libres de ce monde. Notre rencontre est proche dans Jérusalem la sainte ».
Agence Ma’an
Palestine, le lundi 25 mars 2013
Samer avait été libéré lors de l’échange de prisonniers et avait été de nouveau détenu quelques mois plus tard. Il est actuellement en détention administrative c’est-à-dire sans aucun jugement. C’est la raison de sa grève de la faim ouverte.
Aujourd’hui sa situation médicale est devenue très critique. Hospitalisé à l’hôpital israélien Kaplan, l’équipe médicale qui le suit a constaté les battements du cœur à 28 par minute et le niveau de sucre est à 68. Dans le même temps le prisonnier souffre d’énormes difficultés de respiration et de malaise constant ainsi que de douleurs dans tout son corps et plus particulièrement dans son estomac et ses reins.
Il a déclaré que : « Malgré ma situation et la détérioration de ma santé, ce que j’endure, et le fait que mon cœur peut s’arrêter à tout moment, ce qui est confirmé par les médecins, je déclare que ma situation sanitaire n’influencera pas mes décisions et je poursuivrai ma grève de la faim ouverte parce que ma vie ne vaut pas plus que le sang des martyrs ».
Samer Issawi peut mourir à tout instant.
Nous faisons porter la responsabilité de sa situation aux Etats signataires de la IV Convention de Genève dont la France ainsi qu’aux institutions telle que la Croix Rouge Internationale garante de l’application de ses conventions et qui se trouve être le seul témoin dans les prisons israéliennes.
(Communiqué de l’association de Palestinien en Ile de France)
Paris, le mardi 26 mars 2013
* La détention administrative a été créé par l’occupant britannique en Palestine comme mesure coercitive à l’égard des prisonniers qui étaient détenus –des jours – des mois – des années - sans aucun jugement.
**
Samer Issawi continue sa grève de la faim : « La Palestine ne sera libérée que par ses héros » !
Le comité médical responsable de la situation du détenu Samer Issawi a prévenu l’avocat de l’association des prisonniers Fawaz Al Chaloudi qui l’a visité à l’hôpital israélien Kaplan que les battements de son cœur sont tombés à 28 et le niveau de sucre est à 65. Ce qui signifie qu’à tout instant son cœur peut s’arrêter de battre.
Samer Issawi a déclaré à ce même avocat que le directeur adjoint de l’hôpital est venu le voir dans sa chambre et l’a informé sur la dangerosité de sa situation sanitaire et qu’il doit se réalimenter. Dans le même temps le prisonnier souffre d’énormes difficultés de respiration et de malaise constant ainsi que de douleurs dans tout son corps et plus particulièrement dans son estomac et ses reins.
Samer Issawi a fait porter un message à son avocat en disant : « le report de la séance du tribunal au 9 mai 2013 est le signe que le tribunal a échoué dans sa tentative de casser ma grève et que c’est une condamnation à mort claire et sans équivoque me concernant. C’est sur cette base que je demande à tous de revoir ses comptes, surtout aux frères égyptiens. Cette question n’est pas seulement un devoir pour nos frères égyptiens, ça l’est aussi pour tous les pays arabes et musulmans ».
Puis il a ajouté : « je m’adresse à tous les optimistes de la politique américaine et à ceux qui avaient de l’espoir lors de la visite du président américain Barak Obama et je leur dis que vous vous faites des illusions et que la Palestine ne sera libérée que par ses combattants ».
Puis il a confirmé que : « Malgré ma situation et la détérioration de ma santé, ce que j’endure, et le fait que mon cœur peut s’arrêter à tout moment, ce qui est confirmé par les médecins, je déclare que ma situation sanitaire n’influencera pas mes décisions et je poursuivrai ma grève de la faim ouverte parce que ma vie ne vaut pas plus que le sang des martyrs ».
Il a aussi rendu hommage à la résistance du peuple palestinien en disant que : « Nous nous rencontrerons bientôt et nous fêterons la véritable victoire que vous construisez, vous les véritables héros, les hommes d’honneurs de mon peuple et de la nation arabe et les hommes libres de ce monde. Notre rencontre est proche dans Jérusalem la sainte ».
Agence Ma’an
Palestine, le lundi 25 mars 2013
Syrie : La détresse du couturier
Déplacés venus d’autres régions en guerre, comme ce couturier de 30 ans
père de deux enfants, ou habitants d’Alep, ils sont des dizaines à
brader chaque jour les quelques biens qui leur restent pour nourrir leur
famille.
Israël/Palestine : Israël reprend le transfert des taxes aux Palestiniens après la visite Obama
Israël a décidé de reprendre le transfert des taxes dues à l’Autorité
palestinienne, suspendu en décembre 2012, ont indiqué lundi les
services du Premier ministre Benjamin Netanyahu dans un communiqué.
"Netanyahu a décidé d’autoriser le transfert des recettes fiscales à l’Autorité palestinienne. La décision a été prise par les ministres du cabinet de sécurité" et par conséquent "le ministre des Finances Yaïr Lapid a chargé les responsables de son ministère de transférer les fonds", selon le texte.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de M. Netanyahu a indiqué que la décision prenait effet "immédiatement".
Cette décision intervient après la première visite en Israël et dans les Territoires palestiniens la semaine dernière du président américain Barack Obama qui a exhorté les deux parties à reprendre le chemin de la paix.
Israël avait annoncé début décembre le blocage "pendant quatre mois" des transferts des taxes collectées au profit de l’Autorité palestinienne en représailles à l’octroi du statut d’Etat observateur à l’ONU à l’Etat de Palestine, une démarche condamnée par l’Etat hébreu.
Fin janvier, sous pression de la communauté internationale, les autorités israéliennes ont accepté de débloquer un versement unique de 100 millions de dollars (51 millions d’euros) en raison de la crise financière à l’Autorité palestinienne. Mais elles avaient souligné que le transfert était ponctuel.
Interrogé par l’AFP, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a pris acte de la décision israélienne. "Les Israéliens ont levé leur blocus de l’argent palestinien. Nous attendons donc maintenant notre argent chaque mois comme il est normal", a-t-il dit.
L’Autorité palestinienne considérait les sanctions financières israéliennes comme "illégales" et "un acte de piraterie", s’agissant d’argent qui lui est dû.
Le protocole de Paris de 1994 prévoit en effet la rétrocession par Israël des taxes prélevées au nom de l’Autorité palestinienne, dont elles représentent les deux tiers des recettes budgétaires propres et sans lesquelles elle n’est pas en mesure de payer ses fonctionnaires.
Le gel du transfert des fonds a plongé l’Autorité palestinienne dans une crise budgétaire aiguë.
Au terme de la visite du président Obama, les Etats-Unis ont annoncé le déblocage de 500 millions de dollars d’aide aux Palestiniens, une somme qui était gelée par le Congrès depuis des mois.
"A ce jour, nous avons programmé 295,7 millions de dollars d’aide dans le budget 2012 (...) et 200 millions dans le budget 2013", a indiqué la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland.
L’aide versée sur le budget 2012 comprend 195,7 millions de dollars pour l’aide économique, humanitaire et au développement prodiguée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), et 100 millions destinés à la lutte contre la drogue.
Les 200 millions restants, inscrits au budget 2013, seront versés en tant qu’aide directe au budget de l’Autorité palestinienne.
L’administration Obama a indiqué par ailleurs au Congrès, fin février, qu’elle cherchait 200 millions supplémentaires pour les projets de l’USAID dans les Territoires palestiniens.
Le Premier ministre palestinien s’est déclaré satisfait des résultats de la réunion des bailleurs de fonds, à Bruxelles le 19 mars, dont les engagements devraient permettre de satisfaire les besoins de l’Autorité palestinienne, évalués à 1,2 milliard de dollars pour 2013.
L’Arabie saoudite devrait couvrir une partie de ces fonds.
Quant à l’Union européenne, elle va maintenir cette année son assistance à 300 millions d’euros (390 M USD) comme en 2012.
(25-03-2013 - Assawra)
"Netanyahu a décidé d’autoriser le transfert des recettes fiscales à l’Autorité palestinienne. La décision a été prise par les ministres du cabinet de sécurité" et par conséquent "le ministre des Finances Yaïr Lapid a chargé les responsables de son ministère de transférer les fonds", selon le texte.
Interrogé par l’AFP, un porte-parole de M. Netanyahu a indiqué que la décision prenait effet "immédiatement".
Cette décision intervient après la première visite en Israël et dans les Territoires palestiniens la semaine dernière du président américain Barack Obama qui a exhorté les deux parties à reprendre le chemin de la paix.
Israël avait annoncé début décembre le blocage "pendant quatre mois" des transferts des taxes collectées au profit de l’Autorité palestinienne en représailles à l’octroi du statut d’Etat observateur à l’ONU à l’Etat de Palestine, une démarche condamnée par l’Etat hébreu.
Fin janvier, sous pression de la communauté internationale, les autorités israéliennes ont accepté de débloquer un versement unique de 100 millions de dollars (51 millions d’euros) en raison de la crise financière à l’Autorité palestinienne. Mais elles avaient souligné que le transfert était ponctuel.
Interrogé par l’AFP, le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a pris acte de la décision israélienne. "Les Israéliens ont levé leur blocus de l’argent palestinien. Nous attendons donc maintenant notre argent chaque mois comme il est normal", a-t-il dit.
L’Autorité palestinienne considérait les sanctions financières israéliennes comme "illégales" et "un acte de piraterie", s’agissant d’argent qui lui est dû.
Le protocole de Paris de 1994 prévoit en effet la rétrocession par Israël des taxes prélevées au nom de l’Autorité palestinienne, dont elles représentent les deux tiers des recettes budgétaires propres et sans lesquelles elle n’est pas en mesure de payer ses fonctionnaires.
Le gel du transfert des fonds a plongé l’Autorité palestinienne dans une crise budgétaire aiguë.
Au terme de la visite du président Obama, les Etats-Unis ont annoncé le déblocage de 500 millions de dollars d’aide aux Palestiniens, une somme qui était gelée par le Congrès depuis des mois.
"A ce jour, nous avons programmé 295,7 millions de dollars d’aide dans le budget 2012 (...) et 200 millions dans le budget 2013", a indiqué la porte-parole du département d’Etat américain, Victoria Nuland.
L’aide versée sur le budget 2012 comprend 195,7 millions de dollars pour l’aide économique, humanitaire et au développement prodiguée par l’Agence américaine pour le développement international (USAID), et 100 millions destinés à la lutte contre la drogue.
Les 200 millions restants, inscrits au budget 2013, seront versés en tant qu’aide directe au budget de l’Autorité palestinienne.
L’administration Obama a indiqué par ailleurs au Congrès, fin février, qu’elle cherchait 200 millions supplémentaires pour les projets de l’USAID dans les Territoires palestiniens.
Le Premier ministre palestinien s’est déclaré satisfait des résultats de la réunion des bailleurs de fonds, à Bruxelles le 19 mars, dont les engagements devraient permettre de satisfaire les besoins de l’Autorité palestinienne, évalués à 1,2 milliard de dollars pour 2013.
L’Arabie saoudite devrait couvrir une partie de ces fonds.
Quant à l’Union européenne, elle va maintenir cette année son assistance à 300 millions d’euros (390 M USD) comme en 2012.
(25-03-2013 - Assawra)
Syrie : A Alep, on vend son électroménager pour acheter à manger
Abu Ahmad est venu vendre son ventilateur, l’un des rares biens qu’il a
pu sauver de Baba Amr, quartier martyr de Homs dans le centre de la
Syrie. Comme lui, pour pouvoir manger, de nombreux civils vendent
désormais leurs objets personnels sur un marché d’Alep.
Déplacés venus d’autres régions en guerre, comme ce couturier de 30 ans père de deux enfants, ou habitants de la capitale économique du nord syrien, ils sont des dizaines à brader chaque jour les quelques biens qui leur restent pour nourrir leur famille.
"Les gens vendent en premier lieu du matériel électronique puisque de toute façon il n’y a plus d’électricité", affirme Mohammad, 52 ans, un revendeur qui sillonne les maisons de son quartier pour récupérer des objets afin de pourvoir aux besoins de ses onze enfants.
Un peu plus loin, Ahmad propose aujourd’hui deux raquettes de badmington et une télévision que lui a vendue son voisin. "Quand je suis venu la chercher, ses enfants se sont mis à pleurer", confie-t-il.
Mais il sait déjà qu’il ne tirera pas une fortune de cet imposant poste à tube cathodique. "Cette télévision ne vaut plus rien. Un poste qui se vendait 3.000 livres syriennes (environ 30 dollars) ne vaut pas plus de 1.000 (environ 10 dollars) aujourd’hui, à cause de l’absence d’électricité", dit-il.
En haranguant la foule qui s’est formée autour de son stand, il lance : "Quelqu’un ici a-t-il 2.000 livres syriennes (environ 20 dollars), juste 2.000 livres ?". Personne ne répond.
A Alep, le peu d’argent gagné à chaque vente est vite dépensé. A deux pas du stand d’Ahmed, un garçonnet a installé son étal... de bougies. Si les coupures d’électricité on fait le malheur des vendeurs d’électroménager, les ventes de bougies sont montées en flèche.
Autour d’eux, dans une station-essence désaffectée du quartier de Salhine (nord-est), installés au pied des pompes vides, des dizaines d’hommes et d’enfants négocient le prix de quelques objets étalés sur un morceau de tissu à même le sol, entre deux vendeurs de pigeons et de volailles.
Au milieu de la fumée de petits barbecues installés par des vendeurs de kebabs et de galettes frites, d’antiques postes de radio côtoient des plats en fer, des plaques de cuisson, des boîtiers de serrures ainsi que des chaussures usées.
Ce marché, Souk al-Khamiss (le marché du jeudi, en arabe), a longtemps été connu à Alep sous un autre nom : Souk al-Haramiyé, le Marché des voleurs, parce qu’on a longtemps pu y trouver toute sorte de contrefaçons et des marchandises à l’origine douteuse.
Aujourd’hui, c’est le repaire des désespérés, le dernier endroit où l’on peut espérer gagner quelques billets pour survivre dans la métropole touchée il y a neuf mois par les combats et où les prix ont depuis flambé.
"Tout le monde est au chômage, le nombre de sans-emploi était déjà très élevé avant la révolution, mais maintenant cela a atteint des niveaux inimaginables. Avec les bombardements, personne n’est sûr de revenir vivant du travail, c’est pour cela que les gens bradent leurs derniers biens", affirme Abu Bakri, venu en spectateur assister aux échanges serrés entre les vendeurs et leurs rares acheteurs.
Un peu plus loin, silencieux et un peu honteux, Saleh, 16 ans, la tête baissée et enfouie dans ses épaules, sort maladroitement un vieil appareil photographique de son étui en cuir.
"Personne ne travaille à la maison et mon père est mort, je suis venu vendre cet appareil pour nourrir mes frères et soeurs", raconte-t-il, gêné.
Aujourd’hui, un seul acheteur s’est présenté et il a proposé au jeune homme 100 livres syriennes (un dollar), le prix d’un kilo et demi de tomates.
Déplacés venus d’autres régions en guerre, comme ce couturier de 30 ans père de deux enfants, ou habitants de la capitale économique du nord syrien, ils sont des dizaines à brader chaque jour les quelques biens qui leur restent pour nourrir leur famille.
"Les gens vendent en premier lieu du matériel électronique puisque de toute façon il n’y a plus d’électricité", affirme Mohammad, 52 ans, un revendeur qui sillonne les maisons de son quartier pour récupérer des objets afin de pourvoir aux besoins de ses onze enfants.
Un peu plus loin, Ahmad propose aujourd’hui deux raquettes de badmington et une télévision que lui a vendue son voisin. "Quand je suis venu la chercher, ses enfants se sont mis à pleurer", confie-t-il.
Mais il sait déjà qu’il ne tirera pas une fortune de cet imposant poste à tube cathodique. "Cette télévision ne vaut plus rien. Un poste qui se vendait 3.000 livres syriennes (environ 30 dollars) ne vaut pas plus de 1.000 (environ 10 dollars) aujourd’hui, à cause de l’absence d’électricité", dit-il.
En haranguant la foule qui s’est formée autour de son stand, il lance : "Quelqu’un ici a-t-il 2.000 livres syriennes (environ 20 dollars), juste 2.000 livres ?". Personne ne répond.
A Alep, le peu d’argent gagné à chaque vente est vite dépensé. A deux pas du stand d’Ahmed, un garçonnet a installé son étal... de bougies. Si les coupures d’électricité on fait le malheur des vendeurs d’électroménager, les ventes de bougies sont montées en flèche.
Autour d’eux, dans une station-essence désaffectée du quartier de Salhine (nord-est), installés au pied des pompes vides, des dizaines d’hommes et d’enfants négocient le prix de quelques objets étalés sur un morceau de tissu à même le sol, entre deux vendeurs de pigeons et de volailles.
Au milieu de la fumée de petits barbecues installés par des vendeurs de kebabs et de galettes frites, d’antiques postes de radio côtoient des plats en fer, des plaques de cuisson, des boîtiers de serrures ainsi que des chaussures usées.
Ce marché, Souk al-Khamiss (le marché du jeudi, en arabe), a longtemps été connu à Alep sous un autre nom : Souk al-Haramiyé, le Marché des voleurs, parce qu’on a longtemps pu y trouver toute sorte de contrefaçons et des marchandises à l’origine douteuse.
Aujourd’hui, c’est le repaire des désespérés, le dernier endroit où l’on peut espérer gagner quelques billets pour survivre dans la métropole touchée il y a neuf mois par les combats et où les prix ont depuis flambé.
"Tout le monde est au chômage, le nombre de sans-emploi était déjà très élevé avant la révolution, mais maintenant cela a atteint des niveaux inimaginables. Avec les bombardements, personne n’est sûr de revenir vivant du travail, c’est pour cela que les gens bradent leurs derniers biens", affirme Abu Bakri, venu en spectateur assister aux échanges serrés entre les vendeurs et leurs rares acheteurs.
Un peu plus loin, silencieux et un peu honteux, Saleh, 16 ans, la tête baissée et enfouie dans ses épaules, sort maladroitement un vieil appareil photographique de son étui en cuir.
"Personne ne travaille à la maison et mon père est mort, je suis venu vendre cet appareil pour nourrir mes frères et soeurs", raconte-t-il, gêné.
Aujourd’hui, un seul acheteur s’est présenté et il a proposé au jeune homme 100 livres syriennes (un dollar), le prix d’un kilo et demi de tomates.
Syrie : l’opposition représente désomais le pays à la Ligue arabe
La Coalition nationale de l’opposition a obtenu de représenter la
Syrie au sommet arabe de Doha mardi mais les tiraillements internes de
ce principal groupe de l’opposition ont entamé sa crédibilité.
A Damas, un civil a été tué par la chute d’obus Place des Omeyyades, dans le centre de la capitale, alors qu’un chef de l’Armée syrienne libre (ALS), principal groupe de la rébellion, le colonel Riad Assaad, a été blessé dans un attentat dans l’est de la Syrie.
La Ligue arabe a accédé à l’une des principales demandes de l’opposition et décidé de lui attribuer le siège de la Syrie, lui laissant le choix de "décider de la forme de sa représentation au sommet" de Doha, selon un haut responsable de l’organisation panarabe.
Mais cette mesure est tombée en plein désarroi de l’opposition, son chef, Ahmad Moaz Al-Khatib, ayant annoncé dimanche à la surprise générale sa démission, avant de faire part lundi sur sa page Facebook de son intention de se rendre au sommet et d’y prononcer un discours "au nom du peuple syrien".
La Syrie du président Bachar al-Assad est suspendue de la Ligue arabe depuis novembre 2011, après le début en mars de la même année d’une révolte populaire devenue rébellion armée sous l’effet d’une dure répression.
La presse de Damas a fustigé lundi cette décision. "La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous", écrivait le quotidien le As-Saoura. "Les tambours de la trahison résonnent à Doha", renchérissait la télévision officielle Al-Ikhbariya.
La Coalition nationale a annoncé dimanche qu’elle serait représentée au sommet par le "Premier ministre" Ghassan Hitto, qu’elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle en Syrie.
Mais selon le représentant de la Coalition au Qatar, Nizar Haraki, M. Khatib présidera en fin de compte la délégation syrienne au sommet, qui comptera huit membres dont M. Hitto.
Des opposants expliquent que la démission de M. Khatib n’a pas encore été acceptée, et l’un d’eux, Ahmad Ramadan, a fait état "d’intenses pressions" pour qu’il revienne sur sa démission.
Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l’opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l’a publiquement appelé à revenir sur sa démission.
En annonçant sa démission, M. Khatib a reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit en Syrie, qui a fait des dizaines de milliers de morts, et accusé des pays soutenant l’opposition "de tenter de contrôler la révolte".
Selon un opposant syrien, il reproche notamment au Qatar d’avoir imposé l’élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Ryad, Imad Moustapha.
Sur le terrain, un civil a été tué et six ont été blessés par des obus lancés par des rebelles qui ont visé la place des Omeyyades à Damas, selon les médias officiels.
Ces tirs se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d’avancer dans la capitale.
A Deir Ezzor (est), le colonel Riad Assaad, un commandant de l’Armée syrienne libre (ASL), a été blessé dimanche par une explosion alors qu’il circulait en voiture et transféré en Turquie pour recevoir des soins.
Il a été l’un des premiers officiers supérieurs de l’armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011.
Par ailleurs, l’Onu va évacuer environ la moitié de leurs 100 employés étrangers travaillant encore en Syrie en raison des risques grandissants, selon des diplomates à New York.
Le bureau établi à Damas de l’émissaire international Lakhdar Brahimi sera notamment fermé et devrait être déplacé au Caire ou au Liban, ont précisé ces diplomates à l’AFP.
(25-03-2013 - Assawra avec les agences de presse)
A Damas, un civil a été tué par la chute d’obus Place des Omeyyades, dans le centre de la capitale, alors qu’un chef de l’Armée syrienne libre (ALS), principal groupe de la rébellion, le colonel Riad Assaad, a été blessé dans un attentat dans l’est de la Syrie.
La Ligue arabe a accédé à l’une des principales demandes de l’opposition et décidé de lui attribuer le siège de la Syrie, lui laissant le choix de "décider de la forme de sa représentation au sommet" de Doha, selon un haut responsable de l’organisation panarabe.
Mais cette mesure est tombée en plein désarroi de l’opposition, son chef, Ahmad Moaz Al-Khatib, ayant annoncé dimanche à la surprise générale sa démission, avant de faire part lundi sur sa page Facebook de son intention de se rendre au sommet et d’y prononcer un discours "au nom du peuple syrien".
La Syrie du président Bachar al-Assad est suspendue de la Ligue arabe depuis novembre 2011, après le début en mars de la même année d’une révolte populaire devenue rébellion armée sous l’effet d’une dure répression.
La presse de Damas a fustigé lundi cette décision. "La Ligue a accordé le siège volé à la Syrie à des brigands et à des voyous", écrivait le quotidien le As-Saoura. "Les tambours de la trahison résonnent à Doha", renchérissait la télévision officielle Al-Ikhbariya.
La Coalition nationale a annoncé dimanche qu’elle serait représentée au sommet par le "Premier ministre" Ghassan Hitto, qu’elle a chargé le 18 mars de former un gouvernement visant à administrer les territoires sous contrôle rebelle en Syrie.
Mais selon le représentant de la Coalition au Qatar, Nizar Haraki, M. Khatib présidera en fin de compte la délégation syrienne au sommet, qui comptera huit membres dont M. Hitto.
Des opposants expliquent que la démission de M. Khatib n’a pas encore été acceptée, et l’un d’eux, Ahmad Ramadan, a fait état "d’intenses pressions" pour qu’il revienne sur sa démission.
Le Premier ministre du Qatar, principal bailleur de fonds de l’opposition, Hamad ben Jassem Al-Thani, l’a publiquement appelé à revenir sur sa démission.
En annonçant sa démission, M. Khatib a reproché à la communauté internationale son inaction face au conflit en Syrie, qui a fait des dizaines de milliers de morts, et accusé des pays soutenant l’opposition "de tenter de contrôler la révolte".
Selon un opposant syrien, il reproche notamment au Qatar d’avoir imposé l’élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans, face à un autre candidat soutenu par Ryad, Imad Moustapha.
Sur le terrain, un civil a été tué et six ont été blessés par des obus lancés par des rebelles qui ont visé la place des Omeyyades à Damas, selon les médias officiels.
Ces tirs se sont multipliés ces dernières semaines sur Damas, place forte du régime dont les troupes tentent de neutraliser les poches rebelles à la périphérie et empêcher les combattants d’avancer dans la capitale.
A Deir Ezzor (est), le colonel Riad Assaad, un commandant de l’Armée syrienne libre (ASL), a été blessé dimanche par une explosion alors qu’il circulait en voiture et transféré en Turquie pour recevoir des soins.
Il a été l’un des premiers officiers supérieurs de l’armée à rejoindre la rébellion en juillet 2011.
Par ailleurs, l’Onu va évacuer environ la moitié de leurs 100 employés étrangers travaillant encore en Syrie en raison des risques grandissants, selon des diplomates à New York.
Le bureau établi à Damas de l’émissaire international Lakhdar Brahimi sera notamment fermé et devrait être déplacé au Caire ou au Liban, ont précisé ces diplomates à l’AFP.
(25-03-2013 - Assawra avec les agences de presse)
إنقسام حول الملف السوري في قمة الدوحة وتخوّف من تداعيات الأزمة على لبنان
افاد مندوب "السفير" الى العاصمة القطرية داود رمال ان الدوحة تشهد مشاورات مكثفة على ارفع المستويات قبيل انعقاد القمة العربية في دورتها الرابعة والعشرين، ففي حين ان اوراق التضامن المتعلقة بقضايا الدول الاعضاء تم التوافق عليها بسهولة، الا ان الازمة السورية بقيت محل انقسام عربي في ضوء التوجه القطري لاحلال الحكومة السورية المؤقتة في مقعد سوريا، الامر الذي اثار اعتراض كل من الجزائر والعراق ودعوة اردنية للتريث، بحسب مصدر ديبلوماسي عربي رفيع.
وأبدى الديبلوماسي خشية من "ارتدادات كبيرة جدا لاي قرار خارج الاجماع العربي الذي ينص عليه ميثاق الجامعة".
واوضح المصدر لـ"السفير" "ان التطورات اللبنانية هي ايضا محل رصد ومتابعة لان ما حصل على مستوى الحكومة فتح الباب واسعا امام كل الاحتمالات فإما يسلك لبنان طريقه الى الوفاق او لا سمح الله تتوسع دائرة الانقسام بما يجعل القدرة اللبنانية على استيعاب الازمات اقل مناعة، الامر الذي يفترض الاسراع في الجلوس الى الحوار بنواية صادقة حتى لا تطول الامور لان في ذلك مخاطر محتملة، اي ان لا يكون الحوار منطلقا من خلفية ان كل فريق يريد تسجيل نصرا على الفريق الاخر، تماما كما حصل في موضوع قانون الانتخاب حيث سعى كل فريق الى محاولة تمرير قانون يؤمن له الحصول على الاكثرية النيابية لكي يتحكم بمصير البلد لسنوات بما يتنافى مع صيغة لبنان القائمة على لا غالب ولا مغلوب".
وقال المصدر "انه على مستوى المواضيع المدرجة على جدول اعمال القمة بمعظمها عادية وروتينية تدرج في كل عام، باستثناء الموضوع السوري، اذ ان العراق والجزائر يعترضان على احلال الحكومة السورية المؤقتة في مقعد سوريا ولبنان ينأى بنفسه وقرارات الجامعة يجب ان تتخذ بالاجماع مع بروز موقف اردني يدعو الى التريث لان السلبيات اكثر من الايجابيات، والكارثة انه اذا تم استبدال بلد ببلد وعلم بعلم وحكومة بحكومة فإن الدول التي تتخذ موقف النأي كيف ستتعاطى مع الموضوع؟ وهل يستطيع لبنان ان يستمر بالنأي بالنفس؟ واذا نأى بنفسه فهل تداعيات الاحداث ستنأى بنفسها؟ لان ردة الفعل السورية على مستوى النظام ستكون اشرس بكثير، والمعروف ان الجيش السوري لم يستخدم من طاقته الى الان سوى ثلاثين في المئة، ولكن اذا وصلت الامور الى استبدال سيادة بأخرى فان الامر سيتغير، وهذا سيجر ملايين النازحين الى دول الجوار ومنها لبنان".
وحذر المصدر من ان "سوريا خزان بشري ودمشق مع ضواحيها فيها نحو سبعة ملايين نسمة، واذا نزح الى لبنان مليونان اضافيان ماذا سيحصل على المستوى الاقتصادي والامني والمعيشي والانساني وكذلك الامر بالنسبة لدول الجوار الاخرى، لذلك يجب التعاطي بعقل وليس بتشنج، لذلك ثبت ولو متأخرا ان ما قاله وزير خارجيتكم منذ فترة بانكم لا تريدون معسكر اشرف ثان في لبنان كان صحيحاً، والان يجب ان لا يتحول لبنان او بعض مناطقه الى طورابورا، ونحن على قناعة ان لبنان يسير بسياسة النأي بالنفس ولكن المطلوب ان تنأى تداعيات الاحداث بنفسها عن لبنان".
افاد مندوب "السفير" الى العاصمة القطرية داود رمال ان الدوحة تشهد مشاورات مكثفة على ارفع المستويات قبيل انعقاد القمة العربية في دورتها الرابعة والعشرين، ففي حين ان اوراق التضامن المتعلقة بقضايا الدول الاعضاء تم التوافق عليها بسهولة، الا ان الازمة السورية بقيت محل انقسام عربي في ضوء التوجه القطري لاحلال الحكومة السورية المؤقتة في مقعد سوريا، الامر الذي اثار اعتراض كل من الجزائر والعراق ودعوة اردنية للتريث، بحسب مصدر ديبلوماسي عربي رفيع.
وأبدى الديبلوماسي خشية من "ارتدادات كبيرة جدا لاي قرار خارج الاجماع العربي الذي ينص عليه ميثاق الجامعة".
واوضح المصدر لـ"السفير" "ان التطورات اللبنانية هي ايضا محل رصد ومتابعة لان ما حصل على مستوى الحكومة فتح الباب واسعا امام كل الاحتمالات فإما يسلك لبنان طريقه الى الوفاق او لا سمح الله تتوسع دائرة الانقسام بما يجعل القدرة اللبنانية على استيعاب الازمات اقل مناعة، الامر الذي يفترض الاسراع في الجلوس الى الحوار بنواية صادقة حتى لا تطول الامور لان في ذلك مخاطر محتملة، اي ان لا يكون الحوار منطلقا من خلفية ان كل فريق يريد تسجيل نصرا على الفريق الاخر، تماما كما حصل في موضوع قانون الانتخاب حيث سعى كل فريق الى محاولة تمرير قانون يؤمن له الحصول على الاكثرية النيابية لكي يتحكم بمصير البلد لسنوات بما يتنافى مع صيغة لبنان القائمة على لا غالب ولا مغلوب".
وقال المصدر "انه على مستوى المواضيع المدرجة على جدول اعمال القمة بمعظمها عادية وروتينية تدرج في كل عام، باستثناء الموضوع السوري، اذ ان العراق والجزائر يعترضان على احلال الحكومة السورية المؤقتة في مقعد سوريا ولبنان ينأى بنفسه وقرارات الجامعة يجب ان تتخذ بالاجماع مع بروز موقف اردني يدعو الى التريث لان السلبيات اكثر من الايجابيات، والكارثة انه اذا تم استبدال بلد ببلد وعلم بعلم وحكومة بحكومة فإن الدول التي تتخذ موقف النأي كيف ستتعاطى مع الموضوع؟ وهل يستطيع لبنان ان يستمر بالنأي بالنفس؟ واذا نأى بنفسه فهل تداعيات الاحداث ستنأى بنفسها؟ لان ردة الفعل السورية على مستوى النظام ستكون اشرس بكثير، والمعروف ان الجيش السوري لم يستخدم من طاقته الى الان سوى ثلاثين في المئة، ولكن اذا وصلت الامور الى استبدال سيادة بأخرى فان الامر سيتغير، وهذا سيجر ملايين النازحين الى دول الجوار ومنها لبنان".
وحذر المصدر من ان "سوريا خزان بشري ودمشق مع ضواحيها فيها نحو سبعة ملايين نسمة، واذا نزح الى لبنان مليونان اضافيان ماذا سيحصل على المستوى الاقتصادي والامني والمعيشي والانساني وكذلك الامر بالنسبة لدول الجوار الاخرى، لذلك يجب التعاطي بعقل وليس بتشنج، لذلك ثبت ولو متأخرا ان ما قاله وزير خارجيتكم منذ فترة بانكم لا تريدون معسكر اشرف ثان في لبنان كان صحيحاً، والان يجب ان لا يتحول لبنان او بعض مناطقه الى طورابورا، ونحن على قناعة ان لبنان يسير بسياسة النأي بالنفس ولكن المطلوب ان تنأى تداعيات الاحداث بنفسها عن لبنان".
Israël/ Palestine : "Pourquoi j’ai interrompu Barack Obama" (Armin Arefi)
Après s’être cassé les dents dans ses multiples tentatives de
pression sur Benyamin Netanyahou, Barack Obama s’est rendu à
l’évidence : pour lui, seul le peuple israélien est susceptible
d’influencer la politique du Premier ministre sur le dossier
israélo-palestinien. Jeudi dernier, devant des centaines d’étudiants
rassemblés au palais des Congrès de Jérusalem, le président américain
s’est lancé dans une véritable opération de séduction du "peuple
d’Israël", assurant les habitants du "pays le plus puissant de la
région" du "soutien inébranlable du pays le plus puissant au monde".
"Vous avez l’occasion d’être la génération qui sécurisera de manière permanente le rêve sioniste", a-t-il lancé devant une foule conquise. Dépourvu de toute proposition concrète pour relancer un processus de paix à l’abandon, le président démocrate a appelé directement les Israéliens à choisir le parti de la paix avec les Palestiniens, "la seule voie vers la vraie sécurité", selon lui. En contrepartie, les Palestiniens doivent "reconnaître qu’Israël sera un État juif et que les Israéliens ont le droit d’insister sur leur sécurité".
Le discours, un vibrant plaidoyer d’une cinquantaine de minutes, a été salué à de nombreuses reprises par les applaudissements-fleuves d’un public aux anges. La mission de reconquête des coeurs israéliens était dès lors un franc succès. À une exception près... En plein discours présidentiel, un jeune homme se lève dans la salle et interpelle Barack Obama. "Êtes-vous ici pour la paix ou pour donner à Israël davantage d’armes pour tuer les Palestiniens ?" lance en hébreu un Arabe israélien, devant une foule interloquée. "Comment pouvez-vous parler de démocratie et soutenir un État juif ?"
Les sifflets pleuvent. Le frondeur s’appelle Rabbea Eid, un étudiant de 24 ans de l’université de Haïfa. "Mon intervention n’était pas préparée", assure-t-il. "J’ai simplement été profondément choqué par le discours du président américain. Lorsque Barack Obama évoque son soutien à un État juif, que fait-il des 20 % de citoyens arabes israéliens ? Nous nous battons pour un pays où tous les citoyens seraient égaux. Or, parler d’État juif équivaut à nier nos droits et notre existence."
Comme Rabbea Eid, ils sont 20 % de Palestiniens (soit environ 1,64 million de personnes) vivant en Israël à bénéficier de la citoyenneté israélienne, en tant que descendants des populations palestiniennes qui n’ont pas été expulsées après la guerre de 1948. En théorie, ils bénéficient des mêmes droits que les Juifs israéliens, et possèdent même 11 députés à la Knesset (le Parlement israélien). D’ailleurs, Rabbea Eid est membre du parti arabe israélien Balad (Ligue démocratique nationale, NDLR). "Nous sommes 20 % de citoyens, mais nous ne contrôlons que 2 % des terres en Israël", s’insurge Rabbea Eid.
Que ce soit dans le nord du pays ou dans de grandes villes comme Jérusalem, les Arabes israéliens vivent souvent en communauté, à l’écart du reste de la population. "À Jérusalem, les autorités font tout pour nous faire partir et ainsi assurer le caractère juif de la ville", souligne le jeune étudiant. Autre différence notable de traitement, l’interdiction faite au conjoint palestinien d’un citoyen arabe israélien de venir le rejoindre pour vivre en Israël, pour des raisons de sécurité et de démographie, alors que les Juifs de par le monde y sont encouragés.
Enfin, de nombreuses discriminations existeraient à l’embauche, alors que 50 % des Arabes israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté (le taux national est de 18 %). "Beaucoup d’entreprises, et même des restaurants, qui proposent du travail rejettent notre candidature, parce que nous n’avons pas effectué le service militaire", affirme Rabbea Eid. Contrairement aux Juifs israéliens, les citoyens arabes d’Israël n’ont pas l’obligation de s’acquitter du service civil de trois ans (deux ans pour les femmes). Mais ils peuvent y souscrire volontairement. "C’est impossible pour moi, car c’est cette même armée qui tue mon peuple à Gaza ou en Cisjordanie", insiste l’étudiant.
Le statut de Rabbea Eid n’en reste pas moins privilégié, comparé à celui des Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza ou encore des réfugiés. Quelques heures plus tôt, Barack Obama s’est d’ailleurs rendu à Ramallah, en Cisjordanie, où il s’est entretenu avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. De retour de la Mouqata’a (siège de l’Autorité palestinienne), le président américain a invité l’audience israélienne à se "mettre à la place" des Palestiniens.
"Il n’est pas juste qu’un enfant palestinien ne puisse pas grandir dans son propre État, qu’il ait à vivre en présence d’une armée étrangère qui contrôle les mouvements de ses parents à chaque instant", a-t-il souligné. "Il n’est pas juste que la violence des colons contre les Palestiniens reste impunie", a-t-il ajouté, sans pour autant prôner de solution. Debout dans la salle, Rabbea Eid interpelle le président : "Avez-vous le mur d’apartheid quand vous êtes arrivé de Ramallah ?"
Le frondeur en profite pour rappeler le sort de la jeune militante américaine Rachel Corrie, écrasée en mars 2003 sous les chenilles d’un bulldozer israélien alors qu’elle s’opposait à la destruction d’une maison palestinienne de la bande de Gaza (la justice israélienne a depuis disculpé Tsahal). C’en est trop pour la sécurité du palais des Congrès de Jérusalem, qui saisit l’intrus et l’expulse manu militari. "J’ai été légèrement violenté, puis on m’a signifié mon arrestation", affirme-t-il.
Mais l’étudiant arabe israélien trouvera son salut dans la présence à ses côtés d’un journaliste américain de Fox News, qui suit les agents, muni de son appareil photo. "En apercevant le journaliste, l’un des agents, peut-être le chef, a demandé que je sois bien traité, car il ne voulait pas d’une histoire devant les médias." Rabbea Eid sera évacué du bâtiment, puis relâché. Quant à Barack Obama, loin de se laisser impressionner par l’incident, il préférera en rire, s’attirant de nouveau les applaudissements d’une salle debout.
"Cela fait partie du débat dont je vous ai parlé. C’est très bien. Je dois même vous dire que nous avons arrangé cela pour que je me sente chez moi. Je ne me serais pas senti à l’aise si je n’avais pas eu au moins un perturbateur."
(25-03-2013 - Armin Arefi)
"Vous avez l’occasion d’être la génération qui sécurisera de manière permanente le rêve sioniste", a-t-il lancé devant une foule conquise. Dépourvu de toute proposition concrète pour relancer un processus de paix à l’abandon, le président démocrate a appelé directement les Israéliens à choisir le parti de la paix avec les Palestiniens, "la seule voie vers la vraie sécurité", selon lui. En contrepartie, les Palestiniens doivent "reconnaître qu’Israël sera un État juif et que les Israéliens ont le droit d’insister sur leur sécurité".
Le discours, un vibrant plaidoyer d’une cinquantaine de minutes, a été salué à de nombreuses reprises par les applaudissements-fleuves d’un public aux anges. La mission de reconquête des coeurs israéliens était dès lors un franc succès. À une exception près... En plein discours présidentiel, un jeune homme se lève dans la salle et interpelle Barack Obama. "Êtes-vous ici pour la paix ou pour donner à Israël davantage d’armes pour tuer les Palestiniens ?" lance en hébreu un Arabe israélien, devant une foule interloquée. "Comment pouvez-vous parler de démocratie et soutenir un État juif ?"
Les sifflets pleuvent. Le frondeur s’appelle Rabbea Eid, un étudiant de 24 ans de l’université de Haïfa. "Mon intervention n’était pas préparée", assure-t-il. "J’ai simplement été profondément choqué par le discours du président américain. Lorsque Barack Obama évoque son soutien à un État juif, que fait-il des 20 % de citoyens arabes israéliens ? Nous nous battons pour un pays où tous les citoyens seraient égaux. Or, parler d’État juif équivaut à nier nos droits et notre existence."
Comme Rabbea Eid, ils sont 20 % de Palestiniens (soit environ 1,64 million de personnes) vivant en Israël à bénéficier de la citoyenneté israélienne, en tant que descendants des populations palestiniennes qui n’ont pas été expulsées après la guerre de 1948. En théorie, ils bénéficient des mêmes droits que les Juifs israéliens, et possèdent même 11 députés à la Knesset (le Parlement israélien). D’ailleurs, Rabbea Eid est membre du parti arabe israélien Balad (Ligue démocratique nationale, NDLR). "Nous sommes 20 % de citoyens, mais nous ne contrôlons que 2 % des terres en Israël", s’insurge Rabbea Eid.
Que ce soit dans le nord du pays ou dans de grandes villes comme Jérusalem, les Arabes israéliens vivent souvent en communauté, à l’écart du reste de la population. "À Jérusalem, les autorités font tout pour nous faire partir et ainsi assurer le caractère juif de la ville", souligne le jeune étudiant. Autre différence notable de traitement, l’interdiction faite au conjoint palestinien d’un citoyen arabe israélien de venir le rejoindre pour vivre en Israël, pour des raisons de sécurité et de démographie, alors que les Juifs de par le monde y sont encouragés.
Enfin, de nombreuses discriminations existeraient à l’embauche, alors que 50 % des Arabes israéliens vivent en dessous du seuil de pauvreté (le taux national est de 18 %). "Beaucoup d’entreprises, et même des restaurants, qui proposent du travail rejettent notre candidature, parce que nous n’avons pas effectué le service militaire", affirme Rabbea Eid. Contrairement aux Juifs israéliens, les citoyens arabes d’Israël n’ont pas l’obligation de s’acquitter du service civil de trois ans (deux ans pour les femmes). Mais ils peuvent y souscrire volontairement. "C’est impossible pour moi, car c’est cette même armée qui tue mon peuple à Gaza ou en Cisjordanie", insiste l’étudiant.
Le statut de Rabbea Eid n’en reste pas moins privilégié, comparé à celui des Palestiniens de Cisjordanie, de Gaza ou encore des réfugiés. Quelques heures plus tôt, Barack Obama s’est d’ailleurs rendu à Ramallah, en Cisjordanie, où il s’est entretenu avec Mahmoud Abbas, président de l’Autorité palestinienne. De retour de la Mouqata’a (siège de l’Autorité palestinienne), le président américain a invité l’audience israélienne à se "mettre à la place" des Palestiniens.
"Il n’est pas juste qu’un enfant palestinien ne puisse pas grandir dans son propre État, qu’il ait à vivre en présence d’une armée étrangère qui contrôle les mouvements de ses parents à chaque instant", a-t-il souligné. "Il n’est pas juste que la violence des colons contre les Palestiniens reste impunie", a-t-il ajouté, sans pour autant prôner de solution. Debout dans la salle, Rabbea Eid interpelle le président : "Avez-vous le mur d’apartheid quand vous êtes arrivé de Ramallah ?"
Le frondeur en profite pour rappeler le sort de la jeune militante américaine Rachel Corrie, écrasée en mars 2003 sous les chenilles d’un bulldozer israélien alors qu’elle s’opposait à la destruction d’une maison palestinienne de la bande de Gaza (la justice israélienne a depuis disculpé Tsahal). C’en est trop pour la sécurité du palais des Congrès de Jérusalem, qui saisit l’intrus et l’expulse manu militari. "J’ai été légèrement violenté, puis on m’a signifié mon arrestation", affirme-t-il.
Mais l’étudiant arabe israélien trouvera son salut dans la présence à ses côtés d’un journaliste américain de Fox News, qui suit les agents, muni de son appareil photo. "En apercevant le journaliste, l’un des agents, peut-être le chef, a demandé que je sois bien traité, car il ne voulait pas d’une histoire devant les médias." Rabbea Eid sera évacué du bâtiment, puis relâché. Quant à Barack Obama, loin de se laisser impressionner par l’incident, il préférera en rire, s’attirant de nouveau les applaudissements d’une salle debout.
"Cela fait partie du débat dont je vous ai parlé. C’est très bien. Je dois même vous dire que nous avons arrangé cela pour que je me sente chez moi. Je ne me serais pas senti à l’aise si je n’avais pas eu au moins un perturbateur."
(25-03-2013 - Armin Arefi)
Tunisie : Forum social mondial sous le signe du printemps arabe et de la crise
Le Forum social mondial (FSM), réunion annuelle d’alter-mondialistes, se
tient à Tunis de mardi à samedi pour se pencher sur les problèmes
sociaux-économiques à l’origine des révolutions arabes, mais aussi sur
la contestation en Occident face à la crise et l’austérité.
Un peu plus de deux ans après le premier des soulèvements arabes, des dizaines de milliers de personnes et 4.500 organisations sont attendues à Tunis pour ce forum baptisé "Dignité", mot d’ordre de la révolution tunisienne.
Quelque 1.000 ateliers, concerts et spectacles sont prévus, avec en ouverture une "assemblée des femmes" et une manifestation à travers le centre de Tunis. En clôture, un défilé de soutien au peuple palestinien est prévu le 30 mars.
Le FSM, pendant alter-mondialiste au Forum économique mondial de Davos qui réunit le gotha politique et économique dans une station de ski huppée des Alpes suisses, se tient pour la troisième fois en Afrique (Nairobi en 2007, Dakar en 2011) mais c’est la première fois qu’il a lieu dans un pays arabe. Les organisateurs ont dès lors placé "les processus révolutionnaires, révoltes, soulèvements, guerres civiles et contestations" au coeur des discussions, d’autant que les problèmes socio-économiques à l’origine de ces évènements restent des facteurs déstabilisateurs pour la région.
Ainsi en Tunisie, l’anémie de l’économie et un chômage de 17% sont nourris par une impasse politique et des vagues successives de violence.
"Démocratie, justice sociale, emploi, lutte contre la corruption, contre les dilapidations des biens publics, pour l’accès à la santé et l’éducation, pour la liberté, pour la dignité et la citoyenneté : c’est un moment de réflexion sur l’avenir de ces processus révolutionnaires", note le comité d’organisation du FSM.
Mais la contestation en Occident, dans un contexte d’austérité économique et de plans sauvetages à répétition pour les banques surendettées, sera aussi au coeur des débats.
Dès lors, l’association française Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) relève que le FSM se doit de faire le lien entre ces mouvements concomitants dans les pays du Nord et ceux du Sud afin de trouver des "alternatives" au modèle néo-libéral. Révoltes arabes, manifestations en Grèce, mouvement des Indignés en Espagne ou encore "Occupy Wall Street" aux Etats-Unis, bien des revendications sont communes, qu’il s’agisse de justice sociale, du partage équitable des ressources ou de la lutte contre le "diktat" du monde de la finance.
Cependant peu de personnalités politiques de premier plan sont attendues à Tunis, contrairement aux années précédentes lorsque le FSM attirait, comme lors de sa fondation en 2001 à Porto-Alegre au Brésil, une kyrielle de dirigeants étrangers.
"C’est un forum où les enjeux sont beaucoup plus forts, il est moins facilement récupérable et la classe politique est désemparée face à des mouvements comme Occupy et Indignés dont la mobilisation s’est faite hors des cadres institutionnels", estime Geneviève Azam, porte-parole d’Attac.
Les thèmes classiques du FSM seront aussi très présents : environnement, développement durable, immigration ou encore la question de l’endettement des pays du Sud.
Sur le plan logistique, les organisateurs du forum sont confrontés à des difficultés.
"Nous avons des difficultés financières réelles, car l’argent alloué par les bailleurs n’arrive pas à temps", a ainsi déclaré vendredi le coordinateur général, Abdel Rahmane Hedhili, sans préciser les montants en cause.
Le logement des participants venant des pays du sud et ne pouvant se permettre l’hôtel risque aussi d’être problématique, même si l’Etat tunisien met à disposition quelque 12.000 lits dans les universités et lycées de Tunis.
Un peu plus de deux ans après le premier des soulèvements arabes, des dizaines de milliers de personnes et 4.500 organisations sont attendues à Tunis pour ce forum baptisé "Dignité", mot d’ordre de la révolution tunisienne.
Quelque 1.000 ateliers, concerts et spectacles sont prévus, avec en ouverture une "assemblée des femmes" et une manifestation à travers le centre de Tunis. En clôture, un défilé de soutien au peuple palestinien est prévu le 30 mars.
Le FSM, pendant alter-mondialiste au Forum économique mondial de Davos qui réunit le gotha politique et économique dans une station de ski huppée des Alpes suisses, se tient pour la troisième fois en Afrique (Nairobi en 2007, Dakar en 2011) mais c’est la première fois qu’il a lieu dans un pays arabe. Les organisateurs ont dès lors placé "les processus révolutionnaires, révoltes, soulèvements, guerres civiles et contestations" au coeur des discussions, d’autant que les problèmes socio-économiques à l’origine de ces évènements restent des facteurs déstabilisateurs pour la région.
Ainsi en Tunisie, l’anémie de l’économie et un chômage de 17% sont nourris par une impasse politique et des vagues successives de violence.
"Démocratie, justice sociale, emploi, lutte contre la corruption, contre les dilapidations des biens publics, pour l’accès à la santé et l’éducation, pour la liberté, pour la dignité et la citoyenneté : c’est un moment de réflexion sur l’avenir de ces processus révolutionnaires", note le comité d’organisation du FSM.
Mais la contestation en Occident, dans un contexte d’austérité économique et de plans sauvetages à répétition pour les banques surendettées, sera aussi au coeur des débats.
Dès lors, l’association française Attac (Association pour la taxation des transactions financières et pour l’action citoyenne) relève que le FSM se doit de faire le lien entre ces mouvements concomitants dans les pays du Nord et ceux du Sud afin de trouver des "alternatives" au modèle néo-libéral. Révoltes arabes, manifestations en Grèce, mouvement des Indignés en Espagne ou encore "Occupy Wall Street" aux Etats-Unis, bien des revendications sont communes, qu’il s’agisse de justice sociale, du partage équitable des ressources ou de la lutte contre le "diktat" du monde de la finance.
Cependant peu de personnalités politiques de premier plan sont attendues à Tunis, contrairement aux années précédentes lorsque le FSM attirait, comme lors de sa fondation en 2001 à Porto-Alegre au Brésil, une kyrielle de dirigeants étrangers.
"C’est un forum où les enjeux sont beaucoup plus forts, il est moins facilement récupérable et la classe politique est désemparée face à des mouvements comme Occupy et Indignés dont la mobilisation s’est faite hors des cadres institutionnels", estime Geneviève Azam, porte-parole d’Attac.
Les thèmes classiques du FSM seront aussi très présents : environnement, développement durable, immigration ou encore la question de l’endettement des pays du Sud.
Sur le plan logistique, les organisateurs du forum sont confrontés à des difficultés.
"Nous avons des difficultés financières réelles, car l’argent alloué par les bailleurs n’arrive pas à temps", a ainsi déclaré vendredi le coordinateur général, Abdel Rahmane Hedhili, sans préciser les montants en cause.
Le logement des participants venant des pays du sud et ne pouvant se permettre l’hôtel risque aussi d’être problématique, même si l’Etat tunisien met à disposition quelque 12.000 lits dans les universités et lycées de Tunis.
lundi 25 mars 2013
Syrie : le chef de l’Armée syrienne libre blessé
Le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), la principale composante de la
rébellion, le colonel Riad Assaad, a été blessé dans l’explosion d’un
engin piégé dans l’est de la Syrie, a indiqué une ONG syrienne.
Dans une déclaration à l’AFP, le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahman, a précisé que l’explosion s’était produite dimanche soir au moment où le colonel Assaad circulait à bord de sa voiture à Mayadine dans la région de Deir Ezzor. Il a été blessé à la jambe, a-t-il dit.
Dans une déclaration à l’AFP, le chef de l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), Rami Abdel Rahman, a précisé que l’explosion s’était produite dimanche soir au moment où le colonel Assaad circulait à bord de sa voiture à Mayadine dans la région de Deir Ezzor. Il a été blessé à la jambe, a-t-il dit.
Israël/Syrie : Israël et la Turquie poussés à se réconcilier à cause de la Syrie
La crise syrienne a poussé Israël et la Turquie à mettre fin à leur
dispute, avec un coup de pouce du président américain Barack Obama, mais
le retour à une pleine confiance entre les deux anciens alliés
régionaux prendra du temps, estiment les commentateurs.
Dans un geste spectaculaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté vendredi ses excuses à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de neuf Turcs dans l’arraisonnement d’une flottille pour Gaza en 2010, alors que M. Obama s’apprêtait de quitter Israël pour Amman.
Le raid des commandos israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara avait provoqué une quasi-rupture des relations turco-israéliennes.
"Le fait qu’en Syrie la situation empire d’une minute à l’autre a été un facteur crucial pour moi", confesse dimanche Benjamin Netanyahu sur sa page Facebook, qui craint que l’arsenal d’armes chimiques du régime de Bashar al-Assad ne tombe entre les mains des extrémistes.
"Il est important que la Turquie et Israël, des pays limitrophes de la Syrie, puissent se parler. Cela est aussi souhaitable pour d’autres défis régionaux", a-t-il ajouté en référence au programme nucléaire iranien.
Lors d’une visite en Jordanie, le nouveau secrétaire d’Etat américain John Kerry a insisté samedi sur l’importance de la réconciliation israélo-turque dans une région secouée par des révolutions, car elle "contribuera aux progrès de la paix et de la stabilité dans la région".
Selon le quotidien populaire israélien Yédiot Aharonot, c’est surtout la guerre civile en Syrie qui a motivé M. Erdogan à régler le contentieux avec Israël. "Erdogan a assoupli ses positions, pas à cause de Kerry mais à cause d’Assad", estime son éditorialiste Nahum Barnea.
"Les trois pays (Israël, Turquie, Etats-Unis) sont très inquiets de la possibilité que des armes syriennes sophistiquées —surtout des armes chimiques— ne tombent aux mains du (mouvement chiite libanais) Hezbollah et de groupes jihadistes", ajoute-t-il.
"Entre nous et la Turquie se trouve un pays en pleine désintégration, disposant d’armes chimiques, qui ont déjà été utilisées et qui pourraient être disséminées dans toute la région", a dit le conseiller pour la Sécurité nationale, Yaakov Amidror, interrogé à la télévision.
"Meilleure sera la coordination entre les Turcs et nous, plus facile il sera de faire face au problème qui risque de nous exploser à la figure à tout instant", a-t-il argué.
Amidror a nié que la réconciliation ait été le résultat de la pression américaine, assurant qu’il s’agissait d’une idée israélienne et que les discussions avec la Turquie étaient engagées "depuis longtemps".
Mais la plupart des commentateurs soulignent qu’après le retour des ambassadeurs des deux pays dans leurs représentations respectives et le paiement par Israël des indemnités aux familles des victimes turques, le rétablissement de la confiance prendra du temps.
"L’arrière-goût amer de cette affaire ne va pas disparaître du jour au lendemain", estime le quotidien Haaretz (gauche).
"Ce n’est pas une histoire d’amour maintenant entre la Turquie et Israël", renchérit l’expert diplomatique du Yédiot Aharonot, Alex Fishman : "Ce sont les intérêts qui parleront. Si un dialogue stratégique commence entre la Turquie et Israël et que les positions des deux pays sont coordonnées cela suffira".
En attendant, M. Erdogan a annoncé samedi qu’il envisageait d’ici fin avril une visite à Gaza et en Cisjordanie.
A Gaza, le mouvement radical palestinien Jihad islamique, très proche de l’Iran, a déploré "une victoire imaginaire pour Turquie" et dénoncé les excuses "empoisonnées" d’Israël.
Dans un geste spectaculaire, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a présenté vendredi ses excuses à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan pour la mort de neuf Turcs dans l’arraisonnement d’une flottille pour Gaza en 2010, alors que M. Obama s’apprêtait de quitter Israël pour Amman.
Le raid des commandos israéliens contre le ferry turc Mavi Marmara avait provoqué une quasi-rupture des relations turco-israéliennes.
"Le fait qu’en Syrie la situation empire d’une minute à l’autre a été un facteur crucial pour moi", confesse dimanche Benjamin Netanyahu sur sa page Facebook, qui craint que l’arsenal d’armes chimiques du régime de Bashar al-Assad ne tombe entre les mains des extrémistes.
"Il est important que la Turquie et Israël, des pays limitrophes de la Syrie, puissent se parler. Cela est aussi souhaitable pour d’autres défis régionaux", a-t-il ajouté en référence au programme nucléaire iranien.
Lors d’une visite en Jordanie, le nouveau secrétaire d’Etat américain John Kerry a insisté samedi sur l’importance de la réconciliation israélo-turque dans une région secouée par des révolutions, car elle "contribuera aux progrès de la paix et de la stabilité dans la région".
Selon le quotidien populaire israélien Yédiot Aharonot, c’est surtout la guerre civile en Syrie qui a motivé M. Erdogan à régler le contentieux avec Israël. "Erdogan a assoupli ses positions, pas à cause de Kerry mais à cause d’Assad", estime son éditorialiste Nahum Barnea.
"Les trois pays (Israël, Turquie, Etats-Unis) sont très inquiets de la possibilité que des armes syriennes sophistiquées —surtout des armes chimiques— ne tombent aux mains du (mouvement chiite libanais) Hezbollah et de groupes jihadistes", ajoute-t-il.
"Entre nous et la Turquie se trouve un pays en pleine désintégration, disposant d’armes chimiques, qui ont déjà été utilisées et qui pourraient être disséminées dans toute la région", a dit le conseiller pour la Sécurité nationale, Yaakov Amidror, interrogé à la télévision.
"Meilleure sera la coordination entre les Turcs et nous, plus facile il sera de faire face au problème qui risque de nous exploser à la figure à tout instant", a-t-il argué.
Amidror a nié que la réconciliation ait été le résultat de la pression américaine, assurant qu’il s’agissait d’une idée israélienne et que les discussions avec la Turquie étaient engagées "depuis longtemps".
Mais la plupart des commentateurs soulignent qu’après le retour des ambassadeurs des deux pays dans leurs représentations respectives et le paiement par Israël des indemnités aux familles des victimes turques, le rétablissement de la confiance prendra du temps.
"L’arrière-goût amer de cette affaire ne va pas disparaître du jour au lendemain", estime le quotidien Haaretz (gauche).
"Ce n’est pas une histoire d’amour maintenant entre la Turquie et Israël", renchérit l’expert diplomatique du Yédiot Aharonot, Alex Fishman : "Ce sont les intérêts qui parleront. Si un dialogue stratégique commence entre la Turquie et Israël et que les positions des deux pays sont coordonnées cela suffira".
En attendant, M. Erdogan a annoncé samedi qu’il envisageait d’ici fin avril une visite à Gaza et en Cisjordanie.
A Gaza, le mouvement radical palestinien Jihad islamique, très proche de l’Iran, a déploré "une victoire imaginaire pour Turquie" et dénoncé les excuses "empoisonnées" d’Israël.
Palestine : chrétiens palestiniens et pèlerins ensemble pour les Rameaux à Al-Quds
Des milliers de catholiques, pèlerins mais aussi beaucoup de jeunes
chrétiens palestiniens, ont participé dimanche, dans une atmosphère
joyeuse, à la traditionnelle procession des Rameaux à Al-Qods
(Jérusalem), du Mont des Oliviers jusqu’à la Vieille ville, selon un
journaliste de l’AFP.
Une porte-parole de la police israélienne, Louba Samri, a évalué le nombre de pèlerins à 35.000, un chiffre supérieur aux années précédentes. L’an dernier, la police avait compté 15.000 fidèles à la procession.
Cette marche, où refleurissent timidement des drapeaux palestiniens, est la principale manifestation publique annuelle des Palestiniens chrétiens à Al-Qods (Jérusalem).
Les Palestiniens chrétiens de Cisjordanie et de Gaza ont besoin d’un permis d’entrée, accordé plus ou moins libéralement par les autorités israéliennes suivant les années, pour assister aux fêtes religieuses dans la Ville sainte.
Cette année, les autorités israéliennes ont délivré 6.000 permis à l’occasion du dimanche des Rameaux, qui ouvre la Semaine sainte, moitié moins que l’an dernier, selon Xavier Abu Eïd, un porte-parole de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).
Hanane Achraoui, membre de la direction de l’OLP, a estimé qu’"il ne devrait même pas être nécessaire d’avoir un permis pour visiter sa propre ville", les Palestiniens considérant Al-Qods, occupée et annexée, comme la capitale de leur futur Etat.
"La liberté de culte est un droit humain fondamental pour tous nos citoyens chrétiens et musulmans, un droit qui est systématiquement bafoué par une force d’occupation étrangère", a-t-elle insisté dans un communiqué.
La fête des Rameaux s’est achevée —en présence d’un important dispositif policier— par un défilé des fanfares scoutes palestiniennes, au son des tambours et des cornemuses, legs du mandat britannique sur la Palestine, jusqu’à la Porte neuve de la Vieille Ville.
Le dimanche des Rameaux commémore la dernière montée de Jésus à Jérusalem, où selon les Evangiles il a été reçu triomphalement par une foule en liesse, avant d’être crucifié quelques jours plus tard et de ressusciter le matin de Pâques.
Les chrétiens représentaient plus de 18% de la population de Terre sainte lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, mais ils sont désormais moins de 2%.
Une porte-parole de la police israélienne, Louba Samri, a évalué le nombre de pèlerins à 35.000, un chiffre supérieur aux années précédentes. L’an dernier, la police avait compté 15.000 fidèles à la procession.
Cette marche, où refleurissent timidement des drapeaux palestiniens, est la principale manifestation publique annuelle des Palestiniens chrétiens à Al-Qods (Jérusalem).
Les Palestiniens chrétiens de Cisjordanie et de Gaza ont besoin d’un permis d’entrée, accordé plus ou moins libéralement par les autorités israéliennes suivant les années, pour assister aux fêtes religieuses dans la Ville sainte.
Cette année, les autorités israéliennes ont délivré 6.000 permis à l’occasion du dimanche des Rameaux, qui ouvre la Semaine sainte, moitié moins que l’an dernier, selon Xavier Abu Eïd, un porte-parole de l’OLP (Organisation de libération de la Palestine).
Hanane Achraoui, membre de la direction de l’OLP, a estimé qu’"il ne devrait même pas être nécessaire d’avoir un permis pour visiter sa propre ville", les Palestiniens considérant Al-Qods, occupée et annexée, comme la capitale de leur futur Etat.
"La liberté de culte est un droit humain fondamental pour tous nos citoyens chrétiens et musulmans, un droit qui est systématiquement bafoué par une force d’occupation étrangère", a-t-elle insisté dans un communiqué.
La fête des Rameaux s’est achevée —en présence d’un important dispositif policier— par un défilé des fanfares scoutes palestiniennes, au son des tambours et des cornemuses, legs du mandat britannique sur la Palestine, jusqu’à la Porte neuve de la Vieille Ville.
Le dimanche des Rameaux commémore la dernière montée de Jésus à Jérusalem, où selon les Evangiles il a été reçu triomphalement par une foule en liesse, avant d’être crucifié quelques jours plus tard et de ressusciter le matin de Pâques.
Les chrétiens représentaient plus de 18% de la population de Terre sainte lors de la création de l’Etat d’Israël en 1948, mais ils sont désormais moins de 2%.
Syrie : Démission du chef de l’opposition syrienne
Le chef de l’opposition syrienne Ahmed Moaz al-Khatib a annoncé dimanche
sa démission et la principale composante de la rébellion a désavoué le
"Premier ministre" rebelle, illustrant publiquement la difficulté des
opposants à unifier les rangs face au régime de Bachar al-Assad.
Ces annonces coup sur coup montrent aussi l’âpre rivalité des parrains des opposants, notamment le Qatar et l’Arabie saoudite, qui entendent garder la main sur ceux qui pourraient un jour parvenir au pouvoir en cas de chute de l’actuel président syrien, selon des sources politiques.
En revanche, sur le terrain les rebelles ont poursuivi leur offensive, en prenant dans le sud du pays le contrôle d’une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
A la tête depuis novembre de la Coalition nationale de l’opposition, groupe reconnu comme le représentant légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisations internationales, M. Khatib a annoncé qu’il démissionnait pour "pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d’une organisation officielle".
"Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d’une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait. Toutes les destructions des infrastructures, la détention de dizaines de milliers de personnes, l’exil forcé de centaines de milliers d’autres (...) n’ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre, a-t-il ajouté sur sa page Facebook.
"Notre message à tous, c’est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J’ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerai si une ligne rouge était franchie. Aujourd’hui, j’honore ma promesse", a affirmé M. Khatib.
Cette annonce est survenue deux jours après l’échec des pays européens à se mettre d’accord sur l’envoi d’armes aux rebelles syriens, un projet défendu par Londres et Paris.
De plus, la communauté internationale n’arrive pas à s’entendre sur les moyens de régler le conflit déclenché le 15 mars 2011 par une révolte militaire qui s’est militarisée face à la rébellion. L’Occident veut le départ de Assad et la Russie, alliée du régime, refuse toute ingérence dans la crise.
Mais l’opposition syrienne n’est pas non plus à l’abri des divisions.
Selon des opposants, M. Khatib aurait voulu démissionner depuis un certain temps car il était opposé à la nomination d’un Premier ministre rebelle d’intérim, Ghassan Hitto, élu le 18 mars pour former un gouvernement chargé de gérer les territoires sous contrôle rebelle.
Et selon l’un d’eux, il reprochait "à certains pays, notamment le Qatar, de vouloir contrôler l’opposition" et d’avoir imposé l’élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans.
En visite à Bagdad, le secrétaire d’Etat américain John Kelly a affirmé que sa démission n’était "pas une surprise". "C’est un homme que j’aimais et dont j’appréciais le leadership".
M. Hitto a été élu à Istanbul par 35 voix sur 49 après 14 heures de discussions à huis clos. Des membres de la Coalition, dont son porte-parole Walid al-Bounni, ont gelé leur appartenance après cette élection.
Dimanche, l’armée syrienne libre (ALS), la principale composante de la rébellion, a annoncé son refus du nouveau "Premier ministre".
"Avec tout notre respect pour Ghassan Hitto", nous ne le reconnaissons pas comme Premier ministre car la Coalition ne l’a pas choisi par consensus", a déclaré à l’AFP, Louaï Moqdad, un responsable de l’ASL.
Selon un politologue syrien qui requis l’anonymat, cette crise "illustre la rivalité entre le Qatar, qui s’appuie sur les Frères musulmans et est opposé à tout compris avec le régime, et l’Arabie saoudite et les Etats-Unis qui souhaitent une solution pour mettre fin à la guerre".
Ces annonces ont pris de court les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis à Doha, qui ont évité de se prononcer sur une participation de l’opposition syrienne au sommet de Doha mardi.
Ces annonces coup sur coup montrent aussi l’âpre rivalité des parrains des opposants, notamment le Qatar et l’Arabie saoudite, qui entendent garder la main sur ceux qui pourraient un jour parvenir au pouvoir en cas de chute de l’actuel président syrien, selon des sources politiques.
En revanche, sur le terrain les rebelles ont poursuivi leur offensive, en prenant dans le sud du pays le contrôle d’une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
A la tête depuis novembre de la Coalition nationale de l’opposition, groupe reconnu comme le représentant légitime du peuple syrien par des dizaines de pays et d’organisations internationales, M. Khatib a annoncé qu’il démissionnait pour "pouvoir oeuvrer avec une liberté que je ne peux pas avoir au sein d’une organisation officielle".
"Durant ces deux dernières années, nous avons été égorgés par un régime d’une brutalité sans précédent, alors que le monde nous observait. Toutes les destructions des infrastructures, la détention de dizaines de milliers de personnes, l’exil forcé de centaines de milliers d’autres (...) n’ont pas suffi pour que la communauté internationale prenne une décision afin de permettre au peuple de se défendre, a-t-il ajouté sur sa page Facebook.
"Notre message à tous, c’est que seul le peuple syrien va prendre sa décision. J’ai fait une promesse à notre grand peuple que je démissionnerai si une ligne rouge était franchie. Aujourd’hui, j’honore ma promesse", a affirmé M. Khatib.
Cette annonce est survenue deux jours après l’échec des pays européens à se mettre d’accord sur l’envoi d’armes aux rebelles syriens, un projet défendu par Londres et Paris.
De plus, la communauté internationale n’arrive pas à s’entendre sur les moyens de régler le conflit déclenché le 15 mars 2011 par une révolte militaire qui s’est militarisée face à la rébellion. L’Occident veut le départ de Assad et la Russie, alliée du régime, refuse toute ingérence dans la crise.
Mais l’opposition syrienne n’est pas non plus à l’abri des divisions.
Selon des opposants, M. Khatib aurait voulu démissionner depuis un certain temps car il était opposé à la nomination d’un Premier ministre rebelle d’intérim, Ghassan Hitto, élu le 18 mars pour former un gouvernement chargé de gérer les territoires sous contrôle rebelle.
Et selon l’un d’eux, il reprochait "à certains pays, notamment le Qatar, de vouloir contrôler l’opposition" et d’avoir imposé l’élection de M. Hitto, soutenu par les Frères musulmans.
En visite à Bagdad, le secrétaire d’Etat américain John Kelly a affirmé que sa démission n’était "pas une surprise". "C’est un homme que j’aimais et dont j’appréciais le leadership".
M. Hitto a été élu à Istanbul par 35 voix sur 49 après 14 heures de discussions à huis clos. Des membres de la Coalition, dont son porte-parole Walid al-Bounni, ont gelé leur appartenance après cette élection.
Dimanche, l’armée syrienne libre (ALS), la principale composante de la rébellion, a annoncé son refus du nouveau "Premier ministre".
"Avec tout notre respect pour Ghassan Hitto", nous ne le reconnaissons pas comme Premier ministre car la Coalition ne l’a pas choisi par consensus", a déclaré à l’AFP, Louaï Moqdad, un responsable de l’ASL.
Selon un politologue syrien qui requis l’anonymat, cette crise "illustre la rivalité entre le Qatar, qui s’appuie sur les Frères musulmans et est opposé à tout compris avec le régime, et l’Arabie saoudite et les Etats-Unis qui souhaitent une solution pour mettre fin à la guerre".
Ces annonces ont pris de court les ministres arabes des Affaires étrangères, réunis à Doha, qui ont évité de se prononcer sur une participation de l’opposition syrienne au sommet de Doha mardi.
dimanche 24 mars 2013
Israël/Syrie : Israël promet une riposte "immédiate" à tout tir syrien sur le plateau du Golan
Le nouveau ministre israélien de la Défense Moshé Yaalon a promis
dimanche de répondre "immédiatement" à tout tir syrien venant du plateau
du Golan, mettant en garde contre le régime de Damas contre toute
"violation de la souveraineté" israélienne.
Israël "répondra immédiatement à toute violation de la souveraineté israélienne et tout tir de la partie syrienne en faisant taire la source des coups de feu", a affirmé aalon dans un communiqué.
Des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient auparavant ouvert le feu sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon un porte-parole militaire israélien.
"En début de journée, des tirs qui venaient de Syrie ont visé des soldats de l’armée israélienne", a indiqué le porte-parole.
"Les soldats ont riposté avec précision en direction d’un poste syrien d’où venaient ces tirs", a-t-il ajouté, précisant qu’aucun blessé israélien n’était à déplorer.
On ignorait dans l’immédiat si les tirs syriens provenaient des forces du président Bashar al-Assad ou des rebelles présents dans la région.
Moshé Yaalon, un ancien chef d’état-major, a affirmé qu’Israël considérait ces incidents comme "très sérieux".
"Nous ne permettrons pas à l’armée syrienne ou à tout autre organisme de violer la souveraineté israélienne en tirant sur notre territoire", a ajouté le ministre.
Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu’il a annexés, une décision que n’a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.
Samedi, des balles tirées de Syrie avaient touché des véhicules militaires israéliens circulant dans la partie sud des hauteurs du Golan occupé, occasionnant de légers dégâts mais pas de blessés, selon l’armée israélienne.
Depuis le début de la guerre en Syrie il y a deux ans, la situation s’est tendue sur le plateau du Golan mais les incidents -obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens- sont restés jusqu’à présent limités.
Les dirigeants israéliens attribuent la chute récurrente de projectiles syriens en territoire sous contrôle israélien à des "erreurs de tirs", en raison de la proximité des combats entre les troupes du régime de Damas et les rebelles.
Les rebelles syriens ont récemment pris le contrôle dans le sud du pays d’une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’ONU, qui dispose d’une force d’observation sur le Golan (FNUOD), a réduit ses patrouilles sur le plateau depuis la capture de onze observateurs philippins par des rebelles syriens au début du mois.
La FNUOD (Force de l’observation du désengagement sur le Golan), dont les membres sont équipés seulement d’armes de poing défensives, est chargée depuis 1974 de faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
Israël "répondra immédiatement à toute violation de la souveraineté israélienne et tout tir de la partie syrienne en faisant taire la source des coups de feu", a affirmé aalon dans un communiqué.
Des soldats israéliens postés dans la partie du Golan occupée par Israël avaient auparavant ouvert le feu sur une position militaire syrienne après avoir essuyé des tirs du territoire syrien pour la deuxième fois en 24 heures, selon un porte-parole militaire israélien.
"En début de journée, des tirs qui venaient de Syrie ont visé des soldats de l’armée israélienne", a indiqué le porte-parole.
"Les soldats ont riposté avec précision en direction d’un poste syrien d’où venaient ces tirs", a-t-il ajouté, précisant qu’aucun blessé israélien n’était à déplorer.
On ignorait dans l’immédiat si les tirs syriens provenaient des forces du président Bashar al-Assad ou des rebelles présents dans la région.
Moshé Yaalon, un ancien chef d’état-major, a affirmé qu’Israël considérait ces incidents comme "très sérieux".
"Nous ne permettrons pas à l’armée syrienne ou à tout autre organisme de violer la souveraineté israélienne en tirant sur notre territoire", a ajouté le ministre.
Israël est officiellement en état de guerre avec la Syrie. Il occupe depuis 1967 quelque 1.200 km2 du plateau du Golan, qu’il a annexés, une décision que n’a jamais reconnue la communauté internationale, environ 510 km2 restant sous contrôle syrien.
Samedi, des balles tirées de Syrie avaient touché des véhicules militaires israéliens circulant dans la partie sud des hauteurs du Golan occupé, occasionnant de légers dégâts mais pas de blessés, selon l’armée israélienne.
Depuis le début de la guerre en Syrie il y a deux ans, la situation s’est tendue sur le plateau du Golan mais les incidents -obus syriens tombant côté israélien et tirs de semonce israéliens- sont restés jusqu’à présent limités.
Les dirigeants israéliens attribuent la chute récurrente de projectiles syriens en territoire sous contrôle israélien à des "erreurs de tirs", en raison de la proximité des combats entre les troupes du régime de Damas et les rebelles.
Les rebelles syriens ont récemment pris le contrôle dans le sud du pays d’une bande de 25 km allant de la Jordanie à la ligne de cessez-le feu avec Israël sur le plateau du Golan, a affirmé dimanche l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
L’ONU, qui dispose d’une force d’observation sur le Golan (FNUOD), a réduit ses patrouilles sur le plateau depuis la capture de onze observateurs philippins par des rebelles syriens au début du mois.
La FNUOD (Force de l’observation du désengagement sur le Golan), dont les membres sont équipés seulement d’armes de poing défensives, est chargée depuis 1974 de faire respecter le cessez-le-feu entre Israël et la Syrie.
Irak : Le secrétaire d’Etat américain John Kerry en visite surprise à Bagdad
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry est arrivé dimanche à Bagdad
pour une visite surprise pendant laquelle il doit presser les dirigeants
irakiens de faire preuve d’une plus grande coopération sur le conflit
syrien.
Il s’agit du premier déplacement d’un chef de la diplomatie américaine en Irak depuis celui de Hillary Clinton en avril 2009.
Cette visite intervient quelques jours après le dixième anniversaire de l’invasion du pays, qui a abouti à la chute du régime de Saddam Hussein mais a échoué à établir la démocratie parlementaire stable voulue par Washington.
Au cours de ses entretiens avec le Premier ministre Nouri al-Maliki et le président du Parlement Oussama al-Noujaïfi, M. Kerry devrait exhorter l’Irak à travailler à isoler le régime du président syrien Bashar al-Assad.
Pour Washington, Bagdad pourrait notamment apporter sa pierre en cessant de laisser des appareils iraniens chargés en armes destinées à Damas survoler le territoire irakien.
Le secrétaire d’Etat devrait également faire part de l’inquiétude de Washington quant à la vague de protestation de la minorité sunnite qui secoue le pays depuis fin décembre.
Les Etats-Unis craignent en effet qu’Al-Qaïda ne récupère le mouvement à son profit.
Il s’agit du premier déplacement d’un chef de la diplomatie américaine en Irak depuis celui de Hillary Clinton en avril 2009.
Cette visite intervient quelques jours après le dixième anniversaire de l’invasion du pays, qui a abouti à la chute du régime de Saddam Hussein mais a échoué à établir la démocratie parlementaire stable voulue par Washington.
Au cours de ses entretiens avec le Premier ministre Nouri al-Maliki et le président du Parlement Oussama al-Noujaïfi, M. Kerry devrait exhorter l’Irak à travailler à isoler le régime du président syrien Bashar al-Assad.
Pour Washington, Bagdad pourrait notamment apporter sa pierre en cessant de laisser des appareils iraniens chargés en armes destinées à Damas survoler le territoire irakien.
Le secrétaire d’Etat devrait également faire part de l’inquiétude de Washington quant à la vague de protestation de la minorité sunnite qui secoue le pays depuis fin décembre.
Les Etats-Unis craignent en effet qu’Al-Qaïda ne récupère le mouvement à son profit.
Syrie : L’imam de la mosquée des Omeyyades enterré près de Saladin...
Tué jeudi dans un attentat qui a fait une cinquantaine de morts,
Mohammed al Bouti, imam de la grande mosquée des Omeyyades à Damas, y a
été inhumé samedi près de la tombe du sultan Saladin, une décision du
gouvernement syrien qui indigne l’opposition.
Agé de 84 ans, l’imam sunnite, l’un des principaux dignitaires religieux du pays, était un partisan du régime du président Bashar al Assad bien que ce dernier soit un alaouite, une branche du chiisme.
Sur ordre des autorités, il a été enterré près de la tombe de Saladin, qui a repris Jérusalem aux Croisés en 1187.
Le quartier avait été bouclé et placé sous haute surveillance pour la cérémonie qui a été diffusée en direct à la télévision.
Lors des funérailles, le grand mufti de Syrie, Ahmed Hassoun, dont le fils a été tué par les rebelles fin 2011, a prié pour que "la colère de Dieu s’abatte" sur les insurgés.
Pour les militants anti-Assad, enterrer Bouti près de la tombe du grand sultan du XIIe siècle est une provocation du pouvoir. "C’est une insulte", écrit l’un d’eux, Oualid al Akrat, sur son compte Twitter. "Oh, Saladin, pardonne-nous ! Nous sommes désolés", écrit un autre opposant.
Mohammed al Bouti a été tué jeudi soir alors qu’il prêchait comme chaque semaine dans une autre mosquée du centre de Damas. Selon les autorités, il a été victime "d’un attentat suicide terroriste" qui a fait au total une cinquantaine de morts.
Les insurgés ont démenti toute responsabilité dans cette attaque.
Avant Bouti, l’imam de la mosquée des Omeyyades était Moaz Al Khatib, qui dirige aujourd’hui la Coalition nationale syrienne (CNS), le principal groupe de l’opposition anti-Assad. En raison de son soutien aux manifestants, il a été remplacé en 2011 et emprisonné, avant de devoir s’exiler.
Pour lui, c’est le régime de Damas qui est derrière l’assassinat de l’imam Bouti.
"Quelles que soient les divergences entre les personnalités religieuses à propos de la situation, rien ne peut justifier le meurtre de musulmans et la profanation des mosquées", écrit-il sur sa page Facebook.
Agé de 84 ans, l’imam sunnite, l’un des principaux dignitaires religieux du pays, était un partisan du régime du président Bashar al Assad bien que ce dernier soit un alaouite, une branche du chiisme.
Sur ordre des autorités, il a été enterré près de la tombe de Saladin, qui a repris Jérusalem aux Croisés en 1187.
Le quartier avait été bouclé et placé sous haute surveillance pour la cérémonie qui a été diffusée en direct à la télévision.
Lors des funérailles, le grand mufti de Syrie, Ahmed Hassoun, dont le fils a été tué par les rebelles fin 2011, a prié pour que "la colère de Dieu s’abatte" sur les insurgés.
Pour les militants anti-Assad, enterrer Bouti près de la tombe du grand sultan du XIIe siècle est une provocation du pouvoir. "C’est une insulte", écrit l’un d’eux, Oualid al Akrat, sur son compte Twitter. "Oh, Saladin, pardonne-nous ! Nous sommes désolés", écrit un autre opposant.
Mohammed al Bouti a été tué jeudi soir alors qu’il prêchait comme chaque semaine dans une autre mosquée du centre de Damas. Selon les autorités, il a été victime "d’un attentat suicide terroriste" qui a fait au total une cinquantaine de morts.
Les insurgés ont démenti toute responsabilité dans cette attaque.
Avant Bouti, l’imam de la mosquée des Omeyyades était Moaz Al Khatib, qui dirige aujourd’hui la Coalition nationale syrienne (CNS), le principal groupe de l’opposition anti-Assad. En raison de son soutien aux manifestants, il a été remplacé en 2011 et emprisonné, avant de devoir s’exiler.
Pour lui, c’est le régime de Damas qui est derrière l’assassinat de l’imam Bouti.
"Quelles que soient les divergences entre les personnalités religieuses à propos de la situation, rien ne peut justifier le meurtre de musulmans et la profanation des mosquées", écrit-il sur sa page Facebook.
Bahrain : Again an anti-government rally
Manama, Bahrain, 23 mars : A girl holds a national flag during an
anti-government rally in solidarity with jailed human rights activist,
Nabeel Rajab.
(Photograph : Mohammed Al-shaikh)
(Photograph : Mohammed Al-shaikh)
Egypte : la colère des "révolutionnaires" contre les islamistes s’aggrave
Deux ans après la chute de Hosni Moubarak, de nombreux "jeunes de la
révolution" estiment n’avoir plus que la violence de rue pour s’opposer
aux Frères musulmans au pouvoir en Egypte, accusés de reproduire un
système répressif, sourd aux espoirs de démocratie.
"C’est devenu une guerre de rues. Chaque coup qu’ils nous portent, on le leur rend encore plus fort", lance Farid Sayyed, 24 ans, rencontré lors des affrontements des derniers jours devant le siège des Frères musulmans dans la banlieue du Caire.
A trois reprises en une semaine, les abords du bâtiment, dans le quartier de Moqattam, ont vu des violences entre manifestants proches de l’opposition, membres de la confrérie islamiste et policiers, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés.
C’est la première fois que le siège de la confrérie est ainsi visé, preuve que le puissant mouvement islamiste et son bureau politique sont désormais identifiés comme le vrai centre du pouvoir, éclipsant le président Mohamed Morsi, pourtant issu de ses rangs.
La fugace solidarité du début 2011 contre Moubarak entre le mouvement islamiste très structuré et les "jeunes de la révolution" -ardents militants pro-démocratie mais mal organisés- a fait long feu.
"Nous avons commencé par défendre nos idées politiques puis les Frères musulmans ont échoué à nous faire taire, alors ils essayent de nous tuer", dit Farid avec amertume.
"Même si les Frères musulmans quittent le pouvoir, notre conflit avec eux persistera car il est devenu personnel", renchérit Abdallah Souleimane, un étudiant en droit de 18 ans.
Une vidéo réalisée par le site d’information alternative "Mosireen" ("déterminés"), très regardée sur Youtube, replace les flambées de colère actuelles dans le prolongement de la révolte qui chassa Hosni Moubarak.
"Les Frères sont des menteurs, ils trompent sous couvert de religion" ou "ils sont le nouveau PND" -le parti autrefois hégémonique de Moubarak- y scandent des manifestants.
"La violence est exercée par les Frères contre les manifestants. Les milices des Frères visent les militants et les tuent", affirme à l’AFP Heba Yassine, une porte-parole du Courant populaire, l’un des principaux mouvements d’opposition.
"Toute violence est une réaction à l’absence de l’Etat de droit, ce qui fait que les opprimés se font justice eux-même", estime-t-elle.
Les Frères musulmans dénoncent pour leur part une dérive du mouvement révolutionnaire.
"Les vrais révolutionnaires ont disparu de la scène, occupée maintenant par des voyous et ceux qui veulent se venger de la police", dit à l’AFP Yasser Mehrez, un porte-parole des Frères. "Les choses sont sorties du cadre de la politique", ajoute-t-il.
Elu en juin 2012, Mohamed Morsi se prévaut d’être le premier civil à avoir accédé à la présidence après une longue lignée de militaires, grâce pour la première fois à un scrutin démocratique.
Mais les pleins pouvoirs qu’il s’était temporairement accordés fin 2012, puis l’adoption d’une Constitution accusée de faire la part belle aux islamistes, ont renforcé la détermination de l’opposition.
Des manifestations meurtrières l’an dernier devant le palais présidentiel, l’aggravation de la crise économique, la dégradation de la sécurité à travers le pays et les craintes d’une mainmise des Frères sur l’appareil l’Etat ont encore alourdi le climat.
"Face à l’impasse politique actuelle, gouvernants et gouvernés sont tentés par le recours à la rue pour régler leurs comptes", explique Ahmed Abd Rabbo, professeur de Sciences politiques à l’Université du Caire.
Pour Noha Bakr, professeur en sciences politiques à l’Université américaine du Caire, la tension est exacerbée par "la diabolisation de l’autre, et la banalisation de l’effusion de sang".
"Cela risque de transformer l’Egypte en un pays à la dérive, dans lequel l’Etat pourrait perdre définitivement tout contrôle", prévient-elle.
"C’est devenu une guerre de rues. Chaque coup qu’ils nous portent, on le leur rend encore plus fort", lance Farid Sayyed, 24 ans, rencontré lors des affrontements des derniers jours devant le siège des Frères musulmans dans la banlieue du Caire.
A trois reprises en une semaine, les abords du bâtiment, dans le quartier de Moqattam, ont vu des violences entre manifestants proches de l’opposition, membres de la confrérie islamiste et policiers, qui ont fait plusieurs dizaines de blessés.
C’est la première fois que le siège de la confrérie est ainsi visé, preuve que le puissant mouvement islamiste et son bureau politique sont désormais identifiés comme le vrai centre du pouvoir, éclipsant le président Mohamed Morsi, pourtant issu de ses rangs.
La fugace solidarité du début 2011 contre Moubarak entre le mouvement islamiste très structuré et les "jeunes de la révolution" -ardents militants pro-démocratie mais mal organisés- a fait long feu.
"Nous avons commencé par défendre nos idées politiques puis les Frères musulmans ont échoué à nous faire taire, alors ils essayent de nous tuer", dit Farid avec amertume.
"Même si les Frères musulmans quittent le pouvoir, notre conflit avec eux persistera car il est devenu personnel", renchérit Abdallah Souleimane, un étudiant en droit de 18 ans.
Une vidéo réalisée par le site d’information alternative "Mosireen" ("déterminés"), très regardée sur Youtube, replace les flambées de colère actuelles dans le prolongement de la révolte qui chassa Hosni Moubarak.
"Les Frères sont des menteurs, ils trompent sous couvert de religion" ou "ils sont le nouveau PND" -le parti autrefois hégémonique de Moubarak- y scandent des manifestants.
"La violence est exercée par les Frères contre les manifestants. Les milices des Frères visent les militants et les tuent", affirme à l’AFP Heba Yassine, une porte-parole du Courant populaire, l’un des principaux mouvements d’opposition.
"Toute violence est une réaction à l’absence de l’Etat de droit, ce qui fait que les opprimés se font justice eux-même", estime-t-elle.
Les Frères musulmans dénoncent pour leur part une dérive du mouvement révolutionnaire.
"Les vrais révolutionnaires ont disparu de la scène, occupée maintenant par des voyous et ceux qui veulent se venger de la police", dit à l’AFP Yasser Mehrez, un porte-parole des Frères. "Les choses sont sorties du cadre de la politique", ajoute-t-il.
Elu en juin 2012, Mohamed Morsi se prévaut d’être le premier civil à avoir accédé à la présidence après une longue lignée de militaires, grâce pour la première fois à un scrutin démocratique.
Mais les pleins pouvoirs qu’il s’était temporairement accordés fin 2012, puis l’adoption d’une Constitution accusée de faire la part belle aux islamistes, ont renforcé la détermination de l’opposition.
Des manifestations meurtrières l’an dernier devant le palais présidentiel, l’aggravation de la crise économique, la dégradation de la sécurité à travers le pays et les craintes d’une mainmise des Frères sur l’appareil l’Etat ont encore alourdi le climat.
"Face à l’impasse politique actuelle, gouvernants et gouvernés sont tentés par le recours à la rue pour régler leurs comptes", explique Ahmed Abd Rabbo, professeur de Sciences politiques à l’Université du Caire.
Pour Noha Bakr, professeur en sciences politiques à l’Université américaine du Caire, la tension est exacerbée par "la diabolisation de l’autre, et la banalisation de l’effusion de sang".
"Cela risque de transformer l’Egypte en un pays à la dérive, dans lequel l’Etat pourrait perdre définitivement tout contrôle", prévient-elle.
Liban : Un pays sans gouvernement en pleine crise syrienne
Le Liban se retrouve samedi sans gouvernement après la démission
surprise du Premier ministre Najib Mikati à un moment troublé de son
histoire en raison des profondes divisions que suscite dans ce pays la
guerre civile qui ravage la Syrie voisine.
Le chef d’un gouvernement où le mouvement chiite Hezbollah était en position de force, a présenté officiellement samedi sa lettre de démission au chef de l’Etat qui va demander au gouvernement d’expédier les affaires courantes.
A sa sortie du palais présidentiel, M. Mikati, un sunnite de 57 ans, originaire de Tripoli dans le nord, a appelé à "l’ouverture d’un dialogue pour la formation d’un gouvernement de salut national dans cette étape difficile".
Formé en juin 2011, soit trois mois après le début de la révolte en Syrie, le cabinet était un attelage étrange. Les partis favorables à Bashar al-Assad étaient majoritaires avec les chiites d’Amal et du Hezbollah, leurs alliés chrétiens dirigés par l’ex-général Michel Aoun et de manière surprenante le chef druze Walid Joumblatt, pourtant contempteur implacable du régime de Damas.
Il était la cible permanente du mouvement du 14 mars, un regroupement anti-syrien dirigé par l’ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri et ses partenaires chrétiens des Forces Libanaises de Samir Geagea.
Même si le gouvernement avait adopté officiellement une politique de "dissociation" avec la guerre à Damas, c’est malgré tout l’affaire syrienne qui indirectement est à l’origine de sa chute.
En effet, M. Mikati a voulu imposer la prolongation du mandat du chef des Forces de sécurité intérieure (FSI, police), le général Achraf Rifi, qui aura 60 ans en avril et doit donc partir à la retraite.
"Dans quelques jours, une grande institution de sécurité risque de sombrer dans le vide car son directeur général doit prendre sa retraite. J’avais jugé important dans cette phase délicate qu’il continue dans ses fonctions (...) mais j’ai constaté que le Conseil des ministres ne me suivait pas dans cette voie", a-t-il dit en annonçant la démission du gouvernement.
Or cet officier sunnite, très anti-syrien, est la bête noire du Hezbollah. Ce sont les FSI qui ont joué un rôle déterminant dans l’enquête ayant conduit à l’inculpation par le Tribunal international de quatre membres du mouvement chiite impliqués dans l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.
Deux journaux, Al Akhbar et As-Safir ont révélé samedi que M. Mikati avait envoyé un message à Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, pour l’avertir se sa démission si le puissant mouvement n’acceptait pas la prolongation du général Rifi dans ses fonctions. M. Nasrallah lui aurait répondu laconiquement : "Fais ce que bon te semble".
Autre point qui l’a poussé à jeter l’éponge, son insistance à tenir les élections en juin. Cependant, les partis chrétiens veulent auparavant changer la loi électorale datant de 1960 qu’ils jugent défavorables à leur communauté. Or, aucune solution consensuelle n’a été trouvée jusqu’à présent.
En tout cas, la presse libanaise croit qu’un nouveau gouvernement n’est pas pour demain. Le quotidien An Nahar, proche de l’opposition hostile à Damas, s’attend à une "longue crise" alors qu’al-Akhbar, de l’autre bord politique, pense que "la démission de Mikati signifie la fin de la politique de dissociation".
"Cette démission projette le Liban dans la crise syrienne et on peut s’attendre à des tensions sécuritaires non seulement sur la frontière avec la Syrie mais aussi à l’intérieur du pays. Le chaos politique risque d’être long", explique le journal.
Al-Mustaqbal, propriété de la famille Hariri, assure que "Mikati a voulu sauter de la barque de Bashar al-Assad car il sent qu’elle coule", et pour al-Jumhuriya, proche de l’opposition, "le plus important, c’est que le statu quo est brisé et qu’il revient aux partis de mettre sur pied un gouvernement de consensus national".
Le chef d’un gouvernement où le mouvement chiite Hezbollah était en position de force, a présenté officiellement samedi sa lettre de démission au chef de l’Etat qui va demander au gouvernement d’expédier les affaires courantes.
A sa sortie du palais présidentiel, M. Mikati, un sunnite de 57 ans, originaire de Tripoli dans le nord, a appelé à "l’ouverture d’un dialogue pour la formation d’un gouvernement de salut national dans cette étape difficile".
Formé en juin 2011, soit trois mois après le début de la révolte en Syrie, le cabinet était un attelage étrange. Les partis favorables à Bashar al-Assad étaient majoritaires avec les chiites d’Amal et du Hezbollah, leurs alliés chrétiens dirigés par l’ex-général Michel Aoun et de manière surprenante le chef druze Walid Joumblatt, pourtant contempteur implacable du régime de Damas.
Il était la cible permanente du mouvement du 14 mars, un regroupement anti-syrien dirigé par l’ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri et ses partenaires chrétiens des Forces Libanaises de Samir Geagea.
Même si le gouvernement avait adopté officiellement une politique de "dissociation" avec la guerre à Damas, c’est malgré tout l’affaire syrienne qui indirectement est à l’origine de sa chute.
En effet, M. Mikati a voulu imposer la prolongation du mandat du chef des Forces de sécurité intérieure (FSI, police), le général Achraf Rifi, qui aura 60 ans en avril et doit donc partir à la retraite.
"Dans quelques jours, une grande institution de sécurité risque de sombrer dans le vide car son directeur général doit prendre sa retraite. J’avais jugé important dans cette phase délicate qu’il continue dans ses fonctions (...) mais j’ai constaté que le Conseil des ministres ne me suivait pas dans cette voie", a-t-il dit en annonçant la démission du gouvernement.
Or cet officier sunnite, très anti-syrien, est la bête noire du Hezbollah. Ce sont les FSI qui ont joué un rôle déterminant dans l’enquête ayant conduit à l’inculpation par le Tribunal international de quatre membres du mouvement chiite impliqués dans l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005.
Deux journaux, Al Akhbar et As-Safir ont révélé samedi que M. Mikati avait envoyé un message à Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, pour l’avertir se sa démission si le puissant mouvement n’acceptait pas la prolongation du général Rifi dans ses fonctions. M. Nasrallah lui aurait répondu laconiquement : "Fais ce que bon te semble".
Autre point qui l’a poussé à jeter l’éponge, son insistance à tenir les élections en juin. Cependant, les partis chrétiens veulent auparavant changer la loi électorale datant de 1960 qu’ils jugent défavorables à leur communauté. Or, aucune solution consensuelle n’a été trouvée jusqu’à présent.
En tout cas, la presse libanaise croit qu’un nouveau gouvernement n’est pas pour demain. Le quotidien An Nahar, proche de l’opposition hostile à Damas, s’attend à une "longue crise" alors qu’al-Akhbar, de l’autre bord politique, pense que "la démission de Mikati signifie la fin de la politique de dissociation".
"Cette démission projette le Liban dans la crise syrienne et on peut s’attendre à des tensions sécuritaires non seulement sur la frontière avec la Syrie mais aussi à l’intérieur du pays. Le chaos politique risque d’être long", explique le journal.
Al-Mustaqbal, propriété de la famille Hariri, assure que "Mikati a voulu sauter de la barque de Bashar al-Assad car il sent qu’elle coule", et pour al-Jumhuriya, proche de l’opposition, "le plus important, c’est que le statu quo est brisé et qu’il revient aux partis de mettre sur pied un gouvernement de consensus national".
Palestine : Rapport "Baladi" fin mars 2013
(Photo : Mahmoud El-Titi)
Abolir la détention « administrative »
La détention « administrative » est un crime de l’occupation. Des milliers de Palestiniens subissent cette forme de torture morale et physique, parce que les occupants craignent la révolte populaire. Des vies sont brisées parce que l’occupant ne peut contrôler une population héroïque qui ne cesse de réclamer, depuis plus d’un siècle, sa liberté. Abolir cette forme d’arrestation arbitraire est devenu une priorité pour le peuple palestinien qui lutte pour sa liberté et sa dignité.
Le résistant Ayman Sharawneh a été enfin libéré le 17 mars. Il a accepté d’être éloigné vers la bande de Gaza en contrepartie de sa libération et de la suppresion de son « dossier ». En grève de la faim depuis le mois d’août dernier, il a perdu 80% de sa capacité visuelle, selon l’avocat du Club des Prisonniers. Il se trouvait à l’hôpital Soroka, dans la ville occupée de Beer-Saba’ (Naqab), lorsque des négociations entre le Shabak et lui, via l’administration pénitentiaire, a eu lieu. Le Shabak a maintes fois essayé de faire pression sur lui pour « revoir » et non pas « supprimer » son dossier, mais Ayman a tenu bon. La libération de Ayman Sharawneh, bien qu’il soit éloigné vers Gaza pour dix ans, est une grande victoire pour les prisonniers en lutte, et d’abord pour Ayman Sharawneh. . Elle a prouvé que les sionistes craignent l’extension du mouvement et essaient de négocier. Il y a quelques mois, Ayman avait reçu l’assurance qu’il serait libéré. Il avait arrêté la grève de la faim, mais les autorités de l’occupation ont violé leurs promesses et l’ont maintenu en prison, comptant le condamner à achever la peine pour laquelle il avait été condamnée avant sa libération (28 ans), en octobre 2011, dans le cadre de l’accord d’échange. Sheikh Khodr Adnane qui a salué la libération de Ayman a déclaré que le sourire de sa mère est à elle seule une victoire contre l’occupant, ajoutant que l’éloignement vers Gaza sera levé, tôt ou tard. C’est aussi l’avis de Ayman Sharwaneh lui-même qui a déclaré que son éloignement vers Gaza est un crime, mais qu’il devait l’accepter.
Quelques heures après sa libération, l’occupation a arrêté son frère Jihad, dans la ville occupée d’al-Khalil, par pure vengeance et dépit d’avoir été obligée de libérer Ayman.
Samer Issawi poursuit la grève de la faim, approchant des 240 jours. Il a une nouvelle fois refusé d’être éloigné vers Gaza, et a écrit une longue lettre où il explique son refus : « tout en reconnaissant que la bande de Gaza fait partie de la patrie et que ses habitants sont mon peuple, j’affirme que j’irai à Gaza quand bon me semble, car c’est une partie de mon pays, et que j’ai le droit de circuler dans mon pays comme je l’entends, mais je refuse d’y être éloigné (de force) car ceci rappelle l’expulsion forcée des Palestiniens en 1948 et 1967. Aujourd’hui, nous luttons pour la libération de la terre et le retour des réfugiés et déportés… la manière méthodique par laquelle Israël déporte les Palestiniens de leur terre pour mettre à leur place des mercenaires est un crime en soi. Je refuse la déportation, quel que soit le lieu. L’occupant vise à vider la ville d’al-Quds de sa population, la déportation est devenue un principe pour lui. Tout prisonnier ou autre palestinien qui subit des pressions est déporté pour vider la ville d’al-Quds de sa population.
Je préfère la mort à l’éloignement de la ville d’al-Quds, elle est mon âme et ma vie. Si j’en suis arraché, c’est mon âme qu’on arrache, il n’y a pas de vie après al-Quds et al-Aqsa. Loin d’al-Quds, aucune terre n’est assez grande pour me convenir. Je retournerai uniquement dans al-Quds et nulle part ailleurs… Il ne s’agit pas d’une question personnelle, mais d’une question nationale, d’une conviction et du principe auquel est attaché tout Palestinien qui aime sa patrie…. »
Deux martyrs sont tombés, en défense de la dignité des prisonniers et des Palestiniens : Mahmoud El-Titi, étudiant, ancien prisonnier libéré, fondateur du « mouvement des Palestiniens pour la dignité » en Cisjordanie. Du camp de réfugiés d’al-Fawwar, près de la ville d’al-Khalil, étudiant en sciences des médias, il avait mis son savoir au service des prisonniers. Le mardi 12 mars, les soldats de l’occupation ont tiré : Mahmoud El-Titi est tombé. Quelques jours auparavant, les forces sécuritaires de l’AP de Ramallah l’avaient convoqué. Il avait été leur prisonnier il y a plusieurs années, avant d’être détenu dans les prisons de l’occupation.
Le second martyr, Muayyed Ghazawneh, 35 ans, du bourg al-Ram, à l’entrée de la ville d’al-Qods, qui fut atteint d’une complication cardiaque suite aux tirs de l’armée sioniste contre les manifestants, devant la prison de Ofer. Il est décédé le vendredi 15 mars. De violentes manifestations ont eu lieu lors de ses funérailles à al-Quds, les jeunes ayant décidé de lancer des pierres sur les soldats au barrage de Qalandia.
Le résistant Younes al-Hroub, qui mène la grève de la faim depuis plus de 25 jours, réclamant sa libération et l’abolition de la détention administrative, a été emmené à l’hôpital Soroka, à cause de la détérioration de son état de santé.
Les trois prisonniers appartenant au mouvement du Jihad islamique et qui refusent leur détention « administrative », Zakariya El-Hih, Mohammad Najjar et Ibrahim Ibrahim , ont affirmé à l’avocat du Club des Prisonniers que les autorités carcérales exercent d’énormes pressions sur eux pour les empêcher de poursuivre, et qu’elles les ont menacés de les alimenter par la force. Zakaria al-Hih est passé de l’état de détenu « administratif » à prisonnier condamné, les autorités de l’occupation ayant inventé un motif pour le détenir. Des nouvelles non encore vérifées font état de l’arrêt de la grève de la faim de Mohammad Najjar et Ibrahim Ibrahim.
L’occupation a refusé l’appel concernant la détention administrative du député maqdisi Ahmad Attoun, pour 6 mois. Le jugement a été confirmé. Le député Ahmad Attoun a d’abord été enlevé du siège du CICR dans al-Quds, où il protestait contre les menaces d’expulsion à l’encontre de la direction politique maqdisie. Expulsé vers Ramallah, il été arrêté et condamné à 6 mois de détention « administrative ».
Vendredi 15 mars, plusieurs manifestations ont été organisées à al-Khalil, en soutien aux prisonniers en lutte, Ahmad Najjar et Zakaria Hih. Elles furent durement réprimées par les forces de l’occupation. Thaer Halahla, prisonnier libérée qui a mené la grève de la faim, a critiqué les forces sécuritaires de l’AP qui empêchent toute riposte aux attaques des sionistes et qui poursuivent les résistants.
L’occupant tiendra-t-il parole dans les cas de Tareq Kaadan et Jaafar Izzidine, qui ont mené la grève de la faim puis arrêté, suite à la promesse du juge de l’occupation que leur détention « administrative » ne serait pas renouvelée, après le 22 mai ? Bien que l’avocat avait réclamé que la date soit revue afin de réduire la durée de la détention, le juge avait fixé le terme de trois mois, non renouvelable. Mais aucune séance du tribunal n’a encore confirmé cette promesse, laissant les deux résistants détenus dans une situation imprécise. Deux fois de suite, le tribunal a reporté ses séances.
Statistiques
Suite au martyre de Arafat Jaradat le 23 février, les autorités de l’occupation ont arrêté 310 Palestiniens en Cisjordanie occupée, al-Quds y compris. Dans la seule ville d’al-Khalil, l’occupation a arrêté 95 Palestiniens, de tous âges, par crainte du déclenchement d’une révolte généralisée contre l’occupation. Dans la ville d’al-Quds, 82 personnes ont été arrêtées. Par ailleurs, 70 enfants ont été arrêtés, certains âgés à peine de 9 ans. Ils ont été soit relâchés après le paiement d’une amende, soit mis en détention à domicile.
Le résistant maqdisi Mahmoud Nofal Mohammad Daajneh (65 ans) entame sa 21ème année de prison. Il est prisonnier depuis le 16 mars 1993, et a été condamné à la perpétuité plus dix ans. Marié, père de dix enfants, et grand-père de 50 petit-fils. Il est le plus âgé des prisonniers maqdisis.
14 prisonniers palestiniens sont atteints de cancer. Ils ne suivent aucun traitement approprié. Les organismes de défense des prisonniers interpellent les associations humanitaires dans le monde de soulever la question des prisonniers malades dans les geôles sionistes. Parmi les cas les plus graves, celui de Maysara Abu Hamdiyé, qui risque la mort à tout instant, et celui du résistant Mu’tassam Radad, 27 ans. Les autorités carcérales et les médecins sionistes utilisent Maysara Abu Hamdiyé pour leurs expériences médicales. Deux fois de suite, des médicaments non conformes lui ont été administrés. Ce n’est pas la première fois que des informations circulent sur l’utilisation des prisonniers comme cobayes pour les industries pharmaceutiques de l’Etat colonial.
Arrestations et condamnations
L’occupation a lancé une campagne d’arrestation des cadres politiques de plusieurs mouvements (Fateh, Jihad islamique, Hamas) et des journalistes, par crainte de l’extension de la révolte du peuple palestinien en Cisjordanie, y compris al-Quds. Plusieurs prisonniers libérés ont également été arrêté, dont Issa Awad, Mohammad Harb, Mahmoud Hamdi Shabaneh (Hamas).
Nawal Saadi, du camp de Jénine, dont le mari Bassam Saadi a été libéré il y a plus d’un mois, est toujours en arrestation, l’occupant reportant sans cesse la séance du tribunal qui devrait confirmer ou annuler sa détention.
Portrait d’un détenu « administratif »
Le prisonnier libéré Mazen Jamal Natché (41 ans) est de la ville d’al-Khalil. Il vient d’être libéré après 127 mois de détention « administrative (soit plus de dix ans), et dont il fut le doyen. Il a été interviewé par le centre Ahrar. Il dit avoir été arrêté pour la première fois en 1991 alors qu’il était encore lycéen. Il fut prisonnier pour un mois. Ensuite, il fut arrêté le 18 octobre 1994, et condamné à 8 mois de prison. En 1997, il fut arrêté et mis en détention « administrative » pour 9 mois. Et depuis 2004, il n’est pas resté hors de prison plus d’une année entière.
Le 29 mars 2004, après le martyre de sheikh Ahmad Yassine, il fut à nouveau arrêté pour 9 mois, puis en 2005, pour 44 mois, sans qu’aucune charge contre lui n’ait été prononcée, mais seulement un rapport secret des services de renseignements qui le juge « dangereux ». Puis la dernière arrestation fut le 10/7/2009, où il fut détenu pendant 41 mois, toujours sans charge. Il a été transféré dans la plupart des prisons sionistes. Il considère que toutes ces années de détention ont brisé son parcours de vie, sans qu’il y ait une raison valable à cela. Il fut éloigné de sa famille et de ses enfants, et il n’a pas pu poursuivre ses études.
La dernière fois où il a été arrêté, il rédigait un mémoire de maîtrise à l’université Abu-Dis d’al-Quds, et son arrestation a mis fin à l’obtention de son diplôme. De plus, sa vie familiale a été très perturbée, puisqu’il n’a pas été aux côtés de ses trois enfants pendant toutes ces années.
A cause de la torture subie et des mauvais traitements infligés par les autorités carcérales, il souffre à présent de plusieurs maladies, et il est obligé de prendre divers remèdes et suivre des traitements constants. Il dit que le transfert d’une prison à l’autre au moyen de ce que les prisonniers appelent « bosta » est une des choses les plus pénibles que les prisonniers subissent, car il s’agit d’une « machine de torture » qui étouffe les prisonniers lors des transferts, et notamment les prisonniers « administratifs » qui sont en transfert constant.
Solidarité
Plusieurs manifestations et rassemblement se déroulent quotidiennement en Palestine occupée et dans le monde, pour soutenir la lutte des prisonniers palestiniens. Cependant, dans les pays arabes, le soutien reste épisodique.
Les prisonniers ont déclenché le 19 mars une grève de la faim pour réclamer la fin de l’isolement de Darrar al-Sissi. Les autorités carcérales onr riposté en menaçant de supprimer les visites familiales à cause de ce mouvement. Elles ont déjà supprimé les visites familiales pendant trois semaines, à cause des « fêtes juives ».
Le député palestinien Mohammad Baraké, qui siège à la Knesset sioniste, a évoqué l’arrestation, puis la grève de la faim de Samer Issawi, devant la Knesset, appelant à sa libération immédiate. Il a dénoncé les motifs fallacieux de son arrestation et s’est adressé au « brin de conscience » des députés pour le faire libérer.
Des dizaines de Palestiniens ont manifesté devant le consulat américain dans al-Quds réclamant la libération de Samer Issawi, le 19 mars. C’est tous les jours que les maqdisis se mobilisent, en présence de Shirine Issawi, qui a déclaré que les Palestiniens se mobilisent pour la libération de tous les prisonniers, et notamment de ceux qui luttent en menant la grève de la faim.
L’ambassadeur palestinien auprès des Nations-Unies, Riad Mansour, a réclamé l’intérêt de cet organisme international pour la question des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons sionistes et notamment pour le résistant Samer Issawi, en grève de la faim depuis plus de 230 jours.
L’Union européenne a décidé d’envoyer une « commission d’enquête » sur le martyre du prisonnier Arafat Jaradat dans les prisons de l’occupation. Issa Qaraqe’ ministre palestinien pour les affaires des prisonniers et libérés, a salué ce geste, disant qu’il s’agit d’une « victoire de la justice humaine et des droits de l’homme ». Ce ministre a dû sans doute oublier le sort des précédentes commissions d’enquête à propos du massacre de Jénine, ou de la guerre criminelle contre Gaza en 2008-2009.
L’Autorité Palestinienne de Ramallah a arrêté le journaliste Tareq Sarkaji, à Nablus, le 11 mars. Depuis son retour de Jordanie en novembre 2012, les services sécuritaires de l’AP l’ont maintes fois convoqué avant son arrestation. Elle poursuit l’arrestation des prisonniers libérés, par ordre et en collaboration avec l’occupation, craignant elle aussi l’extension du mouvement de révolte dans les territoires occupés.
("Baladi", Mars 2013)
Abolir la détention « administrative »
La détention « administrative » est un crime de l’occupation. Des milliers de Palestiniens subissent cette forme de torture morale et physique, parce que les occupants craignent la révolte populaire. Des vies sont brisées parce que l’occupant ne peut contrôler une population héroïque qui ne cesse de réclamer, depuis plus d’un siècle, sa liberté. Abolir cette forme d’arrestation arbitraire est devenu une priorité pour le peuple palestinien qui lutte pour sa liberté et sa dignité.
Le résistant Ayman Sharawneh a été enfin libéré le 17 mars. Il a accepté d’être éloigné vers la bande de Gaza en contrepartie de sa libération et de la suppresion de son « dossier ». En grève de la faim depuis le mois d’août dernier, il a perdu 80% de sa capacité visuelle, selon l’avocat du Club des Prisonniers. Il se trouvait à l’hôpital Soroka, dans la ville occupée de Beer-Saba’ (Naqab), lorsque des négociations entre le Shabak et lui, via l’administration pénitentiaire, a eu lieu. Le Shabak a maintes fois essayé de faire pression sur lui pour « revoir » et non pas « supprimer » son dossier, mais Ayman a tenu bon. La libération de Ayman Sharawneh, bien qu’il soit éloigné vers Gaza pour dix ans, est une grande victoire pour les prisonniers en lutte, et d’abord pour Ayman Sharawneh. . Elle a prouvé que les sionistes craignent l’extension du mouvement et essaient de négocier. Il y a quelques mois, Ayman avait reçu l’assurance qu’il serait libéré. Il avait arrêté la grève de la faim, mais les autorités de l’occupation ont violé leurs promesses et l’ont maintenu en prison, comptant le condamner à achever la peine pour laquelle il avait été condamnée avant sa libération (28 ans), en octobre 2011, dans le cadre de l’accord d’échange. Sheikh Khodr Adnane qui a salué la libération de Ayman a déclaré que le sourire de sa mère est à elle seule une victoire contre l’occupant, ajoutant que l’éloignement vers Gaza sera levé, tôt ou tard. C’est aussi l’avis de Ayman Sharwaneh lui-même qui a déclaré que son éloignement vers Gaza est un crime, mais qu’il devait l’accepter.
Quelques heures après sa libération, l’occupation a arrêté son frère Jihad, dans la ville occupée d’al-Khalil, par pure vengeance et dépit d’avoir été obligée de libérer Ayman.
Samer Issawi poursuit la grève de la faim, approchant des 240 jours. Il a une nouvelle fois refusé d’être éloigné vers Gaza, et a écrit une longue lettre où il explique son refus : « tout en reconnaissant que la bande de Gaza fait partie de la patrie et que ses habitants sont mon peuple, j’affirme que j’irai à Gaza quand bon me semble, car c’est une partie de mon pays, et que j’ai le droit de circuler dans mon pays comme je l’entends, mais je refuse d’y être éloigné (de force) car ceci rappelle l’expulsion forcée des Palestiniens en 1948 et 1967. Aujourd’hui, nous luttons pour la libération de la terre et le retour des réfugiés et déportés… la manière méthodique par laquelle Israël déporte les Palestiniens de leur terre pour mettre à leur place des mercenaires est un crime en soi. Je refuse la déportation, quel que soit le lieu. L’occupant vise à vider la ville d’al-Quds de sa population, la déportation est devenue un principe pour lui. Tout prisonnier ou autre palestinien qui subit des pressions est déporté pour vider la ville d’al-Quds de sa population.
Je préfère la mort à l’éloignement de la ville d’al-Quds, elle est mon âme et ma vie. Si j’en suis arraché, c’est mon âme qu’on arrache, il n’y a pas de vie après al-Quds et al-Aqsa. Loin d’al-Quds, aucune terre n’est assez grande pour me convenir. Je retournerai uniquement dans al-Quds et nulle part ailleurs… Il ne s’agit pas d’une question personnelle, mais d’une question nationale, d’une conviction et du principe auquel est attaché tout Palestinien qui aime sa patrie…. »
Deux martyrs sont tombés, en défense de la dignité des prisonniers et des Palestiniens : Mahmoud El-Titi, étudiant, ancien prisonnier libéré, fondateur du « mouvement des Palestiniens pour la dignité » en Cisjordanie. Du camp de réfugiés d’al-Fawwar, près de la ville d’al-Khalil, étudiant en sciences des médias, il avait mis son savoir au service des prisonniers. Le mardi 12 mars, les soldats de l’occupation ont tiré : Mahmoud El-Titi est tombé. Quelques jours auparavant, les forces sécuritaires de l’AP de Ramallah l’avaient convoqué. Il avait été leur prisonnier il y a plusieurs années, avant d’être détenu dans les prisons de l’occupation.
Le second martyr, Muayyed Ghazawneh, 35 ans, du bourg al-Ram, à l’entrée de la ville d’al-Qods, qui fut atteint d’une complication cardiaque suite aux tirs de l’armée sioniste contre les manifestants, devant la prison de Ofer. Il est décédé le vendredi 15 mars. De violentes manifestations ont eu lieu lors de ses funérailles à al-Quds, les jeunes ayant décidé de lancer des pierres sur les soldats au barrage de Qalandia.
Le résistant Younes al-Hroub, qui mène la grève de la faim depuis plus de 25 jours, réclamant sa libération et l’abolition de la détention administrative, a été emmené à l’hôpital Soroka, à cause de la détérioration de son état de santé.
Les trois prisonniers appartenant au mouvement du Jihad islamique et qui refusent leur détention « administrative », Zakariya El-Hih, Mohammad Najjar et Ibrahim Ibrahim , ont affirmé à l’avocat du Club des Prisonniers que les autorités carcérales exercent d’énormes pressions sur eux pour les empêcher de poursuivre, et qu’elles les ont menacés de les alimenter par la force. Zakaria al-Hih est passé de l’état de détenu « administratif » à prisonnier condamné, les autorités de l’occupation ayant inventé un motif pour le détenir. Des nouvelles non encore vérifées font état de l’arrêt de la grève de la faim de Mohammad Najjar et Ibrahim Ibrahim.
L’occupation a refusé l’appel concernant la détention administrative du député maqdisi Ahmad Attoun, pour 6 mois. Le jugement a été confirmé. Le député Ahmad Attoun a d’abord été enlevé du siège du CICR dans al-Quds, où il protestait contre les menaces d’expulsion à l’encontre de la direction politique maqdisie. Expulsé vers Ramallah, il été arrêté et condamné à 6 mois de détention « administrative ».
Vendredi 15 mars, plusieurs manifestations ont été organisées à al-Khalil, en soutien aux prisonniers en lutte, Ahmad Najjar et Zakaria Hih. Elles furent durement réprimées par les forces de l’occupation. Thaer Halahla, prisonnier libérée qui a mené la grève de la faim, a critiqué les forces sécuritaires de l’AP qui empêchent toute riposte aux attaques des sionistes et qui poursuivent les résistants.
L’occupant tiendra-t-il parole dans les cas de Tareq Kaadan et Jaafar Izzidine, qui ont mené la grève de la faim puis arrêté, suite à la promesse du juge de l’occupation que leur détention « administrative » ne serait pas renouvelée, après le 22 mai ? Bien que l’avocat avait réclamé que la date soit revue afin de réduire la durée de la détention, le juge avait fixé le terme de trois mois, non renouvelable. Mais aucune séance du tribunal n’a encore confirmé cette promesse, laissant les deux résistants détenus dans une situation imprécise. Deux fois de suite, le tribunal a reporté ses séances.
Statistiques
Suite au martyre de Arafat Jaradat le 23 février, les autorités de l’occupation ont arrêté 310 Palestiniens en Cisjordanie occupée, al-Quds y compris. Dans la seule ville d’al-Khalil, l’occupation a arrêté 95 Palestiniens, de tous âges, par crainte du déclenchement d’une révolte généralisée contre l’occupation. Dans la ville d’al-Quds, 82 personnes ont été arrêtées. Par ailleurs, 70 enfants ont été arrêtés, certains âgés à peine de 9 ans. Ils ont été soit relâchés après le paiement d’une amende, soit mis en détention à domicile.
Le résistant maqdisi Mahmoud Nofal Mohammad Daajneh (65 ans) entame sa 21ème année de prison. Il est prisonnier depuis le 16 mars 1993, et a été condamné à la perpétuité plus dix ans. Marié, père de dix enfants, et grand-père de 50 petit-fils. Il est le plus âgé des prisonniers maqdisis.
14 prisonniers palestiniens sont atteints de cancer. Ils ne suivent aucun traitement approprié. Les organismes de défense des prisonniers interpellent les associations humanitaires dans le monde de soulever la question des prisonniers malades dans les geôles sionistes. Parmi les cas les plus graves, celui de Maysara Abu Hamdiyé, qui risque la mort à tout instant, et celui du résistant Mu’tassam Radad, 27 ans. Les autorités carcérales et les médecins sionistes utilisent Maysara Abu Hamdiyé pour leurs expériences médicales. Deux fois de suite, des médicaments non conformes lui ont été administrés. Ce n’est pas la première fois que des informations circulent sur l’utilisation des prisonniers comme cobayes pour les industries pharmaceutiques de l’Etat colonial.
Arrestations et condamnations
L’occupation a lancé une campagne d’arrestation des cadres politiques de plusieurs mouvements (Fateh, Jihad islamique, Hamas) et des journalistes, par crainte de l’extension de la révolte du peuple palestinien en Cisjordanie, y compris al-Quds. Plusieurs prisonniers libérés ont également été arrêté, dont Issa Awad, Mohammad Harb, Mahmoud Hamdi Shabaneh (Hamas).
Nawal Saadi, du camp de Jénine, dont le mari Bassam Saadi a été libéré il y a plus d’un mois, est toujours en arrestation, l’occupant reportant sans cesse la séance du tribunal qui devrait confirmer ou annuler sa détention.
Portrait d’un détenu « administratif »
Le prisonnier libéré Mazen Jamal Natché (41 ans) est de la ville d’al-Khalil. Il vient d’être libéré après 127 mois de détention « administrative (soit plus de dix ans), et dont il fut le doyen. Il a été interviewé par le centre Ahrar. Il dit avoir été arrêté pour la première fois en 1991 alors qu’il était encore lycéen. Il fut prisonnier pour un mois. Ensuite, il fut arrêté le 18 octobre 1994, et condamné à 8 mois de prison. En 1997, il fut arrêté et mis en détention « administrative » pour 9 mois. Et depuis 2004, il n’est pas resté hors de prison plus d’une année entière.
Le 29 mars 2004, après le martyre de sheikh Ahmad Yassine, il fut à nouveau arrêté pour 9 mois, puis en 2005, pour 44 mois, sans qu’aucune charge contre lui n’ait été prononcée, mais seulement un rapport secret des services de renseignements qui le juge « dangereux ». Puis la dernière arrestation fut le 10/7/2009, où il fut détenu pendant 41 mois, toujours sans charge. Il a été transféré dans la plupart des prisons sionistes. Il considère que toutes ces années de détention ont brisé son parcours de vie, sans qu’il y ait une raison valable à cela. Il fut éloigné de sa famille et de ses enfants, et il n’a pas pu poursuivre ses études.
La dernière fois où il a été arrêté, il rédigait un mémoire de maîtrise à l’université Abu-Dis d’al-Quds, et son arrestation a mis fin à l’obtention de son diplôme. De plus, sa vie familiale a été très perturbée, puisqu’il n’a pas été aux côtés de ses trois enfants pendant toutes ces années.
A cause de la torture subie et des mauvais traitements infligés par les autorités carcérales, il souffre à présent de plusieurs maladies, et il est obligé de prendre divers remèdes et suivre des traitements constants. Il dit que le transfert d’une prison à l’autre au moyen de ce que les prisonniers appelent « bosta » est une des choses les plus pénibles que les prisonniers subissent, car il s’agit d’une « machine de torture » qui étouffe les prisonniers lors des transferts, et notamment les prisonniers « administratifs » qui sont en transfert constant.
Solidarité
Plusieurs manifestations et rassemblement se déroulent quotidiennement en Palestine occupée et dans le monde, pour soutenir la lutte des prisonniers palestiniens. Cependant, dans les pays arabes, le soutien reste épisodique.
Les prisonniers ont déclenché le 19 mars une grève de la faim pour réclamer la fin de l’isolement de Darrar al-Sissi. Les autorités carcérales onr riposté en menaçant de supprimer les visites familiales à cause de ce mouvement. Elles ont déjà supprimé les visites familiales pendant trois semaines, à cause des « fêtes juives ».
Le député palestinien Mohammad Baraké, qui siège à la Knesset sioniste, a évoqué l’arrestation, puis la grève de la faim de Samer Issawi, devant la Knesset, appelant à sa libération immédiate. Il a dénoncé les motifs fallacieux de son arrestation et s’est adressé au « brin de conscience » des députés pour le faire libérer.
Des dizaines de Palestiniens ont manifesté devant le consulat américain dans al-Quds réclamant la libération de Samer Issawi, le 19 mars. C’est tous les jours que les maqdisis se mobilisent, en présence de Shirine Issawi, qui a déclaré que les Palestiniens se mobilisent pour la libération de tous les prisonniers, et notamment de ceux qui luttent en menant la grève de la faim.
L’ambassadeur palestinien auprès des Nations-Unies, Riad Mansour, a réclamé l’intérêt de cet organisme international pour la question des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons sionistes et notamment pour le résistant Samer Issawi, en grève de la faim depuis plus de 230 jours.
L’Union européenne a décidé d’envoyer une « commission d’enquête » sur le martyre du prisonnier Arafat Jaradat dans les prisons de l’occupation. Issa Qaraqe’ ministre palestinien pour les affaires des prisonniers et libérés, a salué ce geste, disant qu’il s’agit d’une « victoire de la justice humaine et des droits de l’homme ». Ce ministre a dû sans doute oublier le sort des précédentes commissions d’enquête à propos du massacre de Jénine, ou de la guerre criminelle contre Gaza en 2008-2009.
L’Autorité Palestinienne de Ramallah a arrêté le journaliste Tareq Sarkaji, à Nablus, le 11 mars. Depuis son retour de Jordanie en novembre 2012, les services sécuritaires de l’AP l’ont maintes fois convoqué avant son arrestation. Elle poursuit l’arrestation des prisonniers libérés, par ordre et en collaboration avec l’occupation, craignant elle aussi l’extension du mouvement de révolte dans les territoires occupés.
("Baladi", Mars 2013)
Inscription à :
Articles (Atom)