mardi 16 février 2016

Syrie : La Turquie au cœur du dossier syrien


La guerre en Syrie continue de créer des dissensions au sein de la communauté internationale. La Turquie a tenu à réagir sur plusieurs sujets du dossier syrien.

Le malaise de la Turquie face aux critiques de la France
Le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, a fait part à son homologue français Jean-Marc Ayrault de son « malaise » après l'appel de Paris en faveur d'un arrêt des frappes turques contre les milices kurdes de Syrie, a-t-on appris mardi de source turque. Lors d'un entretien téléphonique lundi soir à sa demande, Cavusoglu a fait part à Jean-Marc Ayrault de son mécontentement après les déclarations françaises et a rappelé que la « Turquie combat les éléments terroristes en Syrie », a précisé cette source sous le couvert de l'anonymat. La France a appelé dimanche à la « cessation immédiate des bombardements » en Syrie, aussi bien ceux des Turcs contre les positions kurdes que ceux menés par Damas et son allié russe dans tout le pays.

Ankara favorable à une intervention militaire au sol avec ses alliés
La Turquie est favorable à une intervention militaire terrestre sur le sol syrien. Une intervention serait la seule capable à ses yeux de mettre un terme à la guerre civile en cours, mais uniquement aux côtés de ses alliés, a indiqué mardi un haut responsable turc.
« Nous voulons une opération terrestre avec nos alliés internationaux (...), sans opération au sol, il est impossible d'arrêter les combats en Syrie », a déclaré à la presse ce responsable qui s'exprimait sous le couvert de l'anonymat. « Il n'y aura pas d'opération militaire unilatérale de la Turquie en Syrie », a-t-il souligné.
Samedi, le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Cavusoglu avait déclaré que la Turquie et l'Arabie Saoudite pourraient mener une intervention terrestre contre le groupe dit État islamique (EI) en territoire syrien. La Turquie et l'Arabie Saoudite font partie de la coalition internationale anti-djihadiste dirigée par les États-Unis qui mène des frappes aériennes contre l'EI en Syrie et en Irak. Depuis samedi, l'artillerie turque bombarde par ailleurs à un rythme quotidien des positions tenues par les combattants kurdes en Syrie, que le gouvernement islamo-conservateur d'Ankara considère comme des « terroristes ».

La Russie dans le collimateur
Le Premier ministre islamo-conservateur turc Ahmet Davutoglu a dénoncé avec véhémence mardi les bombardements aériens menés par la Russie, soutien du régime de Damas, en Syrie qu'il a qualifiés de « barbares », de « lâches » et de « cruels ». « Depuis le mois de septembre, ces avions barbares, lâches et cruels bombardent la Syrie sans faire aucune distinction entre les civils, les enfants et les militaires », a lancé M. Davutoglu lors de sa harangue hebdomadaire devant les députés de son parti.
Lundi, près de 50 civils, dont des enfants, ont été tués dans des frappes aériennes menées dans le nord de la Syrie, attribuées par l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) à la Russie. Ces attaques ont été fermement condamnées par l'ONU, l'Union européenne (UE), la France et Washington.

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