dimanche 21 février 2016

Israël/Palestine : Intifada al-Quds en Palestine, Poursuivre le chemin de la libération

« Sur cette terre, il y a de quoi mériter de vivre. Mais malheureusement, je ne vois pas ce qui pousse à vivre tant que dure l’occupation, qui nous suffoque, qui assassine nos frères et nos sœurs. Accorde, Allah, la miséricorde à nos martyrs, soulage nos blessés et libère nos prisonniers. Vous nous avez devancés, et nous sommes, par la permission d’Allah, sur vos traces » (martyr Amjd Sukari, Abu ‘Umar)

Les opérations de la résistance se développent qualitativement. C’est ce que reconnaissent et craignent les sionistes, qui ont eu affaire avec deux opérations de qualité, depuis la fin du mois de janvier. L’Intifada al-Quds se poursuit, et les tentatives sionistes de l’avorter, par divers moyens, échouent. La dernière tentative a consisté à fournir 30.000 autorisations de travail dans les territoires occupés en 48, pour les Palestiniens de Cisjordanie, considérant que le chômage et la précarité incitent à la révolte. Cependant, les 600 autorisations accordées aux habitants de Qabatia, dans la province de Jénine, ont été supprimées, en tant que punition collective. Les sionistes brandissent « la carotte et le bâton » voulant séparer les « bons palestiniens » des résistants.
Cependant, la grève de la faim menée depuis presque 80 jours par Mohammad al-Qiq, journaliste de la ville d’al-Khalil, et la mobilisation grandissante à son soutien, sont des moyens populaires pour étendre l’Intifada et la développer, notamment dans les territoires occupés en 48. Le cinquième mois de l’Intifada se déroule sous le signe de la grève de la faim de Mohammad al-Qiq, symbole de la ténacité palestinienne.
 Les mesures répressives contre les députés palestiniens au Knesset sioniste, parce qu’ils ont visité les familles des martyrs maqdissis, montrent une fois encore que la « citoyenneté » dans l’entité coloniale n’est pas chose naturelle, mais un moyen d’enjoliver l’occupation. Dans al-Quds, les familles des martyrs réclament toujours la restitution des corps de leurs enfants, confisqués par l’occupation qui en fait un objet de chantage : « ou bien vous les enterrez de nuit, avec la participation de 50 personnes au maximum, et ailleurs que dans al-Quds, ou bien nous les gardons ». Rien que sur le plan humain, ce chantage devrait être dénoncé par la communauté internationale, mais elle n’existe que pour le soutien aux sionistes, depuis la déclaration Balfour en 1917 et le vote de l’ONU en 1947. C’est ce qu’ont compris les Palestiniens qui ont occupé les sièges du CICR et d’organismes de l’ONU en Cisjordanie, à cause de leur silence complice concernant la détention de Mohammad al-Qiq.
Cette prise de conscience de plus en plus large, au fur et à mesure que l’Intifada se déroule et au fur et à mesure que les crimes sionistes se poursuivent, permet d’affirmer que tout affrontement avec les colonialistes est un pas en avant vers la libération de la Palestine, libération de la conscience et de toutes les chaînes accumulées par les années honteuses qui ont suivi les accords d’Oslo. L’Intifada al-Quds, qui est la continuation naturelle de toutes les révoltes et toutes les Intifada précédentes, n’est que la situation normale face des colons venus d’ailleurs qui se sont emparés d’un pays où vit un peuple depuis des millénaires, et ont fondé une entité coloniale en expulsant un quart de million de Palestiniens (aujourd’hui 7 millions de réfugiés). Ceux qui veulent, comme le gouvernement français, arrêter l’Intifada en présentant des plans « de paix » et proposer des « conférences internationales », ne cherchent qu’à sauver l’entité sioniste et empêcher sa décomposition politique, démographique, stratégique, sociale et humaine. Par sa combativité et sa vitalité, le peuple palestinien affirme vouloir en finir avec l’entité coloniale.
Martyrs palestiniens tombés depuis fin janvier 2016 :
167 - Amjad Sukari, Abu ‘Umar (35 ans, de la province de Nablus, membre de la police palestinienne). 168 – Ahmad Toba (18 ans, province de Tulkarm) ; 169 – Ahmad Zakarna ( 16 ans, Qabatia, Jénine) ; 170 – Mohammad Kamil (17 ans, Qabatia, Jénine) ; 171 – Ahmad Abu Rabb (17 ans, Qabatia, Jénine). 172 – Haytham al-Baw (17 ans, al-Khalil). 173 – Omar al-Jawabreh (16 ans, al-Khalil) ;
(Les sources palestiniennes consultées dénombrent les martyrs tombés au cours de l’Intifada al-Quds de manière différente, pour diverses raisons. Les chiffres repris dans ce bulletin ne sont pas toujours conformes à toutes ces sources.)

Scènes de l’Intifada al-Quds

Ils se sont donnés rendez-vous, sur Facebook, pour chasser les « hérissons »
Les martyrs Hussein Abu Ghosh et Ibrahim Allan ont mené une opération de résistance contre l’occupant, un lundi du mois de janvier, au cours de la vague de froid qui a frappé la région. Ils avaient annoncé leur intention, sur Facebook, de chasser les « hérissons » ensemble et s’étaient donnés rendez-vous pour la chasse. Malgré les mesures répressives de l’occupant contre les utilisateurs du Facebook, dont plusieurs ont été arrêtés pour « incitation » contre l’occupation, les deux martyrs ont défié l’occupant et sont allés tout simplement chasser des hérissons très spéciaux, les sionistes, à l’entrée de la colonie Horon, en Cisjordanie.
L’opération menée par les jeunes de Qabatia dans al-Quds, Bab al-Amoud
L’opération héroïque des trois jeunes de Qabatia a abattu une femme soldat et blessé 4 autres, devant Bab al-Amoud à al-Quds. Pour le PFLP, cette opération démontre l’échec des plans sécuritaires de l’occupant et est une gifle à ceux qui ont des illusions sur les projets sionistes. Elle réclame la fin de la « coordination » sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et les occupants.
De nombreux articles de presse ont mis en lumière la déroute des sionistes après cette opération, étant donné que trois jeunes l’ont exécutée, venant de Qabatia, au nord de la Cisjordanie, en passant par les différents barrages de l’occupation, et équipés d’armes. Pour les sionistes, cette opération préfigure d’autres aussi sophistiquées dans leur conception et préparation, et montre un développement des capacités de la résistance. Cette opération, qui s’ajoute à plusieurs antécédentes, montre que la puissance sioniste n’est pas invincible.

Le siège de Qabatia
Le 24 octobre dernier, Qabatia a offert son premier martyr au cours de l’Intifada al-Quds. Depuis, dans cette ville située à l’est de la ville de Jénine, 9 martyrs sont tombés, les derniers étant les exécutants de l’opération de Bab al-Amoud dans al-Quds.
Suite à l’opération héroïque des fils de Qabatia dans al-Quds, les sionistes ont envahi la ville et semé la terreur pendant trois jours consécutifs. Les maisons des trois martyrs ont été investies par l’armée et ses troupes se sont déployées dans la ville. Des affrontements ont eu lieu entre les habitants de la ville et les occupants, un enfant a été écrasé par un char, des dizaines de Palestiniens ont été arrêtés et interrogés, dont le frère du martyr Kamil, Tareq, 16 ans. L’occupation a interdit toute circulation hors de la ville, en posant des sacs de ciment aux entrées. Les sionistes ont retiré toutes les autorisations de travail (dans les territoires occupés en 48) accordées aux Palestiniens de Qabatia, pensant qu’une « punition collective » dissuaderait les jeunes de poursuivre l’Intifada. Mais la solidarité avec Qabatia a dépassé la province de Jénine, puisqu’un convoi de voitures venant de plusieurs endroits de Cisjordanie a essayé de briser le blocus. Les sionistes ont tiré sur le convoi et les journalistes qui l’accompagnaient. Craignant une extension de la colère contre eux, les sionistes ont retiré leurs troupes de la ville.

Le siège de Nahalin se poursuit
A la recherche du résistant ayant exécuté une opération contre les colons, le village de Nahalin, situé au sud-ouest de Bayt-Laham a été bloqué par les forces de l’occupation. Les entrées de la ville ont été fermées, et une campagne d’arrestations est en cours depuis plus de trois jours. Nahalin, entourée par 7 colonies, est habitée par 13.000 Palestiniens. Ses terres ont été confisquées et il ne lui reste plus que 4500 dunums, situés en zone « C » (selon les accords d’Oslo). Les 8 écoles du village ont été fermées, et 550 enseignants du village ont été empêchés de se rendre à leur travail, hors du village. Deux maisons du village ont été transformées en casernes militaires après avoir été occupées. Le propriétaire d’une de ces maisons, Amir Najajra, a été arrêté et les sionistes se sont emparés de sa maison.
Résistance
Deux fillettes âgées de 13 ans ont tenté de poignarder des soldats dans la ville de Ramleh, en Palestine occupée en 48. Elles ont été arrêtées début février. Une Palestinienne est arrêtée, à Bab al-Amoud dans al-Quds, sous le prétexte qu’elle possède un couteau. Un colon est poignardé près de Bayt Laham, le résistant réussit à s’enfuir (9 février). Des jeunes lancent une bombe de fabrication artisanale en direction des forces de l’occupation dans le camp de Ayda, à Bayt Laham (6 février) ; Un autocar de colons prend feu après avoir été visé par des bouteilles incendiaires (4 février).
Les jeunes résistants lancent des cocktails molotov sur des colons dans al-Quds (al-Thawri, 8 février).  Des Palestiniens en voiture tirent des coups de feu vers la colonie « Beit Horon » près de Ramallah et un policier sioniste est blessé par des pierres lancées dans le bourg de Selwan. Un colon est poignardé près de Beit Hanina par un Palestinien qui prend la fuite (7 février) ;
Des affrontements ont lieu à l’entrée de Anabta, à l’est de Tulkarm et dans la ville d’al-Khalil (10 février) et dans le bourg de Selwan. D’autres affrontements ont eu lieu près de Halhoul (6 février). Dans Qabatia envahie, les jeunes lancent des pots de peinture sur les vitres des véhicules de l’occupation, pour aveugler les conducteurs (6 février) ; Des affrontements ont eu lieu  à l’entrée du camp de She’fat et dans le village de Nahalin (2 février) ;
La campagne pour la reconstruction des maisons des martyrs, démolies par l’occupant, se poursuit. Début février, une commission est mise en place dans al-Quds, chargée d’assurer la reconstruction des maisons, de collecter l’argent et les matériaux nécessaires.
Des funérailles officielles et populaires pour le policier résistant, Amjad Sukkari, qui a mené une opération au barrage de « Bet Il », barrage réservé aux membres VIP de l’Autorité palestinienne. Le martyr Amjad Sukkari a été salué par les formations de la résistance palestinienne, mettant en valeur son acte de résistant. Le lendemain de l’opération, les sionistes ont assiégé la ville de Ramallah.

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