jeudi 18 février 2016

Égypte : Le pays fait ses adieux en grande pompe à Boutros-Ghali

L'Égypte a rendu hommage jeudi en grande pompe à Boutros Boutros-Ghali, décédé mardi à 93 ans après avoir été le premier Africain à occuper le poste prestigieux de secrétaire général de l'ONU.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a assisté à des obsèques militaires aux côtés du cheikh Ahmed Al-Tayeb, grand imam d'Al-Azhar - prestigieuse institution de l'islam sunnite - et du pape copte Tawadros II. La brève cérémonie, retransmise à la télévision publique, s'est tenue dans l'enceinte de la mosquée du Maréchal Tantaoui, dans la périphérie de la capitale.


« Un homme fidèle à la nation »
Boutros Boutros-Ghali, décédé mardi dans un hôpital du Caire, était issu d'une grande famille de la minorité chrétienne copte d'Égypte, marié à une juive d'une famille réputée d'Alexandrie (nord).
Plus tard dans l'après-midi, son cercueil recouvert d'un drapeau égyptien a été conduit à la cathédrale copte-orthodoxe du Caire, pour une cérémonie présidée par le pape Tawadros II, qui a salué « un homme fidèle à la nation » ayant « toujours engendré la paix à tous les postes qu'il a occupés ».


Premier secrétaire général de la Francophonie
Plusieurs personnalités politiques, des diplomates européens et africains avaient fait le déplacement, notamment l'ancien secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa ou Irina Bokova, la directrice générale de l'Unesco. « L'Égypte a perdu l'un de ses symboles, un de ses meilleurs dirigeants, un exemple de patriotisme », a déclaré M. Moussa.
M. Boutros-Ghali, grand connaisseur des relations internationales, avait présidé l'ONU de 1992 à 1996. Élu dans l'euphorie de la fin de la guerre froide et de l'après-guerre du Golfe, il avait fait face à de sérieuses crises, avec des conflits en ex-Yougoslavie, en Somalie, au Moyen-Orient et le génocide au Rwanda. Fin 1996, il avait dû quitter la tête de l'organisation internationale après le combat mené par les États-Unis contre sa réélection.
Brillant intellectuel francophone et francophile, il est ensuite devenu le premier secrétaire général de la Francophonie, de 1997 à 2002. Ce petit-fils d'un Premier ministre égyptien assassiné en 1910 par un nationaliste avait précédemment été membre, quatorze ans durant, du gouvernement sous la présidence d'Anouar el-Sadate puis sous celle de Hosni Moubarak.


(18-02-2016)

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