jeudi 16 octobre 2014

Yémen: les rebelles chiites progressent vers le centre, heurts avec Al-Qaïda

Les rebelles chiites au Yémen, qui contrôlent la capitale Sanaa et le port stratégique de Hodeida, ont progressé mercredi vers le centre du pays où ils se sont heurtés à des combattants d'Al-Qaïda.
Si la progression des rebelles, appelés houthis, dans les provinces d'Ibb et de Dhamar, au sud de Sanaa, n'a pas rencontré de résistance de la part des forces gouvernementales, des combattants d'Al-Qaïda se sont opposés à une tentative rebelle de gagner du terrain à Radah, dans la province de Baida (centre).
Six membres d'Al-Qaïda, cinq houthis et un civil ont été tués, selon une source de sécurité.
En outre, un officier de l'armée, le colonel Ali Zaid al-Dhari, a été abattu mercredi par des combattants d'Al-Qaïda circulant à moto dans le sud-est de Sanaa, a indiqué la police.
Al-Qaïda, bien implanté au Yémen, attaque régulièrement les forces de police et de l'armée, mais a intensifié récemment ses opérations contre les rebelles.
Les violences ont également touché la province méridionale de Chabwa, un fief d'Al-Qaïda. Quatre insurgés du réseau extrémiste sunnite, dont un chef local, ont été tués dans un raid de drone, selon une source tribale.
Les Etats-Unis, alliés du Yémen dans la lutte antiterroriste, sont les seuls à disposer de drones dans la région.
Parallèlement, les houthis ont poursuivi leur avancée à Ibb et Dhamar, selon des sources de sécurité.
Quelque 200 rebelles armés sont entrés dans la ville d'Ibb, du même nom que la province. Ils sont arrivés à bord d'un convoi d'une trentaine de véhicules et se sont déployés dans la ville, située à 190 km au sud de la capitale, ont indiqué des sources de sécurité et militaires.
Ces rebelles ont été reçus par le gouverneur d'Ibb, Mohamed al-Ariani, a affirmé un responsable local, ajoutant qu'ils étaient accompagnés de membres de tribus partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh.
De son côté, le gouverneur de la province de Dhamar, Yahia Al-Amri, a annoncé sa démission pour "protester contre le déploiement des houthis", refusant ainsi de "coopérer avec eux", a déclaré à l'AFP un responsable local.
M. Saleh, qui a quitté le pouvoir en février 2012 sous la pression de la rue, reste influent au Yémen où il continue de présider le Congrès populaire général (CPG), parti de l'actuel chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi. M. Saleh est perçu comme un allié des houthis dans leur offensive.
Des barrages ont été établis à l'entrée d'Ibb, ainsi que des points de contrôle sur les principaux axes routiers de cette ville, connue pour être l'un des fiefs du parti islamiste sunnite Al-Islah, ont indiqué des habitants. Aucune violence n'a été signalée.
A Dhamar, chef-lieu de la province du même nom situé à mi-chemin entre Sanaa et Ibb, "des (rebelles) houthis armés tenaient mercredi des points de contrôle", a déclaré à l'AFP une source de sécurité, ajoutant que ces barrages avaient été établis mardi.
Dhamar est le deuxième plus grand centre du zaïdisme, une branche du chiisme dont se réclament les houthis, et abrite al-Madrasseh al-Chamsia, l'une des prestigieuses écoles de cette communauté.
Les houthis, dont le fief est à Saada, dans le nord, ont lancé ces derniers mois une offensive fulgurante qui leur a permis de prendre temporairement la province d'Amrane, puis de conquérir la capitale Sanaa et enfin, mardi, la ville stratégique de Hodeida, sur la mer Rouge.
Des éléments houthis ont également progressé sur la route menant au port commercial Al-Mukhah, à 120 km au sud de Hodeida, a indiqué à l'AFP une source de sécurité, précisant que ces miliciens agissaient sous l'appellation "Comités populaires".
Majoritaires dans le nord, les chiites sont minoritaires au niveau national, et les houthis représentent environ un tiers de la population yéménite.

(15-10-2014)

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