jeudi 9 octobre 2014

Israël/Palestine : le centre culturel français de Gaza victime d'un incendie criminel ?


Le centre culturel français de Gaza a-t-il été victime d'un acte criminel ? C'est une hypothèse "possible" pour expliquer le mystérieux incendie qui a endommagé dans la nuit de mardi à mercredi le bâtiment, ont indiqué le ministère local de l'Intérieur et plusieurs sources proches du dossier. "Nous sommes déterminés à assurer la protection des institutions internationales et étrangères à Gaza, y compris le centre culturel français, quelles que soient les raisons" de l'incendie, a dit le porte-parole du ministère, Iyad al-Bozum. L'enquête devrait permettre "très vite, peut-être dès demain, de connaître les raisons (de l'incendie) et de savoir si quelqu'un se trouve derrière", a-t-il ajouté.
Peu après l'incendie, le même porte-parole avait parlé d'un évènement accidentel causé par des "jerricans d'essence défectueux". Des sources proches du dossier avaient pris ces propos avec beaucoup de réserve. Les témoignages faisant état de deux fortes explosions ainsi que différents éléments invitent à n'exclure aucune hypothèse, ont-elles dit sous le couvert de l'anonymat à cause de la grande sensibilité du sujet.

 
 
Un feu a éclaté peu avant minuit dans l'enceinte où se trouve le bâtiment abritant le centre culturel français ainsi que l'antenne consulaire française. Le sinistre a pris auprès d'une cuve de combustible servant à alimenter l'un des générateurs électriques le long du mur de la bâtisse. Le feu a causé des dégâts matériels, y compris à l'intérieur, mais n'a pas fait de victime. Le centre était alors fermé et vide à l'occasion de l'Aïd al-Adha, l'une des grandes fêtes musulmanes. Les anciens locaux du centre culturel français ont été visés par le passé par des engins incendiaires.
Le contexte particulier de Gaza et l'hostilité entre Palestiniens et Israéliens poussent toutes les organisations internationales à la plus grande vigilance dans le territoire. Les missions diplomatiques et bâtiments officiels français ont en outre été placés en alerte spéciale depuis qu'ont débuté les enlèvements et exécutions d'étrangers par les djihadistes de l'État islamique (EI) et leurs alliés, dont le Français Hervé Gourdel en Algérie. Mais, avant même les événements récents, les Français savaient être forcés à la prudence avec le maintien de leur présence dans un territoire en butte à trois guerres en six ans, et avec la présence d'une institution comme le Centre culturel, l'une des plus importantes du genre dans la bande de Gaza.
Le centre culturel français et l'antenne consulaire sont dirigés respectivement par un Français et un Franco-Palestinien. Le Centre, ouvert dans les années 90, a emménagé dans de nouveaux murs fin 2013, et emploie une douzaine d'agents locaux permanents et une dizaine de vacataires. C'est un lieu très fréquenté par les Gazaouis pour lesquels l'offre culturelle est très limitée. La faculté à assurer la sécurité des intérêts étrangers dans la bande de Gaza est une question très sensible pour le Hamas qui contrôle de facto le territoire. Il y a une quarantaine de Français ou Franco-Palestiniens dans la Bande de Gaza.

(08-10-2014)

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