jeudi 16 octobre 2014

Egypte: attentat à la bombe au Caire, au moins 12 blessés

L'explosion d'une bombe a blessé au moins 12 personnes mardi soir dans le centre du Caire, a annoncé le ministère de la Santé en Egypte, pays en proie à une vague d'attentats revendiqués par des jihadistes depuis que l'armée a destitué le président islamiste Mohamed Morsi en 2013.
La bombe "visait quelques policiers qui se trouvaient là", a assuré à l'AFP un officier de police sur place, dans un quartier du centre-ville très fréquenté à cette heure, peu avant minuit (22h00 GMT).
Un haut responsable du ministère de l'Intérieur, Abdel Fattah Osman, a déclaré à la télévision d'Etat qu'il s'agissait d'un attentat. Les policiers ont établi un cordon de sécurité qui empêche d'apercevoir le lieu précis de l'attentat et la cible potentielle, a constaté un journaliste de l'AFP
Au moins 12 personnes ont été blessées, "la plupart légèrement", a indiqué Khaled al-Khatib, haut responsable du ministère de la Santé, en direct sur la télévision d'Etat Nile TV.
Une femme enceinte figure parmi les blessés, selon lui.
Les Cairotes aiment flâner tard le soir dans ces quartiers du centre-ville où toutes les échoppes sont encore ouvertes à minuit.
L'Egypte est le théâtre de nombreux attentats visant les forces de sécurité ces derniers mois, souvent au moyen de bombes rudimentaires pas très puissantes, mais certains de ces attentats ont tué nombre de policiers et de soldats - plusieurs centaines, assure le gouvernement - depuis que l'armée a destitué et arrêté le 3 juillet 2013 l'islamiste Mohamed Morsi, le premier président élu démocratiquement en Egypte.
Ces attentats sont revendiqués en grande majorité par deux groupes jihadistes, Ajnad Misr et surtout Ansar Beït al-Maqdess, qui se dit lié à Al-Qaïda et a exprimé récemment son "soutien" à l'organisation Etat Islamique (EI), qui s'est emparé d'une partie de la Syrie et de l'Irak.
Ces groupes assurent perpétrer ces attaques en représailles à l'implacable et très meurtrière répression qui s'est abattue sur les partisans de M. Morsi depuis son éviction, en particulier sa confrérie des Frères musulmans, qui avait remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak en 2011.
Policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi depuis l'été 2013 - dont plus de 700 en une seule journée dans le centre du Caire le 14 août 2013. Plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés depuis et des centaines condamnés à mort ou à de très lourdes peines dans des procès de masse expédiés en quelques minutes, qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
M. Morsi et la quasi-totalité des dirigeants des Frères musulmans sont jugés dans divers procès pour lesquels ils encourent ou ont été condamnés à la peine de mort.
M. Morsi, qui venait d'être confronté à des manifestations de millions d'Egyptiens réclamant son départ, a été destitué par celui qui était alors le chef de l'armée, le général Abdel Fattah al-Sissi.
Ce dernier, promu maréchal avant de prendre sa retraite de l'armée, a été élu confortablement à la présidence égyptienne en mai dernier, après avoir éliminé toute opposition de la scène politique, islamiste puis libérale et laïque.
Jouissant d'une très forte popularité, il dirige le pays d'une main de fer depuis la chute de M. Morsi.

(15-10-2014)

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