dimanche 29 septembre 2013

Syrie : Le Conseil de sécurité adopte la résolution sur la Syrie

Le Conseil de sécurité des Nations unies a approuvé vendredi à l’unanimité la résolution sur la destruction des armes chimiques syriennes qui ne prévoit toutefois aucun régime de sanctions automatiques en cas de non-respect de ses termes comme le souhaitaient les pays occidentaux.
À l’unanimité, les 15 membres du Conseil de sécurité ont ainsi mis fin à des semaines d’intenses négociations diplomatiques entre les Etats-Unis et la Russie. Le texte adopté vendredi à New York s’appuie sur le compromis trouvé entre Moscou et Washington après l’attaque chimique du 21 août qui a fait des centaines de victimes dans la banlieue de Damas.
Bien que contraignante, cette résolution n’est pas placée sous chapitre VII - qui autorise des sanctions automatiques, y compris une action militaire. La possibilité de recourir au chapitre VII est mentionnée dans le corps du texte (article 21), mais une telle mesure nécessiterait l’adoption d’une nouvelle résolution.
"Le Conseil de sécurité des Nations unies (...) se tiendra prêt à prendre des mesures dans le cadre du Chapitre VII de la Charte des Nations unies", a toutefois prévenu le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Son homologue américain John Kerry a de son côté estimé que le vote de vendredi montrait que "les actions avaient des conséquences." "Notre objectif initial était de dissuader et d’éradiquer les capacités chimiques syriennes. L’option de l’emploi de la force militaire que le président Obama a laissée sur la table aurait pu le permettre. Mais la résolution de ce soir va encore plus loin, mais par des moyens pacifiques.
Elle visera, c’est une première, à éliminer l’intégralité de l’arsenal d’armes chimiques d’un pays", a dit John Kerry.
Le président américain Barack Obama avait quant à lui qualifié le projet de résolution de "grande victoire potentielle pour la communauté internationale", même si des sources diplomatiques occidentales estiment que le texte adopté dévie de la ligne que la Maison blanche voulait suivre dans ce dossier.
La destruction de l’arsenal chimique syrien passe désormais par des inspections de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).
Cette dernière réclame à la Syrie de garantir la sécurité de ses experts et de leur fournir un accès "immédiat et sans entrave" à tous ses sites. Un manquement à ces obligations entraînerait une réunion de l’OIAC dans les 24 heures.
Les experts de l’OIAC disposeront de 30 jours pour visiter toutes les installations déclarées la semaine dernière par la Syrie, où une première équipe se rendra lundi.
Au delà de la question des armes chimiques, celle de la guerre civile qui sévit en Syrie reste posée.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a dit souhaiter qu’une conférence internationale sur la paix en Syrie soit organisée à la mi-novembre.
L’envoyé spécial de la Syrie à l’Onu a de son côté assuré que Damas s’engageait "fermement à se rendre à Genève" pour des discussions de paix, tout en soulignant que "les soutiens des rebelles, la Turquie, l’Arabie saoudite, la France, le Qatar et les Etats-Unis devaient eux aussi respecter la résolution du Conseil de sécurité".
Selon lui, le texte approuvé vendredi répond à la plupart des inquiétudes de la Syrie.
Sergueï Lavrov a promis que Moscou ferait son possible pour que des pourparlers de paix soient organisés.
"On continue de mourir et des civils pacifiques souffrent chaque jour en Syrie", a-t-il dit. "Virtuellement, le seul moyen de mettre aujourd’hui un terme à ce chaos est de sortir de l’impasse pour entrer dans un processus de règlement politique de la crise syrienne."

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Appel téléphonique historique entre Obama et Rohani
Barack Obama a annoncé vendredi qu’il avait parlé au téléphone avec son nouvel homologue Hassan Rohani, un contact sans précédent entre États-Unis et Iran depuis 1979, survenu au moment où les négociations sur le nucléaire iranien reprennent. "À l’instant, je viens de parler avec le président iranien Rohani", a déclaré le président Obama lors d’une intervention à la Maison-Blanche peu après 15 h 30. Cette annonce inattendue et spectaculaire s’est produite alors que les États-Unis et l’Iran avaient rompu leurs relations diplomatiques dans la foulée de la révolution islamique de 1979. "Nous avons discuté de nos tentatives en cours pour parvenir à un accord sur le programme nucléaire iranien", a ajouté le dirigeant américain.
Le gouvernement iranien a ensuite confirmé cet appel, annoncé également sur son compte Twitter par le président iranien presque au moment où son homologue américain prenait la parole. Les deux présidents "ont insisté sur la volonté politique de résoudre rapidement la question nucléaire et de préparer la voie pour résoudre d’autres questions ainsi que de coopérer sur les affaires régionales", a annoncé le site internet de la présidence à Téhéran. "Nous sommes conscients de toutes les difficultés qui nous attendent", a ajouté Barack Obama, trois jours après avoir prononcé à l’ONU un discours dans lequel il s’était dit disposé à donner une chance à la diplomatie pour tenter de résoudre ce dossier, contentieux majeur entre Téhéran et l’Occident.
"Le simple fait que [cet appel] était le premier contact entre des présidents américain et iranien depuis 1979 illustre la profonde méfiance régnant entre nos deux pays", a remarqué le président américain. Mais cette conversation, trois jours après un rendez-vous manqué entre les deux présidents à New York en marge de l’assemblée générale des Nations unies, "montre aussi une possibilité de dépasser cette histoire difficile", a estimé Barack Obama. "Je pense qu’il y a une base pour une solution" avec Téhéran, a-t-il assuré. Les États-Unis et leurs alliés soupçonnent la République islamique de vouloir se doter d’une bombe nucléaire sous le couvert d’un programme civil, ce que l’Iran dément.

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