lundi 30 septembre 2013

Irak : au moins 30 morts dans une nouvelle vague d’attentats

Au moins 30 personnes ont été tuées et plus de 100 blessées lundi dans une nouvelle vague d’attentats à la voiture piégée dans Bagdad et ses environs visant principalement la communauté chiite, selon des sources sécuritaires et médicales.
Huit voitures piégées ont explosé dans des quartiers, pour la plupart chiites de Bagdad, tandis qu’une neuvième a explosé à Sabaa al-Bur, une agglomération majoritairement chiite au nord de la capitale.
Les attentats se sont produits le matin et le bilan des victimes n’a cessé de s’alourdir.
Le plus meurtrier a eu lieu dans le quartier chiite de Chula, dans le nord de Bagdad, faisant six morts et 14 blessés. Quatorze autres personnes ont péri dans les autres attentats, selon les sources médicales.
Aucun groupe n’a revendiqué dans l’immédiat ces attaques, mais depuis plusieurs mois, des groupes liés aux insurgés sunnites d’Al-Qaïda s’attaquent à des mosquées, des marchés, des funérailles et même des terrains de football fréquentés par la communauté chiite.
L’Irak connaît depuis le début de l’année un regain de violences, sur fond d’impasse politique qui pourrait se prolonger jusqu’aux élections législatives prévues en 2014, selon des analystes.
Ces violences ont fait plus de 840 morts dans le pays depuis le début septembre, selon un bilan établi par l’AFP à partir de sources sécuritaires et médicales.
Quasiment tous les jours, des attentats frappent différentes régions du pays. La veille, au moins 27 personnes ont péri dans un attentat suicide dans une mosquée chiite au sud de Bagdad, visant des funérailles.
Des attentats à répétition contre des funérailles, tantôt chiites, tantôt sunnites, se sont multipliés depuis une dizaine de jours, faisant craindre un nouveau conflit confessionnel comme celui qui avait ensanglanté le pays en 2006-2007.
La mission de l’ONU en Irak a lancé il y a une dizaine de jours une mise en garde contre une spirale "infernale" de représailles entre sunnites et chiites.
"Les représailles ne peuvent qu’entraîner de nouvelles violences, et il est de la responsabilité des dirigeants de prendre des mesures fermes pour éviter que la violence empire", avait affirmé le représentant adjoint de l’ONU en Irak, Gyorgy Busztin.
Ces violences s’accompagnent également de mouvements d’exode de populations chiites et sunnites dans le pays.
Depuis plus de quatre mois, les chiffres mensuels renouent avec le niveau de violence de 2008, lorsque le pays sortait difficilement d’une quasi-guerre civile opposant sunnites et chiites.
Les séries d’attaques quasi-quotidiennes depuis plusieurs mois, estiment les spécialistes, visent à alimenter le conflit confessionnel et à déstabiliser le pays qui peine à retrouver une stabilité, dix ans après l’invasion américaine qui a renversé Saddam Hussein.
La spirale de violences coïncide avec un mécontentement croissant de la minorité sunnite, au pouvoir sous Saddam Hussein, à l’encontre du gouvernement dominé par les chiites accusé notamment de pratiquer des arrestations arbitraires.
L’ONU et de nombreux diplomates ont appelé le gouvernement du Premier ministre chiite Nouri al-Maliki à adopter des réformes pour éviter de marginaliser plus avant les sunnites, au risque de favoriser leur recrutement par les extrémistes.
Mais, en réponse aux violences, le gouvernement a intensifié une campagne contre les insurgés sunnites, procédant à de nombreuses arrestations.
La paralysie de l’appareil politique, associée à une corruption rampante et à une défaillance des services publics, contribuent à alimenter l’instabilité dans le pays.

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