Les corps de 10 jeunes hommes, exécutés par balles, ont été retrouvés
jeudi à Bagdad, un épisode qui rappelle les pires jours d’une guerre
confessionnelle qui fit des dizaines de milliers de morts en Irak en
2006-2007.
Ces corps ont été découverts à côté d’une ancienne usine pharmaceutique,
à Mahamel, dans l’est de la capitale, non loin du quartier chiite de
Sadr City, a-t-on appris auprès de la morgue et de l’armée.
Agés d’environ 17 à 25 ans, les hommes qui n’ont pas immédiatement pu
être identifiés auraient été tués il y a un ou deux jours, a-t-on
précisé de source militaire.
Les exécutions sommaires étaient monnaie courante à Bagdad en 2006-2007, au plus fort de la guerre entre sunnites et chiites.
Mais, c’est la première fois depuis plusieurs années qu’on retrouve, en un seul lieu, un tel nombre de personnes exécutées.
Ces exécutions interviennent sur fond d’inquiétudes sur une relance
possible de la guerre civile, dans ce pays secoué depuis le début de
cette année par une vague de violences meurtrières.
Et jeudi, au moins onze personnes on péri en Irak, dont huit dans
l’explosion d’un engin piégé sur un marché d’Abu Ghraib, à l’ouest de
Bagdad, selon des sources policière et hospitalière.
Depuis plusieurs mois, des groupes liés aux extrémistes sunnites
d’Al-Qaïda s’attaquent à des mosquées, des marchés, et même des terrains
de football fréquentés par la communauté chiite pour entretenir un
climat de terreur et renforcer les divisions confessionnelles.
L’adjoint au représentant spécial de l’ONU à Bagdad, Gyorgy Busztin,
s’est inquiété mercredi soir de l’aggravation des violences qui ont
renoué avec leur niveau d’il y a cinq ans.
Le but de certains assassinats sectaires semblent viser à renforcer
l’exode de populations minoritaires pour renforcer les divisions entre
les communautés.
"Le recours à la violence et aux intimidations par des groupes illégaux
armés contre des communautés qu’on force à quitter leurs foyers est
inacceptable et constitue une claire violation des droits de l’Homme", a
ainsi souligné M. Busztin dans un communiqué.
"Cet inquiétant mouvement pose de graves risques à la cohésion sociale
en Irak et menace les efforts de réconciliation nationale", selon l’ONU.
Le Premier ministre irakien, Nouri al-Maliki, participait jeudi à une
"conférence nationale" de quelque 400 représentants des principaux
partis qui devaient signer "une charte de paix" et s’engager à résoudre
pacifiquement leurs différends à un moment où la vie parlementaire
semble paralysée.
"L’Irak est au coeur d’une tempête", a déclaré Maliki, ajoutant que
certains "cherchent à nous entraîner sur la route du meurtre et du
sectarisme".
Maliki, un chiite, avait adressé mercredi un message de sympathie aux
familles sunnites chassées de chez elles dans différentes régions du
pays.
Des familles sunnites de la tribu Al-Saadun ont récemment été forcées
de fuir Nassiriya, Bassora, et Kut, des régions majoritairement chiites
du sud du pays, a notamment souligné Maliki.
Ce dernier participait jeudi à une "conférence nationale" de quelque 400
représentants des principaux partis qui devaient signer "une charte de
paix" et s’engager à résoudre pacifiquement leurs différends à un moment
où la vie parlementaire semble paralysée.
"L’Irak est au coeur d’une tempête", a déclaré Maliki, ajoutant que
certains "cherchent à nous entraîner sur la route du meurtre et du
sectarisme".
"L’épuration confessionnelle a lieu tous les jours. Il y a de plus en
plus d’attaques visant à augmenter la fracture" entre les communautés,
souligne un diplomate occidental.
Dans le sud du pays, à Bassora, un port majoritairement chiite, des
hommes armés ont abattu 15 sunnites depuis le début du mois, dont un
imam et des employés de mosquées, selon Abdelkarim al-Khazraji, un
représentant de la communauté locale sunnite.
"Des messages sont déposés de nuit dans des enveloppes près de mosquées
sunnites disant : +quittez Bassora+ sinon nous agirons comme ceux qui
s’attaquent à des chiites à Mossoul (dans le nord du pays). OEil pour
oeil, dent pour dent+", a affirmé le leader religieux.
Quelques familles sunnites ont fui la ville, même si les autorités ont promis plus de protection, a-t-il ajouté.
En attendant, toutes les cérémonies de prières dans les mosquées sunnites de la ville ont été suspendues.
Mohamed al-Muttawari, un responsable religieux chiite de la ville,
estime pour sa part que les assassinats de sunnites comme de chiites
"visent à aggraver les divisions confessionnelles" et sont le fait
"d’ennemis extérieurs" de l’Irak.
Chamel Mustafa Al-Saadun, un membre de la tribu visée dans le sud,
affirme pour sa part que rien ne le contraindra à quitter la ville.
"Je resterai à Bassora quoi qu’il arrive. Je n’ai pas été menacé, mais
même si je l’étais je ne partirai pas", a affirmé cet homme d’affaires
de 57 ans.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire