dimanche 15 novembre 2015

Israël/Palestine: Poursuivre le chemin de la libération

« L’intifada avance, elle ne craint rien. Elle ne s’arrête pas, ni recule ni ne succombe, malgré la sauvagerie de l’occupation, la sévérité de ses mesures et de sa politique. Elle avance orpheline, tire sa force et sa vigueur d’Allah, et s’inspire des âmes des martyrs » (Sheikh Nafez Azzam, dirigeant au mouvement du Jihad islamique en Palestine, 13 novembre).

Certains discutent encore pour savoir si ce qui se passe en Palestine occupée est bien une « intifada » ou non, 45 jours après le déclenchement du soulèvement populaire, où la « guerre des couteaux » voisine avec les manifestations, et où les tirs contre les colons et soldats de l’occupation alternent avec les lancements de pierre et de cocktails molotov. Pour ceux-là, l’Intifada correspondrait à un certain schéma, qui ne s’applique pas à la situation actuelle. Quoiqu’il en soit, l’Intifada se poursuit, se développe et s’étend en Cisjordanie, mais a reculé dans les territoires occupés en 48, à cause des multiples pressions exercées, notamment par l’Autorité palestinienne et des partis arabes palestiniens participant aux élections du Knesset sioniste. Mais, comme le disent des responsables palestiniens de ces territoires occupés, la répression sioniste qui s’est abattue sur eux depuis le début du mois d’octobre dernier reste plus pernicieuse que celle qui s’abat sur les Palestiniens des autres territoires et de ce fait, elle est moins médiatisée. De plus, des Palestinien de 48 ont été victimes de coups de couteaux dans plusieurs localités, ont été expulsés de leur travail de plusieurs entreprises et interdits d’entrer dans certaines localités coloniales et les arrestations se poursuivent, pour divers motifs.

En Cisjordanie, la période qui s’est écoulée a été marquée par la recrudescence des attaques au couteau et à la voiture, notamment dans la région d’al-Khalil, qui est entièrement bloquée par les sionistes, qui en ont fait une prison. Le caractère populaire de l’Intifada dans la région d’al-Khalil n’est plus à démontrer : des dizaines de milliers de manifestants, rassemblant hommes, femmes, jeunes, vieux, enfants, des familles entières, qui réclament le retrait des colons et de leur armée et leur réappropriation de leurs lieux saints, en premier lieu al-Haram al-Ibrahimi. En attendant la libération, les manifestants réclament les corps de leurs martyrs, depuis que les sionistes ont pris la décision de les confisquer et de marchander leur retour aux familles.

Dans les régions de Bayt Lahem et Ramallah, à proximité de la ville d’al-Quds, l’Intifada s’étend également, et de plus en plus de jeunes, de syndicats, d’étudiants, ont décidé de suivre le mouvement, d’autant plus que les criminels de l’armée sioniste ne laissent aucune autre alternative. Toutes les occasions nationales deviennent des occasions pour accentuer la lutte contre l’occupant. Dans les autres régions, les manifestations prennent de l’ampleur comme aux alentours de Tulkarm, et les opérations contre les sionistes sont menées aux barrages de l’armée d’occupation.

L’Autorité palestinienne représentée par Mahmoud Abbas n’a pas pris des mesures pour stopper l’Intifada, mais par contre, ses services sécuritaires poursuivent certains militants, notamment du mouvement Hamas qui signale régulièrement l’arrestation de membres du mouvement. L’Autorité palestinienne qui réclame une « protection internationale du peuple palestinien » dans les territoires occupés en 1967, se sent de plus en plus affaiblie, étant à la fois refusée par les sionistes et par des régimes arabes « influents », sans compter les USA et leurs satellites. Cela n’empêche pas Mahmoud Abbas de déclarer une fois encore qu’il est contre le droit au retour des réfugiés, tout en réclamant une « solution juste » à cette question. Les organisations palestiniennes, le Fateh y compris, soutiennent le développement de l’Intifada, mais les divergences entre elles concernent les revendications qu’elles mettent en avant et la manière dont elles veulent structurer l’Intifada. Pour le mouvement Fateh, l’unanimité n’est pas à l’ordre du jour, chaque dirigeant allant de sa propre vision (Jibril Rajjoub et Abbas Zaki représentent deux voix diamétralement opposées au sein du mouvement). D’autres mouvements sont traversés de courants différents, certains réclamant la mise en place de programmes politiques pour l’Intifada qui fixent à l’avance des revendications minimales, d’autres préférant ne pas devancer le mouvement populaire et considèrent que la tâche des mouvements de la résistance consiste à apporter le soutien maximum à la lutte en cours et l’aider à se développer. Faut-il structurer par le haut ou le bas ? Là aussi, les débats sont en cours, mais il semble que les deux moyens de structuration sont en train de se mettre en place, progressivement, et des appels à la mobilisation sont lancés par « les mouvements national et islamique » dans certaines localités. Alors qu’au mois d’octobre, les analystes parlaient d’opérations isolées et d’actes individuels ou restreints à une certaine jeunesse, l’Intifada est en train de s’élargir pour rassembler des générations entières, des professions diverses, des villes et localités différentes. Ce qui prouve que chaque Intifada a ses propres lois de développement et ses propres mécanismes et qu’il n’y a nul schéma pré-établi.

Martyrs palestiniens tombés depuis fin octobre :

65 – Islam Rafiq Ubayd, 23 ans (al-Khalil) ; 66 – Mahdi Mohammad Muhtasseb, 23 ans (al-Khalil) ; 67 – Faruk Sidr, 19 ans (al-Khalil) ; 68 – Ahmad Qnaybi, 23 ans (Kfar Aqab) ; 69 – Ramadan Thawabta, nourrisson de 8 mois (Bayt Laham) ; 70 – Fadi Farroukh, 27 ans (al-Khalil) ; 71 – Ahmad Abu Rabb, 17 ans (Qabatia, Jénine) ; 72 - Qassem Saba’na, 20 ans (Jénine) ; 73 – Nadim Shuqayrat, 52 ans (Jabal Mukabber, Quds) ; 74 – Mahmoud Nazzal, 18 ans (Jénine) ; 75 - Ibrahim Skafi, 22 ans (al-Khalil) ; 76 - Malek Sharif, 25 ans (al-Khalil) ; 77 – Tharwat Sha’rawi, 73 ans (al-Khalil) ; 78 – Sulayman Shahin, 22 ans (al-Bireh) ; 79 - Rasha ‘Oweissi, 23 ans (Qalqylia) ; 80 - Mohammad Nimr, 37 ans (Issawiya, al-Quds) ; 81 - Sadeq Gharbiyya, 16 ans (Jénine) ; 82 – Salame Abu Jame’, 23 ans (Gaza) ; 83 - Abdallah Azzam Shalaldeh, 27 ans (hôpital al-Khalil) ; 84 - Hassan Albou, 21 ans (Halhoul, al-Khalil) ; 85 - Mahmoud Issa Shaladeh, 18 ans (Sa’ir, al-Khalil) ; 86 - Lafi Yousef Awad, 22 ans, (Budrus, Ramallah).

Résistance palestinienne et répression :

L’Intifada al-Quds que certains souhaitent achever, se poursuit et s’accentue. Tous les jours, les Palestiniens attaquent les sionistes, partout où ils le peuvent, en donnant des coups de poignard ou en lançant des pierres et des bouteilles incendiaires. Si le champ des affrontements ne s’est pas véritablement élargi à toute la Cisjordanie et aux territoires occupés en 48, et restent plutôt centré dans les régions d’al-Khalil, Bayt Lahem et Ramallah, en plus d’al-Quds, des opérations sont menées à proximité de Qalqylia, Jénine, Tulkarm et Nablus. La ré-apparition du « sniper » d’al-Khalil et l’opération de tirs contre un véhicule de colons, il y a quelques jours, montre la multiplicité des moyens utilisés par les Palestiniens. Dans la bande de Gaza, les manifestations à l’intérieur du territoire toujours placé sous blocus et à la limite de la zone « frontalière » avec la Palestine occupée de 48, se sont poursuivies. Il est difficile de dénombrer le nombre d’opérations ou de points d’affrontements, mais en voici quelques exemples :

Résistance : Le 13 novembre, deux colons (40 et 18 ans) sont abattus par les fidayins palestiniens aux environs d’al-Khalil qui en ont blessés d’autres. Cette opération de la résistance a été saluée par la plupart des organisations palestiniennes. Le 11 novembre, des affrontements ont eu lieu dans le camp de Qalandia, où 13 Palestiniens ont été blessés. L’occupant a réprimé une manifestation d’étudiants qui se dirigeait vers le camp al-Fawwar et des affrontements ont eu lieu. Des tirs ont touché un soldat près de Ramallah et à Bayt Awa ; Des bouteilles incendiaires ont été lancées sur un bus de colons, près de Bani Na’im, et sur les voitures de colons près de Ramallah.

Le 10 novembre, Mohammad Nimr est assassiné, accusé d’avoir voulu poignarder un sioniste, dans al-Quds. Deux enfants ont été blessés par les balles de l’occupant avant d’être arrêtés, accusés d’avoir poignardé le gardien du tram dans la colonie Pesgat Zeev, près de Bayt Hanina. Le 9 novembre, l’occupant tire et tue Rasha Uwayss, 22 ans, près de Qalqylia, soupçonnée d’avoir voulu poignarder un sioniste. Un colon de 27 ans a été blessé après avoir reçu des pierres dans al-Tur (al-Quds). Le 8 novembre, le résistant Sulayman Shahine, 22 ans, écrase 4 sionistes près du barrage a Zaatara, au nord de la Cisjordanie. Il a été tué. Un rabbin a été blessé dans une opération coup de poignard près de la colonie « Alfi Minshi » près de Qalqylia.

Le 7 novembre, un colon est blessé dans une opération coup de poignard près d’al-Quds, et la résistante Hilwa Alayan Hamamra, 22 ans, est arrêtée. Le  6 novembre, deux sionistes ont été blessés dans al-Khalil dans deux opérations de tirs et un colon a été poignardé. Deux autres ont été ciblés par un tireur près d’al-Haram al-Ibrahimi dans al-Khalil. Un colon a été poignardé dans la colonie « Shaer Benyamin » à l’est de Ramallah. Les sionistes exécutent une Palestinienne âgée de 72 ans, Tharwat Sha’rawi, la soupçonnant de vouloir les écraser.  Le 5 novembre, l’occupant exécute le jeune Malek Sharif, dans la ville d’al-Khalil, près de la jonction de la colonie Gush Atsion. Des affrontements ont eu lieu dans plusieurs localités de la Cisjordanie, et 53 Palestiniens ont été blessés.

Le 4 novembre, le jeune Ibrahim Skafi écrase des sionistes dans la ville d’al-Khalil. Deux soldats sionistes sont blessés. Il est immédiatement assassiné. 26 points d’affrontements ont lieu en Cisjordanie, dont 4 dans la ville d’al-Quds, 3 dans ses bourgs, 4 dans al-Khalil, 5 à Ramallah, et un dans la bande de Gaza. Le 3 novembre, deux opérations de la résistance, l’une avec un poignard et l’autre en tirant des coups de feu. La première est menée par le jeune Mohammad Al-Mahr, 16 ans, du camp de Jénine, qui a été arrêté. La seconde a été menée par des résistants qui ont tiré en direction de la colonie « Beit Il » près de Ramallah et en direction de « Qubbat Rahil ». 96 Palestiniens ont été blessés au cours d’affrontements avec les sionistes en 25 endroits de la Cisjordanie. Le 2 novembre, 3 colons ont été poignardés dans la colonie Richon Letsion, près de Tel Aviv. Le résistant Imad Eddine Tarda, 19 ans, de la région d’al-Khalil, a été arrêté. 3 autres colons ont été poignardés dans la colonie « Natanya » au nord de la Palestine. Le 1er novembre, 3 soldats sionistes sont écrasés à Bayt Anoun, au sud de Sa’ir (al-Khalil). Dans la nuit du 31 octobre – premier novembre, une voiture de sionistes a été la cible de cocktails molotov à Selwad. Le 27 octobre, Le jeune palestinien Islam Ubayd a été tué par les soldats de l’occupation à Tel Rumayda, le 27 octobre, soupçonné d’avoir voulu poignarder un soldat.

La répression sioniste de l’Intifada se manifeste par les exécutions « extrajudiciaires » (31 exécutions depuis le début de l’Intifada), les tirs à balles réelles ou enrobées de caoutchouc sur les manifestants, les arrestations, les incursions dans les villes, les camps et les villages palestiniens et les démolitions des maisons des résistants palestiniens, les incendies des champs palestiniens et les kidnappings d’enfants. Dans les prisons et centres de détention, les sionistes exercent leur sauvagerie sur les enfants, les jeunes, les femmes et les adultes. La ministre sioniste de la justice propose d’arrêter et de détenir les enfants palestiniens âgés de 12 ans et plus, alors que jusque là, les enfants âgés de plus de 14 ans étaient ciblés par les détentions. Des centaines de Palestiniens ont été blessés, arrêtés, brutalisés. Au cours des marches de commémoration de l’assassinat de Yasser Arafat en 2004, les sionistes ont blessé plus de 70 Palestiniens dans plusieurs villes de la Cisjordanie. 13 Palestiniens ont été blessés par balles dans l’université de Tulkarm, tirées par les sionistes.

Les journalistes palestiniens et étrangers sont la cible des autorités de l’occupation : dans son rapport mensuel (octobre 2015), l’union palestinienne des Radios et télévisions signale que 90 agressions sionistes ont été menées contre les journalistes, 55 journalistes ont été victimes de balles, de gaz ou de violences corporelles, 14 journalistes ont été empêchés de travailler, à al-Quds, Ramallah et al-Khalil. Des journalistes ont été utilisés comme boucliers humains, contre les lançeurs de pierre. Le 3 novembre, les sionistes ont mené une incursion dans les locaux de la radio « Manbar al-Hurriya », à al-Khalil. Les locaux ont été dévastés et le matériel volé. Elle a été fermée par ordre de l’occupation. Plusieurs journalistes ont reçu des menaces de mort.

Selon le club des prisonniers, l’occupant a arrêté 416 Palestiniens depuis le début du mois de novembre, dont 122 mineurs, dans toutes les provinces placées sous administration de l’Autorité palestinienne. Dans al-Quds, 181 Palestiniens ont été arrêtés, dont 42 mineurs. A al-Khalil, 50 mineurs ont été arrêtés. 30 Palestiniens ont été arrêtés dans la région de Nablus, et 9 mineurs dans Bayt Lahem.

Dans la ville d’al-Quds

Les sionistes empêchent des fidèles d’entrer dans la mosquée al-Aqsa, et notamment les femmes inscrites sur la « liste d’or » (ainsi appelée par les Maqdissis) au moment où quotidiennement, les colons investissent la mosquée et la profanent.

Le député palestinien au Knesset, Bassel Ghattas, entre déguisé à la mosquée, après l’interdiction sioniste faite aux membres du Knesset, d’y entrer. Il dit être entré pour prouver les mensonges de Netanyahu qui prétend que les juifs n’y font pas des pratiques talmudiques. Il a réussi à les filmer en train de pratiquer des rites talmudiques, sous la surveillance des policiers sionistes.

A propos des caméras prévus pour être installés dans la mosquée, dans un but de surveillance :  le département des  Awqaf musulmans déclare que les caméras de surveillance ne seront pas installées dans la mosquée tant que les Awqafs ne les contrôlent pas, car elles ont pour fonction de documenter sur les incursions sionistes, et ne doivent pas être entre les mains des autorités de l’occupation.

Près d’une trentaine de colons profanent quotidiennement la mosquée, sous la surveillance policière sioniste, et les fidèles musulmans les reçoivent aux cris de « Allahu Akbar », en signe de protestation.

La police sioniste a mené plusieurs incursions dans l’hôpital al-Maqassed, dans al-Quds, soi-disant pour s’emparer de dossiers médicaux des blessés de l’Intifada ; Malgré la protestation de l’équipe médicale et de la direction, les sionistes ont malmené plusieurs personnes et poursuivi leurs incursions.

Des affrontements ont eu lieu à plusieurs reprises entre les étudiants palestiniens à Abu Dis et les forces de l’occupation. Le 30 octobre, répression de la manifestation à Anata, en protestation de la profanation de la mosquée al-Aqsa. Les Palestiniens d’al-Issawiya protestent contre la mise de blocs de béton enfermant le bourg. Le rassemblement devant ces blocs de béton pendant plusieurs heures, et la menace que la population ne bougera pas tant que les blocs sont là ont obligé l’occupant à en enlever quelques-uns.

L’occupant mène une guerre contre l’enseignement palestinien dans al-Quds, en multipliant les barrages qui séparent les élèves de leurs écoles. La partie orientale de la ville d’al-Quds est entièrement bouclée par l’armée sioniste.
 
Colonisation et purification ethnico-religieuse

La municipalité de l’occupation dans al-Quds a approuvé un plan de construction de 891 unités de logement coloniales dans la colonie de Gilo, à l’entrée de Bayt Lahem.
Les autorités sionistes ont détruit 3 puits d’eau au nord de la Cisjordanie, dans le village de Tinnik, près de Jénine, pour empêcher les Palestiniens de survivre dans la région.
Ce qui se fait appeler « Bureau de l’administration civile » sioniste a approuvé un plan de « légalisation de deux colonies sauvages » dans Ramallah, et et la construction de 2200 unités de logement coloniales dans ces deux colonies.
La commission de planification régionale de l’occupation a approuvé la construction de 1400 unités locatives coloniales sur les terres de Lifta, le village palestinien vidé de sa population en 1948. La municipalité de l’occupation a refusé ce plan, considérant qu’elle veut maintenir le site comme lieu touristique et environnemental (sans retour des réfugiés palestiniens).
Le 3 novembre, l’armée sioniste a démoli trois maisons dans la ville d’al-Quds, ces maisons appartenaient à Mousa Dsouqi, son frère Mahmud et à Khaldoun Nejm, pour motif de « construction illégale », en réalité pour diminuer le nombre de Palestiniens dans la ville.

Déclarations et communiqués

Les déclarations des dirigeants palestiniens ont porté sur la rencontre Netanyahu – Obama, qui a scellé l’entente sacrée entre criminels, sur la poursuite de l’Intifada et les multiples crimes commis (opération commando dans l’hôpital civil à al-Khalil, les exécutions « extra-judiciaires »), et la nécessaire unité palestinienne.

Le représentant au Liban du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, Abu ‘Imad Rifa’î, a mis en garde contre  « les multiples tentatives de tuer l’Intifada al-Quds, de la contourner, de vouloir en tirer profit rapidement, d’en cueillir les bénéfices et de tomber dans les pièges qui font miroiter des acquisitions à court terme ». (5 novembre)

Khaled al-Batch, membre du Bureau Politique du Mouvement du Jihad islamique en Palestine, a déclaré : « nous accorderons la priorité à l’action populaire, mais si nous entendons des acclamations réclamant  les Qassam et les Saraya, pour prendre la revanche, nous serons prêts ». (3 novembre)

Abbas Zaki, membre du conmité central du mouvement Fateh, a déclaré que « l’occupation ne peut réussir à exécuter ses plans criminels dans al-Quds et al-Khalil », rendant hommage à « l’héroïsme des jeunes face à l’ennemi sioniste ». Il a ajouté que « Israël » ne sait pas à qui il a affaire ; « notre peuple est capable de riposter au moment opportun, le monde entier peut assister aujourd’hui à la peur que suscitent les pierres et les couteaux à une occupation lourdement armée ».

Le dirigeant au mouvement du Jihad islamique, Ahmad Moudallal, a commenté la rencontre Netanyahu-Obama, en disant que les Etats-Unis, avec toutes leurs administrations, sont les partenaires « d’Israël » dans tous ses crimes contre notre peuple palestinien ». Il a ajouté que la position des Etats-Unis n’est pas nouvelle. Ils ont soutenu la guerre sioniste contre notre peuple à Gaza ».

Le FPLP a affirmé que l’incursion des forces spéciales des agents sionistes dans l’hôpital civil d’al-Khalil et l’exécution du jeune Abdallah et l’enlèvement de son cousin blessé nécessite une riposte et une accentuation de l’Intifada. Pour le FPLP, ce crime dévoile une fois encore le visage fasciste de l’ennemi qui viole les traités internationaux. Le FPLP renouvelle sa demande de former des comités de protection populaire dans toutes les villes et les villages palestiniens pour s’opposer aux crimes de l’occupation et de ses colons (12/11).

Kayed al-Ghoul, membre du bureau politique du FPLP a déclaré, à l’occasion de l’anniversaire de la proclamation de l’Etat de Palestine, en 1988 « Toutes les forces politiques doivent participer à renforcer les capacités de l’Intifada actuelle, à travers un programme politique uni, qui est la fin de l’occupation avec tout ce qui s’y rattache, comme la fin de la colonisation… le rôle essentiel consiste à trouver comment matérialiser la proclamation de l’Etat palestinien sur le terrain, et cela est possible dans le cadre de l’Intifada. C’est une occasion pour nous, d’autant plus que cet Etat a déjà proclamé son indépendance et a été reconnu par de nombreux Etats ».

Hassan Khater, directeur du centre international d’al-Quds, a déclaré que l’accord conclu entre les sionistes, les Jordaniens et Kerry est favorable aux sionistes, car il légalise la présence et les incursions sionistes dans al-Aqsa. Il a ajouté que les colons ne se satisfont pas de cet accord, mais exigent encore plus de liberté pour profaner la mosquée. Il a signalé que les colons qui prennent normalement leurs directives du gouvernement sioniste, refusent d’accepter ses directives lorsqu’elles vont à l’encontre de leurs désirs. Ils ont leur propre agenda, qu’ils essaient d’appliquer par les armes que l’armée sioniste leur a fournies.

Analyses :

1-Dans un article intitulé « la judaïsation de la Cisjordanie » (6/11/2015), le professeur Abdel Sattar Qassem souligne les effets de la colonisation dans cette partie de la Palestine : le développement économique des colonies a fait des villages et bourgs palestiniens des satellites tournant autour du « soleil ». Le but des sionistes consiste à fonder des villes coloniales qui puissent absorber la main-d’œuvre palestinienne, et des centres commerciaux coloniaux qui puissent concurrencer les marchés palestiniens. Ce faisant, l’entité coloniale reprend le schéma de sa colonisation de la Galilée (al-Jalil), qui a perdu son caractère arabe et palestinien depuis qu’elle a été envahie par les colonies. En Cisjordanie, on peut voir à présent des milliers d’ouvriers palestiniens qui se rendent quotidiennement dans les colonies. C’est ainsi que l’esprit de la défaite et de la soumission a été introduit dans le cœur des Palestiniens, qui cherchent à assurer le « pain quotidien » plutôt qu’à lutter contre l’occupation. Bien que certains Palestiniens aient emprunté le chemin de la lutte, ils ne sont pas soutenus par la population de la Cisjordanie.

2-Les réalisations de l’Intifada al-Quds en un mois (analyse du site alqudsnews.net) sous le titre de « Rectifier la voie et plonger l’ennemi dans la crise » : L’intifada a fait échec au plan de partage de la mosquée al-Aqsa, dans le temps et dans l’espace et mis en échec de la théorie sécuritaire de l’occupation. Elle a fait l’unité palestinienne autour de la lutte, unité géographique et unité des organisations palestiniennes. L’Intifada a remis la Palestine au centre des préoccupations dans le monde, elle a obligé Kerry à se rendre dans la région, malgré toutes les crises actuelles.
Elle a mis fin aux paris sur les processus de règlement politique, et aux négociations. Elle a placé la question de la division interne au second plan, et a mis fin à l’espoir de voir naître le « nouveau palestinien » forgé par le général américain Dayton. Elle a approfondi la crise interne des sionistes  qui ne peuvent accepter ni un Etat, ni deux Etats, ni pratiquer un transfert de population. En un mois, l’Intifada al-Quds a accompli plus que la voie des négociations a accompli en l’espace de 20 ans.

3-Un article paru dans la revue « al-Istiqlal » à Gaza a posé la question de savoir si la décision européenne de marquer les produits des colonies aura un effet sur le boycott de l’entité sioniste (5 novembre) : L’aticle remarque d’abord que les diverses déclarations européennes concernant le boycott n’ont jamais été suivies de décisions, jusque là. l’Union européenne profite aujourd’hui des graves violations des droits palestiniens en Cisjordanie pour affirmer une telle décision, sans pour autant qu’il y ait une véritable volonté politique. L’Europe hésite encore à boycotter les produits des colonies et à prendre des mesures concrètes contre l’entité sionise. De plus, l’occupant peut contourner une telle décision, si elle est appliquée, étant donné qu’elle ne vise que les produits des colonies, et non toute la production sioniste.

4-Dans son article « la fin d’Israël viendra de l’intérieur », Hammad Subh (9 novembre) écrit que depuis 1948, l’entité sioniste propage l’idée que le danger qui la menace viendrait de l’extérieur, des pays arabes, car elle a nié la présence même du peuple palestinien. Après la guerre de 1967 et l’occupation de toute la Palestine, elle fut obligée de reconnaître qu’elle fait face à un peuple, qui vit sur cette terre. Mais les dirigeants de l’entité ont continué à nier la présence palestinienne, jusqu’à la première Intifada en 1987, où des voix se sont élevées dans la société sioniste pour réclamer une discussion avec les Palestiniens. L’Intifada al-Aqsa en 2000 a prouvé aux sionistes que les Palestiniens peuvent les frapper au plus profond de leur entité. Ce qui a le plus blessé les « Israéliens », c’est la popularité de tous les mouvements de la résistance, ce que soit à Gaza ou ailleurs en Palestine. Aujourd’hui, l’Intifada « des couteaux » a violemment obligé les « Israéliens » à voir la réalité, celle où les Palestiniens ébranlent leur front interne, au moment où l’entité sioniste vit un moment de calme, sinon d’entente, avec des pays arabes. C’est l’Intifada actuelle qui ébranle la tranquillité des « Israéliens » et qui les dirige vers les cliniques psychiatriques. Certaines voix «sages » essaient de sauver l’entité juive en réclamant la fin de l’occupation de la Cisjordanie et de Gaza, pour éviter un « Etat bi-national » catastrophique à leurs yeux, car dans quelques décennies, les Palestiniens seront plus nombreux que les « Juifs » sur la terre palestinienne et leur Etat redeviendrait arabe.  A chaque fois que l’Etat sioniste améliore ses relations avec des Etats arabes et pense avoir écarté leur danger, sa situation interne devient de plus en plus critique, pour faire face aux Palestiniens. Ce sont les vérités essentielles du conflit sur la terre de Palestine, entre sa population autochtone et entre des étrangers qui veulent imposer leurs illusions et prétentions. Les réalités profondes s’opposent aux illusions. C’est ce qui fait fuir le soldat armé d’une mitraillette face à un jeune ou enfant armé d’une pierre ou d’un couteau. « L’opprimé attend l’équité, et l’oppresseur le châtiment ». C’est toute l’équation palestino-« israélienne ».

Dans la presse sioniste :

Article de l’ancien ministre Moshe Arens qui considère que la résistance palestinienne actuelle en Cisjordanie et al-Quds fait partie du « Jihad mondial », en référence à ce qu’a écrit « le philosophe Bernard Henry Levy » dans une revue américaine. La preuve pour Arens est un discours prononcé par un sheikh à Gaza, appelant à poignarder les sionistes. Pour Arens, des « concessions » possibles de la part des sionistes aux Palestiniens n’aboutiront pas à arrêter la vague « terroriste » car la cause n’est pas la politique sioniste, mais le « Jihad mondial ». Haaretz, 3/11
Selon Ori Sofer (Maariv, 2/11), la politique de Netanyahu nous emmène vers une « guerre civile ». Les Palestiniens ont réussi à semer la panique dans la société « israélienne ». Au lieu de chercher une solution politique, la politique de Netanyahu va encourager les « Arabes Israéliens » à mener des opérations, et c’est la « guerre civile » dans un « Etat bi-national » où vivent 52% de Juifs et 48% d’Arabes. Il faut trouver une solution politique autour des « frontières de 1967 ».
Comme toujours, la gauche sioniste manifeste un racisme encore plus exacerbé envers les Palestiniens que la droite (Netanyahu ou les autres). Ya’ir Lapid a déclaré que le danger démographique (la présence des Palestiniens) est plus grave que les opérations menées par les Palestiniens contre les sionistes. Pour lui, il faut immédiatement se séparer d’eux (les Palestiniens) car « imaginez-vous si 380.000 Palestiniens vivant dans al-Quds se mettaient à voter et décidaient le moment où ils devraient prier dans la mosquée al-Aqsa »…


N°2 – Novembre 2015
"Baladi"

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