lundi 26 octobre 2015

Yémen : Deux morts dans un attentat suicide à Aden, menaces islamistes à l'université

Des islamistes radicaux menaçaient lundi de recourir à la force contre les étudiants de l'université de la deuxième ville du Yémen, Aden, où deux combattants progouvernementaux ont été tués dans un attentat suicide.
Des tracts exigeant que les étudiants renoncent à la mixité et à la musique et la prière soit imposée dans l'enceinte de l'université ont été placardés par des hommes armés dans au moins trois facultés et distribués dans les rues d'Aden (sud), selon des étudiants.
Les auteurs du texte fixent un ultimatum qui expire jeudi et menacent de lancer des attaques au cocktail Molotov et à la voiture piégée si ces restrictions ne sont pas respectées, ont précisé des étudiants.
"Les étudiants ont refusé d'obtempérer à l'ordre d'interdiction de la mixité", a déclaré lundi à l'AFP un responsable de la direction de l'université d'Aden, qui a organisé des visites d'inspection dans des facultés de la ville.
"On ne peut pas accepter ces demandes des forces obscurantistes", a ajouté ce responsable qui a requis l'anonymat.
L'authenticité des tracts n'a pu être vérifiée car les textes portent dans l'en-tête la mention "Etat islamique (EI)- Wilayat Aden" mais avec la bannière noire d'Al-Qaïda, frappée de la profession de foi musulmane.
Le groupe jihadiste EI a revendiqué les attentats meurtriers qui avaient visé le 6 octobre le siège du gouvernement, établi provisoirement dans un hôtel d'Aden. Le texte de revendication était alors signé "Etat islamique - Wilayat Aden/Abyane", une province voisine de la grande cité portuaire.
Des partisans d'Al-Qaïda sont de plus en plus visibles dans des quartiers d'Aden, ville livrée à des bandes armées de tous bords depuis qu'elle a été reprise en juillet aux rebelles chiites Houthis par des forces progouvernementales.
Signe de l'insécurité qui règne à Aden, un homme portant une ceinture d'explosifs a fait détoner sa charge à un point de contrôle dans le centre-ville, tuant deux combattants progouvernementaux et blessant un autre, selon une source des services de sécurité.
Le barrage était tenu par des membres de la "Résistance populaire", une coalition formée d'anciens militaires, d'hommes de tribus sunnites et de séparatistes sudistes, qui ont combattu dans les rangs des forces antirebelles, a indiqué la même source.
Des hommes armés circulant à moto ont en outre abattu dimanche un homme dans le centre-ville, selon un responsable local.
A Al-Mansoura, un quartier d'Aden, des islamistes radicaux ont placardé dimanche des tracts à l'entrée d'un supermarché, sommant les caissières de porter le niqab, selon des gardes.
Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqap), née en 2009 de la fusion des factions yéménite et saoudienne d'Al-Qaïda, est considérée par Washington comme la branche la plus dangereuse du réseau extrémiste sunnite.
Elle a notamment revendiqué l'attentat meurtrier de janvier contre le journal satirique français Charlie Hebdo.

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