mercredi 21 octobre 2015

Syrie : Bashar a rencontré Vladimir Poutine à Moscou mardi soir

Bashar a effectué une "visite de travail" à Moscou mardi soir au cours de laquelle il a rencontré son homologue russe Vladimir Poutine, a annoncé mercredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
"Hier soir, le président de la république arabe syrienne Bashar al-Assad est venu en visite de travail à Moscou", a-t-il déclaré, cité par les agences russes, ajoutant que Bashar al-Assad s'était entretenu avec Vladimir Poutine mais sans préciser si le président syrien était toujours à Moscou mercredi.
C'est la première visite à l'étranger de Bashar al-Assad depuis le début de la guerre civile en 2011.

Des dizaines de milliers de Syriens poussés à l'exode

Des dizaines de milliers de Syriens ont été poussés à l'exode face aux offensives des forces du régime appuyées par l'aviation russe, dont plus de 500 raids ont tué en trois semaines 370 personnes, en majorité des rebelles. Alors qu'une coalition anti-djihadistes menée par les États-Unis mène elle aussi des raids aériens en Syrie, le Pentagone a annoncé que Washington et Moscou avaient signé un protocole d'accord pour éviter tout incident entre leurs aviations de combat qui opèrent séparément dans le ciel syrien.
Revigorée par l'intervention militaire le 30 septembre de l'allié russe, l'armée syrienne a lancé des offensives notamment dans les provinces centrales de Homs et de Hama et dans celle d'Alep (nord), sans parvenir jusqu'à présent à prendre le dessus sur les rebelles. Selon l'Observatoire syrien de défense des droits de l'homme (OSDH), 100 000 personnes fuyaient mardi l'offensive de l'armée dans les provinces de Hama, Alep et Lattaquié (ouest). Dans la province d'Alep, "environ 35 000 personnes ont été déplacées des localités de Hader et Zerbé, au sud-ouest de la ville Alep, par les offensives gouvernementales des derniers jours", a affirmé à l'AFP la porte-parole du Bureau de coordination des affaires humanitaires (Ocha).

Des besoins urgents de nourriture
Selon Vanessa Huguenin, beaucoup d'entre eux ont trouvé refuge chez des familles d'accueil ou dans des habitations sommaires plus à l'ouest dans la province d'Alep. "Les gens ont urgemment besoin de nourriture, de produits de base et d'abris", a-t-elle ajouté. L'armée a lancé une offensive au sud de la ville d'Alep le 17 octobre, soutenue par les raids russes et au sol par des combattants iraniens et du Hezbollah libanais notamment. L'objectif est de s'emparer de secteurs situés près de la route stratégique reliant Alep à la capitale Damas, bastion du régime.
Selon le militant Maamoun al-Khatib, plusieurs milliers de personnes ont fui les bombardements russes et "craignent que des miliciens iraniens n'attaquent leurs villages". La province d'Alep est quasi entièrement aux mains du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'Al-Qaïda, et ses alliés islamistes, ou des djihadistes du groupe État islamique (EI). Le régime y contrôle une route lui permettant d'approvisionner les quartiers de la ville d'Alep sous son emprise. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), le régime a pris cinq villages dans ce secteur depuis le début de l'offensive. Le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, assure, lui, que l'armée s'est emparée de 16 villages et 7 collines.

"Modification des cartes dans la région"
Selon le journal, l'opération "va modifier la carte du conflit dans cette région en coupant les lignes de renfort des hommes armés (rebelles) entre le sud de la province d'Alep et l'est de celle d'Idleb et en prenant la route internationale d'Alep à Hama", plus au sud. Dans la province de Homs, des milliers de personnes ont fui plusieurs villages depuis le début, mi-octobre, de l'offensive de l'armée, affirme le militant Hassan Abou Nouh, dans la localité de Talbissé. Depuis mars 2011, le conflit déclenché par la répression de manifestations réclamant des réformes a causé la mort de plus de 250 000 personnes et fait 4 millions de réfugiés et 7 millions de déplacés.
L'arrivée de la Russie dans le conflit l'a rendu encore plus complexe, car si Moscou affirme frapper les extrémistes de l'EI et les "autres terroristes", l'opposition et les pays qui la soutiennent accusent la Russie de cibler surtout les rebelles pour aider le régime de Bashar el-Assad. Selon Rami Abdel Rahmane, directeur de l'OSDH, en trois semaines, "370 personnes ont été tuées dans des centaines de frappes russes, dont 243 combattants parmi lesquels 52 de l'EI, et 127 civils, dont 36 femmes et 34 enfants".

Les bombardements russes
L'ONG a fait état de raids russes mardi sur les provinces de Homs, Idleb (nord-ouest), Damas et Alep. Moscou a indiqué avoir bombardé 60 cibles des groupes "terroristes" en Syrie ces 24 dernières heures. Le président russe Vladimir Poutine a affirmé mardi que les frappes aériennes russes en Syrie démontraient que la Russie pouvait faire face à "n'importe quelle menace". Dans le même temps, un responsable américain a fait état du déploiement par l'armée américaine de douze avions d'attaque au sol A-10 sur la base aérienne d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, dans le but de renforcer la lutte contre l'EI. De son côté, le futur Premier ministre canadien, Justin Trudeau, a informé mardi le président américain Barack Obama que son gouvernement allait mettre fin à ses frappes aériennes en Irak et en Syrie contre l'EI, sans toutefois donner de calendrier.

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