jeudi 22 octobre 2015

Israël/Palestine : Kerry réclame la "fin de toute la violence" israélo-palestinienne

Devant quelques journalistes dans un grand hôtel dans la capitale allemande, John Kerry au côté de Netanyahu a donné le coup d'envoi d'un ballet diplomatique appelé à durer toute la journée dans la capitale allemande sur le conflit israélo-palestinien. "Il est absolument crucial de mettre fin à toutes les incitations, de mettre un terme à toute la violence et de trouver une voie qui permette de construire potentiellement un processus plus large."
Le fossé grandissant entre les deux camps
Plus tôt néanmoins le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, en tournée de médiation au Proche-Orient, avait souligné qu'il n'était "pas optimiste" étant donné le fossé grandissant entre les deux camps, selon des diplomates rapportant ses propos tenus devant le Conseil de sécurité par vidéoconférence depuis Amman. Il a même dit craindre que les évènements prennent une tournure "catastrophique" en se muant en guerre aux conséquences imprévisibles.
À Berlin, le dirigeant israélien a une nouvelle fois martelé que l'Autorité palestinienne et les islamistes du Hamas étaient responsables des attaques contre les Israéliens, en répandant des "mensonges" prêtant à son gouvernement l'intention de remettre en cause les conditions de l'accès des musulmans et des juifs à l'esplanade des Mosquées de Jérusalem.
"Je crois qu'il est temps que la communauté internationale dise clairement au président Abbas d'arrêter de répandre des mensonges à propos d'Israël", a affirmé Netanyahu.
John Kerry, s'adressant au chef du gouvernement de l'État hébreu, a dit "croire en notre capacité à faire la différence et j'espère qu'au cours de cette conversation nous pourrons faire des progrès".

Tenter d'enrayer les violences de ces derniers jours
Après la rencontre Kerry-Netanyahu, prévue pour durer plusieurs heures, les entrevues bilatérales sur le conflit israélo-palestinien doivent s'enchaîner à Berlin pour tenter d'enrayer les violences des trois dernières semaines.
Le chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier, doit recevoir séparément M. Kerry, Netanyahu, et la haute représentante de l'Union européenne aux Affaires étrangères Federica Mogherini, l'UE étant le principal pourvoyeur de fonds des Palestiniens.
Mme Mogherini doit aussi voir tour à tour son homologue américain et le dirigeant israélien et le Conseil de sécurité des Nations unies doit discuter jeudi des violences israélo-palestiniennes. Et le secrétaire général de l'ONU doit s'entretenir en milieu de journée à Amman avec le roi Abdallah de Jordanie, intermédiaire clé du dossier.
Mercredi soir, la chancelière allemande Angela Merkel a souligné, elle, le droit de l'État hébreu de protéger sa population contre le "terrorisme" tout en prévenant que "les jeunes Palestiniens ont besoin d'une perspective" d'avenir pour les inciter à "renoncer à la violence".
Depuis le 1er octobre, les heurts quotidiens entre lanceurs de pierres palestiniens et soldats israéliens, les agressions mutuelles entre Palestiniens et colons et une vague d'attentats anti-israéliens ont coûté la vie à huit juifs israéliens, 49 Palestiniens (pour plus de la moitié des auteurs d'attaques) et un arabe israélien. Un demandeur d'asile érythréen pris par erreur pour l'auteur d'un attentat a aussi été "lynché" par des Israéliens.

Netanyahu accuse Abbas de participer à l'escalade
Un Israélien a encore été blessé jeudi à coups de couteau à Bet Shemesh, à l'ouest de Jérusalem, par deux agresseurs, a indiqué la police. L'un des assaillants a été tué et l'autre grièvement blessé.
Les deux hommes ont tenté de monter dans un bus transportant des enfants. Le chauffeur et d'autres adultes présents ont fait barrage. Ils ont alors agressé un passant juif âgé de 25 ans à coups de couteau, avant d'être atteints par des tirs de policiers, a dit la police.
M. Abbas n'a formulé publiquement aucune disposition concrète pour apaiser les esprits et s'est répandu en invectives contre Netanyahu.
Le Premier ministre israélien accuse nommément M. Abbas de participer à l'escalade en affirmant qu'Israël menace la mosquée Al-Aqsa. L'esplanade, révérée par les musulmans comme troisième lieu saint de l'islam, est aussi, sous le nom de mont du Temple, le principal lieu saint du judaïsme.
Par ailleurs, le chef du gouvernement israélien a provoqué une polémique en reprochant à M. Abbas et aux Palestiniens en général de continuer à vénérer le grand mufti de Jérusalem lors de la Deuxième Guerre mondiale, Haj Amin al-Husseini, alors que selon lui le responsable religieux a incité Hitler en 1941 à exterminer les Juifs.

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