vendredi 30 octobre 2015

Liban : La diplomatie parallèle version PS

Reçu comme un chef d'État en exercice par Vladimir Poutine à Moscou, Nicolas Sarkozy n'est pas le seul homme politique français à faire de la diplomatie indépendamment du Quai d'Orsay. Proche de Martine Aubry, le député socialiste Jean-Marc Germain a rencontré jeudi des parlementaires libanais en marge du sommet des partis socio-démocrates arabes, dont Mohammad Raad, le chef du bloc parlementaire Hezbollah.
« Embarrassé »
Rue de Solférino, on se déclare particulièrement « embarrassé » par cette visite. En 2013, Jean-Christophe Cambadélis avait dénoncé la rencontre entre François Fillon et des membres de l'organisation libanaise classée comme terroriste en Europe. Si le Quai d'Orsay est, pour l'heure, injoignable, Laurent Fabius n'a pas apprécié cette rencontre non officielle d'un membre de son parti politique avec le parti chiite.
Contacté vendredi par Le Point, Jean-Marc Germain, toujours au Liban, reconnaît avoir rencontré Mohammad Raad. Mais il déclare avoir « rencontré des parlementaires de tous les groupes » pour qu'ils lui « expliquent la situation institutionnelle ». Il dit avoir également rencontré « des acteurs de la société civile et des milieux économiques ».

« J'ai informé personnellement Jean-Christophe Cambadélis »
Le secrétaire national à l'International et à la Francophonie du PS explique également que sa visite s'inscrit dans le cadre d'un forum du Parti socialiste qui a lieu vendredi et samedi au Liban. « Je suis venu au nom du PS en accord avec la direction. J'ai informé personnellement Jean-Christophe Cambadélis. Après, il n'a pas validé mon programme. Et j'ai été reçu par l'ambassadeur », se défend encore Jean-Marc Germain.
Par ailleurs, le député des Hauts-de-Seine rappelle qu'« il y a eu une mission parlementaire du PS au Liban il y a 15 jours avec Benoît Hamon [député socialiste, membre de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, NDLR] et Axel Poniatowski [député socialiste vice-président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale, NDLR] ».
Si le Hezbollah est un parti politique officiel au Liban, les États-Unis, le Canada, l'Australie et Bahreïn l'ont placé sur leur liste des organisations terroristes. Le 22 juillet 2013, l'Union européenne a aussi classé la branche militaire du Hezbollah sur sa liste des organisations terroristes.

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