Un militant pro-palestinien de nationalité italienne a été sérieusement
blessé par balles par les forces de sécurité israéliennes vendredi lors
d'affrontements dans le nord de la Cisjordanie, ont indiqué des sources
Patrick Corsi, 30 ans et membre du Mouvement de solidarité
internationale (MSI), a été blessé lors de la manifestation hebdomadaire
à Kafr Qaddoum contre les expropriations israéliennes, selon des
sources de sécurité palestiniennes.
Un communiqué du MSI a indiqué qu'un militant italien avait été "touché à
la poitrine par des tirs à balles réelles de calibre 22" et qu'il était
dans un état sérieux mais stable. Un manifestant palestinien a
également été touché par balles à une main et à la poitrine, selon le
MSI.
Patrick Corsi a été hospitalisé à Ramallah, a indiqué une source médicale palestinienne.
Selon des témoins, l'Italien filmait la manifestation quand il a été touché par des tirs.
Un porte-parole de l'armée a décrit la manifestation comme une émeute
pendant laquelle une centaine de personnes ont jeté des pierres et brûlé
des pneus. Devant l'incapacité de l'armée à disperser la foule et "à
cause de la montée des violences", les soldats ont tiré quelques salves
de petit calibre en direction des principaux instigateurs masqués" de
ces affrontements, a expliqué le porte-parole.
Selon ce représentant de l'armée, des policiers israéliens ont par
ailleurs "tiré des balles de petit calibre dans les jambes de deux des
principaux instigateurs" de heurts qui ont eu lieu entre la police et
quelque 150 Palestiniens à Qalandiya, point de passage entre Jérusalem
et Ramallah.
(28-11-2014)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
dimanche 30 novembre 2014
Egypte: deux morts et une centaine d'arrestations lors de manifestations islamistes
Deux personnes ont été tuées vendredi dans des manifestations, une
centaine arrêtées et un général assassiné en Egypte où des mouvements
salafistes appelaient à protester contre la destitution du président
islamiste Mohamed Morsi il y a un an et demi.
Depuis que l'ex chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué M. Morsi en juillet 2013, les partisans du premier président égyptien élu démocratiquement sont la cible d'une implacable répression, qui s'est par la suite élargie à l'opposition laïque et libérale.
Le Front salafiste, qui soutient M. Morsi et sa confrérie des Frères musulmans, avait appelé à manifester vendredi pour "renverser le pouvoir militaire" et "proclamer l'identité islamique de l'Egypte".
Mais les rassemblements, organisés en début d'après-midi, après la prière hebdomadaire, ont été limités dans la capitale et rapidement dispersés par la police, qui avec l'armée s'est déployée au Caire et dans les grandes villes du pays.
Dans le quartier pauvre de Matariya, dans l'est du Caire, la manifestation a donné lieu à des heurts avec la police, qui ont fait deux morts, selon des responsables de la sécurité et de la santé.
L'une des victimes a été tuée "d'une balle dans la poitrine", a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé Hossam Abdel Ghaffar.
Selon un ami de la victime s'exprimant sous couvert de l'anonymat, il s'agissait d'un islamiste qui participait régulièrement à des manifestations anti-gouvernementales. "La police a tiré arbitrairement sur les manifestants", a-t-il assuré.
Le ministère de l'Intérieur a cependant affirmé que la police avait essuyé des tirs de la part des manifestants, précisant que l'un d'eux avait été arrêté en possession d'un fusil de chasse.
Au total, 145 personnes ont été arrêtées, la plupart avant le début des rassemblements, et huit petites bombes ont été désamorcées par les artificiers, selon le ministère.
Ailleurs dans la capitale, les marches n'ont regroupé que quelques dizaines d'islamistes, rapidement dispersés par les forces de l'ordre. Dans un quartier de l'ouest du Caire, une vingtaine de manifestants sont ainsi partis d'eux-mêmes en voyant la police arriver.
Les Frères musulmans avaient apporté leur soutien aux appels à manifester lancés par les mouvements salafistes, tout en appelant leurs partisans à le faire "pacifiquement".
Quelques heures avant le début des manifestations, un général de brigade a été tué et deux soldats blessés par des hommes armés, qui ont ouvert le feu sur le petit groupe qui sortait d'un hôtel dans un quartier de l'est de la capitale, a indiqué l'armée.
Depuis la destitution de M. Morsi, les attaques et attentats visant l'armée et la police se sont multipliés, tuant des centaines de membres des forces de l'ordre selon le gouvernement.
Ils ont été revendiqués par des groupes d'insurgés islamistes qui assurent agir en représailles à la répression visant les pro-Morsi. L'un d'eux, Ansar Beït al-Maqdess, a récemment fait allégeance à l'organisation Etat islamique, qui multiplie les atrocités en Syrie et en Irak.
Les Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections entre la chute de Hosni Moubarak début 2011 et la destitution de M. Morsi, ont été déclarés "organisation terroriste".
Après le coup de force de l'armée contre M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée, essentiellement au Caire, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés.
Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
(28-11-2014)
Depuis que l'ex chef de l'armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi a destitué M. Morsi en juillet 2013, les partisans du premier président égyptien élu démocratiquement sont la cible d'une implacable répression, qui s'est par la suite élargie à l'opposition laïque et libérale.
Le Front salafiste, qui soutient M. Morsi et sa confrérie des Frères musulmans, avait appelé à manifester vendredi pour "renverser le pouvoir militaire" et "proclamer l'identité islamique de l'Egypte".
Mais les rassemblements, organisés en début d'après-midi, après la prière hebdomadaire, ont été limités dans la capitale et rapidement dispersés par la police, qui avec l'armée s'est déployée au Caire et dans les grandes villes du pays.
Dans le quartier pauvre de Matariya, dans l'est du Caire, la manifestation a donné lieu à des heurts avec la police, qui ont fait deux morts, selon des responsables de la sécurité et de la santé.
L'une des victimes a été tuée "d'une balle dans la poitrine", a indiqué le porte-parole du ministère de la Santé Hossam Abdel Ghaffar.
Selon un ami de la victime s'exprimant sous couvert de l'anonymat, il s'agissait d'un islamiste qui participait régulièrement à des manifestations anti-gouvernementales. "La police a tiré arbitrairement sur les manifestants", a-t-il assuré.
Le ministère de l'Intérieur a cependant affirmé que la police avait essuyé des tirs de la part des manifestants, précisant que l'un d'eux avait été arrêté en possession d'un fusil de chasse.
Au total, 145 personnes ont été arrêtées, la plupart avant le début des rassemblements, et huit petites bombes ont été désamorcées par les artificiers, selon le ministère.
Ailleurs dans la capitale, les marches n'ont regroupé que quelques dizaines d'islamistes, rapidement dispersés par les forces de l'ordre. Dans un quartier de l'ouest du Caire, une vingtaine de manifestants sont ainsi partis d'eux-mêmes en voyant la police arriver.
Les Frères musulmans avaient apporté leur soutien aux appels à manifester lancés par les mouvements salafistes, tout en appelant leurs partisans à le faire "pacifiquement".
Quelques heures avant le début des manifestations, un général de brigade a été tué et deux soldats blessés par des hommes armés, qui ont ouvert le feu sur le petit groupe qui sortait d'un hôtel dans un quartier de l'est de la capitale, a indiqué l'armée.
Depuis la destitution de M. Morsi, les attaques et attentats visant l'armée et la police se sont multipliés, tuant des centaines de membres des forces de l'ordre selon le gouvernement.
Ils ont été revendiqués par des groupes d'insurgés islamistes qui assurent agir en représailles à la répression visant les pro-Morsi. L'un d'eux, Ansar Beït al-Maqdess, a récemment fait allégeance à l'organisation Etat islamique, qui multiplie les atrocités en Syrie et en Irak.
Les Frères musulmans, qui avaient remporté toutes les élections entre la chute de Hosni Moubarak début 2011 et la destitution de M. Morsi, ont été déclarés "organisation terroriste".
Après le coup de force de l'armée contre M. Morsi, plus de 1.400 manifestants islamistes ont été tués par la police et l'armée, essentiellement au Caire, et plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants ont été emprisonnés.
Des centaines ont été condamnés à mort dans des procès de masse expédiés en quelques minutes et qualifiés par l'ONU de "sans précédent dans l'histoire récente" du monde.
(28-11-2014)
vendredi 28 novembre 2014
Israël/Palestine : Pourquoi le débat s'invite en France (Armin Arefi)
Vingt et un ans après les accords d'Oslo, qui devaient aboutir à la
création d'un État palestinien sous cinq ans, celui-ci n'est pas près de
voir le jour. Depuis 1993, les multiples négociations entre Israéliens
et Palestiniens se sont toutes soldées par des échecs. Ce fut encore le
cas au printemps dernier, malgré neuf mois d'efforts ininterrompus de la
part du secrétaire d'État John Kerry. Mais ce dernier s'est heurté à un
"mur" : la poursuite tous azimuts de la colonisation israélienne à
Jérusalem-Est et en Cisjordanie, pourtant illégale selon le droit
international.
Le nombre de colons israéliens en Cisjordanie était en juin dernier de 382 031, soit une augmentation de 2 % en six mois, presque le double de la croissance démographique dans le reste du territoire israélien. À ces colons viennent s'ajouter les quelque 200 000 Israéliens installés à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967. Si Benyamin Netanyahou répète à l'envi qu'il est favorable à la solution à deux États, la réalité du terrain dit une tout autre vérité : la multiplication des implantations juives annihile simplement tout hypothétique État palestinien.
Ce constat alimente la frustration des Palestiniens, quotidiennement soumis aux humiliations liées à l'occupation. Depuis cet été, pas un jour ne passe sans que des émeutes éclatent en territoire occupé, au rythme des annonces israéliennes de nouvelles constructions ou des visites de juifs extrémistes sur l'esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs). Pis, le conflit politique territorial prend peu à peu une tournure religieuse, répondant aux provocations du Hamas palestinien et de l'extrême droite israélienne.
L'impasse politique s'est traduite par une sanglante vague d'attentats anti-israéliens en Israël et en Cisjordanie, suivis de représailles, parfois mortelles, contre les Palestiniens. Pour sortir de ce bourbier, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a lancé une vaste offensive diplomatique. "Il a écrit à tous les chefs d'État européens pour leur demander de reconnaître l'État palestinien, afin de renforcer ce statut dans le cadre de futures négociations et ainsi de ne plus dépendre de la bonne volonté d'Israël", explique Yves Aubin de La Messuzière, ancien directeur Afrique-Moyen-Orient au Quai d'Orsay et expert du dossier.
Cette stratégie commence à porter ses fruits. Fin octobre, la Suède a été le premier pays majeur de l'Union européenne à reconnaître unilatéralement l'État palestinien, et le 135e pays de la planète. Et si les autres chancelleries occidentales ne lui ont pas emboîté le pays, ce sont les Parlements nationaux qui s'en sont chargés. L'Irlande, le Royaume-Uni ou encore l'Espagne ont adopté des résolutions symboliques enjoignant à leur gouvernement de reconnaître la Palestine. "C'est la traduction d'un mouvement de fond au sein des opinions publiques européennes, qui considèrent que le conflit israélo-palestinien garde une importance centrale dans l'épisode chaotique que traverse actuellement le monde arabe", explique Yves Aubin de La Messuzière.
Cette vague de "reconnaissance" arrive en France. Sur proposition du groupe socialiste, un texte portant sur "la reconnaissance de l'État de Palestine" a été présenté ce vendredi à l'Assemblée nationale. Jugeant que "l'impasse des négociations entretient un foyer d'instabilité et affecte dangereusement la paix dans toute la région", le projet de résolution estime que "la reconnaissance de l'État palestinien doit s'accompagner d'un retour salutaire et immédiat à la négociation". Par conséquent, il "invite le gouvernement à reconnaître l'État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit".
Le vote, non contraignant, doit avoir lieu le mardi 2 décembre, tandis qu'un texte identique doit être examiné au Sénat le 11 décembre. Au grand dam de l'ambassadeur d'Israël en France, Yossi Gal, pour qui le débat risque d'"exacerber la situation en France". Ce n'est pas l'avis du député socialiste Benoît Hamon qui affirme au site Metronews qu'il a "plutôt l'impression que ce sont les violences là-bas (au Proche-Orient) qui ont entraîné les violences ici (en France). À chaque fois que l'on veut faire un pas en faveur d'une solution négociée, on nous dit que ce n'est pas le bon moment", ajoute l'ancien ministre.
Selon toute vraisemblance, le "oui" devrait l'emporter à l'Assemblée grâce à la majorité de gauche. Toutefois, le vote ne devrait pas bénéficier du soutien de la droite. Pour le président du groupe UMP, Christian Jacob, la reconnaissance de l'État palestinien est "clairement dans le domaine réservé de l'exécutif". Pourtant, il semble bien que la démarche ait bénéficié de la bénédiction du gouvernement.
"Le processus de paix n'avance pas", confie une source diplomatique. "Depuis cet été et la crise de Gaza, le discours et la logique ont donc été renversés. Si, dans un monde idéal, l'État palestinien doit être le fruit de négociations, il serait possible d'utiliser la reconnaissance comme un outil pour accélérer le processus de paix" : en clair, reconnaître au préalable l'État palestinien pour contraindre Israël à réellement négocier. En août dernier, Laurent Fabius était monté au créneau en annonçant qu'il "faudrait bien, à un moment, reconnaître l'État palestinien".
Relativement absente du dossier au cours des dernières années, la France semble aujourd'hui vouloir reprendre l'initiative. Devant l'Assemblée nationale, Laurent Fabius a indiqué que la diplomatie française oeuvrait avec ses partenaires pour faire adopter une résolution au Conseil de sécurité afin d'aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien sous deux ans. Une conférence internationale devrait également être organisée à Paris. "Nous assistons aujourd'hui à une nouvelle donne", souligne Yves Aubin de La Messuzière. "La volonté est de changer l'enceinte des négociations - pour rejoindre le cadre multilatéral de l'ONU - afin d'imposer la paix, avec un retour aux frontières de 1967 et des aménagements à négocier."
"Si cette tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, a précisé vendredi le ministre des Affaires étrangères, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'État de Palestine, et nous y sommes prêts."
(28-11-2014 - Armin Arefi)
Le nombre de colons israéliens en Cisjordanie était en juin dernier de 382 031, soit une augmentation de 2 % en six mois, presque le double de la croissance démographique dans le reste du territoire israélien. À ces colons viennent s'ajouter les quelque 200 000 Israéliens installés à Jérusalem-Est, occupée et annexée par Israël depuis 1967. Si Benyamin Netanyahou répète à l'envi qu'il est favorable à la solution à deux États, la réalité du terrain dit une tout autre vérité : la multiplication des implantations juives annihile simplement tout hypothétique État palestinien.
Ce constat alimente la frustration des Palestiniens, quotidiennement soumis aux humiliations liées à l'occupation. Depuis cet été, pas un jour ne passe sans que des émeutes éclatent en territoire occupé, au rythme des annonces israéliennes de nouvelles constructions ou des visites de juifs extrémistes sur l'esplanade des Mosquées (mont du Temple pour les juifs). Pis, le conflit politique territorial prend peu à peu une tournure religieuse, répondant aux provocations du Hamas palestinien et de l'extrême droite israélienne.
L'impasse politique s'est traduite par une sanglante vague d'attentats anti-israéliens en Israël et en Cisjordanie, suivis de représailles, parfois mortelles, contre les Palestiniens. Pour sortir de ce bourbier, l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas a lancé une vaste offensive diplomatique. "Il a écrit à tous les chefs d'État européens pour leur demander de reconnaître l'État palestinien, afin de renforcer ce statut dans le cadre de futures négociations et ainsi de ne plus dépendre de la bonne volonté d'Israël", explique Yves Aubin de La Messuzière, ancien directeur Afrique-Moyen-Orient au Quai d'Orsay et expert du dossier.
Cette stratégie commence à porter ses fruits. Fin octobre, la Suède a été le premier pays majeur de l'Union européenne à reconnaître unilatéralement l'État palestinien, et le 135e pays de la planète. Et si les autres chancelleries occidentales ne lui ont pas emboîté le pays, ce sont les Parlements nationaux qui s'en sont chargés. L'Irlande, le Royaume-Uni ou encore l'Espagne ont adopté des résolutions symboliques enjoignant à leur gouvernement de reconnaître la Palestine. "C'est la traduction d'un mouvement de fond au sein des opinions publiques européennes, qui considèrent que le conflit israélo-palestinien garde une importance centrale dans l'épisode chaotique que traverse actuellement le monde arabe", explique Yves Aubin de La Messuzière.
Cette vague de "reconnaissance" arrive en France. Sur proposition du groupe socialiste, un texte portant sur "la reconnaissance de l'État de Palestine" a été présenté ce vendredi à l'Assemblée nationale. Jugeant que "l'impasse des négociations entretient un foyer d'instabilité et affecte dangereusement la paix dans toute la région", le projet de résolution estime que "la reconnaissance de l'État palestinien doit s'accompagner d'un retour salutaire et immédiat à la négociation". Par conséquent, il "invite le gouvernement à reconnaître l'État de Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit".
Le vote, non contraignant, doit avoir lieu le mardi 2 décembre, tandis qu'un texte identique doit être examiné au Sénat le 11 décembre. Au grand dam de l'ambassadeur d'Israël en France, Yossi Gal, pour qui le débat risque d'"exacerber la situation en France". Ce n'est pas l'avis du député socialiste Benoît Hamon qui affirme au site Metronews qu'il a "plutôt l'impression que ce sont les violences là-bas (au Proche-Orient) qui ont entraîné les violences ici (en France). À chaque fois que l'on veut faire un pas en faveur d'une solution négociée, on nous dit que ce n'est pas le bon moment", ajoute l'ancien ministre.
Selon toute vraisemblance, le "oui" devrait l'emporter à l'Assemblée grâce à la majorité de gauche. Toutefois, le vote ne devrait pas bénéficier du soutien de la droite. Pour le président du groupe UMP, Christian Jacob, la reconnaissance de l'État palestinien est "clairement dans le domaine réservé de l'exécutif". Pourtant, il semble bien que la démarche ait bénéficié de la bénédiction du gouvernement.
"Le processus de paix n'avance pas", confie une source diplomatique. "Depuis cet été et la crise de Gaza, le discours et la logique ont donc été renversés. Si, dans un monde idéal, l'État palestinien doit être le fruit de négociations, il serait possible d'utiliser la reconnaissance comme un outil pour accélérer le processus de paix" : en clair, reconnaître au préalable l'État palestinien pour contraindre Israël à réellement négocier. En août dernier, Laurent Fabius était monté au créneau en annonçant qu'il "faudrait bien, à un moment, reconnaître l'État palestinien".
Relativement absente du dossier au cours des dernières années, la France semble aujourd'hui vouloir reprendre l'initiative. Devant l'Assemblée nationale, Laurent Fabius a indiqué que la diplomatie française oeuvrait avec ses partenaires pour faire adopter une résolution au Conseil de sécurité afin d'aboutir à un règlement définitif du conflit israélo-palestinien sous deux ans. Une conférence internationale devrait également être organisée à Paris. "Nous assistons aujourd'hui à une nouvelle donne", souligne Yves Aubin de La Messuzière. "La volonté est de changer l'enceinte des négociations - pour rejoindre le cadre multilatéral de l'ONU - afin d'imposer la paix, avec un retour aux frontières de 1967 et des aménagements à négocier."
"Si cette tentative ultime de solution négociée n'aboutit pas, a précisé vendredi le ministre des Affaires étrangères, alors il faudra que la France prenne ses responsabilités en reconnaissant sans délai l'État de Palestine, et nous y sommes prêts."
(28-11-2014 - Armin Arefi)
Syrie: les militants pleurent la "mort" de leur révolution
Marginalisés par la guerre entre le régime et les jihadistes pour le
contrôle de la Syrie, les initiateurs de la révolte en faveur de la
démocratie en 2011 pleurent leur rêve brisé de liberté.
"La majorité de ceux qui ont manifesté pacifiquement sont morts, en prison, en exil ou assiégés", affirme à l'AFP Sami Saleh, un jeune de 28 ans originaire de Hama, l'un des foyers de la révolte de 2011.
"La révolution est morte. Ces chiens ont repris le contrôle (...) C'est désormais une guerre totale", dit-il de Turquie où il vit en exil.
La répression sanglante de la révolte réclamant au départ des réformes politiques a fait basculer le pays dans un conflit qui a fauché la vie à près de 200.000 personnes.
Pour les militants, le rêve a viré au cauchemar: les jihadistes ont chassé la plupart des rebelles modérés, vénérés hier encore comme des héros mais aujourd'hui perçus comme des seigneurs de guerre.
Et face à la menace du groupe extrémiste Etat islamique (EI), la communauté internationale a laissé les mains libres au régime du président Bashar al-Assad, qui poursuit impitoyablement ses campagnes de bombardements et d'arrestations.
Une révolution, ce sont des mouvements de protestation, des actions civiles. Mais nous assistons aujourd'hui à des combats pour le contrôle de territoires ou des ressources", se désole Sami Saleh.
Le sentiment de défaite a poussé beaucoup à abandonner leur exigence de chasser Assad à tout prix. Désormais, ils insistent simplement sur la fin de la violence.
Naël Moustafa, qui travaille clandestinement dans la ville septentrionale de Raqa, fief depuis le printemps 2013 des jihadistes ultra-radicaux, est lui aussi amer.
"C'est une profonde désillusion", confie-t-il, en soulignant vouloir "que la machine à tuer cesse de fonctionner".
Ce jeune homme, qui risque sa vie pour documenter les violations commises par l'EI, assure n'avoir jamais soutenu la militarisation de la révolte: "je respecte les sacrifices des rebelles mais quand la décision fut prise de prendre les armes, j'ai su que c'était la fin de la révolution".
Après ce tournant, progressivement, des groupes armés ayant comme idéal non pas une démocratie mais une théocratie ont émergé.
Ainsi, le militant Ibrahim al-Idlebi, qui a survécu à deux séjours en prison où il fut torturé, a été contraint à l'exil pour échapper non pas au régime mais aux jihadistes du Front Al-Nosra qui se sont récemment emparés de la majorité des positions rebelles dans sa province natale d'Idleb.
"Si quelqu'un m'avait dit en 2011 que les choses tourneraient ainsi, je lui aurais rigolé au nez", assure-t-il à l'AFP via internet.
Ibrahim al-Idlebi blâme à la fois le régime, la naïveté des rebelles et le cynisme des pays ayant soutenu la révolte.
"La régime a prétendu que les manifestants étaient armés alors qu'ils ne l'étaient pas, puis en fin de compte les gens ont pris les armes", explique-t-il.
"Le régime a soutenu qu'il y avait des 'terroristes' en Syrie alors qu'il n'y en avait aucun, puis les terroristes sont arrivés. C'est certainement la faute du régime mais nous avons aidé à donner de la véracité à ses allégations. Nous avons commis erreur après erreur".
Et, selon lui, "les rebelles sont engagés aujourd'hui dans une guerre pour le contrôle de territoires, et leurs parrains, notamment Doha et Ryad, utilisent la Syrie comme champ de bataille".
Chaque pays est mu par ses propres intérêts "plutôt que par le désir altruiste d'aider les protestataires à renverser Assad", poursuit ce jeune homme.
Le militant kurde syrien Ahmad Khalil refuse toutefois de perdre espoir. Arrêté par le régime avant de fuir en Turquie, il est aujourd'hui réfugié politique en Norvège avec sa femme et son nouveau-né.
"Il y aura une nouvelle vie en Syrie. Nous ne vivrons peut-être pas assez longtemps pour la voir mais quand cela arrivera ce sera très beau", prédit-il depuis l'hôpital où sa femme vient d'accoucher.
"La majorité de ceux qui ont manifesté pacifiquement sont morts, en prison, en exil ou assiégés", affirme à l'AFP Sami Saleh, un jeune de 28 ans originaire de Hama, l'un des foyers de la révolte de 2011.
"La révolution est morte. Ces chiens ont repris le contrôle (...) C'est désormais une guerre totale", dit-il de Turquie où il vit en exil.
La répression sanglante de la révolte réclamant au départ des réformes politiques a fait basculer le pays dans un conflit qui a fauché la vie à près de 200.000 personnes.
Pour les militants, le rêve a viré au cauchemar: les jihadistes ont chassé la plupart des rebelles modérés, vénérés hier encore comme des héros mais aujourd'hui perçus comme des seigneurs de guerre.
Et face à la menace du groupe extrémiste Etat islamique (EI), la communauté internationale a laissé les mains libres au régime du président Bashar al-Assad, qui poursuit impitoyablement ses campagnes de bombardements et d'arrestations.
Une révolution, ce sont des mouvements de protestation, des actions civiles. Mais nous assistons aujourd'hui à des combats pour le contrôle de territoires ou des ressources", se désole Sami Saleh.
Le sentiment de défaite a poussé beaucoup à abandonner leur exigence de chasser Assad à tout prix. Désormais, ils insistent simplement sur la fin de la violence.
Naël Moustafa, qui travaille clandestinement dans la ville septentrionale de Raqa, fief depuis le printemps 2013 des jihadistes ultra-radicaux, est lui aussi amer.
"C'est une profonde désillusion", confie-t-il, en soulignant vouloir "que la machine à tuer cesse de fonctionner".
Ce jeune homme, qui risque sa vie pour documenter les violations commises par l'EI, assure n'avoir jamais soutenu la militarisation de la révolte: "je respecte les sacrifices des rebelles mais quand la décision fut prise de prendre les armes, j'ai su que c'était la fin de la révolution".
Après ce tournant, progressivement, des groupes armés ayant comme idéal non pas une démocratie mais une théocratie ont émergé.
Ainsi, le militant Ibrahim al-Idlebi, qui a survécu à deux séjours en prison où il fut torturé, a été contraint à l'exil pour échapper non pas au régime mais aux jihadistes du Front Al-Nosra qui se sont récemment emparés de la majorité des positions rebelles dans sa province natale d'Idleb.
"Si quelqu'un m'avait dit en 2011 que les choses tourneraient ainsi, je lui aurais rigolé au nez", assure-t-il à l'AFP via internet.
Ibrahim al-Idlebi blâme à la fois le régime, la naïveté des rebelles et le cynisme des pays ayant soutenu la révolte.
"La régime a prétendu que les manifestants étaient armés alors qu'ils ne l'étaient pas, puis en fin de compte les gens ont pris les armes", explique-t-il.
"Le régime a soutenu qu'il y avait des 'terroristes' en Syrie alors qu'il n'y en avait aucun, puis les terroristes sont arrivés. C'est certainement la faute du régime mais nous avons aidé à donner de la véracité à ses allégations. Nous avons commis erreur après erreur".
Et, selon lui, "les rebelles sont engagés aujourd'hui dans une guerre pour le contrôle de territoires, et leurs parrains, notamment Doha et Ryad, utilisent la Syrie comme champ de bataille".
Chaque pays est mu par ses propres intérêts "plutôt que par le désir altruiste d'aider les protestataires à renverser Assad", poursuit ce jeune homme.
Le militant kurde syrien Ahmad Khalil refuse toutefois de perdre espoir. Arrêté par le régime avant de fuir en Turquie, il est aujourd'hui réfugié politique en Norvège avec sa femme et son nouveau-né.
"Il y aura une nouvelle vie en Syrie. Nous ne vivrons peut-être pas assez longtemps pour la voir mais quand cela arrivera ce sera très beau", prédit-il depuis l'hôpital où sa femme vient d'accoucher.
Israël/Palestine : résumé des interventions à l'Assemblée nationale lors du débat sur la reconnaissance de l'État palestinien
Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes : "L'objet de
notre débat aujourd'hui, de notre vote mardi, ce n'est pas un débat de
politique intérieure. L'enjeu de ce débat, l'enjeu de ce vote, c'est de
peser ensemble. (...) Nous sommes la France, notre voix porte dans le
monde. Il est nécessaire que nous nous exprimions. Cette initiative
française se veut donc également comme une réponse à la situation de
blocage que connaît le processus de paix, depuis les accords d'Oslo."
Pierre Lellouche (UMP) : "Une telle reconnaissance ne fera que radicaliser un peu plus une position israélienne dangereuse à long terme pour la pérennité même de l'État d'Israël, sans aider aucunement le président palestinien, Mahmoud Abbas, à régler son problème numéro un, qui est d'asseoir son autorité sur le Hamas à Gaza (...) Au pire, la reconnaissance vaudrait indirectement reconnaissance du terrorisme que nous combattons partout ailleurs."
Philippe Vigier, chef de file des députés UDI : "Le vote d'une telle résolution ne risque-t-il pas de raviver les tensions communautaires et fragiliser la paix sociale ? (...) Chacun des députés du groupe UDI se déterminera en conscience avec sa propre liberté de vote (...) Nous sommes convaincus que c'est par un travail de mobilisation consensuelle et de convergence diplomatique, au niveau européen, que la question israélo-palestinienne trouvera enfin la voie de la paix."
François de Rugy, coprésident du groupe écologiste : "Ce type de résolution doit ramener l'espoir, signifier aux Palestiniens qu'une issue politique est possible, et dissuader ceux qui seraient tentés par le recours à la violence. (...) Cette initiative doit être prise pour ce qu'elle est : une contribution à un climat international apaisé, serein et équilibré. Elle ne doit en aucun cas prétendre se substituer à une phase de négociation dans laquelle les parties devront impérativement s'engager. Elle doit, en quelque sorte, en être le préalable."
Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés radicaux de gauche : "Cette invitation est la forme plus courtoise d'une injonction. C'est à l'exécutif qu'il appartient de décider de la diplomatie française. Pour ces diverses raisons, cette proposition de résolution ne peut être considérée comme recevable. En conséquence, il ne paraîtra pas possible de prendre part à son vote si l'on veut se conformer à la Constitution."
François Asensi (Front de gauche) : "La France a rendez-vous avec son destin. Aujourd'hui, nous avons la responsabilité de réparer une injustice vieille de plus de 60 ans (...) Comme le disait magnifiquement Mandela : notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. (...) Le vote de l'Assemblée nationale française sera un vote pour la paix, un vote pour la justice, un vote pour la sécurité de l'État d'Israël et de tout le Moyen-Orient (...) Il serait inconcevable que le gouvernement ne reconnaisse pas officiellement la Palestine au lendemain du vote de cette résolution."
Élisabeth Guigou, présidente PS de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : "La conférence internationale proposée par François Hollande pourrait convaincre les pays arabes qui ne l'ont pas encore fait de reconnaître Israël."
Axel Poniatowski, député UMP et ancien président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : "Le rapprochement du Fatah et du Hamas crée une nouvelle donne politique à encourager et à soutenir pour la paix. (...) La paix ne peut être que le fruit de la reprise de négociations et du dialogue entre les deux parties. Et ceci n'est possible qu'à condition qu'au moins en droit, les deux parties soient dans un rapport mieux équilibré. Cela s'appelle la reconnaissance d'un État palestinien."
Meyer Habib, député UDI des Français d'Israël notamment : "L'adoption de cette proposition reviendrait à reconnaître le terrorisme comme moyen de pression politique légitime. Reconnaître l'État palestinien, c'est dire au Hamas : continuez à tuer. Le Hamas est l'équivalent de Daech et d'al-Qaida (...) Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3 000 ans."
Gilbert Collard (FN) : "Le droit international pour vous, ce sont les banlieues qu'il faut reconquérir (...) Vous embrassez le Hamas, le terrorisme, la haine, la mort dans les villes d'Israël et à Jérusalem, soyez lucides. (...) Nous voulons un État palestinien, mais dans les conditions requises, pas dans le désordre, le terrorisme (...) Vous faites honte au droit international."
Claude Goasguen (UMP) : "Quel État palestinien nous allons reconnaître ? Quel est le territoire de cet État ?"
Pierre Lellouche (UMP) : "Une telle reconnaissance ne fera que radicaliser un peu plus une position israélienne dangereuse à long terme pour la pérennité même de l'État d'Israël, sans aider aucunement le président palestinien, Mahmoud Abbas, à régler son problème numéro un, qui est d'asseoir son autorité sur le Hamas à Gaza (...) Au pire, la reconnaissance vaudrait indirectement reconnaissance du terrorisme que nous combattons partout ailleurs."
Philippe Vigier, chef de file des députés UDI : "Le vote d'une telle résolution ne risque-t-il pas de raviver les tensions communautaires et fragiliser la paix sociale ? (...) Chacun des députés du groupe UDI se déterminera en conscience avec sa propre liberté de vote (...) Nous sommes convaincus que c'est par un travail de mobilisation consensuelle et de convergence diplomatique, au niveau européen, que la question israélo-palestinienne trouvera enfin la voie de la paix."
François de Rugy, coprésident du groupe écologiste : "Ce type de résolution doit ramener l'espoir, signifier aux Palestiniens qu'une issue politique est possible, et dissuader ceux qui seraient tentés par le recours à la violence. (...) Cette initiative doit être prise pour ce qu'elle est : une contribution à un climat international apaisé, serein et équilibré. Elle ne doit en aucun cas prétendre se substituer à une phase de négociation dans laquelle les parties devront impérativement s'engager. Elle doit, en quelque sorte, en être le préalable."
Roger-Gérard Schwartzenberg, chef de file des députés radicaux de gauche : "Cette invitation est la forme plus courtoise d'une injonction. C'est à l'exécutif qu'il appartient de décider de la diplomatie française. Pour ces diverses raisons, cette proposition de résolution ne peut être considérée comme recevable. En conséquence, il ne paraîtra pas possible de prendre part à son vote si l'on veut se conformer à la Constitution."
François Asensi (Front de gauche) : "La France a rendez-vous avec son destin. Aujourd'hui, nous avons la responsabilité de réparer une injustice vieille de plus de 60 ans (...) Comme le disait magnifiquement Mandela : notre liberté est incomplète sans la liberté des Palestiniens. (...) Le vote de l'Assemblée nationale française sera un vote pour la paix, un vote pour la justice, un vote pour la sécurité de l'État d'Israël et de tout le Moyen-Orient (...) Il serait inconcevable que le gouvernement ne reconnaisse pas officiellement la Palestine au lendemain du vote de cette résolution."
Élisabeth Guigou, présidente PS de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : "La conférence internationale proposée par François Hollande pourrait convaincre les pays arabes qui ne l'ont pas encore fait de reconnaître Israël."
Axel Poniatowski, député UMP et ancien président de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée : "Le rapprochement du Fatah et du Hamas crée une nouvelle donne politique à encourager et à soutenir pour la paix. (...) La paix ne peut être que le fruit de la reprise de négociations et du dialogue entre les deux parties. Et ceci n'est possible qu'à condition qu'au moins en droit, les deux parties soient dans un rapport mieux équilibré. Cela s'appelle la reconnaissance d'un État palestinien."
Meyer Habib, député UDI des Français d'Israël notamment : "L'adoption de cette proposition reviendrait à reconnaître le terrorisme comme moyen de pression politique légitime. Reconnaître l'État palestinien, c'est dire au Hamas : continuez à tuer. Le Hamas est l'équivalent de Daech et d'al-Qaida (...) Jérusalem est la capitale du peuple juif depuis 3 000 ans."
Gilbert Collard (FN) : "Le droit international pour vous, ce sont les banlieues qu'il faut reconquérir (...) Vous embrassez le Hamas, le terrorisme, la haine, la mort dans les villes d'Israël et à Jérusalem, soyez lucides. (...) Nous voulons un État palestinien, mais dans les conditions requises, pas dans le désordre, le terrorisme (...) Vous faites honte au droit international."
Claude Goasguen (UMP) : "Quel État palestinien nous allons reconnaître ? Quel est le territoire de cet État ?"
Israël/Palestine : Discours de Laurent Fabius à l’Assemblée nationale
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Vous allez vous prononcer, mardi prochain, après ce débat, dans un vote concernant la reconnaissance de l’Etat de Palestine.
Un tel débat suivi d’un scrutin n’est pas habituel : la reconnaissance
d’un Etat est en effet une prérogative de l’exécutif, et il est rare que
le Parlement se saisisse d’une telle question. Mais la situation
elle-même est exceptionnelle : l’interminable conflit
israélo-palestinien, l’attachement de la France envers les deux peuples,
le désir de notre pays de voir la paix enfin s’instaurer là-bas
expliquent votre volonté commune, même si elle s’exprime par des
positions diverses, de contribuer à une solution politique.
* * *
Je commencerai sur ce sujet par une évidence : la France est l’amie à la
fois du peuple israélien et du peuple palestinien. Et ceci devrait
guider le fond et le ton des prises de position. Nos seuls ennemis dans
cette région sont les extrémistes et les fanatiques qui, de chaque côté,
entravent la marche vers la paix par ce que j’appellerai leur « spirale
du talion ».
Dans cette recherche de la paix, notre pays s’est depuis longtemps
déclaré favorable à la solution des deux Etats. Le 29 novembre 1947,
lors du vote de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la création
de deux Etats, la France apporta sa voix décisive. Je rappelle le texte,
en 1947, de la résolution 181 de l’Assemblée générale des Nations
Unies : « les Etats indépendants arabe et juif (…) commenceront d’exister (…) le 1er octobre 1948 au plus tard ».
La France fut l’une des premières, après l’URSS et les Etats-Unis, à
reconnaître le jeune Etat d’Israël, qui dut conquérir de haute lutte son
droit à l’indépendance. Ce fut aussi la position du Général de Gaulle,
de ses successeurs – et, par un discours resté fameux prononcé à la
tribune de la Knesset en 1982, celle de François Mitterrand, qui traça
la perspective en reconnaissant l’aspiration légitime du peuple
palestinien à un Etat.
Au-delà des alternances politiques, c’est la position constante de la
diplomatie française. Les votes récents de la France en faveur de la
Palestine comme membre de l’UNESCO ou comme Etat observateur non membre à
l’ONU vont dans le même sens. C’est également la position du Président
François Hollande et du Premier Ministre Manuel Valls ; jeréaffirme
cette position. Notre conviction est que le règlement définitif du
conflit et l’avènement d’une paix durable au Proche-Orient ne pourront
être obtenus que par la coexistence de deux Etats souverains et
indépendants. La conséquence logique de cette position est claire – et
je l’exprime clairement : la France reconnaîtra l’Etat de Palestine.
Cette reconnaissance, je l’ai dit, ce n’est pas une faveur, un
passe-droit, c’est un droit.
La question qui se pose à nous n’est donc pas celle des principes,
puisque celle-ci est tranchée, mais celle des modalités : quand et
comment ? Plus largement, quelle méthode pour essayer d’aboutir
concrètement à la paix ? C’est le débat qu’appelle la proposition
soumise à votre Assemblée.
***
Mesdames et Messieurs les députés, personne ne peut nier que l’espoir de paix au Proche-Orient soit plus que jamais menacé.
Nous partageons tous devant ce conflit un sentiment d’urgence. Nous
mesurons la gravité de la situation. Nous savons les ravages que crée
des deux côtés, et ailleurs, l’absence de perspective concrète de
solution. Nous voyons l’étendue des drames humains et les atteintes,
toujours plus inquiétantes, portées à la solution des deux Etats.
C’est d’ailleurs pourquoi plus de 130 pays dans le monde ont reconnu la
Palestine. C’est aussi pourquoi, au cours des dernières semaines,
plusieurs pays ou Parlements voisins ont pris des initiatives voisines :
la Suède, le Parlement de Grande-Bretagne, d’Irlande et, très
récemment, celui d’Espagne. Ils ont voulu exprimer que, face à l’impasse
actuelle, ils refusaient le fatalisme et l’inertie. Nous sommes
nous-mêmes convaincus qu’il faut agir pour faire avancer la paix.
La paix, nous en connaissons depuis longtemps les contours. Elle doit
reposer sur l’existence de deux Etats souverains et démocratiques,
vivant côte à côte en paix et en sécurité, sur la base des lignes de
1967 et avec Jérusalem pour capitale. C’est d’ailleurs le paradoxe
tragique du conflit israélo-palestinien et sa spécificité par rapport à
d’autres conflits : les termes de sa résolution sont pour l’essentiel
déjà connus, et cependant il apparaît depuis des décennies comme le
symbole du conflit insoluble.
Car il est vrai que la méfiance est forte entre les deux parties, même
si les opinions publiques des deux côtés sont majoritairement favorables
à la solution des deux Etats. La poursuite illégale des implantations
depuis les années 1970 dans les territoires occupés par Israël menace à
un terme de plus en plus rapproché la viabilité d’un Etat palestinien,
cependant que la position de certains groupes palestiniens tels le
Hamas, qui appellent à la destruction d’Israël, rejettent les accords
d’Oslo et exaltent la violence, est évidemment contraire à la volonté de
solution et à nos choix.
Bref, face à une paix nécessaire et espérée, les obstacles se multiplient.
Le processus de négociations entre les deux parties, que le Secrétaire
d’Etat américain Kerry a tenté avec ténacité de relancer en début
d’année, apparaît à l’arrêt.
L’explosion des violences provoque l’effroi, avec encore récemment
l’attentat barbare commis contre des Israéliens dans une synagogue de
Jérusalem, et cet été, la tragédie insupportable qui a frappé les
habitants de Gaza.
A Gaza précisément, rien n’est réglé, en Cisjordanie, à Jérusalem,
partout la tension grandit : une étincelle peut, à chaque instant,
conduire à l’embrasement général.
Cette situation dramatique, c’est à la fois l’expression et
l’aboutissement de décennies de tensions, avec l’engagement périodique
de négociations et l’échec périodique de ces mêmes négociations. Atel
point qu’au fil des années, ce conflit est devenu une sorte de « rocher
de Sisyphe des relations internationales ». Achaque reprise des
discussions, l’espoir renaît ; mais, quand le but approche, quand chacun
espère que les deux parties peuvent et vont conclure, la rechute hélas
se produit.
A Madrid, puis lors des accords d’Oslo, la paix a pu sembler à portée de
main. Lors des sommets de Camp David, de Taba aussi, où l’issue
paraissait proche. Mais la paix a fini toujours par se dérober, rendant
chaque fois plus amères et plus brutales les désillusions de ceux qui
croyaient en elle.
Face à cette impasse, c’est le devoir de la communauté internationale de
réagir, en particulier le devoir de la France, puissance de paix, amie
traditionnelle des Israéliens et des Palestiniens, même si nous savons
que la tâche est et sera très difficile.
***
Mesdames et Messieurs les députés,
Le texte qui vous est soumis affirme « l’urgente nécessité d’aboutir à
un règlement définitif du conflit permettant l’établissement d’un Etat
démocratique et souverain de Palestine en paix et en sécurité aux côtés
d’Israël ». Il affirme que « la solution des deux Etats, promise
avec constance par la France et l’Union européenne, suppose la
reconnaissance de l’Etat de Palestine aux côtés de l’Etat d’Israël ». Et il « invite le Gouvernement français à reconnaître l’Etat de Palestine en vue d’obtenir un règlement définitif du conflit ».
Certains parmi vous estiment que, pour des raisons constitutionnelles,
ils ne peuvent prendre position favorable, ou position tout court, car
cela empiéterait sur les pouvoirs de l’exécutif. Jeveux être clair. Ce
qu’interdit la Constitution au titre de l’article 34-1, c’est que le
Parlement inscrive à l’ordre du jour des propositions de résolution
contenant des « injonctions » à l’égard du Gouvernement. Or la
proposition examinée constitue, non une injonction, mais – ce n’est pas
une querelle sémantique – une invitation à l’adresse du Gouvernement.
Donc, pas d’ambiguïté : sur la question de la reconnaissance de l’Etat
de Palestine, le Parlement peut se prononcer, il va le faire, mais aux
termes de notre Constitution, l’exécutif – et lui seul – est juge de
l’opportunité politique.
Mesdames et Messieurs,
Comment servir le plus efficacement possible la cause de la paix ?
La France défend depuis longtemps l’idée que la reconnaissance de l’Etat
de Palestine doit intervenir dans le cadre d’un règlement global et
définitif du conflit, négocié par les deux parties. Pour une raison :
nous ne voulons pas d’une reconnaissance symbolique qui n’aboutirait
qu’à un Etat virtuel. Nous voulons un Etat de Palestine réel. Après
vingt-cinq années de « processus de paix » sans résultat, on ne peut se
contenter d’une reconnaissance en trompe-l’œil, suivie d’aucun effet
concret.
Mais l’objectif souhaitable d’une reconnaissance inscrite dans le cadre
d’un accord global n’a de sens que si les négociations s’engagent
effectivement, si elles avancent et si elles aboutissent. En d’autres
termes, nous soutenons la négociation, mais nous refusons que celle-ci
devienne le mode de gestion d’un statu quo injuste et intenable. Nous
refusons un faux-semblant où les deux parties, livrées seules à
elles-mêmes, ne parviendraient qu’à ressasser les mêmes questions sans
qu’un cadre et un terme clairs soient donnés à la négociation. Bref, la
négociation accompagnant la reconnaissance ne peut devenir un moyen, le
moyen d’éviter ou d’empêcher cette reconnaissance.
***
Dès lors, constatant le blocage actuel, nous pensons qu’il est légitime
de retenir une approche permettant de donner une réelle et peut-être
ultime chance à la négociation.
Nous considérons qu’il est indispensable de sortir d’un face-à-face
solitaire entre Israéliens et Palestiniens, méthode qui a fait la preuve
de son peu d’efficacité. Leconstat historique de ces dernières
décennies est en effet sans appel : seules, ou même avec le concours des
Etats-Unis, les deux parties réussissent – difficilement – à discuter
mais elles ne parviennent pas à conclure. Notamment pour des raisons de
politique intérieure, elles ne parviennent pas à accomplir les dernières
concessions qu’impose la signature d’un compromis.
Il faut donc essayer de faire évoluer cette méthode. Il faut un
accompagnement, certains diront une pression de la communauté
internationale pour aider les deux parties à faire le geste final
indispensable et accomplir le pas ultime qui mènera à la paix.
C’est ce à quoi le Gouvernement français s’emploie en ce moment même.
Aux Nations Unies, nous travaillons avec nos partenaires pour essayer de
faire adopter une résolution du Conseil de Sécurité en vue d’une
relance et d’une conclusion des négociations, pour laquelle le terme de
deux ans est le plus souvent évoqué. Le Gouvernement français peut
reprendre ce chiffre à son compte.
Après tant d’efforts et d’échecs, le résultat n’est pas assuré. Mais
nous ne voulons écarter aucune chance de paix. Les objectifs de cette
résolution espérée sont clairs. Fixer un cap : nous voulons éviter
l’écueil de négociations sans fin, qui reprendraient depuis le départ
des efforts déjà accomplis depuis des années. Des paramètres précis pour
un règlement du conflit adoptés en amont par la communauté
internationalefourniront la base des futures négociations. Et nous
devons fixer un calendrier. Car en l’absence de calendrier, comment
convaincre qu’il ne s’agira pas d’un énième processus sans perspective
réelle d’aboutir ?
Parallèlement à ces négociations aux Nations Unies, la France plaide
pour créer les conditions d’un effort collectif au service de la paix.
L’expérience nous enseigne, je l’ai souligné, que les Israéliens et les
Palestiniens ne parviennent pas à conclure seuls. Les décisions à
prendre sont si délicates qu’un accompagnement et un soutien extérieurs
sont indispensables, avec et au-delà même des Etats-Unis qui ont un rôle
majeur à jouer. D’autres pays sont par ailleurs directement concernés
par la solution du conflit : je cite notamment l’Egypte ou la Jordanie,
qui accueillent de nombreux réfugiés palestiniens depuis des décennies
ou exercent des responsabilités particulières sur les Lieux saints.
La France souhaite entraîner dans cette démarche à la fois l’Union
européenne, la Ligue arabe, les membres permanents du Conseil de
Sécurité, dont les Etats-Unis, dans une mobilisation collective en
faveur de la paix au Proche-Orient. Une conférence internationale
pourrait être organisée afin d’appuyer cette dynamique indispensable. La
France est disposée à en prendre l’initiative. Dans cette négociation
diplomatique, la reconnaissance de l’Etat palestinien constituera un
instrument du règlement définitif du conflit, un levier au service de la
paix.
Et si ces efforts échouent, dira-t-on ? Si cette ultime tentative de
solution négociée n’aboutit pas ? Alors, il faudra que la France prenne
ses responsabilités, en reconnaissant sans délai l’Etat de Palestine.
Nous y sommes prêts.
***
Mesdames et Messieurs les Députés,
La position du Gouvernement français se veut à la fois positive et
équilibrée. Pas question d’un statu quo qui, en réalité, menace la
solution des deux Etats. Pas question non plus de céder sur la sécurité
d’Israël. Et pas question d’« importer » chez nous le conflit
israélo-palestinien. Dans notre esprit, les votes qui vont intervenir
n’opposeront pas d’un côté ceux qui soutiennent les Palestiniens et de
l’autre ceux qui soutiennent les Israéliens : la reconnaissance de
l’Etat de Palestine est en effet nécessaire aussi pour assurer
durablement le développement et la sécurité d’Israël, elle devrait donc
logiquement être soutenue par tous les amis d’Israël. Inversement, nous
pensons qu’être un ami d’Israël n’est nullement être un ennemi de la
Palestine. Le point de rencontre est la recherche de la paix qui
implique de reconnaître l’Etat palestinien, selon la méthode et au
moment les plus efficaces pour servir cette paix. Sur ce chemin escarpé,
nous ne ménageons pas nos efforts. Car nous savons comme vous que le
temps est compté à celles et ceux qui, dans cette région et pour cette
région, veulent sincèrement la paix.
Israël/Palestine : Débat sur la reconnaissance de l'État palestinien à l'Assemblée nationale française
Après les Parlements britannique et espagnol, l'Assemblée débat à son
tour vendredi de la reconnaissance de l'État palestinien par le biais
d'une résolution non contraignante qui devrait être ensuite adoptée
mardi sans le soutien de la droite. Le texte soumis aux députés par le
groupe socialiste "invite le gouvernement à reconnaître l'État de
Palestine en vue d'obtenir un règlement définitif du conflit" et juge
que "la solution des deux États, promue avec constance par la France et
l'Union européenne, suppose la reconnaissance de l'État de Palestine aux
côtés de celui d'Israël". Le débat, qui débute à 9 h 30, sera limité à 1
h 15 et suivi de la réponse du ministre des Affaires étrangères Laurent
Fabius. Le vote solennel aura lieu le 2 décembre et le Sénat examinera
un texte identique le 11.
Cette démarche, non contraignante pour le gouvernement, s'inscrit dans un mouvement européen pour que la reconnaissance de la Palestine, jusque-là envisagée comme l'aboutissement de négociations, soit utilisée comme un moyen de pression sur Israël pour relancer un processus au point mort depuis l'échec de la médiation américaine au printemps dernier. Cela alors que la viabilité même d'un État palestinien est menacée par la colonisation et qu'un nouveau cycle de violences menace. Répondant à l'invitation de personnalités israéliennes engagées pour la paix, des votes similaires viennent d'avoir lieu à la quasi-unanimité au Parlement britannique, au Sénat irlandais et au Congrès des députés espagnols. La Suède a reconnu l'État palestinien fin octobre, devenant le 135e État à le faire.
En France, la question est très sensible politiquement, à la fois parce que la cause palestinienne a toujours été très populaire et soutenue diplomatiquement et aussi parce qu'y vit la première communauté juive d'Europe (entre 500 et 600 000 personnes) qui dénonce une montée de l'antisémitisme ces dernières années. Ce vote risque d'"exacerber la situation" en France, a ainsi jugé l'ambassadeur d'Israël, Yossi Gal, en faisant allusion aux incidents survenus lors de manifestations pro-palestiniennes cet été durant l'intervention israélienne à Gaza. À Paris, des rassemblements "pro-israéliens" sont prévus à la mi-journée près de l'Assemblée, et des "pro-palestiniens" en fin d'après-midi.
Au PS, une dizaine de députés (sur 289) n'ont pas signé la résolution. Parmi eux, l'Alsacien Armand Jung, président du groupe d'amitié France-Israël, et le maire de Sarcelles (Val-d'Oise), François Pupponi, commune qui abrite une forte population de confessions juive et musulmane. L'UMP, favorable à la solution des deux États au bout d'un processus de paix, est à une très grande majorité hostile à cette démarche, même si elle a prévu de répartir son temps de parole entre deux contre (Claude Goasguen et Pierre Lellouche) et un pour (Axel Poniatowski). Le chef de file du groupe UMP Christian Jacob argumente qu'on est "clairement dans le domaine réservé de l'exécutif". Candidat à la présidence du parti l'UMP, Nicolas Sarkozy a appelé à voter contre "une reconnaissance unilatérale quelques jours après un attentat meurtrier (l'attaque contre une synagogue perpétrée à Jérusalem) et alors qu'il n'y a aucun processus de paix". Même argumentation à l'UDI. "Nous ne pensons pas que ce soit le bon moyen de passer par le Parlement", selon le président du groupe, Philippe Vigier.
À gauche, le texte sera soutenu "avec enthousiasme" par les écologistes et le Front de gauche, qui avaient déposé leurs propres résolutions, tandis que les radicaux de gauche sont partagés. Pour les communistes, "c'est un combat historique", a rappelé le député François Asensi, qui a appelé le gouvernement à une reconnaissance "au lendemain du vote". Mais le gouvernement, qui a donné son aval à la démarche des parlementaires, "n'est pas lié", a rappelé la semaine dernière Laurent Fabius, pour qui la reconnaissance doit être "utile" à un règlement du conflit, et pas simplement symbolique". Paris veut agir dans un cadre international concerté. Et notamment à l'ONU, où les Palestiniens ont annoncé leur intention de déposer une résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne en 2016. Afin d'éviter le veto américain, la France tente avec ses partenaires européens de promouvoir un texte alternatif qui ne fixe pas de calendrier, selon des sources françaises.
Cette démarche, non contraignante pour le gouvernement, s'inscrit dans un mouvement européen pour que la reconnaissance de la Palestine, jusque-là envisagée comme l'aboutissement de négociations, soit utilisée comme un moyen de pression sur Israël pour relancer un processus au point mort depuis l'échec de la médiation américaine au printemps dernier. Cela alors que la viabilité même d'un État palestinien est menacée par la colonisation et qu'un nouveau cycle de violences menace. Répondant à l'invitation de personnalités israéliennes engagées pour la paix, des votes similaires viennent d'avoir lieu à la quasi-unanimité au Parlement britannique, au Sénat irlandais et au Congrès des députés espagnols. La Suède a reconnu l'État palestinien fin octobre, devenant le 135e État à le faire.
En France, la question est très sensible politiquement, à la fois parce que la cause palestinienne a toujours été très populaire et soutenue diplomatiquement et aussi parce qu'y vit la première communauté juive d'Europe (entre 500 et 600 000 personnes) qui dénonce une montée de l'antisémitisme ces dernières années. Ce vote risque d'"exacerber la situation" en France, a ainsi jugé l'ambassadeur d'Israël, Yossi Gal, en faisant allusion aux incidents survenus lors de manifestations pro-palestiniennes cet été durant l'intervention israélienne à Gaza. À Paris, des rassemblements "pro-israéliens" sont prévus à la mi-journée près de l'Assemblée, et des "pro-palestiniens" en fin d'après-midi.
Au PS, une dizaine de députés (sur 289) n'ont pas signé la résolution. Parmi eux, l'Alsacien Armand Jung, président du groupe d'amitié France-Israël, et le maire de Sarcelles (Val-d'Oise), François Pupponi, commune qui abrite une forte population de confessions juive et musulmane. L'UMP, favorable à la solution des deux États au bout d'un processus de paix, est à une très grande majorité hostile à cette démarche, même si elle a prévu de répartir son temps de parole entre deux contre (Claude Goasguen et Pierre Lellouche) et un pour (Axel Poniatowski). Le chef de file du groupe UMP Christian Jacob argumente qu'on est "clairement dans le domaine réservé de l'exécutif". Candidat à la présidence du parti l'UMP, Nicolas Sarkozy a appelé à voter contre "une reconnaissance unilatérale quelques jours après un attentat meurtrier (l'attaque contre une synagogue perpétrée à Jérusalem) et alors qu'il n'y a aucun processus de paix". Même argumentation à l'UDI. "Nous ne pensons pas que ce soit le bon moyen de passer par le Parlement", selon le président du groupe, Philippe Vigier.
À gauche, le texte sera soutenu "avec enthousiasme" par les écologistes et le Front de gauche, qui avaient déposé leurs propres résolutions, tandis que les radicaux de gauche sont partagés. Pour les communistes, "c'est un combat historique", a rappelé le député François Asensi, qui a appelé le gouvernement à une reconnaissance "au lendemain du vote". Mais le gouvernement, qui a donné son aval à la démarche des parlementaires, "n'est pas lié", a rappelé la semaine dernière Laurent Fabius, pour qui la reconnaissance doit être "utile" à un règlement du conflit, et pas simplement symbolique". Paris veut agir dans un cadre international concerté. Et notamment à l'ONU, où les Palestiniens ont annoncé leur intention de déposer une résolution réclamant la fin de l'occupation israélienne en 2016. Afin d'éviter le veto américain, la France tente avec ses partenaires européens de promouvoir un texte alternatif qui ne fixe pas de calendrier, selon des sources françaises.
Syrie/Irak : L'Etat islamique pourrait perdre la guerre faute d'argent (Assawra)
Les combattants de l'Etat islamique (EI) pourraient perdre la guerre
qu'ils mènent en Irak et en Syrie faute de disposer de suffisamment de
liquidités pour contrôler les territoires qu'ils ont conquis, alors
qu'ils disposent d'actifs dont la valeur est estimée à plus de 2000
milliards de dollars (1600 milliards d'euros), selon des experts
internationaux.
Mais la gestion d'une administration entière - versement du salaire des fonctionnaires et de la solde des combattants, entretien des équipements et des services publics - représente un coût que l'Etat islamique ne peut pas assumer, selon Jean-Charles Brisard, consultant international et spécialiste du terrorisme.
"Ce qui veut dire qu'à un certain moment la population risque de se tourner contre l'Etat islamique, ce qui n'est actuellement pas le cas, notamment en Irak", dit Jean-Charles Brisard dans un entretien publié jeudi.
Selon lui, le sort de l'EI pourrait se trouver entre les mains des chefs tribaux sunnites irakiens qui ont joué un rôle central en 2006 et 2007 lorsqu'ils combattaient Al Qaïda avec le soutien de l'armée américaine.
La politique menée par le gouvernement de l'ancien Premier ministre Nouri al Maliki, largement dominé par les chiites, a peu à peu incité les sunnites irakiens à soutenir l'EI et favorisé sa montée en puissance.
Selon un rapport rédigé par Jean-Charles Brisard et Damien Martinez, directeur des ventes chez Thomson Reuters Risk pour l'Europe occidentale, les revenus annuels de l'EI sont évalués à 2,9 milliards de dollars par an, pour l'essentiel tirés de l'exploitation de ressources naturelles.
Jean-Charles Brisard explique que les frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis qui visent l'Etat islamique n'ont pas pour objectif de ruiner l'activité économique, par crainte de voir la population se tourner contre les Américains.
(27-11-2014)
Mais la gestion d'une administration entière - versement du salaire des fonctionnaires et de la solde des combattants, entretien des équipements et des services publics - représente un coût que l'Etat islamique ne peut pas assumer, selon Jean-Charles Brisard, consultant international et spécialiste du terrorisme.
"Ce qui veut dire qu'à un certain moment la population risque de se tourner contre l'Etat islamique, ce qui n'est actuellement pas le cas, notamment en Irak", dit Jean-Charles Brisard dans un entretien publié jeudi.
Selon lui, le sort de l'EI pourrait se trouver entre les mains des chefs tribaux sunnites irakiens qui ont joué un rôle central en 2006 et 2007 lorsqu'ils combattaient Al Qaïda avec le soutien de l'armée américaine.
La politique menée par le gouvernement de l'ancien Premier ministre Nouri al Maliki, largement dominé par les chiites, a peu à peu incité les sunnites irakiens à soutenir l'EI et favorisé sa montée en puissance.
Selon un rapport rédigé par Jean-Charles Brisard et Damien Martinez, directeur des ventes chez Thomson Reuters Risk pour l'Europe occidentale, les revenus annuels de l'EI sont évalués à 2,9 milliards de dollars par an, pour l'essentiel tirés de l'exploitation de ressources naturelles.
Jean-Charles Brisard explique que les frappes aériennes de la coalition menée par les Etats-Unis qui visent l'Etat islamique n'ont pas pour objectif de ruiner l'activité économique, par crainte de voir la population se tourner contre les Américains.
Le rapport estime à 30 millions de dollars les revenus
mensuels que l'Etat islamique tire d'activités d'extorsion, soit 12% de
ses recettes.A titre d'exemple, l'EI perçoit 800 dollars sur l'entrée en
Irak de camions en provenance de Jordanie et de Syrie, taxe les
retraits bancaires, prélève un impôt sur le pillage des sites
archéologiques et monnaye la protection accordée aux populations non
musulmanes.
Le pétrole représente de son côté 38% des revenus de l'Etat islamique,
contre 17% pour le gaz, 4% pour les enlèvements et les rançons et 2%
versés sous la forme de dons.(27-11-2014)
Israël/Palestine : Hollande souhaite conduire une "initiative diplomatique" à propos de l'État palestinien
La France souhaite organiser une conférence internationale pour tenter
de trouver une issue au conflit israélo-palestinien, a annoncé jeudi
François Hollande. "Il y a une initiative
diplomatique que la France doit conduire", a déclaré le président aux
médias. "C'est ce que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius
aura à dire demain" vendredi lors d'un débat organisé à l'Assemblée
nationale sur une résolution recommandant au gouvernement français de
reconnaître l'État palestinien, a précisé Hollande.
Le président français a souligné que pour la France, le conflit devait être réglé "sur la base de ce qui a toujours été le paramètre majeur de la position française : un Etat palestinien reconnu à côté d'un Etat israélien avec la garantie de sa sécurité". Après le débat prévu vendredi, les députés sont appelés à voter mardi sur la résolution qui est non contraignante et qui invite l'exécutif français à reconnaître l'Etat de Palestine.
Les négociations entre Israéliens et Palestiniens ont échoué au printemps dernier, malgré neuf mois de navettes et d'efforts du secrétaire d'Etat américain John Kerry, et toute perspective de reprise des discussions semble exclue, alors que les violences se multiplient à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
(27-11-2014)
Le président français a souligné que pour la France, le conflit devait être réglé "sur la base de ce qui a toujours été le paramètre majeur de la position française : un Etat palestinien reconnu à côté d'un Etat israélien avec la garantie de sa sécurité". Après le débat prévu vendredi, les députés sont appelés à voter mardi sur la résolution qui est non contraignante et qui invite l'exécutif français à reconnaître l'Etat de Palestine.
Les négociations entre Israéliens et Palestiniens ont échoué au printemps dernier, malgré neuf mois de navettes et d'efforts du secrétaire d'Etat américain John Kerry, et toute perspective de reprise des discussions semble exclue, alors que les violences se multiplient à Jérusalem-Est et en Cisjordanie occupée.
(27-11-2014)
jeudi 27 novembre 2014
Israël/Palestine : La maison de Ghassan Abou Jamal va être détruite
Elle déambule, perdue, dans sa maison vide. Ses trois enfants ne
comprennent pas pourquoi ils ne peuvent plus dormir dans leur chambre.
C'est parce que leur père a tué cinq personnes dans une synagogue de
Jérusalem et qu'Israël fait supporter aux siens les conséquences de ses
actes.
Ghassan Abou Jamal, 31 ans, et son cousin Oudaï, 22 ans, des
Palestiniens de Jérusalem-Est, partie de la ville occupée et annexée par
Israël, ont attaqué au hachoir et au pistolet des fidèles juifs pendant
la prière le 18 novembre. Quatre rabbins et un policiers sont morts.
Les policiers ont abattu les deux assaillants.
Depuis, Israël a ordonné qu'on détruise la maison de Ghassan Abou Jamal.
Il a aussi révoqué le permis de résidence de sa femme Nadia à Jérusalem
et elle va devoir partir.
Mais leurs trois enfants vont pouvoir rester. Walid, Salma et Mohamed,
6, 4 et 3 ans, ont la permission de résider à Jérusalem depuis leur
naissance, comme leur père, né dans leur quartier de Jabal Moukabber, un
entrelacs de maisons accrochées aux hauteurs escarpées de
Jérusalem-Est. Nadia, elle, est née en Cisjordanie occupée. Son mari et
elle avaient dépensé une fortune en frais d'avocat pour qu'elle obtienne
le précieux papier bleu."Mes enfants ont déjà perdu leur père. Maintenant, ils veulent aussi m'éloigner d'eux et détruire la seule maison qu'ils ont jamais connue", dit Nadia, hagarde, Mohamed dans les bras.
Même s'ils restent, Walid, Mohamed et Salma ont perdu tous leurs droits: plus aucune couverture sociale, plus aucune aide.
Aujourd'hui, Walid avait rendez-vous à l'hôpital pour une radiographie du crâne, mais "tout ça, c'est fini", lâche Nadia. Mohamed, qui a des problèmes de coeur, n'est plus couvert.
"Qu'est-ce qu'ils ont fait ? C'est une punition collective, une décision injuste. Le lendemain de l'attaque, ils nous ont annoncé tout ça. Mais si on avait su que mon mari préparait une attaque, bien sûr qu'on l'aurait arrêté!", lance Nadia, dont le voile noir fait ressortir la blancheur du visage.
Israël dit ouvertement que c'est pour donner à réfléchir à ceux que tenterait l'action violente qu'il sévit contre les proches.
Les traits tirés, les larmes au bord des yeux, Nadia, encore abasourdie, raconte comment "on a découvert à la radio que l'homme que j'aime avait fait une chose comme ça".
"Les Israéliens refusent de nous rendre les corps. Comme je risque l'expulsion, je ne le reverrai sûrement jamais. Et sans l'avoir revu, ne serait-ce qu'une fois, j'ai l'impression qu'il va frapper à la porte, que je vais ouvrir et le voir devant moi", dit-elle.
A ses pieds, Salma, visage fermé, ne dit pas un mot. Sourcils froncés, elle regarde les murs de la maison. Des trous signalent l'endroit où les policiers ont prévu de placer les explosifs.
Avant, Salma et ses frères n'étaient pas comme cela, affirme Nadia. "Maintenant, ils sont énervés, ils deviennent violents, ils ne dorment plus. Tous les soirs, ils redoutent que les policiers israéliens viennent détruire la maison".
Toute la famille Abou Jamal assure ne pas comprendre ce qui a poussé Ghassan et Oudaï.
Deux jours plus tôt, il y avait eu la mort d'un chauffeur de bus palestinien -- un suicide selon les légistes israéliens, peut-être un meurtre selon le légiste palestinien. Sa mort a secoué les Palestiniens de Jérusalem-Est, qui dénoncent de longue date l'occupation et l'annexion qui les fait se sentir étrangers dans leur ville.
Et puis, racontent les proches de Ghassan, il y avait le désespoir d'un père de famille qui n'est jamais parvenu à joindre les deux bouts, endetté, incapable parfois de nourrir ses enfants sans l'aide de sa famille à laquelle sa fierté lui interdisait de demander quoi que ce soit.
La maison d'Oudaï Abou Jamal doit aussi être détruite. Dix personnes se retrouvent à la rue.
"Répondre à la violence par la violence, ça ne va qu'encourager les
jeunes à commettre plus d'attaques", assure la mère d'Oudaï, Oum Oudaï
Abou Jamal.
Irak: l'assaut de l'EI sur Ramadi stoppé par l'armée et les tribus alliées
Les forces irakiennes et des tribus alliées ont stoppé une offensive du
groupe Etat islamique (EI) sur le centre de Ramadi, chef-lieu de la
province stratégique d'Al-Anbar que les jihadistes contrôlent déjà en
grande partie, a annoncé une source militaire jeudi.
"Nous avons été en mesure de stopper l'avancée des combattants près du siège du gouvernement régional" mercredi soir, a indiqué le colonel Haytham al-Daraji, impliqué dans les combats.
Les combats avaient débuté dans la journée de mercredi après le retrait de l'armée et de la police d'Al-Hoz, un secteur allant du sud de Ramadi jusqu'au centre-ville.
Ces affrontements ont fait quatre morts et 21 blessés dans les forces gouvernementales, selon l'officier et un médecin. Le nombre de victimes dans les rangs jihadistes n'est pas connu.
Le colonel a précisé que des renforts avaient été déployés dans la ville.
La quasi-totalité d'Al-Anbar est aux mains des jihadistes et l'EI, qui contrôle certains quartiers de Ramadi depuis le début de l'année, a lancé vendredi dernier une nouvelle offensive pour prendre la totalité la cité, en particulier le centre-ville.
La prise de Ramadi serait cruciale pour l'EI car elle lui permettrait d'asseoir son autorité sur la province stratégique d'Al-Anbar, frontalière de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, mais aussi de la Syrie, où les jihadistes contrôlent également de vastes pans de territoires.
"Si nous perdons Al-Anbar, nous perdrons l'Irak", a déclaré mercredi à la télévision le gouverneur de la province Ahmed al-Doulaimi depuis l'Allemagne, où il est soigné après avoir été blessé par un tir d'obus en septembre.
(27-11-2014)
"Nous avons été en mesure de stopper l'avancée des combattants près du siège du gouvernement régional" mercredi soir, a indiqué le colonel Haytham al-Daraji, impliqué dans les combats.
Les combats avaient débuté dans la journée de mercredi après le retrait de l'armée et de la police d'Al-Hoz, un secteur allant du sud de Ramadi jusqu'au centre-ville.
Ces affrontements ont fait quatre morts et 21 blessés dans les forces gouvernementales, selon l'officier et un médecin. Le nombre de victimes dans les rangs jihadistes n'est pas connu.
Le colonel a précisé que des renforts avaient été déployés dans la ville.
La quasi-totalité d'Al-Anbar est aux mains des jihadistes et l'EI, qui contrôle certains quartiers de Ramadi depuis le début de l'année, a lancé vendredi dernier une nouvelle offensive pour prendre la totalité la cité, en particulier le centre-ville.
La prise de Ramadi serait cruciale pour l'EI car elle lui permettrait d'asseoir son autorité sur la province stratégique d'Al-Anbar, frontalière de la Jordanie, de l'Arabie saoudite, mais aussi de la Syrie, où les jihadistes contrôlent également de vastes pans de territoires.
"Si nous perdons Al-Anbar, nous perdrons l'Irak", a déclaré mercredi à la télévision le gouverneur de la province Ahmed al-Doulaimi depuis l'Allemagne, où il est soigné après avoir été blessé par un tir d'obus en septembre.
(27-11-2014)
Syrie : A Alep, la guerre a poussé les marchands du souk dans la rue
Ils étaient si fiers de leurs magasins dans le vieil Alep mais la guerre
les a chassés et ces commerçants se retrouvent aujourd'hui derrière des
éventaires sur les trottoirs de la cité économique de Syrie.
Sur la rue Fourqane, principale artère commerçante d'Alep-ouest, la partie de la ville aux mains des forces gouvernementales, Hussein Abdallah fait revivre Arax, une marque réputée pour ses délicieux falafels au jus de grenade qui existe aussi à Beyrouth et même aux États-Unis.
"Nous avions un magasin de 40 m2 qui était toujours plein car il était fameux chez les Alépins comme parmi les étrangers. La guerre m'a obligé à fermer cette boutique fondée par mon grand-père", explique cet homme de 30 ans pendant que ses employés jettent des boulettes de pois chiches dans l'huile bouillante.
"Cela ne marche pas comme avant mais à quoi ça sert de se plaindre? Il faut travailler, c'est notre pays", dit cet ancien marchand d'al-Saqtiyé.
Ce marché de fruits et légumes spécialisé dans les plats traditionnels alépins était l'une des nombreuses halles du souk al-Madina d'Alep.
Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986, Al-Madina est le plus grand marché couvert du monde: il s'étire sur une quinzaine de kilomètres de ruelles tortueuses dans la vieille ville d'Alep et sa partie la plus ancienne date du 14e siècle.
Mais il est aujourd'hui inaccessible car il se trouve dans une zone de combats. Une grande partie de ce célèbre souk a été détruite par les incendies et les bombardements depuis qu'Alep a été coupée en deux à l'été 2012, quand les rebelles anti-régime se sont emparés de plus la moitié de la ville. Aujourd'hui, le souk est en majorité sous contrôle de la rébellion.
Tous les commerçants se plaignent d'avoir vu leur chiffre d'affaires s'effondrer et tous rêvent de retrouver leurs anciennes boutiques, même détruites.
Mohammad Attrach, 51 ans, vendait des voitures à Sakhour, quartier aujourd'hui aux mains des rebelles, mais la guerre l'a contraint à revenir à l'activité familiale: il vend des mouchabak, une pâte frite et sucrée en forme de gros spaghettis.
"La boutique fondée par mon grand-père se trouvait à Bab Jnein. Elle a brûlé et mon magasin de voitures a fermé. Il fallait se serrer les coude, alors j'ai trouvé un associé et je fabrique des mouchabak à la façon traditionnelle", précise-t-il sous la bannière de son étal "Les fils de hajj Ali Zahida".
Bab Jnein, une ancienne porte de la vieille ville célèbre pour ses pistachiers, était avant la guerre au coeur du commerce de marchandises vers la Turquie toute proche.
Ailleurs, dans le souk des tapis, Abou Samer était grossiste de bijoux en argent et orientaux. Mais il a dû fermer lui aussi.
"J'ai choisi un autre métier, je me suis lancé dans la vente d'objets électriques, comme des rasoirs. J'ai arrêté car il n'y a plus d'électricité en ville alors j'ai repris mon ancienne profession", explique ce quadragénaire, qui a commencé à travailler avec son père à 13 ans.
"Mais franchement, qui va acheter des bijoux alors que la préoccupation essentielle des gens c'est de manger et de trouver du travail? Mon chiffre d'affaires s'est affaissé de 70%", assure-t-il.
Les commerçants qui se trouvent du côté rebelle ne sont pas mieux lotis. Eux aussi ont tout perdu.
Alaa Moubayed était dinandier dans la vieille ville mais il est aujourd'hui réduit à vendre des légumes et des fruits. "Tomates, pourpiers... Goûtez-les, ils sont bien meilleurs qu'hier", crie-t-il pour couvrir le bruit des armes automatiques.
"Nous avions un magasin d'objets orientaux en cuivre et ça marchait très bien puis les combats ont commencé. Des barils d'explosifs et des roquettes ont dévasté le marché du cuivre", explique-t-il.
"Honnêtement, je ne croyais pas que nous serions obligé de recommencer à zéro et de souffrir autant. Jusqu'à quand allons-nous vivre ainsi?", se lamente cet homme de 34 ans.
(27-11-2014)
Sur la rue Fourqane, principale artère commerçante d'Alep-ouest, la partie de la ville aux mains des forces gouvernementales, Hussein Abdallah fait revivre Arax, une marque réputée pour ses délicieux falafels au jus de grenade qui existe aussi à Beyrouth et même aux États-Unis.
"Nous avions un magasin de 40 m2 qui était toujours plein car il était fameux chez les Alépins comme parmi les étrangers. La guerre m'a obligé à fermer cette boutique fondée par mon grand-père", explique cet homme de 30 ans pendant que ses employés jettent des boulettes de pois chiches dans l'huile bouillante.
"Cela ne marche pas comme avant mais à quoi ça sert de se plaindre? Il faut travailler, c'est notre pays", dit cet ancien marchand d'al-Saqtiyé.
Ce marché de fruits et légumes spécialisé dans les plats traditionnels alépins était l'une des nombreuses halles du souk al-Madina d'Alep.
Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1986, Al-Madina est le plus grand marché couvert du monde: il s'étire sur une quinzaine de kilomètres de ruelles tortueuses dans la vieille ville d'Alep et sa partie la plus ancienne date du 14e siècle.
Mais il est aujourd'hui inaccessible car il se trouve dans une zone de combats. Une grande partie de ce célèbre souk a été détruite par les incendies et les bombardements depuis qu'Alep a été coupée en deux à l'été 2012, quand les rebelles anti-régime se sont emparés de plus la moitié de la ville. Aujourd'hui, le souk est en majorité sous contrôle de la rébellion.
Tous les commerçants se plaignent d'avoir vu leur chiffre d'affaires s'effondrer et tous rêvent de retrouver leurs anciennes boutiques, même détruites.
Mohammad Attrach, 51 ans, vendait des voitures à Sakhour, quartier aujourd'hui aux mains des rebelles, mais la guerre l'a contraint à revenir à l'activité familiale: il vend des mouchabak, une pâte frite et sucrée en forme de gros spaghettis.
"La boutique fondée par mon grand-père se trouvait à Bab Jnein. Elle a brûlé et mon magasin de voitures a fermé. Il fallait se serrer les coude, alors j'ai trouvé un associé et je fabrique des mouchabak à la façon traditionnelle", précise-t-il sous la bannière de son étal "Les fils de hajj Ali Zahida".
Bab Jnein, une ancienne porte de la vieille ville célèbre pour ses pistachiers, était avant la guerre au coeur du commerce de marchandises vers la Turquie toute proche.
Ailleurs, dans le souk des tapis, Abou Samer était grossiste de bijoux en argent et orientaux. Mais il a dû fermer lui aussi.
"J'ai choisi un autre métier, je me suis lancé dans la vente d'objets électriques, comme des rasoirs. J'ai arrêté car il n'y a plus d'électricité en ville alors j'ai repris mon ancienne profession", explique ce quadragénaire, qui a commencé à travailler avec son père à 13 ans.
"Mais franchement, qui va acheter des bijoux alors que la préoccupation essentielle des gens c'est de manger et de trouver du travail? Mon chiffre d'affaires s'est affaissé de 70%", assure-t-il.
Les commerçants qui se trouvent du côté rebelle ne sont pas mieux lotis. Eux aussi ont tout perdu.
Alaa Moubayed était dinandier dans la vieille ville mais il est aujourd'hui réduit à vendre des légumes et des fruits. "Tomates, pourpiers... Goûtez-les, ils sont bien meilleurs qu'hier", crie-t-il pour couvrir le bruit des armes automatiques.
"Nous avions un magasin d'objets orientaux en cuivre et ça marchait très bien puis les combats ont commencé. Des barils d'explosifs et des roquettes ont dévasté le marché du cuivre", explique-t-il.
"Honnêtement, je ne croyais pas que nous serions obligé de recommencer à zéro et de souffrir autant. Jusqu'à quand allons-nous vivre ainsi?", se lamente cet homme de 34 ans.
(27-11-2014)
Égypte : François Hollande ferme les yeux sur la répression (Armin Arefi)
Le symbole est fort. Mercredi, pendant que 78 adolescents égyptiens
(tous mineurs) sont condamnés à de lourdes peines de prison pour avoir
manifesté en faveur du retour de l'ex-président islamiste Mohamed Morsi,
François Hollande accueille en grande pompe à l'Élysée son successeur,
le redoutable Abdel Fattah al-Sissi. Depuis que l'ancien chef
d'état-major de l'armée a destitué l'ancien président - le seul
démocratiquement élu de l'histoire du pays - à la faveur d'un vaste
mouvement de révolte populaire, plus de 1 400 personnes ont été tuées et
15 000 emprisonnées à travers le pays, dont des centaines condamnées à
mort au terme de procès expéditifs.
Une situation jugée "alarmante" par l'ONG Amnesty International, qui avait exhorté le président de la République à évoquer la question avec son homologue égyptien. "Oui, on considère que Sissi est légitime", affirme-t-on à l'Élysée. "Pour autant, il y a beaucoup à dire. Nous sommes conscients des tensions ; les journalistes emprisonnés, la répression qui s'exerce bien au-delà de la lutte antiterroriste", souligne la source, qui assurait avant la visite d'al-Sissi que ces questions seraient évoquées lors de l'entretien prévu mercredi.
Or, de droits de l'homme, il n'a été nullement question à Paris, devant les journalistes en tout cas. Au cours de la conférence de presse qui a suivi le déjeuner présidentiel, François Hollande s'est contenté de réclamer au Caire la "poursuite du processus démocratique" en Égypte. Aucun mot pour les 80 prisonniers morts en prison, les leaders de la révolution en détention, ou encore les trois journalistes d'Al Jazeera condamnés à des peines allant jusqu'à dix ans d'emprisonnement.
Le président de la République a simplement rappelé que l'Égypte avait "traversé une période extrêmement difficile, lourde, avec des conséquences humaines considérables". En effet, le coup d'État contre Mohamed Morsi en juillet 2013 s'est accompagné d'une recrudescence des attentats contre l'armée et la police égyptiennes, faisant selon le gouvernement des "centaines de morts" dans le Sinaï, mais aussi jusqu'au coeur du pouvoir, au Caire. Mercredi encore, pas moins de trois policiers, dont un colonel, ont été tués par des inconnus qui ont ouvert le feu sur leur voiture dans la péninsule égyptienne.
Leur auteur, le groupe djihadiste Ansar Beit al-Maqdess, qui a récemment fait allégeance à l'organisation État islamique, dit agir en solidarité avec les Frères musulmans. "S'il n'existe aucun lien direct entre les deux organisations, les Frères musulmans ont toujours cultivé des contacts avec les djihadistes du Sinaï", explique Roland Lombardi, doctorant à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Iremam) et analyste au JFC Conseil. Si l'armée égyptienne a lancé au cours des derniers mois une vaste offensive dans le nord de la péninsule pour en déloger les djihadistes, le gouvernement égyptien accuse directement les Frères musulmans, qu'il considère désormais comme une organisation terroriste, d'être responsables des attaques, justifiant ainsi leur implacable répression.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, le nouveau pouvoir dirigé par les militaires s'en prend désormais à toute opinion discordante. En novembre 2013, les autorités du Caire ont instauré une nouvelle loi restreignant considérablement le droit de manifester tout en légitimant l'usage de la force. "Un an après la promulgation de la loi (...), le constat est alarmant", s'affole Amnesty International. "Des milliers de personnes comme Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma, figures de proue de la révolution, ont été condamnées à de la prison ferme. Aujourd'hui, comme des centaines d'autres, ils sont en grève de la faim pour dénoncer des conditions de détention où l'usage de la torture est routinier." Profitant du séjour à Paris d'Abdel Fattah al-Sissi, les avocats de deux manifestants égyptiens ont d'ailleurs déposé plainte pour tortures et actes de barbarie contre le président égyptien. "Derrière ces plaintes, il y a l'espoir que puisse se tenir en France un débat sur les violences qui ont suivi le coup d'État", a expliqué à l'Agence France-Presse Me Hakim Chergui, l'un des avocats.
Sauf que depuis la montée en puissance dans la région de l'organisation État islamique, devenu principale préoccupation de l'Occident, la question du respect des droits de l'homme a quelque peu disparu des agendas occidentaux. Au contraire, le puissant président al-Sissi est même devenu aux yeux des chancelleries un partenaire stratégique incontournable au Proche-Orient. "L'Égypte est un pays frappé par le terrorisme et confronté à des mouvements terroristes dans des pays voisins", a ainsi souligné mercredi François Hollande avant d'insister : "Nous devons agir ensemble."
Outre les attaques dans le Sinaï et la dernière guerre de Gaza (dans laquelle le Caire a joué un rôle-clé dans la conclusion d'un cessez-le-feu, NDLR), le président français s'alarme notamment de la situation explosive en Libye, plongée dans un profond chaos entre milices rivales depuis la chute de Muammar Kadhafi en 2011. Ainsi, l'Égypte, qui partage plus de 1 000 kilomètres de frontières avec la Libye, a mené en août dernier à Tripoli des raids aériens en compagnie des Émirats arabes unis contre les milices islamistes.
"Les Égyptiens considèrent - à juste titre - que nous avons une responsabilité particulière", indique une source gouvernementale. "Ils ont le sentiment de ne pas avoir été entendus en 2011 en alertant sur les dangers d'une intervention occidentale (...) Ils estiment qu'il faut réintervenir en Libye, mais nous avons des doutes sur le fait que cette crise puisse être résolue uniquement par la force." Pour aider le Caire à rétablir la sécurité régionale, mais aussi à reconstruire l'Égypte, Paris propose tout son "savoir-faire".
Abdel Fattah al-Sissi, qui entend organiser au premier trimestre 2015 une conférence économique internationale pour relancer son économie, a signé mercredi avec la France trois accords de coopération de plusieurs millions d'euros, dont une déclaration d'intention pour un partenariat franco-égyptien sur le métro du Caire. Jeudi, le nouvel homme fort de l'Égypte doit rencontrer plusieurs patrons français, avant de dîner dans la soirée avec le ministre de la Défense pour discuter d'importants contrats d'armement.
Est notamment évoqué le renouvellement de la flotte égyptienne d'avions de combat Mirage 2000, alors que le constructeur naval français DCNS a déjà signé cet été un contrat d'un milliard d'euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la marine égyptienne. Mardi, Amnesty International a exhorté la France à suspendre tous les transferts d'armes en cours avec l'Égypte, assurant que Paris "fournit les armes de la répression en Égypte". "En 2013, rappelle l'ONG, l'UE avait demandé la suspension des livraisons d'armes à l'Égypte (27 millions d'euros pour la France en 2012, NDLR). Pour autant, la France a plus que doublé ses transferts l'année suivante (63 millions d'euros d'armes en 2013)."
(27-11-2014 - Armin Arefi)
Une situation jugée "alarmante" par l'ONG Amnesty International, qui avait exhorté le président de la République à évoquer la question avec son homologue égyptien. "Oui, on considère que Sissi est légitime", affirme-t-on à l'Élysée. "Pour autant, il y a beaucoup à dire. Nous sommes conscients des tensions ; les journalistes emprisonnés, la répression qui s'exerce bien au-delà de la lutte antiterroriste", souligne la source, qui assurait avant la visite d'al-Sissi que ces questions seraient évoquées lors de l'entretien prévu mercredi.
Or, de droits de l'homme, il n'a été nullement question à Paris, devant les journalistes en tout cas. Au cours de la conférence de presse qui a suivi le déjeuner présidentiel, François Hollande s'est contenté de réclamer au Caire la "poursuite du processus démocratique" en Égypte. Aucun mot pour les 80 prisonniers morts en prison, les leaders de la révolution en détention, ou encore les trois journalistes d'Al Jazeera condamnés à des peines allant jusqu'à dix ans d'emprisonnement.
Le président de la République a simplement rappelé que l'Égypte avait "traversé une période extrêmement difficile, lourde, avec des conséquences humaines considérables". En effet, le coup d'État contre Mohamed Morsi en juillet 2013 s'est accompagné d'une recrudescence des attentats contre l'armée et la police égyptiennes, faisant selon le gouvernement des "centaines de morts" dans le Sinaï, mais aussi jusqu'au coeur du pouvoir, au Caire. Mercredi encore, pas moins de trois policiers, dont un colonel, ont été tués par des inconnus qui ont ouvert le feu sur leur voiture dans la péninsule égyptienne.
Leur auteur, le groupe djihadiste Ansar Beit al-Maqdess, qui a récemment fait allégeance à l'organisation État islamique, dit agir en solidarité avec les Frères musulmans. "S'il n'existe aucun lien direct entre les deux organisations, les Frères musulmans ont toujours cultivé des contacts avec les djihadistes du Sinaï", explique Roland Lombardi, doctorant à l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman (Iremam) et analyste au JFC Conseil. Si l'armée égyptienne a lancé au cours des derniers mois une vaste offensive dans le nord de la péninsule pour en déloger les djihadistes, le gouvernement égyptien accuse directement les Frères musulmans, qu'il considère désormais comme une organisation terroriste, d'être responsables des attaques, justifiant ainsi leur implacable répression.
Au nom de la lutte contre le terrorisme, le nouveau pouvoir dirigé par les militaires s'en prend désormais à toute opinion discordante. En novembre 2013, les autorités du Caire ont instauré une nouvelle loi restreignant considérablement le droit de manifester tout en légitimant l'usage de la force. "Un an après la promulgation de la loi (...), le constat est alarmant", s'affole Amnesty International. "Des milliers de personnes comme Ahmed Maher, Mohamed Adel et Ahmed Douma, figures de proue de la révolution, ont été condamnées à de la prison ferme. Aujourd'hui, comme des centaines d'autres, ils sont en grève de la faim pour dénoncer des conditions de détention où l'usage de la torture est routinier." Profitant du séjour à Paris d'Abdel Fattah al-Sissi, les avocats de deux manifestants égyptiens ont d'ailleurs déposé plainte pour tortures et actes de barbarie contre le président égyptien. "Derrière ces plaintes, il y a l'espoir que puisse se tenir en France un débat sur les violences qui ont suivi le coup d'État", a expliqué à l'Agence France-Presse Me Hakim Chergui, l'un des avocats.
Sauf que depuis la montée en puissance dans la région de l'organisation État islamique, devenu principale préoccupation de l'Occident, la question du respect des droits de l'homme a quelque peu disparu des agendas occidentaux. Au contraire, le puissant président al-Sissi est même devenu aux yeux des chancelleries un partenaire stratégique incontournable au Proche-Orient. "L'Égypte est un pays frappé par le terrorisme et confronté à des mouvements terroristes dans des pays voisins", a ainsi souligné mercredi François Hollande avant d'insister : "Nous devons agir ensemble."
Outre les attaques dans le Sinaï et la dernière guerre de Gaza (dans laquelle le Caire a joué un rôle-clé dans la conclusion d'un cessez-le-feu, NDLR), le président français s'alarme notamment de la situation explosive en Libye, plongée dans un profond chaos entre milices rivales depuis la chute de Muammar Kadhafi en 2011. Ainsi, l'Égypte, qui partage plus de 1 000 kilomètres de frontières avec la Libye, a mené en août dernier à Tripoli des raids aériens en compagnie des Émirats arabes unis contre les milices islamistes.
"Les Égyptiens considèrent - à juste titre - que nous avons une responsabilité particulière", indique une source gouvernementale. "Ils ont le sentiment de ne pas avoir été entendus en 2011 en alertant sur les dangers d'une intervention occidentale (...) Ils estiment qu'il faut réintervenir en Libye, mais nous avons des doutes sur le fait que cette crise puisse être résolue uniquement par la force." Pour aider le Caire à rétablir la sécurité régionale, mais aussi à reconstruire l'Égypte, Paris propose tout son "savoir-faire".
Abdel Fattah al-Sissi, qui entend organiser au premier trimestre 2015 une conférence économique internationale pour relancer son économie, a signé mercredi avec la France trois accords de coopération de plusieurs millions d'euros, dont une déclaration d'intention pour un partenariat franco-égyptien sur le métro du Caire. Jeudi, le nouvel homme fort de l'Égypte doit rencontrer plusieurs patrons français, avant de dîner dans la soirée avec le ministre de la Défense pour discuter d'importants contrats d'armement.
Est notamment évoqué le renouvellement de la flotte égyptienne d'avions de combat Mirage 2000, alors que le constructeur naval français DCNS a déjà signé cet été un contrat d'un milliard d'euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la marine égyptienne. Mardi, Amnesty International a exhorté la France à suspendre tous les transferts d'armes en cours avec l'Égypte, assurant que Paris "fournit les armes de la répression en Égypte". "En 2013, rappelle l'ONG, l'UE avait demandé la suspension des livraisons d'armes à l'Égypte (27 millions d'euros pour la France en 2012, NDLR). Pour autant, la France a plus que doublé ses transferts l'année suivante (63 millions d'euros d'armes en 2013)."
(27-11-2014 - Armin Arefi)
Israël/Palestine : Après la guerre, les Gazaouis subissent l'offensive hivernale
Souad al-Zaza et sa fille se blottissent sous une couverture à la
recherche d'un peu de chaleur. Ils sont des milliers comme elles, dans
les ruines de Gaza, à se protéger comme ils peuvent de l'arrivée de
l'hiver.
Le vent souffle à travers les murs perforés par les combats de juillet-août dans sa maison du quartier de Chajaïya à Gaza. L'eau coule à travers le plafond. Le lit sur lequel Souad, 62 ans, et sa fille essaient de se réchauffer est une porte posée sur des parpaings.
"J'ai froid dès que je me réveille, j'ai peur que le lit sur lequel je dors casse à tout moment. Mes deux couvertures, on me les a données, dit-elle. Avant la guerre, j'étais heureuse, je vivais en sécurité, dans le confort. Maintenant, nous vivons au milieu des décombres".
Cela fait trois mois que la guerre s'est arrêtée, sur un cessez-le-feu conclu le 26 août par Palestiniens et Israéliens. Le conflit a dévasté de vastes parties du territoire où plus de 100.000 Gazaouis n'ont pas de toit.
Depuis, il est beaucoup question de reconstruction.
Mais à Chajaïya, il n'y a aucun signe de reconstruction. Et l'hiver redouté est arrivé cette semaine sur les dizaines de milliers de familles vivant dans des abris temporaires ou les vestiges de leurs maisons.
Un peu plus haut dans la rue, Ibtissam al-Ijla, 46 ans, assise sur un canapé crasseux et défoncé, observe son mari entretenir le feu, leur seule source de chaleur. Ils ont occulté les impacts dans la façade avec de la tôle ondulée. Des couvertures sales étendues sur un fil créent une vague illusion d'intimité.
"Ce mauvais temps m'inquiète. Mais qu'est-ce que je peux y faire ?" demande-t-elle. Au plus fort des bombardements, elle et les siens ont fui pieds nus. Mais ils n'ont pas assez d'argent pour louer. Alors ils sont revenus chez eux.
La bâtisse a perdu sa porte. Elle est ouverte au vent et à l'humidité. Pas d'électricité, d'eau courante, de douche. Les toilettes, au milieu de la maison, donnent directement sur les gravats.
Environ 30% des habitations ont été endommagées ou détruites. L'ONU a oeuvré à un accord entre Israéliens et Palestiniens pour faire entrer des matériaux de construction mais il a fallu élaborer un mécanisme qui garantisse à Israël que les matériaux ne seront pas détournés contre lui et qui le convainque de soulager le blocus imposé depuis des années à Gaza.
Mais les livraisons arrivent au compte-gouttes. Les 2.200 tonnes acheminées cette semaine sont "une bonne chose", mais ne suffisent pas, dit le ministre palestinien de l'Habitat et des Travaux publics Moufid al-Hassayneh. "Nous avons besoin d'au moins 7.000 tonnes de matériaux de construction par jour si l'on veut reconstruire Gaza en trois ans".
Le responsable, c'est Israël, qui contrôle les frontières, dit-il. En fait, objecte un diplomate étranger, il faut du temps pour faire fonctionner le mécanisme à plein régime et s'assurer que la marchandise tombe entre les bonnes mains. Un autre intervenant met en cause, lui, l'incapacité des groupes palestiniens à surmonter leurs divisions.
A Khouzaa, près de Khan Younès (sud), dévastée par la guerre, Farraj al-Najjar et les siens vivent comme 47 autres familles dans des caravanes aux allures de conteneurs fournies par les Emirats arabes unis.
"La caravane absorbe aussi bien le froid que la chaleur. Il fait très froid en hiver, et très chaud en été", dit Farraj, 43 ans. Posées sur un terrain sablonneux, les caravanes ont été inondées aux premières pluies.
Les précipitations ont rempli la fosse septique collective. Les eaux usées sont remontées dans les tuyaux, puis dans les toilettes, puis dans les caravanes. Pourtant, "en écoutant les infos, nous avons compris que nous étions sans doute ici pour encore très longtemps", se désole-t-il.
"L'occupation (israélienne) sera finie avant que la reconstruction ne commence", soupire Mohammed al-Hilou, 62 ans, penché à Gaza sur une machine à coudre industrielle servant à confectionner des tentes.
Personne à Gaza ne croit vraiment à la reconstruction. Les Gazaouis au sourire facile sourient peu ces derniers temps. Gaza sort de sa troisième guerre en six ans. Beaucoup se résignent non plus seulement à craindre la prochaine guerre mais à se demander quand elle aura lieu.
Le vent souffle à travers les murs perforés par les combats de juillet-août dans sa maison du quartier de Chajaïya à Gaza. L'eau coule à travers le plafond. Le lit sur lequel Souad, 62 ans, et sa fille essaient de se réchauffer est une porte posée sur des parpaings.
"J'ai froid dès que je me réveille, j'ai peur que le lit sur lequel je dors casse à tout moment. Mes deux couvertures, on me les a données, dit-elle. Avant la guerre, j'étais heureuse, je vivais en sécurité, dans le confort. Maintenant, nous vivons au milieu des décombres".
Cela fait trois mois que la guerre s'est arrêtée, sur un cessez-le-feu conclu le 26 août par Palestiniens et Israéliens. Le conflit a dévasté de vastes parties du territoire où plus de 100.000 Gazaouis n'ont pas de toit.
Depuis, il est beaucoup question de reconstruction.
Mais à Chajaïya, il n'y a aucun signe de reconstruction. Et l'hiver redouté est arrivé cette semaine sur les dizaines de milliers de familles vivant dans des abris temporaires ou les vestiges de leurs maisons.
Un peu plus haut dans la rue, Ibtissam al-Ijla, 46 ans, assise sur un canapé crasseux et défoncé, observe son mari entretenir le feu, leur seule source de chaleur. Ils ont occulté les impacts dans la façade avec de la tôle ondulée. Des couvertures sales étendues sur un fil créent une vague illusion d'intimité.
"Ce mauvais temps m'inquiète. Mais qu'est-ce que je peux y faire ?" demande-t-elle. Au plus fort des bombardements, elle et les siens ont fui pieds nus. Mais ils n'ont pas assez d'argent pour louer. Alors ils sont revenus chez eux.
La bâtisse a perdu sa porte. Elle est ouverte au vent et à l'humidité. Pas d'électricité, d'eau courante, de douche. Les toilettes, au milieu de la maison, donnent directement sur les gravats.
Environ 30% des habitations ont été endommagées ou détruites. L'ONU a oeuvré à un accord entre Israéliens et Palestiniens pour faire entrer des matériaux de construction mais il a fallu élaborer un mécanisme qui garantisse à Israël que les matériaux ne seront pas détournés contre lui et qui le convainque de soulager le blocus imposé depuis des années à Gaza.
Mais les livraisons arrivent au compte-gouttes. Les 2.200 tonnes acheminées cette semaine sont "une bonne chose", mais ne suffisent pas, dit le ministre palestinien de l'Habitat et des Travaux publics Moufid al-Hassayneh. "Nous avons besoin d'au moins 7.000 tonnes de matériaux de construction par jour si l'on veut reconstruire Gaza en trois ans".
Le responsable, c'est Israël, qui contrôle les frontières, dit-il. En fait, objecte un diplomate étranger, il faut du temps pour faire fonctionner le mécanisme à plein régime et s'assurer que la marchandise tombe entre les bonnes mains. Un autre intervenant met en cause, lui, l'incapacité des groupes palestiniens à surmonter leurs divisions.
A Khouzaa, près de Khan Younès (sud), dévastée par la guerre, Farraj al-Najjar et les siens vivent comme 47 autres familles dans des caravanes aux allures de conteneurs fournies par les Emirats arabes unis.
"La caravane absorbe aussi bien le froid que la chaleur. Il fait très froid en hiver, et très chaud en été", dit Farraj, 43 ans. Posées sur un terrain sablonneux, les caravanes ont été inondées aux premières pluies.
Les précipitations ont rempli la fosse septique collective. Les eaux usées sont remontées dans les tuyaux, puis dans les toilettes, puis dans les caravanes. Pourtant, "en écoutant les infos, nous avons compris que nous étions sans doute ici pour encore très longtemps", se désole-t-il.
"L'occupation (israélienne) sera finie avant que la reconstruction ne commence", soupire Mohammed al-Hilou, 62 ans, penché à Gaza sur une machine à coudre industrielle servant à confectionner des tentes.
Personne à Gaza ne croit vraiment à la reconstruction. Les Gazaouis au sourire facile sourient peu ces derniers temps. Gaza sort de sa troisième guerre en six ans. Beaucoup se résignent non plus seulement à craindre la prochaine guerre mais à se demander quand elle aura lieu.
Égypte : 78 manifestants pro-Morsi mineurs condamnés à la prison
Soixante-dix-huit mineurs ont été condamnés mercredi en Egypte à 2 à 5
ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste", parce
qu'ils avaient manifesté pour réclamer le retour du président islamiste
Mohamed Morsi, destitué par l'armée en 2013, selon des sources
judiciaires. Le nouveau pouvoir égyptien est régulièrement accusé par
les organisations internationales de bafouer les droits de l'Homme
depuis qu'une implacable et sanglante répression s'est abattue sur les
partisans de M. Morsi.
L'ONU a ainsi qualifié de "sans précédent dans l'histoire récente" la condamnation à mort de centaines de pro-Morsi dans des procès de masse expédiés en quelques minutes. Les adolescents ont été condamnés en appel à des peines de 2 à 5 ans d'emprisonnement par un seul tribunal d'Alexandrie (nord) pour avoir participé à différentes manifestations ces trois derniers mois, ont indiqué à l'AFP des sources judiciaires. Ils peuvent se pourvoir en cassation. Des sources judiciaires ont indiqué que les accusés étaient des garçons âgés de 13 à 17 ans, mais leur avocat a déclaré que le plus jeune d'entre eux avait 15 ans.
"Les 78 mineurs, membres des Frères musulmans, avaient été arrêtés pour avoir participé à des manifestations à l'appel de cette organisation pour réclamer la chute du régime et avaient bloqué des routes et les transports, et effrayé des citoyens pacifiques", a précisé l'agence de presse gouvernementale MENA. L'avocat de la défense, Ayman El Dabi, a indiqué qu'il allait se pourvoir en cassation.
Les adolescents sont en détention depuis leur interpellation, a-t-il précisé, ajoutant que certains ne participaient même pas aux manifestations, et "se trouvaient au mauvais endroit". Depuis la destitution de M. Morsi, "le nombre d'enfants en prison est sans précédent", a déclaré à l'AFP Ahmed Messilhy, qui dirige un comité du syndicat des avocats, chargé de défendre les mineurs en Egypte.
Les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011 à la suite d'une révolte populaire. En juin 2012, Mohamed Morsi est devenu le premier président élu démocratiquement en Egypte mais il a été destitué par l'armée un an plus tard, après les manifestations de millions d'Egyptiens réclamant son départ, lui reprochant de vouloir islamiser la société à marche forcée. Depuis, 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par la police et l'armée et plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés. Le nouveau pouvoir a décrété les Frères musulmans "organisation terroriste".
Le pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de M. Morsi, accuse les Frères musulmans d'être responsables des nombreux attentats meurtriers qui visent la police et l'armée depuis plus d'un an. Mais ces attaques sont revendiquées par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la répression visant les islamistes et accusent les Frères musulmans de passivité. La confrérie de M. Morsi condamne régulièrement les attentats et assure appeler à manifester "pacifiquement".
Le groupe jihadiste le plus actif, Ansar Beït al-Maqdess, qui a revendiqué un attentat ayant tué 30 soldats le 24 octobre, a récemment fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), qui multiplie les atrocités en Syrie et en Irak.
(26-11-2014)
L'ONU a ainsi qualifié de "sans précédent dans l'histoire récente" la condamnation à mort de centaines de pro-Morsi dans des procès de masse expédiés en quelques minutes. Les adolescents ont été condamnés en appel à des peines de 2 à 5 ans d'emprisonnement par un seul tribunal d'Alexandrie (nord) pour avoir participé à différentes manifestations ces trois derniers mois, ont indiqué à l'AFP des sources judiciaires. Ils peuvent se pourvoir en cassation. Des sources judiciaires ont indiqué que les accusés étaient des garçons âgés de 13 à 17 ans, mais leur avocat a déclaré que le plus jeune d'entre eux avait 15 ans.
"Les 78 mineurs, membres des Frères musulmans, avaient été arrêtés pour avoir participé à des manifestations à l'appel de cette organisation pour réclamer la chute du régime et avaient bloqué des routes et les transports, et effrayé des citoyens pacifiques", a précisé l'agence de presse gouvernementale MENA. L'avocat de la défense, Ayman El Dabi, a indiqué qu'il allait se pourvoir en cassation.
Les adolescents sont en détention depuis leur interpellation, a-t-il précisé, ajoutant que certains ne participaient même pas aux manifestations, et "se trouvaient au mauvais endroit". Depuis la destitution de M. Morsi, "le nombre d'enfants en prison est sans précédent", a déclaré à l'AFP Ahmed Messilhy, qui dirige un comité du syndicat des avocats, chargé de défendre les mineurs en Egypte.
Les Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, avaient remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011 à la suite d'une révolte populaire. En juin 2012, Mohamed Morsi est devenu le premier président élu démocratiquement en Egypte mais il a été destitué par l'armée un an plus tard, après les manifestations de millions d'Egyptiens réclamant son départ, lui reprochant de vouloir islamiser la société à marche forcée. Depuis, 1.400 manifestants pro-Morsi ont été tués par la police et l'armée et plus de 15.000 de ses partisans ont été emprisonnés. Le nouveau pouvoir a décrété les Frères musulmans "organisation terroriste".
Le pouvoir du président Abdel Fattah al-Sissi, l'ex-chef de l'armée tombeur de M. Morsi, accuse les Frères musulmans d'être responsables des nombreux attentats meurtriers qui visent la police et l'armée depuis plus d'un an. Mais ces attaques sont revendiquées par des groupes jihadistes qui disent agir en représailles à la répression visant les islamistes et accusent les Frères musulmans de passivité. La confrérie de M. Morsi condamne régulièrement les attentats et assure appeler à manifester "pacifiquement".
Le groupe jihadiste le plus actif, Ansar Beït al-Maqdess, qui a revendiqué un attentat ayant tué 30 soldats le 24 octobre, a récemment fait allégeance à l'organisation Etat islamique (EI), qui multiplie les atrocités en Syrie et en Irak.
(26-11-2014)
Liban : Une nouvelle victime de la violence. Une jeune libanaise tuée par son mari.
Un nouveau crime atroce !
Nisrine Rouhana, une jeune femme libanaise, avait trop enduré de la violence de son mari avant de recourir à la justice. Cependant, et malgré un avis en sa faveur, son époux lui a interdit de voir ses enfants ; bien plus, il l’a menacée à plusieurs reprises sans que les autorités lèvent un petit doigt pour l’aider. Voilà pourquoi, encouragé par cette attitude indifférente, le mari l’enlève et la tue avant de jeter son corps dans la rivière.
Nous rendons le parlement libanais responsable de ce crime parce qu’il a vidé de tout contenu le projet de loi sur la violence faite aux femmes, afin de contenter les exigences des émirs des confessions.
Nous rendons aussi responsables de ce crime les Forces de sécurité intérieures qui ont refusé de garantir la sécurité de Nisrine et n’ont pas répondu à son SOS téléphonique que vingt minutes après l’avoir reçu ; ce qui a donné amplement le temps à son assassin d’agir tranquillement.
Nous rendons responsables de crime tous les confessionnalistes sectaires parce qu’ils ont toujours encouragé tous les crimes commis contre les femmes, mais aussi parce qu’ils utilisent la violence comme arme première pour asseoir leur autorité sur le pays.
L’Histoire ne manquera pas de juger ces criminels contre l’Humanité.
D. Marie Nassif-Debs
Présidente de l’association «Egalité –Wardah Boutros »
Beyrouth, le 26 novembre 2014
ضحية جديدة من ضحايا العنف الأسري تسقط في اليوم العالمي لمناهضة العنف ضد المرأة
جريمة رهيبة جديدة.
نسرين روحانا سيدة شابة تحملت الكثير من زوجها المتوحش قبل أن تتقدم بشكوى ضده.
حرمها من أطفالها وهددها مرارا وتكرارا ولم تتحرك السلطات الأمنية لحمايتها. لذا استفاد من هذا التقاعس وخطفها وقتلها برصاصات ثلاث وألقى جثتها قرب نهر إبراهيم.
نحمل السلطات اللبنانية مسؤولية مقتل نسرين كما رلى من قبلها.
نحمل مجلس النواب تلك المسؤولية، أولا وأساسا، لأنه تحايل على مشروع القانون المتعلق بالعنف ضد المرأة، فأفرغه من محتواه نزولا عند رغبة زعماء الطوائف. ونحمل السلطات الأمنية المسؤولية، ثانيا، لأنها رفضت حماية نسرين ولم ترد على اتصالها الهاتفي الى بعد ثلث ساعة، أي بعد فوات الأوان. ونحمل الطائفيين مسؤولية كل جريمة عنف تذهب ضحيتها امرأة أو فتاة لأنهم يحبذون العنف ويعتمدون عليه كسلاح لإبقاء سيطرتهم.
وسيشهد التاريخ وستشهد الإنسانية على ما نقول.
د. ماري ناصيف – الدبس
رئيسة جمعية "وردة بطرس – مساواة"
بيروت في 26 تشرين الثاني 2014
Nisrine Rouhana, une jeune femme libanaise, avait trop enduré de la violence de son mari avant de recourir à la justice. Cependant, et malgré un avis en sa faveur, son époux lui a interdit de voir ses enfants ; bien plus, il l’a menacée à plusieurs reprises sans que les autorités lèvent un petit doigt pour l’aider. Voilà pourquoi, encouragé par cette attitude indifférente, le mari l’enlève et la tue avant de jeter son corps dans la rivière.
Nous rendons le parlement libanais responsable de ce crime parce qu’il a vidé de tout contenu le projet de loi sur la violence faite aux femmes, afin de contenter les exigences des émirs des confessions.
Nous rendons aussi responsables de ce crime les Forces de sécurité intérieures qui ont refusé de garantir la sécurité de Nisrine et n’ont pas répondu à son SOS téléphonique que vingt minutes après l’avoir reçu ; ce qui a donné amplement le temps à son assassin d’agir tranquillement.
Nous rendons responsables de crime tous les confessionnalistes sectaires parce qu’ils ont toujours encouragé tous les crimes commis contre les femmes, mais aussi parce qu’ils utilisent la violence comme arme première pour asseoir leur autorité sur le pays.
L’Histoire ne manquera pas de juger ces criminels contre l’Humanité.
D. Marie Nassif-Debs
Présidente de l’association «Egalité –Wardah Boutros »
Beyrouth, le 26 novembre 2014
ضحية جديدة من ضحايا العنف الأسري تسقط في اليوم العالمي لمناهضة العنف ضد المرأة
جريمة رهيبة جديدة.
نسرين روحانا سيدة شابة تحملت الكثير من زوجها المتوحش قبل أن تتقدم بشكوى ضده.
حرمها من أطفالها وهددها مرارا وتكرارا ولم تتحرك السلطات الأمنية لحمايتها. لذا استفاد من هذا التقاعس وخطفها وقتلها برصاصات ثلاث وألقى جثتها قرب نهر إبراهيم.
نحمل السلطات اللبنانية مسؤولية مقتل نسرين كما رلى من قبلها.
نحمل مجلس النواب تلك المسؤولية، أولا وأساسا، لأنه تحايل على مشروع القانون المتعلق بالعنف ضد المرأة، فأفرغه من محتواه نزولا عند رغبة زعماء الطوائف. ونحمل السلطات الأمنية المسؤولية، ثانيا، لأنها رفضت حماية نسرين ولم ترد على اتصالها الهاتفي الى بعد ثلث ساعة، أي بعد فوات الأوان. ونحمل الطائفيين مسؤولية كل جريمة عنف تذهب ضحيتها امرأة أو فتاة لأنهم يحبذون العنف ويعتمدون عليه كسلاح لإبقاء سيطرتهم.
وسيشهد التاريخ وستشهد الإنسانية على ما نقول.
د. ماري ناصيف – الدبس
رئيسة جمعية "وردة بطرس – مساواة"
بيروت في 26 تشرين الثاني 2014
Algérie : l'un des assassins d'Hervé Gourdel tué par l'armée
L'un des auteurs présumés de l'assassinat du touriste français Hervé
Gourdel, décapité en septembre en Algérie, a été tué en octobre par
l'armée algérienne, a annoncé mercredi le ministre algérien de la
Justice Tayeb Louh."Il ressort de l'enquête sur l'assassinat du
ressortissant français Hervé Gourdel que l'un des auteurs de ce meurtre,
identifié auparavant, a été éliminé en octobre par les éléments de
l'Armée nationale populaire (ANP) dans le cadre d'une opération
antiterroriste", a déclaré Tayeb Louh à la presse en marge d'une séance
plénière de l'Assemblée populaire nationale. "L'enquête préliminaire
dans cette affaire a permis d'identifier un nombre de terroristes
responsables de l'enlèvement et de l'assassinat du touriste français,
parmi lesquels figure le terroriste éliminé par les éléments de l'ANP", a
précisé Tayeb Louh, cité par l'agence de presse APS. Le ministre n'a
pas précisé son identité ni les circonstances dans lesquelles il avait
été tué.
Guide de haute montagne, âgé de 55 ans, dans le sud de la France, Hervé Gourdel avait été enlevé le 21 septembre à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger. Le groupe islamiste Jund al-Khilafa ("Les soldats du califat") avait revendiqué le rapt puis la décapitation de l'otage, un acte commis en représailles, selon cette organisation, à l'engagement de la France aux côtés des États-Unis dans les frappes aériennes contre le groupe État islamique (EI) en Irak.
L'armée algérienne a lancé depuis une opération d'envergure pour retrouver le corps du touriste français et localiser ses assassins dans le massif montagneux du Djudjura en Kabylie, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger. La justice algérienne a lancé des poursuites contre quinze personnes, actuellement en fuite, soupçonnées d'avoir participé à l'enlèvement. Toutes algériennes, elles sont poursuivies notamment pour "création d'un groupe armé terroriste", "prise d'otage" et "assassinat avec préméditation". Parmi elles figure Abdelmalek Gouri, dit Khaled Abou Souleïmane, 37 ans, le chef de Jund al-Khilafa. Ce groupe avait surgi sur la scène djihadiste fin août en publiant un communiqué annonçant avoir quitté al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), dénoncé pour sa "déviance", et fait allégeance à l'EI.
(26-11-2014)
Guide de haute montagne, âgé de 55 ans, dans le sud de la France, Hervé Gourdel avait été enlevé le 21 septembre à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger. Le groupe islamiste Jund al-Khilafa ("Les soldats du califat") avait revendiqué le rapt puis la décapitation de l'otage, un acte commis en représailles, selon cette organisation, à l'engagement de la France aux côtés des États-Unis dans les frappes aériennes contre le groupe État islamique (EI) en Irak.
L'armée algérienne a lancé depuis une opération d'envergure pour retrouver le corps du touriste français et localiser ses assassins dans le massif montagneux du Djudjura en Kabylie, à une centaine de kilomètres à l'est d'Alger. La justice algérienne a lancé des poursuites contre quinze personnes, actuellement en fuite, soupçonnées d'avoir participé à l'enlèvement. Toutes algériennes, elles sont poursuivies notamment pour "création d'un groupe armé terroriste", "prise d'otage" et "assassinat avec préméditation". Parmi elles figure Abdelmalek Gouri, dit Khaled Abou Souleïmane, 37 ans, le chef de Jund al-Khilafa. Ce groupe avait surgi sur la scène djihadiste fin août en publiant un communiqué annonçant avoir quitté al-Qaida au Maghreb islamique (Aqmi), dénoncé pour sa "déviance", et fait allégeance à l'EI.
(26-11-2014)
Égypte : François Hollande appelle l'Égypte à poursuivre sa transition démocratique
François Hollande a appelé mercredi l'Égypte à poursuivre son "processus
de transition démocratique", prônant une relation "claire" avec Le
Caire, lors d'une déclaration commune à l'Élysée, aux côtés de son
homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi. "Nous souhaitons que le
processus se poursuive, (un) processus de transition démocratique qui
respecte la feuille de route et permette pleinement la réussite de
l'Égypte", a déclaré le chef de l'État français devant la presse. La
France, a-t-il poursuivi, entend être un partenaire du Caire "à la fois
fort, parce que l'Égypte a besoin de la France", mais aussi "dans une
relation claire avec l'Égypte". Celle-ci "a traversé une période
extrêmement difficile, lourde, avec des conséquences humaines
considérables", a encore souligné François Hollande, appelant à
développer "le plus grand nombre possible d'investissements".
Le président égyptien, qui entamait mercredi une visite de deux jours en France, a insisté pour sa part sur l'enjeu de l'activité touristique pour son pays. "Vous n'avez rien à craindre", a-t-il assuré à l'adresse des citoyens français, répondant aux inquiétudes exprimées par les professionnels français du secteur. "Vous ne voyez pas combien le peuple égyptien aime ses invités. Notre peuple aime les gens, nous souhaitons accueillir le monde entier pour faire connaître notre histoire et notre civilisation", a-t-il enchaîné. Dans la foulée du déjeuner qui les réunissait à l'Élysée et avant de s'exprimer devant la presse, les deux chefs d'État ont assisté à la signature de trois accords de coopération, dont une déclaration d'intention pour un partenariat franco-égyptien sur le métro du Caire.
(26-11-2014)
Le président égyptien, qui entamait mercredi une visite de deux jours en France, a insisté pour sa part sur l'enjeu de l'activité touristique pour son pays. "Vous n'avez rien à craindre", a-t-il assuré à l'adresse des citoyens français, répondant aux inquiétudes exprimées par les professionnels français du secteur. "Vous ne voyez pas combien le peuple égyptien aime ses invités. Notre peuple aime les gens, nous souhaitons accueillir le monde entier pour faire connaître notre histoire et notre civilisation", a-t-il enchaîné. Dans la foulée du déjeuner qui les réunissait à l'Élysée et avant de s'exprimer devant la presse, les deux chefs d'État ont assisté à la signature de trois accords de coopération, dont une déclaration d'intention pour un partenariat franco-égyptien sur le métro du Caire.
(26-11-2014)
Yes to the Patriotic Democratic State in Palestine No to Zionist entity, No to the project “Israel state of Jews in the world” (The Follow up Committee Of the Arab Left Forum) 26th of November 2014
On the occasion of the sixty-seventh anniversary of
the partition of Palestine by the United Nations, based on resolution
181, dated November to November 1947 29, the " Arab Left Forum" sent its
homage to the Palestinian resistance, which manifested itself in the
face of the Zionist aggression on Gaza and the West Bank and the 1948
territory. It also directs tribute and homage to the new Palestinian
uprising, and its martyrs and detainees, which combines all the
Palestinian people, groups, and provided the forces of the left, in
order to enforce the right of return and the establishment of the
Palestinian national state of democracy and prevent new Zionist project,
backed by US and represented by "Israel is a Jewish state in the
world.", from entering into force.
On this anniversary, And for "Arab left Forum" calls the Arab peoples and the forces of democracy and progress the left in particular, to move, today, towards the support of the Palestinian people and its uprising and resistance, and to unify their struggle in a general Arab resistance against the aggressive projects of the imperialism new and old renewable, as well as the projects that seek terror and try to break up the Arab world into sectarian, factional and ethnic mini states which justify the existence of the Israeli entity, its expansionist aspirations and its role as a forward base of imperialism and state terrorism in the Arab world.
The “Arab Left Forum” calls Communist and Workers' parties and all the forces of the left and progress on the world to express their solidarity with the national rights of the Palestinian people and against the settlement and displacement policies, and through all forms of movement, sit in front of the embassies of the Israeli enemy and the US and the European Union, support the Palestinians and Arab prisoners in Israeli jails, boycott of Israeli products.
The Follow up Committee
Of the Arab Left Forum
26th of November 2014
نعم للدولة الوطنية الديمقراطية الفلسطينية
لا للكيان الصهيوني الغاصب
لا لمشروع "اسرائيل دولة اليهود في العالم"
بمناسبة الذكرى السابعة والستين لتقسيم فلسطين من قبل الأمم المتحدة، بناء على القرار 181 الصادر بتاريخ 29 تشرين الثاني-نوفمبر 1947، يوجه "اللقاء اليساري العربي" تحية اكبار الى المقاومة الفلسطينية التي تجلت في مواجهة العدوان الصهيوني الأخير على غزة والضفة الغربية وأراضي 1948. كما يوجه تحية اكبار واجلال للانتفاضة الفلسطينية الجديدة، وشهدائها وأسراها، التي تجمع كل فئات الشعب الفلسطيني، وفي المقدمة قوى اليسار، من أجل فرض حق العودة واقامة الدولة الفلسطينية الوطنية الديمقراطية ومنع المشروع الصهيوني الجديد، المدعوم أميركيا والمتمثل ب"اسرائيل دولة اليهود في العالم"، من الدخول الى حيّز التنفيذ.
ويدعو "اللقاء اليساري العربي"، في هذه الذكرى، الشعوب العربية وقواها الديمقراطية والتفدمية، واليسار العربي على وجه الخصوص، الى التحرك، اليوم، باتجاه دعم الشعب الفلسطيني وانتفاضته ومقاومته العسكرية والشعبية، والى الوحدة في بوتقة مقاومة عربية شاملة للمشاريع العدوانية الامبريالية، الجديدة والقديمة المتجددة، وكذلك للمشاريع الارهابية الرديفة التي تسعى، هي الأخرى، لتفتيت العالم العربي الى دويلات طائفية ومذهبية واثنية تبرر وجود الكيان الاسرائيلي ومطامحه التوسعية ودوره كقاعدة متقدمة للامبريالية ولارهاب الدولة في العالم العربي.
كما يدعو "اللقاء اليساري العربي" الأحزاب الشيوعية والعمالية وقوى اليسار والتقدم في العالم الى التضامن مع الحقوق الوطنية للشعب الفلسطيني وضد سياسات الاستيطان والتهجير، وذلك عبر كل أشكال التحرك، من الاعتصام أمام سفارات العدو الاسرائيلي والولايات المتحة والاتحاد الأوروبي، الى دعم المعتقلين الفلسطينيين والعرب في سجون الاحتلال الى مقاطعة البضائع الاسرائيلية.
عاش نضال الشعب الفلسطيني من أجل استعادة حقوقه الوطنية
لجنة المتابعة
للقاء اليساري العربي
في 26 نوفمبر – تشرين الثاني 2014
On this anniversary, And for "Arab left Forum" calls the Arab peoples and the forces of democracy and progress the left in particular, to move, today, towards the support of the Palestinian people and its uprising and resistance, and to unify their struggle in a general Arab resistance against the aggressive projects of the imperialism new and old renewable, as well as the projects that seek terror and try to break up the Arab world into sectarian, factional and ethnic mini states which justify the existence of the Israeli entity, its expansionist aspirations and its role as a forward base of imperialism and state terrorism in the Arab world.
The “Arab Left Forum” calls Communist and Workers' parties and all the forces of the left and progress on the world to express their solidarity with the national rights of the Palestinian people and against the settlement and displacement policies, and through all forms of movement, sit in front of the embassies of the Israeli enemy and the US and the European Union, support the Palestinians and Arab prisoners in Israeli jails, boycott of Israeli products.
The Follow up Committee
Of the Arab Left Forum
26th of November 2014
***
نعم للدولة الوطنية الديمقراطية الفلسطينية
لا للكيان الصهيوني الغاصب
لا لمشروع "اسرائيل دولة اليهود في العالم"
بمناسبة الذكرى السابعة والستين لتقسيم فلسطين من قبل الأمم المتحدة، بناء على القرار 181 الصادر بتاريخ 29 تشرين الثاني-نوفمبر 1947، يوجه "اللقاء اليساري العربي" تحية اكبار الى المقاومة الفلسطينية التي تجلت في مواجهة العدوان الصهيوني الأخير على غزة والضفة الغربية وأراضي 1948. كما يوجه تحية اكبار واجلال للانتفاضة الفلسطينية الجديدة، وشهدائها وأسراها، التي تجمع كل فئات الشعب الفلسطيني، وفي المقدمة قوى اليسار، من أجل فرض حق العودة واقامة الدولة الفلسطينية الوطنية الديمقراطية ومنع المشروع الصهيوني الجديد، المدعوم أميركيا والمتمثل ب"اسرائيل دولة اليهود في العالم"، من الدخول الى حيّز التنفيذ.
ويدعو "اللقاء اليساري العربي"، في هذه الذكرى، الشعوب العربية وقواها الديمقراطية والتفدمية، واليسار العربي على وجه الخصوص، الى التحرك، اليوم، باتجاه دعم الشعب الفلسطيني وانتفاضته ومقاومته العسكرية والشعبية، والى الوحدة في بوتقة مقاومة عربية شاملة للمشاريع العدوانية الامبريالية، الجديدة والقديمة المتجددة، وكذلك للمشاريع الارهابية الرديفة التي تسعى، هي الأخرى، لتفتيت العالم العربي الى دويلات طائفية ومذهبية واثنية تبرر وجود الكيان الاسرائيلي ومطامحه التوسعية ودوره كقاعدة متقدمة للامبريالية ولارهاب الدولة في العالم العربي.
كما يدعو "اللقاء اليساري العربي" الأحزاب الشيوعية والعمالية وقوى اليسار والتقدم في العالم الى التضامن مع الحقوق الوطنية للشعب الفلسطيني وضد سياسات الاستيطان والتهجير، وذلك عبر كل أشكال التحرك، من الاعتصام أمام سفارات العدو الاسرائيلي والولايات المتحة والاتحاد الأوروبي، الى دعم المعتقلين الفلسطينيين والعرب في سجون الاحتلال الى مقاطعة البضائع الاسرائيلية.
عاش نضال الشعب الفلسطيني من أجل استعادة حقوقه الوطنية
لجنة المتابعة
للقاء اليساري العربي
في 26 نوفمبر – تشرين الثاني 2014
Israël/Palestine : Le président israélien critique le texte sur l'Etat-nation
Le projet de loi défendu par le Premier ministre Benjamin Netanyahu afin
d'inscrire dans les Lois fondamentales qu'Israël est l'Etat-nation du
peuple juif a été critiqué par le président israélien Reuven Rivlin.
"Les auteurs de la Déclaration d'indépendance, avec beaucoup de sagesse, ont insisté sur le fait que les communautés arabes en Israël, tout comme les autres groupes, ne devaient pas se sentir comme les Juifs se sont sentis en exil", a-t-il déclaré dans un discours mardi.
Pour ses adversaires, le texte affaiblit les fondements démocratiques du pays et les droits de sa minorité arabe, qui représente 20% de la population israélienne.
Les députés arabes israéliens ont qualifié ce projet de raciste, notant que l'une des moutures du texte fait de l'hébreu la seule langue officielle d'Israël et réduit l'arabe à un "statut particulier".
(26-11-2014)
"Les auteurs de la Déclaration d'indépendance, avec beaucoup de sagesse, ont insisté sur le fait que les communautés arabes en Israël, tout comme les autres groupes, ne devaient pas se sentir comme les Juifs se sont sentis en exil", a-t-il déclaré dans un discours mardi.
La Déclaration d'indépendance de 1948, tout en proclamant
la création d'un Etat juif, soulignait sa nature démocratique et
promettait une "égalité complète" pour tous dans les domaines sociaux,
culturels et religieux, a rappelé le président, dont les fonctions sont
en grande partie protocolaires.
Le projet de loi a été approuvé dimanche par le gouvernement, malgré
l'opposition des ministres centristes, notamment de la ministre de la
Justice Tzipi Livni. Une version définitive doit être rédigée pour être
présentée au Parlement.Pour ses adversaires, le texte affaiblit les fondements démocratiques du pays et les droits de sa minorité arabe, qui représente 20% de la population israélienne.
Les députés arabes israéliens ont qualifié ce projet de raciste, notant que l'une des moutures du texte fait de l'hébreu la seule langue officielle d'Israël et réduit l'arabe à un "statut particulier".
(26-11-2014)
Syrie: à Alep, des chrétiens résistent à la tentation de fuir
Dans l'église orthodoxe Mar Elias d'Alep, la diacre bénit avec son
encensoir la centaine de fidèles tandis que les chants du choeur
étouffent le bruit des bombes qui tombent à proximité.
Venues des différents quartiers sous contrôle du régime syrien, des familles se pressent à la messe chaque dimanche à 18H00 dans cette église tout illuminée, grâce à un puissant générateur, dans une métropole ravagée et quasiment privée d'électricité.
"Beaucoup de coreligionnaires sont partis parce qu'ils ont perdu leur travail et surtout parce qu'ils sont affolés par Daech" (acronyme arabe du groupe extrémiste Etat islamique), assure Georges Bakhache, porte-parole des communautés chrétiennes d'Alep.
"Les jihadistes ne sont pas dans la ville mais ils ne sont pas loin" et "les chrétiens ont paniqué après avoir vu ce qu'ont subi les chrétiens de Mossoul" lors de la prise de cette ville irakienne par le groupe ultra-radical, indique-t-il.
En Irak, "ils ont eu comme choix de se convertir, de payer la jizya (taxe autrefois imposée sur les non-musulmans en terre d'islam) ou de fuir. La quasi-totalité a choisi cette dernière option", explique M. Bakhache. Par répercutions, "cela a suscité l'épouvante chez nous et les chrétiens sont partis au Liban, en Suède, au Canada, en Amérique et en Arménie".
Représentant 10% de la population, les chrétiens de Syrie et ceux d'Irak représentent les plus anciennes communautés chrétiennes du Proche et Moyen-Orient.
Si certains sont partis, M. Bakhache assure ne pas vouloir rejoindre ses frères et ses parents aux Etats-Unis. "Malgré tout, nous ne quitterons pas notre terre, c'est impossible", assure-t-il, son fils de deux ans dans les bras.
L'exode des Aleppins, chrétiens et musulmans, a débuté après la prise par les rebelles de la moitié de l'ancienne capitale économique du pays en 2012. Selon le géographe français Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, Alep ne compte plus qu'un million d'habitants sur les 2,5 millions qui y vivaient il y a deux ans.
Quant aux seuls chrétiens, qui étaient 250.000, "plus de la moitié sont partis et il n'en reste que 100.000, dont 50.000 Arméniens", selon M. Balanche.
"De nombreux chrétiens émigrés affirment que leur exil est temporaire, qu'ils rentreront au pays dès que la situation s'améliorera et qu'il y aura à nouveau du travail. Je suis sûr qu'un jour, ce sera le cas", affirme, confiant, Basile Chawa, qui possède un café juste derrière Mar Elias.
A l'église latine Saint-François, le père Imad Daher soutient que les chrétiens "seront toujours là dans 100 ans, car c'est notre terre et il n'y en a pas d'autres".
"On fêtera Noël, même si nous sommes beaucoup moins nombreux. Nous célébrerons une messe de paix. Nous décorerons les arbres de Noël dans l'église et dans les maisons", annonce le prêtre. Il n'y aura en revanche pas de décorations extérieures "car beaucoup de sang a coulé. Il faut respecter les martyrs".
Lui-même a été marqué dans sa chair. "Le 10 octobre 2012, à 22H00, un obus est tombé sur l'église de la Dormition. J'ai perdu un oeil, une prothèse en plastique a remplacé ma joue et j'ai un barre de fer avec des vis dans mon bras".
"J'ai été soigné au Liban puis je suis rentré car le berger n'abandonne pas son troupeau. Sinon le loup viendra dévorer les moutons ou ils s'enfuiront", soutient le père Daher.
Les huit communautés chrétiennes vivent dans six quartiers gouvernementaux. Mais, de l'"autre côté", celui des rebelles, beaucoup ont fui à l'ouest. Il en reste une centaine dans le quartier kurde de Cheikh Maqsoud et une poignée dans le secteur rebelle de Jdaidé, près de la ligne de démarcation.
Dans ce quartier, sur la façade de l'église rattaché au Centre Saint-Elie pour personnes âgées, on peut lire: "Notre Seigneur Jésus Christ, Écoute-nous". A l'intérieur, le plafond est perforé, vraisemblablement en raison d'un bombardement.
Il ne reste plus que six hôtes, d'âge avancé, les autres étant partis avec leurs familles dans les quartiers loyalistes, selon le responsable du centre, Abou Youssef. "Ils ne sont jamais revenus".
(26-11-2014)
Venues des différents quartiers sous contrôle du régime syrien, des familles se pressent à la messe chaque dimanche à 18H00 dans cette église tout illuminée, grâce à un puissant générateur, dans une métropole ravagée et quasiment privée d'électricité.
"Beaucoup de coreligionnaires sont partis parce qu'ils ont perdu leur travail et surtout parce qu'ils sont affolés par Daech" (acronyme arabe du groupe extrémiste Etat islamique), assure Georges Bakhache, porte-parole des communautés chrétiennes d'Alep.
"Les jihadistes ne sont pas dans la ville mais ils ne sont pas loin" et "les chrétiens ont paniqué après avoir vu ce qu'ont subi les chrétiens de Mossoul" lors de la prise de cette ville irakienne par le groupe ultra-radical, indique-t-il.
En Irak, "ils ont eu comme choix de se convertir, de payer la jizya (taxe autrefois imposée sur les non-musulmans en terre d'islam) ou de fuir. La quasi-totalité a choisi cette dernière option", explique M. Bakhache. Par répercutions, "cela a suscité l'épouvante chez nous et les chrétiens sont partis au Liban, en Suède, au Canada, en Amérique et en Arménie".
Représentant 10% de la population, les chrétiens de Syrie et ceux d'Irak représentent les plus anciennes communautés chrétiennes du Proche et Moyen-Orient.
Si certains sont partis, M. Bakhache assure ne pas vouloir rejoindre ses frères et ses parents aux Etats-Unis. "Malgré tout, nous ne quitterons pas notre terre, c'est impossible", assure-t-il, son fils de deux ans dans les bras.
L'exode des Aleppins, chrétiens et musulmans, a débuté après la prise par les rebelles de la moitié de l'ancienne capitale économique du pays en 2012. Selon le géographe français Fabrice Balanche, spécialiste de la Syrie, Alep ne compte plus qu'un million d'habitants sur les 2,5 millions qui y vivaient il y a deux ans.
Quant aux seuls chrétiens, qui étaient 250.000, "plus de la moitié sont partis et il n'en reste que 100.000, dont 50.000 Arméniens", selon M. Balanche.
"De nombreux chrétiens émigrés affirment que leur exil est temporaire, qu'ils rentreront au pays dès que la situation s'améliorera et qu'il y aura à nouveau du travail. Je suis sûr qu'un jour, ce sera le cas", affirme, confiant, Basile Chawa, qui possède un café juste derrière Mar Elias.
A l'église latine Saint-François, le père Imad Daher soutient que les chrétiens "seront toujours là dans 100 ans, car c'est notre terre et il n'y en a pas d'autres".
"On fêtera Noël, même si nous sommes beaucoup moins nombreux. Nous célébrerons une messe de paix. Nous décorerons les arbres de Noël dans l'église et dans les maisons", annonce le prêtre. Il n'y aura en revanche pas de décorations extérieures "car beaucoup de sang a coulé. Il faut respecter les martyrs".
Lui-même a été marqué dans sa chair. "Le 10 octobre 2012, à 22H00, un obus est tombé sur l'église de la Dormition. J'ai perdu un oeil, une prothèse en plastique a remplacé ma joue et j'ai un barre de fer avec des vis dans mon bras".
"J'ai été soigné au Liban puis je suis rentré car le berger n'abandonne pas son troupeau. Sinon le loup viendra dévorer les moutons ou ils s'enfuiront", soutient le père Daher.
Les huit communautés chrétiennes vivent dans six quartiers gouvernementaux. Mais, de l'"autre côté", celui des rebelles, beaucoup ont fui à l'ouest. Il en reste une centaine dans le quartier kurde de Cheikh Maqsoud et une poignée dans le secteur rebelle de Jdaidé, près de la ligne de démarcation.
Dans ce quartier, sur la façade de l'église rattaché au Centre Saint-Elie pour personnes âgées, on peut lire: "Notre Seigneur Jésus Christ, Écoute-nous". A l'intérieur, le plafond est perforé, vraisemblablement en raison d'un bombardement.
Il ne reste plus que six hôtes, d'âge avancé, les autres étant partis avec leurs familles dans les quartiers loyalistes, selon le responsable du centre, Abou Youssef. "Ils ne sont jamais revenus".
(26-11-2014)
Egypte : Rencontre entre Hollande et Sissi
Les sujets économiques constitueront un autre grand volet des
discussions, alors que le Caire veut organiser au premier trimestre 2015
une conférence économique internationale pour relancer son économie
exsangue. La délégation égyptienne doit rencontrer jeudi les
représentants des patrons français.
Mais c'est dans le huis clos des entretiens entre le président Sissi et ses interlocuteurs français que seront discutés les grands dossiers en cours.
A l'issue d'un déjeuner entre MM. Hollande et Sissi, des accords pour le métro du Caire et avec l'Agence française de développement seront signés.
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a demandé à la France de suspendre tous les transferts d'armes en cours en raison de la situation "alarmante" des droits de l'Homme en Egypte.
Reporters sans frontières a également demandé mercredi à François Hollande d'évoquer avec son homologue égyptien "la terrible répression contre les journalistes sous la bannière de la lutte contre le terrorisme".
(26-11-2014)
Mais c'est dans le huis clos des entretiens entre le président Sissi et ses interlocuteurs français que seront discutés les grands dossiers en cours.
Le constructeur naval français DCNS a signé au début de l'été un contrat
estimé à 1 milliard d'euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la
Marine égyptienne. "Ce projet ouvre des portes car il suscite énormément
d'intérêt chez les pays du Golfe", se félicite la source
gouvernementale française, ajoutant qu'une option sur deux navires
supplémentaires devrait être abordée lors des entretiens.
Des discussions sont également en cours sur le renouvellement de la
flotte égyptienne d'avions de combat Mirage 2000, précise-t-on.A l'issue d'un déjeuner entre MM. Hollande et Sissi, des accords pour le métro du Caire et avec l'Agence française de développement seront signés.
Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a demandé à la France de suspendre tous les transferts d'armes en cours en raison de la situation "alarmante" des droits de l'Homme en Egypte.
Reporters sans frontières a également demandé mercredi à François Hollande d'évoquer avec son homologue égyptien "la terrible répression contre les journalistes sous la bannière de la lutte contre le terrorisme".
(26-11-2014)
Syrie: Le bilan des frappes du régime sur Raqa s'aggrave à 95 morts
Au moins 95 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées par les
frappes menées mardi par l'aviation de Bashar al-Assad sur Raqa, fief du
groupe Etat islamique (EI), selon un nouveau bilan établi mercredi par
une ONG.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'au moins 52 des victimes étaient des civils, en précisant ne pas être en mesure de déterminer si les autres étaient ou non des jihadistes de l'EI, qui contrôlent Raqa.
Un précédent bilan, établi mardi soir, faisait état de 63 morts. Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, certains secteurs touchés sont proches des positions de l'EI et plusieurs jihadistes auraient été tués.
Les deux raids aériens successifs ont visé la zone industrielle de Raqa. "A la suite du premier raid, les gens ont accouru pour secourir les victimes et c'est à ce moment-là que le second s'est produit", avait expliqué mardi M. Abdel Rahmane. Des vidéos diffusées sur internet par des militants de Raqa montrent des corps ensanglantés gisant dans une rue à proximité de l'un des sites visés, alors qu'une ambulance se précipite sur les lieux.
Raqa est le seul chef-lieu de province que contrôle le groupe extrémiste sunnite EI depuis son apparition en Syrie au printemps 2013, et la ville est devenue son bastion.
Le régime n'a commencé que cet été à mener des raids sur les positions de l'EI, dans le nord et l'est de la Syrie. Le 6 septembre, huit frappes aériennes de l'armée avaient tué 53 personnes, en majorité des civils, à Raqa, selon l'OSDH.
Des positions de l'EI à Raqa et ses alentours ont en outre été prises pour cibles ces dernières semaines par des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a indiqué qu'au moins 52 des victimes étaient des civils, en précisant ne pas être en mesure de déterminer si les autres étaient ou non des jihadistes de l'EI, qui contrôlent Raqa.
Un précédent bilan, établi mardi soir, faisait état de 63 morts. Selon le directeur de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane, certains secteurs touchés sont proches des positions de l'EI et plusieurs jihadistes auraient été tués.
Les deux raids aériens successifs ont visé la zone industrielle de Raqa. "A la suite du premier raid, les gens ont accouru pour secourir les victimes et c'est à ce moment-là que le second s'est produit", avait expliqué mardi M. Abdel Rahmane. Des vidéos diffusées sur internet par des militants de Raqa montrent des corps ensanglantés gisant dans une rue à proximité de l'un des sites visés, alors qu'une ambulance se précipite sur les lieux.
Raqa est le seul chef-lieu de province que contrôle le groupe extrémiste sunnite EI depuis son apparition en Syrie au printemps 2013, et la ville est devenue son bastion.
Le régime n'a commencé que cet été à mener des raids sur les positions de l'EI, dans le nord et l'est de la Syrie. Le 6 septembre, huit frappes aériennes de l'armée avaient tué 53 personnes, en majorité des civils, à Raqa, selon l'OSDH.
Des positions de l'EI à Raqa et ses alentours ont en outre été prises pour cibles ces dernières semaines par des avions de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis.
Israël/Palestine : L'Égypte va rouvrir mercredi le point de passage avec Gaza
L'Égypte va rouvrir mercredi le point de passage de Rafah avec la bande
de Gaza pour la première fois depuis sa fermeture à la suite d'un
attentat meurtrier dans le Sinaï, a indiqué un responsable
gouvernemental. Rafah, seul point de passage reliant le territoire
palestinien au reste du monde à ne pas être contrôlé par Israël, sera
ouvert de midi à 16 heures mercredi et jeudi, a précisé le responsable.
(26-11-2014)
(26-11-2014)
Liban : Hommage à la grande chanteuse libanaise Sabah qui vient de nous quitter (Rolland Richa)
Sabah dans "Tayeb, tayeb" :
غيب الموت، فجر
اليوم، أسطورة الغناء صباح عن عمر يناهز 87 عاماً في مقر إقامتها، بعد
مسيرة فنية طويلة سطرت خلالها تاريخ لبنان الفني.
عند الثالثة من فجر اليوم، رحلت الفنانة الكبيرة صباح وهي نائمة، بعد أيّام قليلة من عيد ميلادها السابع والثمانين.
أكّدت الخبر الصفحة الرسميّة للصبوحة على "فايسبوك". وكتبت ابنة شقيقة الراحلة كلودا عقل، على صفحة "صباح الأسطورة": "يا أحباب الصبوحة، الصبوحة اليوم راجعة على ضيعتها، على الأرض اللي حبّتها وحبّتها، رحلت على السماء عند الربّ الكبير، عند أهلها وإخوتها الذين اشتاقت لهم كثيراً. صباح الحياة، صباح الفرح، صباح الابتسامة المشرقة، صباح الضحكة المرسومة بأصعب الأوقات، تودعكم وتقول لكم لا تبكوا ولا تزعلوا، هذه وصيتي لكم". وأضافت كلودا: "قولي لهم يرقصوا دبكة، أريده يوم فرح، وليس يوم حزن، أريدهم فرحين بوجودي وبرحيلي، كما كنت أنا دائماً سبباً لفرحهم. وقالت لي أن أخبركم أنّها تحبكم كثيراً، وضلّوا تذكروها وحبّوها دائماً".
أكّدت الخبر الصفحة الرسميّة للصبوحة على "فايسبوك". وكتبت ابنة شقيقة الراحلة كلودا عقل، على صفحة "صباح الأسطورة": "يا أحباب الصبوحة، الصبوحة اليوم راجعة على ضيعتها، على الأرض اللي حبّتها وحبّتها، رحلت على السماء عند الربّ الكبير، عند أهلها وإخوتها الذين اشتاقت لهم كثيراً. صباح الحياة، صباح الفرح، صباح الابتسامة المشرقة، صباح الضحكة المرسومة بأصعب الأوقات، تودعكم وتقول لكم لا تبكوا ولا تزعلوا، هذه وصيتي لكم". وأضافت كلودا: "قولي لهم يرقصوا دبكة، أريده يوم فرح، وليس يوم حزن، أريدهم فرحين بوجودي وبرحيلي، كما كنت أنا دائماً سبباً لفرحهم. وقالت لي أن أخبركم أنّها تحبكم كثيراً، وضلّوا تذكروها وحبّوها دائماً".
Égypte : Sissi à Paris, les dessous d'une visite
Le président Sissi est en quête de légitimité
internationale. Il vient d'entamer sa première tournée en Europe depuis
sa prise de pouvoir en juillet 2013 et son élection en mai. Avant la
France, Abdel Fattah al-Sissi était en Italie.
Malgré un lourd bilan en matière de droits de l'Homme et l'autoritarisme de son pouvoir, l'Europe lui déroule le tapis roule. L'Egypte est "un partenaire stratégique" incontournable, souligne Rome. "Un grand pays et grand partenaire de la France" selon Paris. Pour rappel, la répression envers les partisans de son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi a fait de 1.400 morts et jeté 15.000 personnes en prison. "Oui, on considère que Sissi est légitime. Pour autant, il y a beaucoup à dire. Nous sommes conscients des tensions, les journalistes emprisonnés, la répression qui s'exerce bien au-delà de la lutte antiterroriste", souligne une source élyséenne, assurant que ces questions seront évoquées lors de l'entretien prévu mercredi avec le président François Hollande. Mais la politique intérieure de l'Egypte, engagée dans l'éradication de la confrérie des Frères musulmans classée "organisation terroriste", ne constituera pas le coeur des discussions, dominées par la sécurité régionale et les questions économiques.
La poudrière libyenne et les menaces qu'elle fait peser sur toute la région figure en tête des préoccupations communes des deux pays. Avec des différences d'appréciation cependant sur la façon de sortir de la crise. "Les Egyptiens considèrent - à juste titre - que nous avons une responsabilité particulière. Ils ont le sentiment de ne pas avoir été entendus en 2011 en alertant sur les dangers d'une intervention occidentale, ils espèrent être entendus aujourd'hui. Ils estiment qu'il faut réintervenir en Libye, mais nous avons des doutes sur le fait que cette crise peut être résolue uniquement par la force", explique une source gouvernementale française.
L'Egypte, déjà en butte à ses propres groupes jihadistes dans le nord du Sinaï, partage plus de 1.000 km de frontière avec la Libye, et est directement menacée par le chaos dans lequel a plongé ce pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2012. Face aux groupes et milices islamistes en Libye, Le Caire soutient le Parlement élu de Tobrouk, "de façon robuste", selon la formule d'un diplomate. L'Egypte a même été accusée, notamment par les Etats-Unis, d'avoir lancé en août des raids aériens dans le secteur de l'aéroport de Tripoli, avec les Emirats arabes unis. Sans confirmer cette implication directe (démentie par l'Egypte), Paris, qui reconnaît "un enjeu sécuritaire immédiat" en Libye, met cependant en garde contre des "initiatives extérieures" susceptibles de "compliquer encore la donne". "On a besoin de se mettre d'accord sur la Libye, où l'on ne peut pas se passer d'une solution politique", souligne la source élyséenne.
Les sujets économiques constitueront un autre grand volet des discussions, alors que le Caire veut organiser au premier trimestre 2015 une conférence économique internationale pour relancer son économie exsangue. La délégation égyptienne doit rencontrer jeudi les représentants des patrons français. Mais c'est dans le huis clos des entretiens entre le président Sissi et ses interlocuteurs français que seront discutés les grands dossiers en cours. Le constructeur naval français DCNS a signé au début de l'été un contrat estimé à 1 milliard d'euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la Marine égyptienne. "Ce projet ouvre des portes car il suscite énormément d'intérêt chez les pays du Golfe", se félicite la source gouvernementale française, ajoutant qu'une option sur deux navires supplémentaires devrait être abordée lors des entretiens.
Des discussions sont également en cours sur le renouvellement de la flotte égyptienne d'avions de combat Mirage 2000, précise-t-on. A l'issue d'un déjeuner entre MM. Hollande et Sissi, des accords pour le métro du Caire et avec l'Agence française de développement seront signés. Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a demandé à la France de suspendre tous les transferts d'armes en cours en raison de la situation "alarmante" des droits de l'Homme en Egypte. Reporters sans frontières a également demandé mercredi à François Hollande d'évoquer avec son homologue égyptien "la terrible répression contre les journalistes sous la bannière de la lutte contre le terrorisme".
(26-11-2014)
Malgré un lourd bilan en matière de droits de l'Homme et l'autoritarisme de son pouvoir, l'Europe lui déroule le tapis roule. L'Egypte est "un partenaire stratégique" incontournable, souligne Rome. "Un grand pays et grand partenaire de la France" selon Paris. Pour rappel, la répression envers les partisans de son prédécesseur islamiste Mohamed Morsi a fait de 1.400 morts et jeté 15.000 personnes en prison. "Oui, on considère que Sissi est légitime. Pour autant, il y a beaucoup à dire. Nous sommes conscients des tensions, les journalistes emprisonnés, la répression qui s'exerce bien au-delà de la lutte antiterroriste", souligne une source élyséenne, assurant que ces questions seront évoquées lors de l'entretien prévu mercredi avec le président François Hollande. Mais la politique intérieure de l'Egypte, engagée dans l'éradication de la confrérie des Frères musulmans classée "organisation terroriste", ne constituera pas le coeur des discussions, dominées par la sécurité régionale et les questions économiques.
La poudrière libyenne et les menaces qu'elle fait peser sur toute la région figure en tête des préoccupations communes des deux pays. Avec des différences d'appréciation cependant sur la façon de sortir de la crise. "Les Egyptiens considèrent - à juste titre - que nous avons une responsabilité particulière. Ils ont le sentiment de ne pas avoir été entendus en 2011 en alertant sur les dangers d'une intervention occidentale, ils espèrent être entendus aujourd'hui. Ils estiment qu'il faut réintervenir en Libye, mais nous avons des doutes sur le fait que cette crise peut être résolue uniquement par la force", explique une source gouvernementale française.
L'Egypte, déjà en butte à ses propres groupes jihadistes dans le nord du Sinaï, partage plus de 1.000 km de frontière avec la Libye, et est directement menacée par le chaos dans lequel a plongé ce pays depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2012. Face aux groupes et milices islamistes en Libye, Le Caire soutient le Parlement élu de Tobrouk, "de façon robuste", selon la formule d'un diplomate. L'Egypte a même été accusée, notamment par les Etats-Unis, d'avoir lancé en août des raids aériens dans le secteur de l'aéroport de Tripoli, avec les Emirats arabes unis. Sans confirmer cette implication directe (démentie par l'Egypte), Paris, qui reconnaît "un enjeu sécuritaire immédiat" en Libye, met cependant en garde contre des "initiatives extérieures" susceptibles de "compliquer encore la donne". "On a besoin de se mettre d'accord sur la Libye, où l'on ne peut pas se passer d'une solution politique", souligne la source élyséenne.
Les sujets économiques constitueront un autre grand volet des discussions, alors que le Caire veut organiser au premier trimestre 2015 une conférence économique internationale pour relancer son économie exsangue. La délégation égyptienne doit rencontrer jeudi les représentants des patrons français. Mais c'est dans le huis clos des entretiens entre le président Sissi et ses interlocuteurs français que seront discutés les grands dossiers en cours. Le constructeur naval français DCNS a signé au début de l'été un contrat estimé à 1 milliard d'euros pour fournir quatre corvettes Gowind à la Marine égyptienne. "Ce projet ouvre des portes car il suscite énormément d'intérêt chez les pays du Golfe", se félicite la source gouvernementale française, ajoutant qu'une option sur deux navires supplémentaires devrait être abordée lors des entretiens.
Des discussions sont également en cours sur le renouvellement de la flotte égyptienne d'avions de combat Mirage 2000, précise-t-on. A l'issue d'un déjeuner entre MM. Hollande et Sissi, des accords pour le métro du Caire et avec l'Agence française de développement seront signés. Dans un communiqué publié mardi, Amnesty International a demandé à la France de suspendre tous les transferts d'armes en cours en raison de la situation "alarmante" des droits de l'Homme en Egypte. Reporters sans frontières a également demandé mercredi à François Hollande d'évoquer avec son homologue égyptien "la terrible répression contre les journalistes sous la bannière de la lutte contre le terrorisme".
(26-11-2014)
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