La première session des pourparlers de paix sur la Syrie s’achevait
vendredi sans aucune avancée notable, délégués du gouvernement et de
l’opposition restant campés sur des positions qui semblent
inconciliables.
Même l’espoir d’une initiative concrète dans le domaine humanitaire a
été déçu - malgré les demandes de l’Onu, aucune aide n’est parvenue à la
population de la vieille ville de Homs, assiégée par les forces
gouvernementales.
Après une semaine de discussions au Palais des Nations, qui abrite les
bureaux de l’Onu à Genève, aucun accord n’a pu être trouvé sur le
déroulement des négociations.
La séance de clôture de cette première session devait être purement
protocolaire et les délégations devraient se revoir vers le 10 février.
"J’espère que lors de la deuxième session, quand nous reviendrons, nous
serons en mesure d’avoir des discussions plus structurées", a déclaré le
médiateur international Lakhdar Brahimi, diplomate algérien chevronné
mais dont la tâche paraît à beaucoup impossible.
Le médiateur de l’Onu et de la Ligue arabe s’est dit "très, très déçu"
de voir qu’un convoi d’aide destiné à Homs était toujours bloqué, alors
que la population meurt de faim dans cette ville du centre ouest du
pays.
Un porte-parole de l’Onu, Jens Laerke, a souligné que des négociations
étaient toujours en cours avec les belligérants pour obtenir un accord
sur le ravitaillement de la vieille ville de Homs.
"Malheureusement, j’ai encore appris ce matin que le convoi était toujours immobilisé", a-t-il déploré.
En l’absence de tout progrès sur les rives du lac Léman, les diplomates
se consolent comme ils peuvent et considèrent déjà comme un bon point
qu’une rupture ait été évitée. A terme, ils gardent espoir que les
protagonistes finiront par assouplir leurs positions.
La journée de jeudi a été marquée par un rare signe de consensus - une
minute de silence à la mémoire des 130.000 morts, victimes d’un conflit
qui dure depuis bientôt trois ans.
Mais rapidement les oppositions sont réapparues, la délégation gouvernementale accusant l’opposition de soutenir le terrorisme.
"Nous avons présenté une proposition invitant toutes les parties à
reconnaître l’importance de la lutte contre la violence et le
terrorisme.
L’autre camp a refusé - évidemment, il est engagé dans
le terrorisme", a accusé le vice-ministre syrien des Affaires
étrangères, Fayçal Mekdad.
Pour Damas, les insurgés sont des "terroristes" une vision des choses
renforcée ces derniers mois par l’influence croissante des combattants
djihadistes au sein de la rébellion.
Selon les services de renseignement américains, plus de 7.000 étrangers
combattent dans les rangs rebelles en Syrie et certains d’entre eux y
reçoivent une formation pour aller commettre des attentats dans leur
pays d’origine.
Mercredi, les négociations ont cependant produit une modeste avancée,
les deux délégations ayant accepté de se référer au même document comme
base de discussions - le communiqué de Genève I en juin 2012 - sans
toutefois s’accorder sur le déroulement des négociations.
Ce texte de 2012 fixe les étapes nécessaires pour mettre fin aux combats
et prévoit une transition politique. Mais alors que l’opposition veut
mettre en avant la question de l’instance gouvernementale de transition,
que Genève II a pour but de mettre en place, Damas exige avant tout la
condamnation du "terrorisme".
Pour l’opposition, la transition suppose le départ du président Bashar
al Assad, ce que le gouvernement de Damas, fort de ses succès militaires
et diplomatiques de ces derniers mois, refuse.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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