Le médiateur de l’ONU, Lakhdar Brahimi, a repris mercredi ses efforts
pour faire avancer les discussions de paix à Genève, marquées
quotidiennement par un dialogue de sourds entre les représentants de
Damas et l’opposition syrienne. Les négociateurs se sont retrouvés en
fin de matinée pour un nouveau tour de discussions, dont M. Brahimi
espérait qu’il serait "meilleur" que celui de mardi. Le diplomate avait
décidé d’interrompre la réunion mardi, faute de dialogue, après que la
délégation du gouvernement eut demandé à l’autre partie d’adopter un
texte condamnant Washington sur la base d’une information de presse
concernant une reprise de l’aide militaire à des groupes armés.
L’opposition avait refusé.
Une source de la délégation de l’opposition a affirmé mercredi que les
représentants du régime devrait présenter leur feuille de route, "son
agenda et sa vision de Genève I demandée par Lakhdar Brahimi".
L’opposition avait présenté la sienne mardi, intitulée "le chemin de la
liberté", avec pour principaux points, selon cette source, la formation
de l’autorité gouvernementale de transition comme le prévoit Genève I,
la restructuration des services de sécurité et l’édification des
institutions démocratiques".
Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les
parties, notamment l’envoi d’un convoi d’aide pour la population
assiégée par l’armée dans les quartiers rebelles de Homs (centre), rien
n’a avancé depuis le début de la semaine. Mercredi matin, des
représentants à Genève du Comité international de la Croix-Rouge et du
PAM, le Programme alimentaire mondial des Nations unies, ont indiqué que
les équipes sur le terrain qui sont prêtes à intervenir n’ont toujours
pas reçu un feu vert des autorités.
La partie rebelle de la 3e ville de Syrie est assiégée depuis maintenant
plus de 600 jours, selon l’opposition, et les organisations
internationales n’ont pu venir en aide à ces quartiers depuis plus d’un
an. En dépit du fait qu’il n’a obtenu jusqu’à présent aucune avancée,
comme il l’a admis devant la presse mardi, Lakhdar Brahimi est bien
décidé à poursuivre ses efforts, prêt à s’appuyer sur les rares éléments
positifs, comme le refus des deux parties de terminer prématurément
cette session de discussion qui doit se terminer vendredi.
Ce vétéran de la diplomatie, qui a fêté ses 80 ans le 1er janvier, manie
humour et fermeté, n’hésitant à hausser le ton quand les négociateurs
dérapent à ses yeux. "Au rythme où nous sommes partis, il nous faudra
vingt ans, il faudrait vous dépêcher, dans vingt ans je ne serai plus
là", a-t-il dit en séance en début de semaine, a rapporté un des
participants. En coulisses, les co-parrains de la réunion, la Russie et
les États-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe des pays
"amis de la Syrie" essayent de faire avancer le processus.
Depuis Genève, l’ancien ambassadeur des États-Unis à Damas, Robert Ford,
a déclaré, dans un message adressé en arabe au peuple syrien via Orient
TV, "espérer que le régime va, à terme, travailler de manière sérieuse
pour trouver avec la communauté internationale et la Coalition une
solution politique à la crise syrienne".
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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