L’aide humanitaire arrive, et avec elle un peu d’espoir : dramatique à
l’entrée de l’hiver, la situation s’améliore au camp bulgare d’Harmanli,
où survivent 1.800 réfugiés syriens fuyant la guerre.
Fin novembre, une journaliste de l’AFP avait observé des conditions
dantesques dans cette ancienne garnison perdue à la frontière turque :
des tentes usées jusqu’à la corde et sans chauffage malgré la neige, des
enfants pieds nus dans le froid, l’absence quasi complète de
médicaments.
La Bulgarie, pays le plus pauvre de l’Union européenne, faisait face
avec ses moyens à l’arrivée, en moins d’un an, de 11 000 migrants
clandestins via la Turquie.
"Beaucoup de choses ont changé. Nous recevons de l’aide et cela fait du
bien", témoigne Rachid Djamil, 35 ans, interrogé par la même journaliste
de retour au camp cette semaine.
"Cela va mieux", juge aussi Hussein Khatba, un technicien dentaire de 23
ans. Et d’ajouter, ironique et fataliste : "Je commence à aimer
l’endroit. De toutes façons, c’est mieux que la Syrie".
En cette fin janvier, les conteneurs d’acier gris sont toujours en
place, mais les tentes ont disparu. Les réfugiés ont été logés dans deux
bâtiments de caserne rénovés. Chaque famille dispose d’une chambre
meublée avec des lits neufs, des matelas et du linge de lit. Un autre
édifice se prépare à accueillir des mères seules avec des bébés.
Des toilettes mobiles, qui manquaient auparavant, longent l’allée
principale, et quelques nouvelles douches ont été installées. Un petit
poste médical a été mis en place.
Il y a même une école improvisée par les réfugiés. On y dispense des cours d’anglais aux adultes, et de maths aux enfants.
Le Haut commissariat pour les réfugiés(HCR)avait évoqué fin 2013 "une
urgence humanitaire" à Harmanli. L’organisation de l’ONU distribue
désormais un repas chaud par jour dans le camp.
En février, l’arrivée de 5,6 millions d’euros accordés par l’Union
européenne permettra au gouvernement bulgare de fournir, de son côté,
deux repas quotidiens à Harmanli et dans les six autres camps plus
petits que compte le pays.
La mobilisation de la communauté syrienne de Bulgarie permet dès
maintenant des arrivages quotidiens de colis de pain, confiture,
sucre,...
Enfin les vêtements et chaussures, les produits hygiéniques, les
ustensiles ménagers et les quelques jouets viennent de dons collectés à
l’étranger.
Michal Borkiewicz, un bénévole polonais de 33 ans, a accompagné l’un de
ces chargements depuis son pays. Une association locale, les Amis des
réfugiés, l’aide à distribuer ses 13 tonnes de marchandises.
"J’ai lu ce qu’il se passait dans les camps de ce pays, et je me suis
demandé ce que je pouvais faire pour apporter un peu d’aide à ces gens",
dit-il. Michal se dit "honteux et furieux" que l’UE n’aie pas accepté
plus de réfugiés syriens.
Après des mois de flou administratif, les autorités bulgares ont enfin
commencé à relever les empreintes digitales des résidents, en vue de
leur délivrer des papiers.
Chaque réfugié rêve d’une "carte verte", qui lui permettrait de quitter
le camp pendant la journée. C’est la première étape vers un "statut
humanitaire" autorisant à vivre et travailler en Bulgarie, ou mieux
encore, vers un statut officiel de réfugié ouvrant l’accès à toute
l’Union européenne.
Car dans l’esprit de la plupart d’entre eux, la Bulgarie ne peut être
qu’une étape. "Nous voulons juste recevoir nos papiers et partir",
résume Sahar Ibrahim, 21 ans, arrivé d’Alep.
Comme beaucoup d’autres Syriens, il rêve de la prospère Allemagne, même
si Malik Morkis, 32 ans, originaire de Homs, serait prêt à tenter sa
chance en Suède.
Berlin avait accepté en mars 2013 d’accueillir 5000 réfugiés syriens
ayant besoin d’une "protection particulière". Le chiffre a été doublé en
fin d’année.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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