Le président tunisien Moncef Marzouki, le président de l’Assemblée
nationale et le chef du gouvernement sortant ont signé lundi la nouvelle
Constitution du pays, adoptée la veille au soir par les députés.
L’adoption de cette Constitution doit maintenant être suivie de
nouvelles élections pour refermer trois années de transition chaotique
et parfois violente vers la démocratie en Tunisie après le renversement
de Zine Ben Ali, première révolution du "printemps arabe" en janvier
2011.
Le premier article de la loi fondamentale dispose que la Tunisie est "un
pays libre, indépendant et souverain" ayant l’islam pour religion,
l’arabe pour langue et la république pour régime. Cette Constitution
garantit aussi la liberté de croyance et promeut l’égalité entre les
sexes.
"C’est un jour exceptionnel pour la Tunisie, au cours duquel nous
célébrons la victoire contre la dictature. Le gouvernement et
l’opposition ont gagné, la Tunisie a gagné", a déclaré Moncef Marzouki.
François Hollande a félicité la Tunisie après l’adoption de sa nouvelle Constitution.
"Ce texte pose les bases d’une démocratie respectueuse des droits et des
libertés de tous les citoyens. Il s’agit d’une étape importante vers
l’aboutissement de la transition politique ouverte lors de la révolution
tunisienne", dit le président français dans un communiqué.
François Hollande salue également "l’esprit de responsabilité de tous
les acteurs qui a permis ce résultat" et exprime "la volonté de la
France de se tenir aux côtés de la Tunisie dans ce moment important de
son histoire".
Rapidement apparues après la victoire des islamistes d’Ennahda lors de
l’élection de l’Assemblée constituante en octobre 2011, les tensions
politiques ont été exacerbées en 2013 par l’assassinat de deux figures
de l’opposition laïque au gouvernement.
En février, le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd a donné lieu à de
grandes manifestations à Tunis et à une crise gouvernementale. Celui de
Mohamed Brahmi, fondateur du Mouvement du peuple (Echaâb) et élu de
l’Assemblée nationale constituante, en juillet, a encore accentué les
antagonismes.
La crise n’a trouvé une issue qu’avec la démission, en décembre, du
Premier ministre Ali Laarayedh, issu d’Ennahda, et son remplacement par
Mehdi Jomaâ.
Nommé le 14 décembre dans le cadre d’un accord destiné à sortir le pays
de l’impasse politique, Mehdi Jomaâ a pris ses fonctions le 10 janvier.
Il a attribué dimanche le portefeuille des Finances à un économiste
passé par la Banque africaine de développement (BAD), Hakim Ben
Hammouda, et celui des Affaires étrangères à un ancien responsable de
l’Onu, Mongi Hamdi.
Aucune date n’a été donnée pour les élections qui doivent être
organisées dans le courant de l’année et qui devraient voir s’opposer
Ennahda et l’alliance Nidaa Tounes, regroupement d’une demi-douzaine de
formations.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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