Une fois de plus, les Etats-Unis donnent le feu vert à l’entité
sioniste pour assassiner les chefs de la résistance palestinienne. Se
prenant pour les législateurs du monde, ses gardiens et ses
porte-paroles, les Etats-Unis viennent d’ajouter le nom du secrétaire
général adjoint du mouvement du Jihad islamique en Palestine, M. Ziyad
Nakhalé, sur leur liste nominative du « terrorisme ». Cette mesure ne
peut être comprise que comme un appel au meurtre du dirigeant du Jihad
islamique, mouvement qui a déclaré la résistance à l’occupation sioniste
de la Palestine depuis plus de trente ans.
Quelques jours avant cet acte de guerre, la presse américaine
dévoilait que l’Etat de l’occupation sioniste avait cité le nom de dr.
Ramadan Shallah, secrétaire général du mouvement, comme étant le premier
sur une liste de personnalités à assassiner, suite à l’assassinat en
2010 de Mahmoud Mabhouh (Hamas) à Dubaï, et de Hassan Laqqis (Hezbollah)
il y a quelques mois, à Beirut, tous les deux assassinés par le Mossad.
Il est vrai que le mouvement du Jihad islamique en Palestine est la
cible des Etats-Unis et de l’entité coloniale sioniste depuis qu’il est
devenu une force incontournable de la résistance palestinienne, et qu’il
s’est montré intraitable quant à sa ligne idéologique et politique.
Déjà en 1995, dr. Fathi Shiqaqi, son fondateur et premier secrétaire
général, était assassiné à Malte, les sionistes espérant par là tuer le
mouvement dans l’œuf. C’est sans compter sur la solide organisation et
le profond enracinement du mouvement au sein du peuple palestinien.
Quelques mois plus tard, c’est le nom du nouveau secrétaire général, dr.
Ramadan Shallah, qui est ajouté à la liste américaine des organisations
et personnalités « terroristes », avec une prime pour ceux qui
parviennent à livrer des indications à son propos.
Etre sur la liste américaine ou sioniste, ou même européenne, des
personnalités ou organisations jugées « terroristes » par ceux qui
sèment le terrorisme, la guerre et la mort, ceux qui combattent la
volonté des peuples et qui soutiennent les crimes les plus odieux dans
le monde (les crimes sionistes), n’est pas une marque de déshonneur, au
contraire. Etre sur leur liste signifie que le combat mené par ces
dignes résistants est juste et efficace. Cela signifie que la lutte
contre la présence coloniale sioniste en Palestine est jugée dangereuse
pour les intérêts américains et occidentaux en général, comme pour cette
présence même. Cela signifie que le refus du mouvement du Jihad
islamique de porter le conflit ailleurs qu’en Palestine occupée et son
refus de tout compromis avec l’occupant, ses alliés et protecteurs, et
son insistance à développer la lutte armée et à conscientiser les
peuples arabo-musulmans sur le devoir de libérer al-Quds et la
Palestine, sont perçus par les ennemis des peuples arabes comme étant
une menace pour leurs intérêts et leur pouvoir. En ce sens, être sur
leurs listes ne fait que confirmer l’importance de la résistance et le
devoir de la poursuivre.
Cependant, le fait que les Etats-Unis et l’entité coloniale aient
décidé, en ce moment même, de lancer leurs menaces, l’une en préparant
des assassinats et l’autre en les « légalisant », indique que l’ennemi
est aux abois. L’entité sioniste a déjà menacé la résistance
palestinienne à Gaza, par la voix de son premier ministre et de son
état-major. Les raids et les tirs meurtriers ont repris, que ce soit
contre les résistants ou contre les manifestants. L’Etat sioniste ne
veut pas l’escalade, semble-t-il, mais il veut modifier les règles de la
confrontation qu’il avait été obligé d’accepter suite à la guerre menée
contre la bande de Gaza en janvier 2012, lorsque la résistance, et
notamment les combattants du Jihad islamique, avait réussi à frapper Tel
Aviv et à contraindre les colons dans le Naqab à se terrer dans les
égoûts. Il veut frapper et tuer, mais refuse la riposte. Il veut à
nouveau maintenir des zones tampon et empêcher les civils d’y accéder,
comme il veut à nouveau empêcher les pêcheurs de Gaza d’aller au-delà
des 3 miles dans la mer. En bref, il veut se dégager de l’accord
implicite conclu avec la résistance palestinienne, en janvier 2012, sous
l’égide égyptienne, accord qui l’a empêché jusque là de se mesurer avec
la résistance. Il a cependant assassiné, mené des incursions, bombardé
et arrêté des pêcheurs. Même si la résistance a faiblement riposté
jusque là, elle a tenu à rappeler à plusieurs fois qu’elle existe et
qu’elle se prépare à une nouvelle guerre.
Quant aux Etats-Unis, qui se sont lancés dans un plan de sionisation
de toute la Palestine, appelé plan Kerry, ils craignent les résistants
et toute voix qui empêcherait l’Autorité palestinienne d’accepter encore
plus de concessions. En ciblant le mouvement du Jihad islamique, ils
souhaitent le présenter comme un mouvement « terroriste » et l’isoler,
que ce soit dans la bande de Gaza ou ailleurs. D’ailleurs, le Plan Kerry
comporte dans ses grandes lignes, comme vient de le dévoiler un
responsable de l’OLP, l’autorisation donnée aux forces sionistes de
poursuivre les résistants en Cisjordanie (libérée ?) et de les
assassiner. Donc, que ce soit par le biais du Plan Kerry ou par la liste
américaine, les Etats-Unis souhaitent l’assassinat des résistants,
qu’ils soient en Palestine occupée ou en exil. Ils pensent pouvoir
éradiquer l’esprit et la volonté de résistance du peuple palestinien. On
est vraiment loin des images de paix que veulent se donner les
Etats-Unis avec leur président Obama.
Que cela soit le vœu des ennemis, soit. Mais que penser de régimes
arabes issus des mouvements révolutionnaires, comme la Tunisie ? Il y a
deux semaines, le gouvernement tunisien a refusé aux représentants de la
résistance, libanaise (Hezbollah) et palestinienne (mouvement du Jihad
islamique) d’entrer dans son territoire, à l’invitation de mouvements
solidaires avec la Palestine. Participera-t-il lui aussi à l’effort
américano-sioniste d’isoler ceux qui résistent et combattent
l’occupation sioniste ? Et dans quel but ? Troublante attitude, c’est le
moins qu’on puisse dire.
(24-01-2014 - Rim al-Khatib)
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