En Suisse, l’opposition a indiqué que le régime avait "finalement
accepté de parler dans le cadre" de Genève I, document signé en juin
2012 par les grandes puissances et qui prévoit une autorité
gouvernementale de transition en Syrie.
"Je pense que nous avons accompli quelques progrès aujourd’hui en
mettant les négociations dans la bonne voie", a estimé un membre de la
délégation de l’opposition, Louai Safi.
"Mais il y a encore un grand écart entre nous et le régime sur ce dont nous devons parler d’abord", a-t-il ajouté.
L’opposition veut en effet se concentrer d’abord sur la mise en place de
l’autorité gouvernementale de transition, comme le prévoit la
résolution 2118 du Conseil de sécurité endossant le communiqué de Genève
I, cette autorité ayant la charge de rétablir la paix.
La délégation du régime a confirmé que les discussions "positives aujourd’hui" ont porté sur l’accord dit de Genève I.
Mais pour elle, les pourparlers se sont concentrés sur la fin de la
violence en Syrie et la lutte contre le "terrorisme", la seule priorité
affichée du régime depuis le début des discussions. Damas assimile les
rebelles à des "terroristes" financés par l’étranger.
Pour Bouthaina Chaabane, conseillère politique et médiatique du
président Bashar al-Assad, "la seule différence entre nous et eux, et
elle est de taille, c’est que nous voulons discuter de Genève I point
par point en commençant par le premier point", qui porte sur l’arrêt de
la violence.
Le régime de Damas n’a jamais reconnu la contestation dans le pays, au
départ pacifique avant de se transformer, sous la répression, en une
guerre sanglante qui a fait plus de 130 000 morts depuis mars 2011.
Quant aux mesures destinées à établir un climat de confiance entre les
parties, notamment l’envoi d’un convoi d’aide pour la population
assiégée par l’armée dans les quartiers rebelles de Homs (centre), rien
n’a avancé depuis le début de la semaine. Les discussions continuent, a
simplement indiqué M. Brahimi. La fourniture d’une aide est bloquée par
l’absence de feu vert des autorités aux organisations humanitaires.
En coulisses, les co-parrains de la réunion, la Russie et les
États-Unis, appuyés en parallèle par la France et un groupe de pays
"amis de la Syrie", essayent de faire avancer le processus.
Dans un entretien avec la RTS, la télévision suisse, Mme Chaabane a
accusé la France d’avoir "vendu sa position à l’Arabie Saoudite", un des
principaux soutiens aux rebelles, contre de substantiels contrats
commerciaux.
"Quand le président Hollande s’"est rendu le mois dernier en Arabie
Saoudite, il a dit qu’ils ont signé des contrats (...) et après cela le
gouvernement français a pris des positions beaucoup plus dures contre le
gouvernement syrien, a soutenu des terroristes qui sont armés, financés
et encouragés par l’Arabie Saoudite", a affirmé la conseillère du
président.
Par ailleurs la Syrie n’a évacué de son territoire que moins de 5% de
son arsenal chimique le plus dangereux, a-t-on appris mercredi de
sources proches de l’Organisation pour l’interdiction des armes
chimiques (OIAC), assurant que Damas serait sommé de procéder plus
rapidement.
Seuls deux chargements d’agents chimiques ont quitté la Syrie, les 7 et
27 janvier, via le port de Lattaquié pour être détruits en mer.
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