Les exportations françaises d’armement vers les pays du Golfe ont bondi
en 2013, une tendance qui s’inscrit dans la stratégie diplomatique de la
France qui tente de tirer profit du retrait relatif des Etats-Unis de
la région.
Les exportations françaises vers le monde entier se sont élevées à 6,3
milliards d’euros de prises de commande en 2013, en hausse de 31% par
rapport à 2012 (4,8 milliards), a-t-on appris auprès du ministère de la
Défense.
La France se maintient ainsi dans le peloton de tête des pays
exportateurs, derrière le trio Etats-Unis, Russie et Grande-Bretagne, et
devant l’Allemagne et Israël.
"Le point assez notable de 2013, c’est le retour de la France au
Moyen-Orient", indique-t-on au ministère. "Il y un certain nombre de
contrats qui ont été conclus avec des pays avec lesquels la relation
commerciale avait significativement diminué ces dernières années, comme
l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis."
Résultat, le Moyen-Orient représente 40% du total des prises de
commandes de 2013, devant l’Asie du Sud-Est (16%), l’Afrique du Nord
(11%) et l’Amérique du Sud (9%).
Avec 1,8 milliard d’euros de commandes, l’Arabie saoudite se hisse au
rang de premier client des exportations françaises en 2013, devant
Singapour.
En 2012, c’était l’Inde qui était devenue le premier partenaire
commercial de la France dans le domaine des armements, devant l’Arabie
saoudite. En 2011, Ryad n’arrivait qu’en quatrième position devant les
Emirats arabes unis.
Au ministère, on explique le retour de l’armement français dans la
région par l’offensive diplomatique lancée par Jean-Yves Le Drian depuis
2012 : six déplacements aux Emirats, quatre en Arabie saoudite, six au
Qatar, sans compter les entretiens.
En visite à Ryad début octobre, le ministre de la Défense obtenait ainsi
la confirmation de plusieurs grands contrats d’armement, dont le
contrat Lex pour la rénovation de ses frégates et pétroliers
ravitailleurs Sawari pour un montant supérieur à 500 millions d’euros.
Mais le chemin est encore long. François Hollande a pu s’en rendre
compte fin décembre lorsqu’il a quitté l’Arabie saoudite sans être
parvenu à conclure le contrat MK3 pour la livraison du système de
défense anti-aérien français de l’équipementier Thales, évalué à
plusieurs milliards d’euros.
Le contrat Lex fait partie des huit contrats majeurs, c’est-à-dire
supérieurs à 200 millions d’euros, conclus en 2013, contre seulement
trois en 2012.
Figurent également des commandes de satellites de
communication prises au Brésil pour un montant de 300 millions d’euros,
"un certain nombre" d’hélicoptères en Ouzbékistan et de plusieurs
contrats à Singapour.
Le socle des contrats inférieurs à 200 millions d’euros, qui constituent
la partie stable du marché français, est quant à lui en hausse de 7%.
Parmi les secteurs les plus porteurs, les missiles continuent de faire
la course en tête. Les principaux exportateurs français MBDA et Thales
sont dans un mouchoir de poche avec 1,5 milliard chacun de prises de
commandes et entrée en vigueur de contrats en 2013.
Concernant la part dédiée aux satellites, d’observation comme de
télécoms, elle a pratiquement été multipliée par quatre en montant par
rapport à 2012 et représente un huitième des 6,3 milliards d’euros,
selon le ministère.
Les chiffres provisoires, fournis par le ministère lundi, seront consolidés au mois de mai.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
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