Après 45 jours dans une prison israélienne, Malak al-Khatib, 14 ans,
benjamine et désormais icône des prisonniers palestiniens, continue de
nier les faits qui lui sont reprochés et dénonce ses conditions de
détention, dans un entretien samedi à l'AFP.
"C'est sûr que j'aurai plein de choses à raconter à mes camarades quand
je retournerai à l'école", dit cette adolescente de Beitin, près de
Ramallah, en Cisjordanie occupée. Dès qu'elle reprendra les cours dans
trois jours, dit-elle, elle leur racontera "le froid qu'il fait à
l'intérieur de la prison".
Fin décembre, des soldats israéliens arrêtent la jeune écolière au bord
d'une route, où elle projetait, assurent-ils, de jeter des cailloux, un
couteau à la main. Des faits qu'elle a avoués en détention et sur
lesquels le juge s'est appuyé pour prononcer une peine de deux mois
--réduite de deux semaines, comme le prévoit la loi israélienne pour les
mineurs qui peuvent être incarcérés dès 12 ans.
"Au bout de deux heures d'interrogatoire, le soldat m'a obligée à signer
un papier en hébreu", affirme Malak, keffieh palestinien autour du cou,
alors que proches, officiels et journalistes défilent sans interruption
dans la maison familiale depuis sa libération vendredi. "Je ne
reconnais aucun crime, je ne jetais pas de pierres, je n'avais pas de
couteau", poursuit-elle.
Pourtant, fin janvier, un tribunal la condamne à deux mois de prison,
une peine qu'elle effectue dans une cellule avec trois autres
adolescentes, plus âgées qu'elle.
Si le cas de cette adolescente passionnée de football qui ne peut
s'empêcher de taper dans un ballon quand un des nombreux visiteurs lui
en offre un, est si emblématique c'est que, selon le Club des
prisonniers, qui défend les 6.500 détenus palestiniens dans les prisons
israéliennes, il n'y a que quatre filles parmi les 200 mineurs
incarcérés par Israël.
Les démêlés judiciaires de Malak ont été un véritable séisme pour la
famille Khatib, qui répète à l'envi qu'aucun de ses membres n'a jamais
été arrêté par les Israéliens, presque une prouesse dans les Territoires
occupés. Aujourd'hui, c'est le soulagement pour le chef de famille Ali
al-Khatib qui se dit "très heureux et touché par les nombreux visiteurs
venus féliciter Malak".
Malak, elle, commence à fatiguer, elle se glisse discrètement près de sa
mère et lui murmure: "tu penses que ça va encore durer longtemps? Je
suis fatiguée de toutes ces visites".
(14-02-2015)
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire