lundi 28 avril 2014

Egypte : Sissi appelle à une forte participation à la présidentielle

L’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi a invité dimanche les Egyptiens à voter en masse lors de l’élection présidentielle des 26 et 27 mai, pour laquelle il est donné grand favori.
M. Sissi fait face à un seul rival, le candidat de gauche Hamdeen Sabbahi, dans ce scrutin que les Frères musulmans, la confrérie du président destitué Mohamed Morsi, et d’autres formations islamistes ont décidé de boycotter dans un climat extrêmement délétère.
Depuis la destitution de M. Morsi par l’armée le 3 juillet, la répression des islamistes a fait plus de 1400 morts et conduit à quelque 15 000 arrestations. Des centaines d’entre eux comparaissent devant la justice dont M. Morsi lui-même et la plupart des dirigeants des Frères musulmans, formation déclarée "terroriste" par les autorités.
M. Sissi, artisan de l’éviction de M. Morsi, a fait cette déclaration, distribuée par son équipe de campagne, au cours d’une réunion avec des investisseurs du secteur du tourisme.
Il a appelé à "une participation sans précédent pour le prochain scrutin présidentiel, peu importe qui est le gagnant".
M. Sissi, qui a promis de relancer l’économie et de stabiliser le pays en proie à des troubles depuis la chute de Hosni Moubarak en février 2011, a imputé à l’extrémisme religieux la baisse du tourisme, secteur clé de l’économie.
"Le secteur du tourisme a été sans cesse affecté au cours des 50 dernières années en raison d’un discours religieux n’ayant aucun lien avec l’évolution et la compréhension de l’époque", a-t-il dit.
Des groupes islamistes armés ont tué des dizaines de touristes dans des attentats en Egypte dans les années 1980 et 1990.
Et en février, trois Sud-Coréens ont péri dans un attentat suicide revendiqué par un groupe jihadiste, qui a dit riposter à la répression menée contre les islamistes et affirmé qu’il viserait des intérêts économiques.
Depuis la destitution de M. Morsi, des attentats ont en outre tué près de 500 policiers et soldats, selon le gouvernement.
L’état de l’"économie est l’un des obstacles les plus sérieux qu’affronte la société, et tous les autres problèmes y sont liés", a dit M. Sissi. "Améliorer le système de sécurité nécessite d’importantes ressources économiques", a ajouté le maréchal à la retraite.
L’économie égyptienne est exsangue, en raison d’une baisse des investissements et du tourisme.
Le budget de l’Etat est par ailleurs grevé par un système de subventions publiques aux produits de base, qui se révèle de plus en plus coûteux. Mais une réduction de ces subventions, qui entraînerait une hausse des prix, pourrait provoquer de nouveaux troubles, selon des responsables.

(27-04-2014)

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