Les décès dus au coronavirus MERS ont dépassé la barre des 100 dimanche
en Arabie saoudite, alimentant l’inquiétude de la population face à
cette mystérieuse maladie dont on ignore le mode de transmission.
Le ministère de la Santé a annoncé dimanche soir le décès de huit
nouvelles personnes, dont un nourrisson de neuf mois, ce qui porte à 102
le nombre de morts depuis juin 2012 dans le royaume, principal foyer de
la maladie dans le monde.
Les décès se sont accélérés : 15 au cours de ce week-end, et 39 depuis le début du mois d’avril.
Huit nouveaux cas de personnes contaminées ont par ailleurs été signalés
dimanche soir, parmi lesquels figurent deux médecins —un Syrien et un
Egyptien— et deux infirmières philippines d’un même hôpital de Tabouk
(nord-ouest), selon le ministère.
La propagation du virus a commencé à provoquer un début de panique,
notamment à Jeddah, deuxième ville du royaume (ouest) où les habitants
se sont rués sur les pharmacies pour acheter des masques.
"La demande sur les masques a augmenté de 1000% au cours des deux
dernières semaines. Tous nos stocks ont été épuisés", a déclaré un
pharmacien de la ville à l’AFP.
Beaucoup de parents ont cessé d’envoyer leurs enfants à l’école, d’autant que l’on ignore toujours comment le virus se transmet.
"J’ai préféré garder ma fille de six ans à la maison. Il vaut mieux
prendre ses précautions car nous apprenons chaque jour qu’il y a de
nouveaux cas", a expliqué Oum Mountaha, une mère de famille.
Pour sa part, Abdallah, un traducteur, a affirmé qu’il continuerait à
envoyer ses enfants à l’école, "sauf si le ministère de l’Education
décide de suspendre les cours". En attendant, les écoles ont demandé aux
parents de munir leur enfants de masques et de désinfectants.
Plus tôt en avril, la multiplication des cas à Jeddah avait entraîné la
fermeture pour 24 heures du service des urgences de l’hôpital du roi
Fahd, le plus grand de la ville.
C’est dans ce contexte que le ministre de la Santé, Abdallah al-Rabiah, a été relevé de ses fonctions lundi dernier.
Le ministre du Travail Adel Faqih, chargé de l’intérim, a annoncé samedi
que trois centres médicaux seraient désormais chargés de recevoir les
personnes contaminées par le virus : un à Jeddah, un à Ryad et le
dernier dans la province orientale du royaume où les premiers cas
étaient apparus.
La maladie ne semble pas pour le moment inquiéter les fidèles qui
affluent dans la ville sainte de La Mecque (ouest) pour effectuer le
rite de la Omra (petit pèlerinage).
Un responsable du ministère du Pèlerinage, Abdallah Al-Marghalani, a
assuré à la presse que "le ministère n’a pas reçu de demandes
d’annulation des réservations pour La Mecque" de la part de groupes et
que le nombre de pèlerins n’avait pas diminué.
Le coronavirus MERS est considéré comme un cousin plus mortel mais moins
contagieux du virus responsable du Syndrome respiratoire aigu sévère
(SRAS), qui avait fait près de 800 morts dans le monde en 2003.
Comme lui, il provoque une infection des poumons, et les personnes
touchées souffrent de fièvre, de toux et de difficultés respiratoires. A
la différence du SRAS cependant, il génère une défaillance rénale.
Il n’existe pour l’heure aucun vaccin ou traitement préventif contre le MERS.
Le ministère saoudien de la Santé a demandé à cinq firmes
pharmaceutiques mondiales de collaborer avec lui pour tenter, sur la
base des informations disponibles sur la maladie, de mettre au point un
vaccin.
A la mi-avril, les autorités saoudiennes avaient estimé qu’il était trop
tôt pour établir un lien direct entre le coronavirus MERS et les
chameaux comme le suggèrent des études scientifiques.
Mais l’Organisation mondiale de la Santé a souligné qu’un homme de 64
ans décédé le 30 mars aux Emirats avait été exposé à des animaux et
s’était notamment rendu dans deux élevages de chameaux en Arabie
saoudite et au sultanat d’Oman. Au total, 339 cas de contamination ont
été enregistrés depuis juin 2012 en Arabie saoudite.
Le virus a également fait des morts aux Emirats arabes unis, au Qatar et
en Jordanie. L’Egypte a annoncé samedi avoir enregistré son premier cas
de contamination, chez une personne revenant d’Arabie saoudite.
Lancé le 19 décembre 2011, "Si Proche Orient" est un blog d'information internationale. Sa mission est de couvrir l’actualité du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord avec un certain regard et de véhiculer partout dans le monde un point de vue pouvant amener au débat. "Si Proche Orient" porte sur l’actualité internationale de cette région un regard fait de diversité des opinions, de débats contradictoires et de confrontation des points de vue.Il propose un décryptage approfondi de l’actualité .
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire