lundi 27 janvier 2014

Tunisie : La nouvelle Constitution adoptée

Le président tunisien Moncef Marzouki, le président de l’Assemblée nationale et le chef du gouvernement sortant ont signé lundi la nouvelle Constitution du pays, adoptée la veille au soir par les députés.
L’adoption de cette Constitution doit maintenant être suivie de nouvelles élections pour refermer trois années de transition chaotique et parfois violente vers la démocratie en Tunisie après le renversement de Zine Ben Ali, première révolution du "printemps arabe" en janvier 2011.
Le premier article de la loi fondamentale dispose que la Tunisie est "un pays libre, indépendant et souverain" ayant l’islam pour religion, l’arabe pour langue et la république pour régime. Cette Constitution garantit aussi la liberté de croyance et promeut l’égalité entre les sexes.
"C’est un jour exceptionnel pour la Tunisie, au cours duquel nous célébrons la victoire contre la dictature. Le gouvernement et l’opposition ont gagné, la Tunisie a gagné", a déclaré Moncef Marzouki.
François Hollande a félicité la Tunisie après l’adoption de sa nouvelle Constitution.
"Ce texte pose les bases d’une démocratie respectueuse des droits et des libertés de tous les citoyens. Il s’agit d’une étape importante vers l’aboutissement de la transition politique ouverte lors de la révolution tunisienne", dit le président français dans un communiqué.
François Hollande salue également "l’esprit de responsabilité de tous les acteurs qui a permis ce résultat" et exprime "la volonté de la France de se tenir aux côtés de la Tunisie dans ce moment important de son histoire".
Rapidement apparues après la victoire des islamistes d’Ennahda lors de l’élection de l’Assemblée constituante en octobre 2011, les tensions politiques ont été exacerbées en 2013 par l’assassinat de deux figures de l’opposition laïque au gouvernement.
En février, le meurtre de l’opposant Chokri Belaïd a donné lieu à de grandes manifestations à Tunis et à une crise gouvernementale. Celui de Mohamed Brahmi, fondateur du Mouvement du peuple (Echaâb) et élu de l’Assemblée nationale constituante, en juillet, a encore accentué les antagonismes.
La crise n’a trouvé une issue qu’avec la démission, en décembre, du Premier ministre Ali Laarayedh, issu d’Ennahda, et son remplacement par Mehdi Jomaâ.
Nommé le 14 décembre dans le cadre d’un accord destiné à sortir le pays de l’impasse politique, Mehdi Jomaâ a pris ses fonctions le 10 janvier. Il a attribué dimanche le portefeuille des Finances à un économiste passé par la Banque africaine de développement (BAD), Hakim Ben Hammouda, et celui des Affaires étrangères à un ancien responsable de l’Onu, Mongi Hamdi.
Aucune date n’a été donnée pour les élections qui doivent être organisées dans le courant de l’année et qui devraient voir s’opposer Ennahda et l’alliance Nidaa Tounes, regroupement d’une demi-douzaine de formations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire