vendredi 24 janvier 2014

Soudan du Sud : Bilan possible de 10 000 morts


Les combats, qui au fil des semaines se sont propagés à la majeure partie du territoire, ont fait des milliers de morts et chassé de chez eux plus d'un demi-million de personnes. Certains analystes avancent un bilan possible de 10 000 morts. ONU et ONG ont fait état d'atrocités de la part des deux camps - exécutions sommaires, viols, enrôlement d'enfants-soldats notamment - et de massacres à caractère ethnique. À la rivalité politique entre MM. Kiir et Machar, se greffent des profonds et anciens antagonismes entre les peuples dinka et nuer dont sont respectivement issus les deux hommes.
Jeudi, l'ONG NRC (Norwegian Refugee Council), a comparé les atrocités commises au Soudan à celles ayant court en Syrie ou en Somalie. "Il y a de plus en plus de meurtres ethniques et les deux principales tribus du Soudan du Sud semblent être impliquées", a déclaré jeudi matin à l'AFP son secrétaire général Jan Egeland, ancien responsable de l'action humanitaire de l'ONU. "Cela a commencé par une lutte politique entre des hommes qui auraient pu régler ça dans un processus de négociation politique (...). Maintenant, des femmes et des enfants meurent simplement parce que ces hommes ne veulent pas s'asseoir et discuter", a-t-il poursuivi.

Ces derniers jours, l'armée sud-soudanaise a repris le contrôle de toutes les capitales régionales tombées aux mains des partisans de M. Machar, notamment Bor, capitale de l'État oriental du Jonglei, le plus étendu du pays, le 18 janvier, et Malakal, capitale de l'État pétrolier du Haut-Nil, le 20. Les forces fidèles à M. Machar semblaient néanmoins contrôler toujours de vastes zones rurales dans plusieurs régions. L'ONU a indiqué mercredi soir que l'armée sud-soudanaise avait entrepris de fouiller Malakal maison par maison, ajoutant héberger désormais 72 000 personnes dans ses huit bases du pays.

La signature des deux accords jeudi a été saluée par les diplomates étrangers, notamment le médiateur en chef pour l'Igad, Seyoum Mesfin, qui s'est félicité qu'un premier round de négociations ait été conclu. Mais dans l'esprit de tous, il est clair que ces deux points ne suffiront pas à effacer des semaines de sanglants conflits, alimentés par de vieilles rivalités. "Nous devrons bientôt continuer avec un dialogue politique et travailler à une réconciliation nationale", a ainsi ajouté le médiateur de l'Igad.
Les États-Unis, parrains de l'indépendance du Soudan du Sud, ont également salué ce cessez-le-feu, le qualifiant de "première étape cruciale".

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