vendredi 8 novembre 2013

Tunisie : Assassinat de Belaïd, un collectif accuse le ministère de l’Intérieur

Un collectif d’avocats tunisiens a accusé jeudi le ministère de l’Intérieur d’avoir caché les résultats de l’enquête balistique démontrant, selon eux, que l’opposant Chokri Belaïd assassiné le 6 février avait été abattu par une arme appartenant à ce ministère. Selon le collectif, le ministère a reçu le 29 mai les résultats de cette enquête effectuée par l’Institut néerlandais des preuves scientifiques en matière pénale, à la demande de la justice tunisienne.
"Le ministère a dissimulé le rapport balistique et ne l’a pas remis à la justice", a indiqué à la presse Me Mokhtar Trifi, ex-président de la Ligue tunisienne de la défense des droits de l’Homme, accusant la direction générale de la sûreté publique. Le collectif a désigné sept cadres du ministère impliqués, selon lui, dans la dissimulation des résultats de l’enquête balistique, dont des représentants d’Interpol en Tunisie.
Par ailleurs, dans un rapport distribué à la presse, le collectif baptisé "Initiative pour la recherche de la vérité sur l’assassinat de Chorkri Belaïd" affirme que l’opposant a été tué avec un revolver Beretta 9 millimètres, une arme utilisée exclusivement par les personnels du ministère de l’Intérieur. Le meurtre de cet opposant a été attribué à la mouvance djihadiste accusée aussi d’avoir assassiné le 25 juillet un autre opposant de gauche, Mohamed Brahmi.
Les deux meurtres, sans précédent en Tunisie, ont choqué et provoqué une profonde crise politique : l’assassinat de Belaïd a conduit à la démission fin février du gouvernement de Hamadi Jebali, et le meurtre de Brahmi a enfoncé le pays dans une crise sans issue en vue.

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