vendredi 8 novembre 2013

Israël/Palestine : l’OLP appelle à une commission d’enquête internationale sur la mort suspecte d'Arafat

Un membre de la direction palestinienne, Wassel Abou Youssef, appelle jeudi à la formation d’une "commission d’enquête internationale sur le meurtre du président Arafat", après la publication d’un rapport médical confortant la thèse d’un empoisonnement au polonium.
Le porte-parole du Fatah, mouvement du président palestinien Mahmud Abbas, a par ailleurs annoncé une conférence de presse vendredi matin du président de la commission d’enquête palestinienne sur la mort du dirigeant historique palestinien.
"De la même manière qu’une commission d’enquête internationale a été formée sur le meurtre de (l’ex-Premier ministre libanais) Rafic Hariri, il doit y avoir une commission internationale pour enquêter sur le meurtre du président Arafat", a déclaré à l’AFP M. Abu Youssef, membre du Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Les résultats ont montré qu’Arafat avait été empoisonné au polonium, une substance qui est détenue uniquement par des États et non des individus, ce qui signifie que le crime a été commis par un État".
polonium De son côté, Ahmad Assaf, le porte-parole du Fatah, a indiqué à l’AFP qu’il y aurait "demain à 10H00 (08H00) une conférence de presse de la commission d’enquête palestinienne, dont le président, Tawfiq Tirawi, parlera du contenu du rapport, à la Muqataa", siège de la présidence palestinienne à Ramallah, en Cisjordanie.
Auparavant, le "Comité central du Fatah se réunira à 13H00 (11H00 GMT) pour discuter du rapport et décider de la marche à suivre", a déclaré à l’AFP le secrétaire général du Conseil révolutionnaire du Fatah, Amine Maqbul.
Les causes de la mort d’Arafat le 11 novembre 2004 dans un hôpital militaire français n’ont pas été élucidées, et nombre de Palestiniens soupçonnent Israël, qui a toujours nié, de l’avoir empoisonné.
"Les résultats soutiennent modérément l’hypothèse que la mort a été la conséquence d’un empoisonnement au polonium-210", concluent les 10 médecins et praticiens, pour la plupart de l’Institut de radio-physique de Lausanne.
"Nous avons mesuré des activités de polonium-210 dans les os et les tissus qui étaient jusqu’à 20 fois supérieures aux références de la littérature" médicale, selon le rapport daté du 5 novembre, diffusé mercredi par la chaîne qatarie Al-Jazeera.
"Le fait qu’elles ne soient pas homogènes est compatible avec une absorption de polonium-210 survenue lors de l’apparition des premiers symptômes (octobre 2004)", remarquent-ils, évoquant le cas d’Alexandre Litvinenko, un ancien membre des services secrets russes réfugié à Londres, assassiné en 2006 avec cette substance.
Une soixantaine de prélèvements ont été effectués le 27 novembre 2012 dans la tombe de Yasser Arafat à Ramallah, puis répartis pour analyse entre les trois équipes d’enquêteurs, suisse, française et russe.
Le président de la commission d’enquête palestinienne avait alors annoncé que si les prélèvements confirmaient la thèse de l’empoisonnement, les dirigeants palestiniens saisiraient la Cour pénale internationale (CPI).

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