vendredi 26 septembre 2014

Syrie: nouveaux raids de la coalition contre les raffineries du groupe EI

Les avions de combat américains et arabes ont bombardé vendredi pour le 3e jour consécutif des raffineries contrôlées par les jihadistes de l'Etat islamique (EI) en Syrie, alors que la Grande-Bretagne est sur le point de rejoindre la coalition contre ce groupe en Irak.
Dans le même temps, les Etats-Unis et la France ont maintenu la pression en Irak sur ce groupe extrémiste sunnite responsable d'atrocités, en menant des raids jeudi contre ses positions dans ce pays.
Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une ONG s'appuyant sur un vaste réseau d'informateurs et de militants, les Etats-Unis et leurs alliés arabes ont lancé jeudi soir et vendredi matin de nouvelles frappes contre les installations pétrolières prises par l'EI dans la province de Deir Ezzor (est), près de la frontière avec l'Irak.
Des raids ont en outre visé vendredi un centre de commandement de l'EI dans les environs de la ville d'al-Mayadine dans la même province, ainsi que des installations pétrolières et une base de l'EI dans la province de Hassaka (nord-est), a précisé l'OSDH.

 Les Etats-Unis et leurs alliés arabes d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis avaient frappé mercredi soir, pour la première fois, des raffineries contrôlées par l'EI en Syrie, avec l'objectif d'assécher l'une de ses principales sources de revenus.
Les jihadistes, qui contrôlent plusieurs raffineries en Irak et en Syrie, revendent le pétrole en contrebande à des intermédiaires des pays voisins, tirant selon des experts des bénéfices pouvant aller de 1 à 3 millions de dollars par jour.
Depuis leur début mardi, les frappes de la coalition en Syrie ont tué 141 jihadistes, dont 129 étrangers, selon l'OSDH, qui n'était pas en mesure de dire si les frappes de vendredi avaient fait des victimes. Parmi les étrangers, 84 étaient affiliés à l'EI.
Alors que le président américain Barack Obama a appelé mercredi "le monde" à se joindre au combat contre "le réseau de la mort", le Parlement britannique s'apprête à voter en faveur d'une participation à la campagne aérienne en Irak, menée par les Etats-Unis et la France.

Le texte qui sera soumis au vote autorise "l'usage des frappes aériennes" dans le cadre d'un soutien requis par le gouvernement irakien et précise que Londres "ne déploiera aucun soldat britannique dans les zones de combat".
La fille de l'otage britannique David Haines, enlevé en Syrie et décapité par l'EI, a apporté son soutien à la participation des forces britanniques. "L'EI doit être éradiqué", a déclaré Bethany Haines.
Son père avait été exécuté après la décapitation de deux journalistes américains, James Foley et Steven Sotloff, également enlevés en Syrie, dans des vidéos diffusées par le groupe extrémiste sunnite.
Le FBI a annoncé avoir identifié le meurtrier des trois hommes, montré dans la vidéo et qui s'exprimait avec un accent britannique, sans révéler son nom.
Ces exécutions ont révulsé le monde et poussé M. Obama à annoncer le 10 septembre une stratégie pour "détruire" l'EI dans le cadre d'une vaste coalition regroupant une quarantaine de pays.


Mais Paris a refusé de céder au "chantage" et a poursuivi ses frappes en Irak, alors que l'Algérie a mobilisé 3000 militaires pour tenter de retrouver le corps de Hervé Gourdel et de "neutraliser les assassins".
Plusieurs pays européens ont annoncé une plus grande participation à la coalition anti-jihadiste, comme les Pays-Bas et la Belgique qui ont mis des avions de combat F-16 à sa disposition. L'Australie a aussi déployé 600 militaires aux Emirats et livre du matériel militaire aux Kurdes d'Irak.
Selon les renseignements américains, plus de 15 000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays ont rejoint ces groupes en Irak et en Syrie ces dernières années.
Alors que les pays occidentaux craignent de voir les jihadistes, une fois aguerris, revenir sur leur territoire pour organiser des attentats, le Conseil de sécurité de l'ONU a adopté mercredi à l'unanimité une résolution imposant aux Etats, sous peine de sanctions, d'empêcher leurs citoyens de s'enrôler dans des groupes extrémistes.
Accusé de nettoyage ethnique et de crimes contre l'Humanité, l'EI est responsable de multiples exactions -viols, rapts, exécutions, crucifixions- dans le "califat" proclamé sur les régions qu'il a conquises en Irak et en Syrie.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire