La mission de l'ONU en Libye (UNSMIL) a proposé la tenue fin septembre
d'une réunion de dialogue pour mettre fin à l'anarchie institutionnelle
dans ce pays profondément divisé.
"L'ONU proposera sous peu une première réunion de dialogue lundi 29
septembre, entre des délégations qui représentent les différentes
parties du conflit libyen", a indiqué l'UNSMIL dans un communiqué.
La réunion devrait se tenir en Libye, a précisé une source de l'UNSMIL sans en révéler le lieu exact.
Dans ce pays en proie au chaos, deux gouvernements et deux parlements
concurrents se disputent actuellement la légitimité politique.
Le dialogue proposé par l'UNSMIL sera fondé sur la "légitimité des
institutions élues", en l'occurrence la Chambre des représentants issue
des élections du 25 juin, sur le rejet du terrorisme et sur le respect
des droits de l'Homme et de la déclaration constitutionnelle, sorte de
mini-constitution qui régit le pays depuis la chute du régime de
Muammar Kadhafi en 2011.
Selon l'UNSMIL, la réunion doit aboutir à un accord sur le règlement
intérieur de la Chambre des représentants et sur "d'autres questions
liées à la gouvernance" du pays.
Un accord devrait également être trouvé sur un lieu et une date pour la
passation du pouvoir entre le Congrès général national (CGN, le
parlement sortant) et la Chambre des représentants, un des points de
discorde entre les islamistes et leurs rivaux.
La Chambre des représentants et le gouvernement d'Abdallah al-Theni sont
reconnus par la communauté internationale mais sont contestés par une
coalition de groupes armés, notamment islamistes et de la ville de
Misrata (à l'est de Tripoli), qui ont pris le contrôle de Tripoli après
avoir conquis l'aéroport aux dépens des milices pro-gouvernementales de
la ville de Zenten (au sud-ouest de la capitale).
Ces milices de la coalition "Fajr Libya" (Aube de la Libye) ont formé un
gouvernement parallèle à Tripoli, dirigé par Omar al-Hassi, connu pour
ses sympathies islamistes.
Elles avaient auparavant convoqué le CGN, dont le mandat a expiré
théoriquement avec l'élection le 25 juin de la Chambre des
représentants, et celui-ci a repris ses travaux, compliquant d'avantage
la situation.
Plusieurs
élus, des islamistes et de la ville de Misrata essentiellement,
boycottent par ailleurs les travaux de la Chambre des représentants,
dominée par les anti-islamistes.
La ministre italienne des Affaires étrangères qui doit prendre la tête
de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a estimé lundi que
l'initiative de dialogue de l'ONU était une "occasion à ne pas perdre".
"Nous sommes au début d'un parcours de stabilisation progressive que les
parties se doivent de faire aboutir pour le bien de tous les Libyens,
avec le soutien de la communauté internationale", a-t-elle dit dans un
communiqué à Rome.
"En ce qui concerne l'Italie, nous avons suivi les choses de près
pendant tous ces mois, et soutenu les efforts de pacification ", a
ajouté Mme Mogherini, rappelant que l'Italie était un des rares pays à
avoir maintenu son ambassade ouverte en Libye.
(22-09-2014)
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