jeudi 25 septembre 2014

Syrie : La coalition vise le pétrole des jihadistes

Les Etats-Unis et leurs alliés arabes ont étendu leurs frappes aux installations pétrolières contrôlées par le groupe Etat islamique (UE) en Syrie, tandis que la France bombardait en Irak au lendemain de la décapitation d'un otage.
Pour la première fois depuis le début des frappes de la coalition internationale en Syrie mardi, des avions de combat des Etats-Unis, d'Arabie saoudite et des Emirats arabes unis ont frappé dans la nuit 12 raffineries contrôlées par l'EI dans l'est du pays.
Ces installations pétrolières produisent entre 300 et 500 barils de pétrole par jour et apportent environ deux millions de dollars par jour en revenus à l'organisation sunnite extrémiste, selon le Pentagone.

L'objectif de la coalition est ainsi d'assécher la source principale de financement des jihadistes, qui vendent le pétrole en contrebande à des intermédiaires des pays voisins.
Fait notable, dix des seize avions ayant participé aux frappes venaient des pays arabes engagés dans la coalition, a tenu à faire savoir le Pentagone.
Des raids ont été également menés en Irak, notamment par l'aviation française, qui a frappé pour la seconde fois depuis que la France a rejoint le 18 septembre la campagne aérienne américaine dans ce pays.
L'action française a illustré la détermination de Paris après le choc provoqué par la décapitation d'Hervé Gourdel, l'otage français enlevé dimanche en Algérie par le groupe Jund al-Khilafa ("Les soldats du califat"), lié à l'EI.

En outre, elle "intensifiera son soutien aux forces de l'opposition syrienne qui combattent les groupes jihadistes", a annoncé le gouvernement.
En Algérie, le gouvernement a mobilisé 3.000 militaires pour tenter de retrouver le corps d'Hervé Gourdel, un guide de montagne de 55 ans, et de "neutraliser les assassins".
La mise en scène de la décapitation de l'otage français est similaire à celle récemment utilisée par l'EI pour l'exécution de deux journalistes américains et d'un humanitaire britannique enlevés en Syrie.
Les frappes de la coalition en Syrie ont tué 129 jihadistes étrangers et 12 autres syriens depuis mardi, selon un décompte effectué par l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). 84 des étrangers, originaires de pays européens ou arabes notamment, étaient affiliés à l'EI tandis que 57 l'étaient au Front al-Nosra (branche syrienne d'Al-Qaïda) dans les régions du nord et de l'est syrien qui échappent au contrôle du régime.
Selon les renseignements américains, plus de 15.000 combattants étrangers venus de plus de 80 pays ont rejoint ces groupes en Irak et en Syrie ces dernières années.
La menace jihadiste a continué à dominer les débats à l'Assemblée générale de l'ONU à New York.
Le président iranien Hassan Rohani y a dénoncé "la stratégie erronée" des pays occidentaux au Moyen-Orient, notamment en Syrie où Téhéran est le principal soutien du régime de Bashar al-Assad.
"Les agressions militaires contre l'Afghanistan et l'Irak et les ingérences inappropriées en Syrie sont de clairs exemples de cette approche stratégique erronée au Moyen-Orient", a dénoncé M. Rohani.
Plusieurs pays européens ont annoncé une plus grande participation à la coalition, comme les Pays-Bas et la Belgique qui ont mis des avions de combats F-16 à sa disposition.
Le Premier ministre britannique David Cameron a convoqué les députés en session extraordinaire vendredi pour voter sur une participation aux raids en Irak.
Il les a appelés à ne pas être "pétrifiés de peur" à l'idée de commettre les mêmes erreurs qu'en 2003 lorsqu'ils avaient approuvé l'engagement dans la guerre en Irak, toujours très controversé onze ans plus tard.
S'exprimant mercredi à l'ONU, le président américain Barack Obama avait appelé "le monde à se joindre" au combat contre les "tueurs" de l'EI.
Sur le terrain, les forces irakiennes continuent de combattre les jihadistes sur plusieurs fronts, notamment dans la province occidentale d'Al-Anbar. L'EI a fait exploser un sanctuaire musulman et piégé une église millénaire à Tikrit, une ville qu'ils contrôlent dans le nord du pays.

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