jeudi 25 septembre 2014

Syrie : la cimenterie du groupe français Lafarge aux mains de l'EI

La cimenterie du producteur français de matériaux de construction Lafarge en Syrie est tombée en fin de semaine aux mains des djihadistes de l'État islamique (EI), qui l'ont en partie brûlée, a affirmé jeudi à l'AFP une ONG.
"Lors de son avance sur la localité kurde d'Ain al-Arab, près de la frontière avec la Turquie, ils se sont emparés de l'usine Lagarge et l'ont partiellement brûlée", a déclaré à l'AFP Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Assurée d'abord par l'armée, la sécurité de l'usine était assurée depuis août 2013 par le PYD, la branche militaire du Parti kurde de l'Union démocratique (PUD), majoritaire dans la région.
Selon une porte-parole du groupe à Paris, Lafarge a évacué le personnel de sa cimenterie en Syrie, située dans la province septentrionale d'Alep (nord), par mesure de sécurité. Lafarge "a pris la décision de faire évacuer l'usine", située à 150 kilomètres au nord-est d'Alep, entre le 18 et 19 septembre et de "suspendre l'activité tant que la sécurité ne peut pas être assurée" dans la région, a affirmé la porte-parole. "L'instruction a été donnée aux employés de l'usine de ne pas se rendre sur le site tant que la situation sécuritaire ne le permet pas", a précisé la porte-parole de Lafarge. "Il n'y a plus de personnel sur le site" mis en service en 2011 et dont l'activité était d'ores et déjà réduite, a-t-elle dit.
Cette usine d'une capacité annuelle de 2,6 millions de tonnes de ciment représente le plus important investissement étranger jamais consenti en Syrie en dehors du secteur pétrolier. Au moment de son lancement, le projet avait été chiffré à 600 millions d'euros. La construction de l'usine avait été engagée par le groupe égyptien Orascom, racheté par Lafarge en 2007. La production avait commencé en 2010. Lafarge compte 250 collaborateurs en Syrie, pour la quasi-totalité des travailleurs locaux, mais la porte-parole n'a pas pu déterminer exactement combien travaillaient dans la cimenterie.

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