lundi 10 octobre 2016

Yémen: Le médiateur de l'ONU travaille à une trêve de 72 heures

Le médiateur de l'ONU pour le Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, lors d'une conférence de presse au Koweït, le 26 mai 2016 (Afp)

Le médiateur de l'ONU, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed a évoqué vendredi la possibilité d'instaurer une trêve de 72 heures dans la guerre au Yémen, après des entretiens à Mascate avec des représentants des rebelles.
Le Yémen est déchiré par une guerre qui oppose depuis plus de 18 mois les rebelles chiites Houthis, alliés aux partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, aux forces gouvernementales loyales à l'actuel président Abd Rabbo Mansour Hadi soutenues par une coalition arabe menée par l'Arabie saoudite.
"Un accord sur une trêve de 72 heures renouvelable sera annoncé dans les prochains jours", a déclaré l'émissaire de l'ONU, cité par l'agence officielle omanaise ONA.
Il a indiqué que les Houthis et leurs alliés "sont convaincus de la nécessité d'un cessez-le-feu", ajoutant qu'il se rendait à Ryad pour s'entretenir avec le président Hadi, qui vit en exil en Arabie Saoudite.
La situation au Yémen s'est dégradée avec une intensification des combats depuis la suspension le 6 août d'infructueux pourparlers de paix, tenus pendant plus de trois mois à Koweït sous l'égide de l'ONU.
M. Ould Cheikh Ahmed avait souligné fin août devant le Conseil de sécurité de l'ONU que le retour à un cessez-le-feu au Yémen était "essentiel" pour espérer reprendre les négociations autour d'un nouveau plan de paix.
Il faut, avait-il préconisé, "commencer par déployer totalement le Comité de désescalade et de coordination à Dhahran al-Janoub", dans le sud-ouest de l'Arabie saoudite, près de la frontière avec le Yémen, comme cela avait été décidé avant les pourparlers de Koweït.
Ce comité était censé superviser une trêve instaurée en avril mais qui a volé en éclats.
Les rebelles "sont d'accord pour réactiver le Comité de désescalade et de coordination", a révélé vendredi le médiateur onusien, ce qui constitue selon lui "le point le plus positif" de ses entretiens à Oman, base-arrière des négociateurs houthis.
Il a indiqué qu'il travaillait pour proposer "dans les deux semaines" un nouveau plan de paix. Mais "ce plan nécessite encore des consultations" et "plus de travail sur le volet sécuritaire, y compris le retrait et la remise des armes", deux questions qui divisent les belligérants, a-t-il nuancé dans ses propos rapportés par l'agence Ona.
Pour rapprocher les points de vue, le secrétaire d'Etat américain John Kerry avait proposé fin août une initiative de paix. Celle-ci prévoit la participation des Houthis à un gouvernement d'union nationale, en échange de leur retrait de Sanaa et de larges zones du nord du Yémen et la remise des armes lourdes à une tierce partie.
"La solution ne peut être que politique et toutes les parties en sont convaincues", a martelé le médiateur de l'ONU, indiquant que dans le cadre de ses contacts diplomatiques il se rendrait "dans les prochains jours" à Paris pour y rencontrer le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
Sur le terrain, le commandant de la 3e région militaire, le général Abd al-Rab al-Chaddadi, a été tué vendredi dans les combats contres les rebelles à Sarwah, dans la province de Marib, à l'est de Sanaa, ont indiqué des sources militaires loyalistes.
Le conflit au Yémen, qui a généré une grave crise humanitaire, a fait plus de 6.700 morts et déplacé au moins trois millions de civils, selon l'ONU.

(08-10-2016)

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