vendredi 28 octobre 2016

Syrie : De « nombreux proches » de Bashar el-Assad embauchés à l'ONU ?

Alors que les violents combats en Syrie sont scrutés par le monde entier, cette révélation pourrait faire du tort à l'ONU, attachée à son image d'impartialité. Le journal britannique The Guardian dévoile ce vendredi des documents ayant fuité de l'ONU selon lesquels l'organisation mondiale emploie à Damas de "nombreux amis et politiques liés au président" Bashar el-Assad ou de ses ministres de haut-rang.
Ces personnes auraient notamment été embauchées dans des organismes de secours comme le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) et l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Selon un ancien responsable de l'Organisation des Nations Unies interrogé par le Guardian, chaque institution spécialisée dans les opérations de secours compterait au moins "une personne gravitant dans le cercle immédiat des figures politiques syriennes". L'information fait vivement réagir certaines ONG, comme The Syria Campaing qui a déclaré au Guardian qu'il était "absolument inconcevable qu'une agence de l'ONU censée aider les réfugiés puisse employer des proches d'Assad".
De son côté, l'ONU clame toujours son impartialité. Un porte-parole de l'organisation explique au journal britannique que "les liens familiaux ne sont pas pris en compte" lors des embauches, et que "des enquêtes ne sont même pas diligentées sur le sujet". L'organisation pour la paix va même plus loin en affirmant que la présence de proches du dictateur dans ses rangs n'est pas une menace pour son travail. Et que ses équipes doivent "refléter la diversité de la société syrienne".
Or, les documents découverts par le Guardian montrent que presque deux tiers des aides d'urgence de l'ONU en matière de santé ont été distribuées dans les zones contrôlées par le pouvoir syrien. Seulement 13% des aides de l'OMS ont atteint les zones assiégées et souvent contrôlées par les rebelles. L'ONU admet d'ailleurs que Damas contrôle la distribution de l'aide et limite les partenaires autorisés à travailler avec l'organisation.
Ces derniers mois, plusieurs groupes humanitaires syriens ont reproché à l'ONU d'être sous le joug du régime de Bashar. 73 d'entre eux ont même suspendu en septembre leur coopération avec l'organisation mondiale.

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