vendredi 7 octobre 2016

Syrie : Rien ne peut justifier le "déluge de feu sur Alep", dit Ayrault à Lavrov

Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a déclaré jeudi à son homologue russe Sergueï Lavrov que "rien ne saurait justifier le déluge de feu" sur Alep, cible d'intenses bombardements du régime syrien soutenu par l'aviation russe.
"Rien ne saurait justifier le déluge de feu et de morts" sur Alep, a lancé M. Ayrault à l'issue d'une rencontre à Moscou, estimant que la Russie, fidèle alliée du régime syrien, "ne peut tolérer cette situation".
"La France s'indigne mais ne se résigne pas", a martelé le ministre français. "J'ai rencontré Sergueï Lavrov pour lui redire les yeux dans les yeux que personne ne peut tolérer cette situation. La France ne peut pas le tolérer, la Russie ne peut pas le tolérer non plus", a dit M. Ayrault.
Pour sa part, le ministre russe des Affaires étrangères a indiqué être "prêt à travailler" au projet de résolution sur un cessez-le-feu à Alep, proposé par la France à l'ONU.
Le responsable russe pose toutefois comme conditions que la résolution ne contredise pas les "approches de principes fixées dans des accords russo-américains" et tienne compte des "décisions déjà prises par le Conseil de sécurité de l'ONU et par le Groupe international de soutien à la Syrie".
La France, qui tente de faire revenir le thème de la Syrie devant le Conseil de sécurité, a confirmé mercredi son intention de déposer d'ici la fin de la semaine une résolution pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu à Alep.
Pour cela, M. Ayrault est venu en urgence à Moscou avant de se rendre vendredi à Washington.
Les quinze membres du Conseil de sécurité étudient depuis lundi ce projet français, qui demande un arrêt des bombardements dans la deuxième ville syrienne et propose un mécanisme de supervision d'une trêve.
La résolution française est la dernière tentative en date pour tenter de contraindre Damas et son allié russe de cesser leurs bombardements massifs sur Alep, qui visent à reprendre les quartiers contrôlés par l'opposition. Paris a qualifié ces raids aériens d'"atteintes intolérables" à la population syrienne.
Les cinq membres permanents du Conseil, qui ont droit de veto (Etats-Unis, Russie, Royaume-uni, France, Chine), se sont déjà réunis vendredi pour discuter de la proposition française.
La Russie avait dit initialement ne pas soutenir ce projet qu'elle considère comme "politisé", sans pour autant annoncer officiellement qu'elle mettrait son veto.
Le texte appelle à rétablir un cessez-le-feu afin de permettre un accès humanitaire à la population assiégée des quartiers rebelles d'Alep, et à interrompre les survols de la ville par des appareils militaires.
L'ONU a déclaré mercredi Alep-est "zone assiégée" et estime que 275.000 personnes vivent dans cette zone.

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