vendredi 28 octobre 2016

Israël/Palestine : L'authenticité du papyrus contestée

C'est une découverte qui pourrait avoir une portée politique. Ce mercredi, un papyrus du VIIe siècle avant J.-C. portant la plus ancienne mention, non religieuse, de Jérusalem en hébreu a été présenté en Israël, qui se trouve en pleine polémique sur le vote à l'Unesco d'une résolution concernant la préservation de cette ville trois fois sainte. « C'est pour l'archéologie israélienne la première mention en hébreu de la ville de Jérusalem en dehors de l'Ancien Testament », a indiqué Amir Ganor, de l'Autorité israélienne des antiquités (AIA), lors de la présentation de ce document à la presse à Jérusalem. La datation carbone et la comparaison de la calligraphie des écritures sur des poteries permettent d'affirmer que ce papyrus date d'environ 700 ans av. J.-C. Il est plus ancien que les manuscrits de la mer Morte (IIe siècle av. J.-C.), ces célèbres papyrus où furent transcrits de nombreux livres de l'Ancien Testament. Le papyrus présenté ce mercredi n'a pas été découvert lors d'une fouille, mais peu avant sa mise en vente sur le marché noir international des antiquités par des trafiquants de la région de Hébron (sud de la Cisjordanie occupée), selon l'AIA.
Cependant, cette découverte a été contestée. « Comment peut-on savoir qu'il ne s'agit pas d'un faux destiné au marché des antiquités ? » se demandait pourtant vendredi dans le quotidien Haaretz le professeur Aren Maier, spécialiste d'archéologie à l'université de Bar Ilan. Il a critiqué l'AIA pour avoir rendu public ce document « alors qu'il était clair à l'avance qu'il susciterait une controverse ». Pour lui, la datation au carbone 14 est insuffisante : « Il y a de nombreux exemples d'inscriptions rajoutées sur d'anciens supports. » Christopher Rollston, professeur à l'université américaine George Washington, a souligné que l'on pouvait facilement acquérir sur Internet d'anciens papyrus et y ajouter une inscription. En réponse, le professeur Shmuel Ahituv, de l'université hébraïque de Jérusalem a expliqué que le papyrus a été retrouvé plié, ce qui semble exclure qu'il s'agisse d'un faux, et que les mots figurant sur ce support sont « très rarement utilisés ». « Un faussaire aurait choisi un texte plus impressionnant », selon lui.

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