mardi 26 avril 2016

Yémen: Un fossé toujours profond entre les parties

Les pourparlers de paix interyéménites se sont poursuivis lundi à Koweït pour la cinquième journée consécutive mais l'ONU a fait état de "divergences significatives" entre les protagonistes.
Un porte-parole de l'ONU a indiqué que les négociations entre le gouvernement et les rebelles chiites Houthis et leurs alliés, des partisans de l'ancien président du Yémen Ali Abdallah Saleh, avaient repris en fin de matinée au lendemain d'un débat, parfois houleux, sur des questions sécuritaires, politiques et humanitaires.
"Des divergences significatives dans les points de vue des délégations persistent, mais il y a un consensus sur la nécessité de faire la paix et d'oeuvrer à un accord", a indiqué le médiateur de l'ONU Ismaïl Ould Cheikh Ahmed dans un communiqué publié dimanche soir.
La guerre qui ravage le Yémen a fait 6.400 morts, pour la moitié des civils, et 30.500 blessés, selon des estimations de l'ONU.
Aucun progrès n'a été enregistré dans les pourparlers, les deux parties discutant toujours des moyens de consolider le cessez-le-feu, constamment violé depuis son entrée en vigueur le 11 avril.
Les négociateurs ont convenu de charger deux responsables, un pour chaque partie, de soumettre des recommandations sur la consolidation de la trêve, selon le médiateur de l'ONU.
La délégation gouvernementale, soutenue par l'Arabie Saoudite, estime que la trêve devrait s'accompagner de la mise en place de mesures de confiance, dont la levée du siège des régions encerclées et la libération des prisonniers politiques et des détenus.
Les rebelles, accusés d'être soutenus par l'Iran, exigent un arrêt immédiat des opérations aériennes de la coalition arabe sous commandement saoudien, qui est intervenue en mars 2015 au Yémen en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi.
Sur Facebook, le ministre yéménite des Affaires étrangères Abdel Malak al-Mekhlafi, chef de la délégation gouvernementale, a qualifié d'"improductives" les négociations avec les rebelles à qui il reproche d'éviter de discuter des questions de fond.
La délégation gouvernementale exige de négocier le retrait des rebelles de toutes les régions qu'ils ont conquises depuis 2014 et la restitution des armes lourdes à l'Etat, comme le stipule la résolution 2216 de l'ONU.
En revanche, les rebelles réclament au préalable l'ouverture d'un processus politique et l'établissement d'un gouvernement d'union nationale, ont indiqué à l'AFP des sources proches des pourparlers.
Ces discussions de paix s'étaient ouvertes jeudi soir après l'arrivée à Koweït, avec un retard de trois jours, des représentants des rebelles et de leurs alliés.

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