lundi 25 avril 2016

Yémen : 800 djihadistes d'Al-Qaïda tués par l'armée

C'est un important coup dur porté à l'organisation terroriste. Les forces yéménites, soutenues par la coalition arabe, ont lancé dimanche une vaste offensive militaire contre le réseau Al-Qaïda, le chassant de l'un de ses fiefs dans le sud-est du Yémen et tuant des centaines de djihadistes. « L'opération s'est soldée, dans ses premières heures, par la mort de plus de 800 membres d'Al-Qaïda et de certains de leurs dirigeants, et par la fuite des autres » djihadistes du groupe, a annoncé lundi la coalition arabe, qui opère au Yémen depuis plus d'un an. Ce bilan très lourd en pertes humaines n'a pu être confirmé de source indépendante. Aucune précision n'a été donnée quant à d'éventuelles victimes civiles.
L'offensive, menée par l'armée yéménite soutenue par « des forces spéciales d'Arabie Saoudite et des Émirats arabes unis », est destinée à permettre au gouvernement yéménite de « reprendre le contrôle des villes tombées aux mains d'Al-Qaïda, notamment Moukalla, considéré comme un bastion du groupe », a ajouté le commandement de la coalition dans un communiqué publié par l'agence officielle saoudienne SPA. Les forces yéménites, appuyées dans les airs par la coalition arabe, ont repris dimanche Moukalla, chef-lieu du Hadramout (Sud-Est), aux mains d'Al-Qaïda depuis début avril 2015, a indiqué à l'Agence France-Presse peu auparavant un responsable militaire.
« Nous sommes entrés dans le centre de la ville et nous n'avons rencontré aucune résistance de la part des djihadistes d'Al-Qaïda qui se sont repliés à l'ouest », en direction du désert dans les provinces du Hadramout et de Chabwa, a ajouté ce responsable par téléphone depuis Moukalla. L'Arabie Saoudite et les Émirats sont les deux piliers de la coalition arabe, intervenue militairement au Yémen en mars 2015 en soutien au gouvernement du président Abd Rabbo Mansour Hadi dans sa guerre contre les rebelles chiites houthis, soutenus par l'Iran. Le responsable militaire, qui a requis l'anonymat, a indiqué que les résidents de Moukalla, estimés à 200 000, avaient demandé aux djihadistes d'épargner la ville des destructions qu'auraient engendrées des combats.
Des sources militaires yéménites ont ajouté que des forces au sol émiraties avaient participé à l'opération. Outre la prise de Moukalla, les forces yéménites ont repris l'aéroport d'Al-Ryane et d'un centre militaire d'Al-Qaïda dans les environs de Moukalla ainsi que le terminal pétrolier de Mina al-Dhaba, plus à l'est, selon des sources militaires. L'aviation de la coalition arabe a couvert l'avancée des troupes yéménites dans Moukalla, dont la prise intervient dans le cadre d'une opération anti-djihadistes de grande ampleur dans le sud du Yémen.
Les combattants d'Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) avaient attaqué Moukalla le 2 avril 2015 et avaient pris rapidement le contrôle des principaux quartiers. Ils ont depuis imposé de nombreuses restrictions à la population et détruit des mausolées et des tombes anciennes de saints musulmans locaux. Aqpa, bien implanté au Yémen, et le groupe djihadiste Daech ont profité du chaos créé par la guerre qui dure depuis plus d'un an pour élargir leur influence dans le sud et le sud-est du pays.
La nouvelle opération anti-djihadistes intervient alors que des représentants des rebelles et du gouvernement tiennent depuis jeudi des pourparlers de paix à Koweït. Elle fait suite à des actions similaires que les forces pro-Hadi, soutenues par l'aviation de la coalition, ont menées avec succès récemment contre Al-Qaïda dans des quartiers d'Aden, deuxième ville du Yémen, et dans la province voisine de Lahj. Mais la mission de neutraliser les djihadistes d'Aqpa s'annonce difficile. Dimanche, sept soldats ont été tués et 14 blessés dans un attentat à la voiture piégée à l'entrée de Zinjibar, chef-lieu de la province sudiste d'Abyane, un autre fief du réseau djihadiste. Les forces pro-Hadi ont dû « se retirer de Zinjibar après y avoir pénétré samedi soir par le sud », a déclaré à l'Agence France-Presse un officier.
Les États-Unis (qui mènent périodiquement des attaques de drone contre des djihadistes au Yémen) avaient estimé qu'un règlement du conflit entre pouvoir et rebelles permettrait notamment de se « concentrer sur des menaces comme Aqpa et d'autres groupes djihadistes dans la région », comme Daesh

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