mardi 12 janvier 2016

Syrie: Poutine estime prématuré de parler d'un asile de Bashar en Russie

Le président russe Vladimir Poutine estime prématuré de parler d'un asile en Russie de Bashar al-Assad tout en estimant que son allié syrien a fait "beaucoup d'erreurs" dans le conflit syrien.
Interrogé par le quotidien allemand Bild sur la possibilité d'un éventuel asile en Russie du dirigeant syrien en cas de défaite à des élections, M. Poutine déclare qu'"il est prématuré d'en parler".
"D'abord, il faut donner la possibilité au peuple syrien de se prononcer. Et je vous assure que si tout se passe démocratiquement, peut-être qu'Assad n'aura pas à quitter le pays. Et que cela n'aura pas d'importance s'il est président ou non", a poursuivi Vladimir Poutine dans cette interview publiée mardi.
La feuille de route internationale pour le règlement du conflit adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU prévoit des négociations intersyriennes en janvier, un gouvernement de transition dans les six mois et des élections dans les 18 mois.
M. Poutine a réitéré son soutien à Damas tout en estimant que Bashar al-Assad avait fait "beaucoup d'erreurs au cours du conflit", qui a fait plus de 260.000 morts et des millions de déplacés depuis 2011.
"Nous savons vous et moi que le conflit n'aurait pas atteint une telle ampleur si depuis le début, il n'avait pas été alimenté depuis l'étranger par d'énormes quantités d'argent, d'armes et de combattants", a accusé le président russe.
"Assad ne cherche pas la destruction de son propre peuple. Il lutte contre ceux qui se sont dressés face à lui les armes à la main", a-t-il ajouté.
Le président russe a répété que son aviation, qui a entamé fin septembre une campagne de bombardements en soutien aux forces gouvernementales, fournissait également un appui aérien à des rebelles luttant contre l'organisation État islamique (EI).
"Nous parlons de centaines, de milliers de personnes armées qui combattent l'EI. Nous soutenons l'armée d'Assad et l'opposition. Certains ont déjà publiquement reconnu cela, d'autres préfèrent se taire, mais le travail se poursuit", a-t-il affirmé sans préciser de quel groupe rebelle il s'agissait.
Les rebelles syriens, notamment ceux de l'Armée syrienne libre, ont toujours démenti toute coopération avec les Russes et accusent au contraire l'armée russe de bombarder leurs positions.


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