jeudi 14 janvier 2016

Israël: Netanyahu intronisé tête de liste du Likoud, veut renforcer son autorité

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, qui veut renforcer encore son autorité politique, s'est fait introniser mercredi avec trois ans d'avance candidat du Likoud, le parti de droite à sa propre succession à la tête du gouvernement.
Des primaires, qui devaient se tenir le 23 février au sein du Likoud, ont été annulées faute d'adversaires ayant accepté d'affronter Benjamin Netanyahu.
"Dans ces conditions, ce scrutin ne s'imposait plus et la direction du Likoud a déclaré vainqueur Benjamin Netanyahu qui sera le candidat à sa propre succession pour les prochaines élections", a dit à l'AFP un porte-parole de ce parti.
Selon nombre d'analystes, Netanyahu a ainsi voulu prendre de vitesse tous ses rivaux en vue des législatives prévues en 2019 et renforcer sa domination sur la droite.
"Il voulait s'assurer qu'il serait le seul à être le chef du Likoud avant le prochain scrutin", estime Gayil Talshir, professeur de sciences politiques à l'université hébraïque de Jérusalem.
Dans le système proportionnel israélien, les chefs de file des partis représentés à la Knesset sont les candidats automatiques au poste de Premier ministre.
Benjamin Netanyahu, âgé de 66 ans, est le leader incontesté de la droite. Considéré comme un fin manoeuvrier, il a réussi à évincer ses rivaux au sein du Likoud, et cumule, en plus de ses fonctions de Premier ministre, les portefeuilles des Affaires étrangères, de l'Economie, des Communications et de la Coopération régionale.
Fin décembre, il a réussi, à l'occasion des élections au comité central du Likoud, à avancer la date des primaires, ne laissant que très peu de temps à ses rares rivaux pour organiser une campagne.
Dimanche, date-butoir pour le dépôt des candidatures, il a été confirmé comme seul candidat à sa propre succession.

Netanyahu, "produit d'appel" -
De nombreux analystes notent que Netanyahu tenait à la tenue d'une primaire bien qu'il soit le seul candidat en lice pour que sa légitimité ne soit pas remise en cause. Il a dû renoncer néanmoins à ce scrutin en raison notamment du coût de son organisation évaluée à un million de dollars.
"S'il n'est pas élu lors de primaires, ses opposants pourront dire dans deux ans: 'Vous avez été nommé, pas élu, nous devons tenir des primaires'", souligne Shmuel Sandler, professeur de sciences politiques à l'université de Bar-Ilan.
Ben Caspit et d'autres analystes ont estimé que les électeurs auraient dû au moins être autorisés à déposer des bulletins "pour" ou "contre" Benjamin Netanyahu.
Ils font ainsi écho aux détracteurs du chef du gouvernement qui vont jusqu'à dire que ce dernier est un dictateur en herbe.
Interrogé par l'AFP, un porte-parole du Premier ministre a renvoyé les questions sur les primaires au porte-parole du Likoud, qui n'a pas répondu à la demande de commentaires.
Les sondages ne sont pas très favorables à Netanyahu qui n'obtenait récemment que 32% de taux de satisfaction de la part des Israéliens.
Son gouvernement est notamment critiqué pour son incapacité à mettre fin à une vague d'attaques palestiniennes, en particulier à l'arme blanche, depuis début octobre.
Son épouse, Sara, est en outre interrogée dans le cadre d'une enquête de la police sur des soupçons selon lesquels le couple aurait utilisé des fonds publics pour des achats et des réparations à leur domicile privé.
Néanmoins, le Likoud domine toujours la scène politique, loin devant ses rivaux travaillistes et Benjamin Netanyahu bénéficie d'une stature nationale que ses rivaux ne parviennent pas à remettre en cause, constatent les analystes.
Avec Netanyahu, les membres du Likoud "ont un produit d'appel", commente Shmuel Sandler.

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